Juin 1947 - n° 037

Pour diverses raisons le problème de l’organisation de nos forces armées n’a pas encore reçu de solution définitive et nous n’avons aucune des lois fondamentales classiques : recrutement, organisation, cadres et effectifs. Mais le problème ne saurait tarder maintenant à être abordé. Et une des décisions les plus graves qui devra être prise est celle qui concerne le recrutement et la formation des cadres. Lire les premières lignes

  p. 731-746

L’administration française a été gravement malmenée par tous les événements qui se sont déroulés depuis près de vingt ans : événements de guerre et bouleversements économiques et sociaux. Il semble qu’on pourrait, sans trop la déformer, évoquer, là aussi, la pensée de Bergson : « La science a agrandi le corps de l’homme, et celui-ci attend un supplément d’âme. » Les données modernes de la vie économique et sociale ont gonflé, hypertrophié l’administration qui attend, elle aussi, un supplément d’âme. À tout le moins, une réorganisation d’ensemble apparaît aujourd’hui nécessaire. Quelle sera cette réforme administrative ? Obéira-t-elle aux données fondamentales de l’esprit français, de cet esprit cartésien de méthode, de raison, et également de liberté ? Il faudrait craindre, plutôt, d’après certaines idées, lancées quelque peu au hasard, et par hasard, aussi, semble-t-il, déjà intégrées dans tel texte constitutionnel ou telle loi ou décret, que cette réforme ne fût pas conçue logiquement, largement, rationnellement. Lire les premières lignes

  p. 747-761

C’est à Napoléon Ier que le Service des Phares doit, comme tant de nos plus fortes institutions nationales, ses origines et sa physionomie. Jusqu’au grand Empereur, et à la suite des phares romains de Fréjus et de Marseille (le Pharo), après la tour d’Ordre de Caligula à Boulogne-sur-Mer, sans omettre les tours successives de Cordouan, dues ou attribuées à Charlemagne, au prince Noir, à Louis de Foix, ce furent les intendants de nos provinces maritimes d’abord, puis le ministre de la Marine à partir de 1792, qui furent chargés de veiller, et d’un peu loin sans doute, sur cette signalisation encore embryonnaire. Lire les premières lignes

  p. 762-779

À propos de la difficile conquête de la Saxe et de la Bavière par Charlemagne. L’œuvre politique de Charlemagne a fait, précédemment, l’objet, à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, d’une intéressante discussion entre M. François-L. Ganshof, professeur à l’Université de Gand, et MM. Louis Halphen et Ferdinand Lot, membres de l’Académie. Lire les premières lignes

  p. 780-791

Caractérisée par ce qu’on a appelé une stratégie globale et une tactique insulaire, la campagne du Pacifique offre les plus parfaits exemples de la coopération et de la coordination des trois armes. C’est pourquoi, même à l’ère atomique, il y a un profit certain à étudier ces débarquements de vive force et ces combats acharnés qui se sont toujours terminés par l’anéantissement total de l’adversaire. Nulle part on n’a vu victoire aussi complète. Lire les premières lignes

  p. 792-815
  p. 816-833

Chroniques

  p. 834-839
  p. 839-844
  p. 844-849
  p. 849-854

La Conférence des quatre ministres des Affaires étrangères ouverte le 10 mars 1947 à Moscou a tenu sa dernière séance le jeudi 24 avril. Elle s’était donnée pour tâche d’arrêter les conditions d’un traité de paix avec l’Autriche et de déterminer les principes d’un accord sur le régime politique et économique à instaurer en Allemagne. Les débats qui ont duré quarante-cinq jours et qui furent parfois très orageux n’ont abouti à aucun résultat. Comme nous l’avions fait prévoir dans notre précédente chronique, la solution du problème autrichien s’est heurtée à la prétention soviétique – jugée inadmissible par les gouvernements occidentaux – de considérer comme « biens allemands » les entreprises que les Allemands s’étaient appropriées après l’Anschluss et pendant l’occupation. D’autre part, la revendication yougoslave sur une partie de la Carinthie, soutenue par Moscou, a été rejetée par la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis, qui défendent l’intégrité du territoire autrichien. Finalement, il a été convenu qu’une commission quadripartite se réunirait à Vienne le 12 mai pour examiner les points de désaccord. Lire les premières lignes

  p. 854-859
  p. 859-863

Bibliographie

Général Robert Altmayer : La Xe armée  ; Éditions Défense de la France, 1946 ; 164 pages - Henry Freydenberg

Dans sa tentative de former un nouveau front après l’encerclement des armées de Belgique et du Nord par les Allemands, le général Weygand confia au général Robert Altmayer la mission de boucher le trou qui existait sur la basse Somme et à l’ouest d’Amiens. C’est l’histoire de cette Xe armée que son chef expose d’une façon très nette. Organisation des troupes, tentatives sur Amiens, Picquigny et Abbeville bientôt abandonnées ou stoppées par la résistance ennemie, attaque allemande de Saint-Valery à Amiens par deux corps d’armée, trois Panzerdivisionen et un corps motorisé, résistance héroïque de nos éléments et de la division anglaise du général Fortune ; enfin, rupture du front, à la suite de quoi la Xe armée est coupée en deux : telle est l’histoire de la première Xe armée. Lire la suite

  p. 864-865

Lieutenant-colonel Bernard Dupérier : La vieille équipe  ; Éditions Berger-Levrault, 1946 ; 198 pages - Edmond Delage

