Avril 1950 - n° 069

Dans une série d’articles parus depuis moins d’un an, le général Gérardot a exposé sa manière de voir sur la défense de l’Europe Occidentale, et s’est fait l’avocat passionné de la primauté des Forces aériennes dans la bataille moderne. Pour lui, cette primauté s’exprime par deux idées fondamentales : il faut gagner la bataille aérienne pour gagner la guerre, et cette bataille, dans le temps, doit être livrée la première. C’est seulement après avoir remporté la victoire des Ailes que l’on envisagera la coopération avec les troupes qui combattent à terre. Lire les premières lignes

  p. 375-387
  p. 388-400
  p. 401-414
  p. 415-427

On a souvent affirmé que le problème d’Indochine était essentiellement d’ordre politique et qu’il n’y avait point de solution militaire possible. Si cette affirmation signifie que la force en elle-même n’a point de sens, et que son emploi n’est qu’un moyen ou même un pis-aller, on énonce un lien commun : « le dessein politique est le but, disait Clausewitz, la guerre est un moyen et un moyen sans but ne se conçoit pas ». Mais s’il s’agit de prétendre à la possibilité à bref délai d’un arrêt des hostilités, obtenu par voie de négociations, ou intervenant à la suite de mesures politiques telles que la reconnaissance et l’appui du gouvernement Bao-Daï, on nourrit des illusions dont ne tireraient profit que les partisans de notre éviction totale ; l’épreuve de force, quelque répulsion qu’on ressente à la poursuivre, n’est pas susceptible d’être interrompue car notre adversaire s’est engagé dans la lutte dès la fin de 1946 sans se ménager de terrain de repli ; de plus son action immobilisant une fraction importante de notre Armée, loin des théâtres occidentaux, contribue indirectement au maintien de la large supériorité des forces terrestres russes en Europe. Il est donc honnête de prévoir que nous aurons à résoudre, dans l’avenir prochain, les problèmes militaires qui se sont posés à nous ces dernières années en Indochine, avec cette différence toutefois, que des responsabilités croissantes seront dévolues aux troupes vietnamiennes. Lire les premières lignes

  p. 428-442
  p. 443-456

Dans un article récemment publié par la Revue de Défense nationale et remarquablement documenté (cf. numéro d’août-septembre 1949), l’auteur, le colonel Spillman, a souligné l’intérêt que présentait pour la France l’équipement industriel de l’Afrique du Nord. Les quelques réflexions inspirées par cette étude n’ont d’autre objet que de contribuer modestement à la solution d’une question chère au cœur de beaucoup de nos compatriotes, surtout à ceux qui ont connu et aimé les rivages sud de la Méditerranée. Lire la suite

  p. 457-459

Chroniques

  p. 460-463
  p. 463-467
  p. 468-473
  p. 473-477
  p. 477-481
  p. 481-484

Bibliographie

Hubert Ripka : Le coup de Prague  ; Librairie Plon, 1949 ; 372 pages - Edmond Delage

Cet ouvrage est le pendant tchécoslovaque de celui de M. Stanislas Mikolajczyk, ancien Premier ministre de Pologne. L’auteur explique pourquoi son pays fut l’objet de la convoitise soviétique ; l’expérience de Munich avait déjà démontré l’importance stratégique du petit pays de Bohême. Selon Hubert Ripka, les Soviets, maîtres de la Tchécoslovaquie et de l’Europe centrale ont les mains libres du côté de l’Europe occidentale et ne sont plus qu’à 300 kilomètres de la frontière française. L’importance stratégique de la Tchécoslovaquie est doublée par son potentiel économique considérable. Aujourd’hui encore, la production de son industrie lourde dépasse la production globale de tous les pays situés entre la mer Baltique et la mer Égée, y compris la Pologne. Les gisements de Pechblende près de Jachymov, ont pris, depuis l’invention de la bombe atomique, une valeur qu’ils n’avaient pas avant la guerre. Lire la suite

  p. 485-485

Louis Nicolas : La Marine française  ; Puf, 1949 ; 127 pages - R.

