Cap sur l’ennemi
Le colonel Gibson a été peut-être le plus remarquable aviateur de la RAF ; la guerre le surprit alors qu’il s’était engagé dans l’aviation pour apprendre à piloter ; au cours de sa rude et glorieuse carrière il s’affirma à la fois comme un combattant audacieux et comme un chef plein de réflexion et d’autorité : passionné de son métier, il refusait d’accepter les situations brillantes qui pouvaient l’éloigner du combat. Il devait disparaître à l’aube de la victoire au cours d’une mission qui devait être la dernière de celles qui lui avaient été confiées.
Gibson n’a pas tenu « un journal de sa vie » ; il s’est contenté d’évoquer dans une série de récits les différentes étapes de sa formation comme aviateur, et l’évolution constante de l’aviation en raison des progrès de la technique.
Cap sur l’ennemi est écrit dans un style simple, parfois même familier, mais toujours vivant ; le lecteur éprouve l’impression que Gibson raconte sa vie telle qu’il l’a vécue avec ses espoirs et ses déceptions, ses émotions et ses fatigues, ses erreurs et ses faiblesses, et l’impression de sincérité et de vérité qui en résulte fait oublier certaines longueurs.
La formation progressive de Gibson à son métier d’aviateur, son contact constant avec des techniciens lui permettent de participer à l’évolution de l’Aviation, et d’en saisir la nécessité ; il ne cache pas son admiration pour les savants et pour les chercheurs qui permettent cette évolution. Il n’en demeure pas moins d’ailleurs toujours profondément humain ; il s’associe aux épreuves de ses camarades, il participe à leurs douleurs ; il ne dissimule pas ses émotions et ses propres angoisses au moment où il s’embarque pour se lancer dans l’inconnu.
Le dernier chapitre de Cap sur l’ennemi est consacré au magnifique exploit des bombardiers de Gibson, qui parvinrent, au prix de sacrifices sanglants, à détruire les barrages de la Ruhr, portant ainsi un coup mortel à une des régions industrielles les plus nécessaires à l’Allemagne pour lui permettre de poursuivre la guerre. ♦