C’est un beau livre qui devra prendre place dans la magnifique galerie de tableaux héroïques constituée par l’histoire des forces aériennes française en 1939-1940, et des forces aériennes françaises libres au cours de la guerre jusqu’à la victoire des Alliés. Lire la suite

  p. 865-865

Paul Mus : Le Viet-Nam chez lui  ; Éditions Paul Hartmann, 1946 ; 58 pages - Edmond Delage

C’est une heureuse idée qu’a eu le Comité d’études des problèmes du Pacifique, Comité permanent du Centre d’études de politique étrangère, d’éditer en une plaquette spéciale qui fait partie d’une nouvelle série de publications consacrées à l’Extrême-Orient et au Pacifique, la belle conférence prononcée le 26 juin 1946 à la Sorbonne par M. Paul Mus, professeur au Collège de France. Lire la suite

  p. 865-866

Jean Dumont : Le Rhin, Nil de l’Occident  ; Éditions Les Ordres de Chevalerie, 1946 ; 328 pages - Edmond Delage

Ce livre est une contribution à l’étude d’une organisation de l’Europe de l’Ouest. Il résulte de la collaboration de nombreux éminents spécialistes dont plusieurs sont d’ailleurs familiers aux lecteurs de cette Revue, puisqu’ils s’appellent Pierre Barjot, André François-Poncet, Raymond Las Vergnas, Jean Chardonnet. On y remarquera aussi des signatures étrangères telles que celles de Karl Burckhardt, Anton Van Duinkerken, Henri Pirenne, Johannès Tielrooy, Thorbecke. Provenant de milieux différents et appartenant à des nations dont quelques-unes furent pendant longtemps des adversaires, les auteurs ont considéré le problème rhénan dans tout son ensemble : géographique, militaire, économique, culturel. Lire la suite

  p. 866-866

Léon Noël : L’agression allemande contre la Pologne  ; Éditions Flammarion, 1946 ; 505 pages - Edmond Delage

Le livre de l’ambassadeur Léon Noël, Une Ambassade à Varsovie 1935-1939, est comme un complément au livre de M. André François-Poncet sur son Ambassade à Berlin. Les deux capitales étaient, en effet, des postes d’observations de premier plan, à la veille de la guerre, pour qui savait voir et prévoir. Léon Noël excella dans cette double tâche : à l’ambassade de France à Prague (1932-1935), puis à Varsovie (1935-1939). Lire la suite

  p. 866-867

Gabriel-Louis Jaray/Firmin Roz et Gabriel-Louis Jaray : Tableau du Japon et de la guerre du Pacifique
Tableau des États-Unis
 ; Éditions Spid, 1946 ; 252 pages/Éditions Spid, 1946 ; 423 pages - Edmond Delage

Gabriel Louis Jaray dont le rôle de créateur et d’animateur a été si considérable et bienfaisant dans la fondation du Comité France–Amérique, est en même temps un auteur d’une rare compétence et fécondité en ce qui concerne l’histoire d’Amérique et des problèmes que posent leur développement et leur évolution. Son livre sur l’Empire français d’Amérique (1534 à 1803) restera et est, dès maintenant, classique. Les deux tableaux qu’il vient de brosser, celui des États-Unis (en collaboration avec Firmin Roz, de l’Institut) et celui du Japon et de la guerre du Pacifique sont des synthèses parfaitement documentées et utiles pour la connaissance de la politique et de l’économie de deux grandes puissances ennemies : la nippone et l’américaine. Lire la suite

  p. 868-868

Henri Blet : Histoire de la colonisation française  ; Éditions Arthaud, 1946 ; 327 pages - Edmond Delage

C’est un livre de professeur, un ouvrage de seconde main, mais rédigé avec une clarté lumineuse et qui épargnera bien des recherches à tous ceux qui n’ont ni le loisir, ni la possibilité matérielle de recourir aux sources, à des ouvrages de caractère trop scientifique, ou a des bibliographies trop spécialisées ; c’est en même temps mieux qu’un simple manuel car il a bénéficié d’une très élégante présentation et d’illustrations fort bien choisies. L’ouvrage qui traite de la période des origines à 1789 et s’intitule « Connaissance et déclin d’un empire » sera, sans doute, suivi d’un autre qui nous mènera jusqu’à l’histoire contemporaine des pays constituant l’Union française actuelle.

  p. 868-868

Carlo Sforza : L’Italie telle que je l’ai vue  ; Éditions Grasset, 194 ; 300 pages - Edmond Delage

Le livre du grand diplomate italien Carlo Sforza est une magnifique synthèse de la politique italienne, pendant vingt ans, où il joua un rôle essentiel pour son pays. Ce n’est, d’ailleurs, pas autre chose, de l’aveu de l’auteur lui-même, qu’un témoignage direct sur les faits auxquels il a lui-même assisté et participé. Il a toujours été aux premières loges ; sa naissance illustre, ses brillantes facultés, ses dons innés de diplomatie en firent, très jeune, le conseiller écouté des chefs politiques de son pays. Lire la suite

  p. 868-869

Revue Défense Nationale - Juin 1947 - n° 037

Revue Défense Nationale - Juin 1947 - n° 037

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