Dans la collection « Que sais-je ? », M. Louis Nicolas, agrégé de l’Université et Professeur à l’École navale, s’est chargé de résumer, en un peu moins de cent trente pages, l’histoire de la Marine française depuis ses origines, du Moyen-Âge, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Condenser en un volume aussi réduit un si vaste sujet est une entreprise malaisée que l’auteur a su mener à bien grâce à son pouvoir de synthèse. Notons, cependant, que la part de l’ouvrage consacrée à l’histoire contemporaine paraît mince en comparaison de celle faite à la période classique des XVIIe et XVIIIe siècles : c’est ainsi que le grand effort de rénovation accompli entre les deux guerres mondiales est à peine esquissé. Ce petit livre, par sa concision même, en mettant à la portée du public cultivé les éléments essentiels de notre histoire maritime, contribuera certainement à lui faire mieux sentir le rôle éminent de la puissance navale dans l’histoire de la Nation française.

  p. 485-486

Pierre Lafue : Henri III et son secret  ; Librairie Hachette, 1949 ; 298 pages - Edmond Delage

Bien que ce livre ne contienne rien qui concerne directement la défense nationale dans le passé, nous croyons cependant devoir le signaler à nos lecteurs à cause de l’intérêt qu’il présente. C’est avec le plus grand talent que son auteur a tenté de réhabiliter un Roi, jusqu’ici peu connu ou même décrié. Il ressort, de cette fine esquisse psychologique, que le dernier des Valois était loin d’être uniquement voué aux plaisirs, ou abandonne à l’amollissement. C’était un chef, un orateur et un patriote qui joua constamment, selon Pierre Lafue, le « double jeu » et ne manqua aucune occasion de lutte et de victoires pour la grandeur de son royaume.

  p. 486-486

Michel Braguine : Koutouzov  ; Éditions Julliard, 1947 ; 243 pages - Edmond Delage

C’est une très belle figure que celle de Koutouzov, évoquée avec un rare bonheur par Michel Braguine dans la traduction du russe que vient d’en donner Stefan Chripounoff. Elle montre à quel redoutable adversaire se heurta Napoléon lorsque, après avoir battu les Autrichiens, il rencontra un homme de cette trempe qui, disciple de Souvarof, avait acquis, dans ses luttes contre les Turcs et les Polonais, une vaste expérience, d’ailleurs mise au service d’un tempérament belliqueux exceptionnel. Lire la suite

  p. 486-486

Général Maxime Weygand : Le général Frère : un chef, un héros, un martyr  ; Librairie Flammarion, 1949 ; 247 pages - Edmond Delage

Le livre que le général Weygand a consacré au général Frère avec le sous-titre Un chef, un héros, un martyr, est, dans sa mâle concision, un modèle du genre. Il mériterait d’être mis entre les mains de tous les jeunes gens qui se destinent à la carrière militaire. Lire la suite

  p. 486-487

Commandant Jean L’Herminier : Casabianca  ; Éditions France-Empire, 1949 ; 311 pages - Edmond Delage

On sait quel rôle brillant et héroïque le capitaine de vaisseau L’Herminier a joué dans les Forces navales libres au péril de sa vie et de sa santé. Le livre Casabianca, qu’il a publié à la demande de son état-major et de son équipage, est le récit de la guerre engagée par son bâtiment et ses 85 hommes sous son commandement, du 15 avril 1942 au 15 septembre 1943. On n’y trouve aucun effet littéraire, mais le sujet est tellement passionnant et traité avec un tel brio que l’ouvrage se lira par tous, et particulièrement par nos jeunes hommes, avec passion. Lire la suite

  p. 487-487

Walter Lüdde-Neurath : Les derniers jours du troisième Reich  ; Éditions Berger-Levrault, 1950 ; 237 pages - Edmond Delage

Ce petit livre, dû à l’ancien adjoint du commandant en chef de la marine, l’amiral Dœnitz, nous apporte des souvenirs personnels intéressants, loyaux et véridiques sur les derniers jours du IIIe Reich. Il est centré autour de Dœnitz qui, après avoir tenu dans la dernière guerre sous-marine la place que l’on sait, fut désigné par Hitler pour lui succéder, d’ailleurs précairement et brièvement, à la tête du Reich. L’auteur allemand ne dissimule pas son admiration pour son chef. Ses jugements sont ceux d’un officier discipliné et, avant tout, d’un Allemand. Lire la suite

  p. 487-488

Jean Chardonnet : Le Charbon  ; Librairie Arthaud, 1949 ; 209 pages - Edmond Delage

Notre collaborateur Jean Chardonnet vient de consacrer un livre, qui est un modèle du genre, à l’une des productions capitales de l’économie mondiale : le charbon. Rien n’y manque, ni les considérations statistiques, ni les indications géographiques, notamment sur la répartition, d’où il ressort d’ailleurs que l’URSS possède, à cet égard, une avance considérable sur le reste du monde, ni les chapitres excellents sur les conditions techniques et démographiques de l’extraction. Lire la suite

  p. 488-488

Henri et Jérôme Le Masson : Les flottes de combat 1950  ; Éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1949 ; 372 pages - A. R.

Toujours excellente, la nouvelle édition des Flottes de combat, à la rédaction de laquelle M. Le Masson a associé son fils, l’emporte, s’il est possible, sur la précédente qui, déjà, était de nature à satisfaire le lecteur le plus minutieux et le plus exigeant. Ce n’est, néanmoins, pas faire injure à M. Le Masson que de reconnaître que l’édition de 1947 se ressentait encore, parfois, des incertitudes de l’immédiate après-guerre : des points d’interrogation nombreux y subsistaient, concernant, entre autres, les caractéristiques et les dates de mise sur cale, de lancement ou d’entrée en service des bâtiments les plus récents. Ces points d’interrogation ont presque entièrement disparu de cette nouvelle version, qui se présente comme un document d’une richesse, d’une précision et d’une sûreté également remarquables. Il n’est pas jusqu’à la marine de l’URSS, par force si mal connue, sur le compte de laquelle M. Le Masson ne nous apporte, grâce à l’étendue de ses recherches et à la solidité de ses recoupements, une masse de renseignements qui serrent, certainement, la vérité d’aussi près qu’il est possible. Lire la suite

  p. 488-489

René Grousset : Figures de proue  ; Librairie Plon, 1949 ; 336 pages - Edmond Delage

Peu d’historiens contemporains eussent été, croyons-nous, capables de donner en 336 pages une synthèse aussi vivante et aussi magistrale de l’histoire de l’Humanité. Elle est résumée par René Grousset en quelques personnalités historiques : Périclès, Alexandre, César, Charlemagne, Charles Quint, Louis XIV, Napoléon, Bismarck. Elle n’ignore pas plus l’Asie, l’Inde, que l’Europe et pas davantage Gengis Khan que Bonaparte. Avec une aisance inégalable, l’auteur jongle, pour ainsi dire, avec ces surhommes. Il se demande d’ailleurs jusqu’à quel point l’histoire a été déterminée par l’action de ces prestigieux individus. La direction prise par l’Humanité est-elle le fait de l’homme ou des hommes ? Lire la suite

  p. 489-489

Charles Robequain : Les richesses de la France d’Outre-Mer  ; Éditions Payot, 1949 ; 221 pages - Henry Freydenberg

M. Robequain, professeur de géographie à la Sorbonne donne une analyse fort bien présentée des Richesses de la France d’outre-mer. Ce petit livre, dont on ne saurait trop recommander la lecture à tous ceux que la France d’outre-mer intéresse à divers titres, contient un abrégé des différentes activités actuelles et clos possibilités présentes et futures dans les différents pays de l’Union française. Agriculture, sylviculture, pêche, mines, etc. sont étudiées avec soin dans les différents pays. La question démographique est un peu écourtée mais les conclusions sont justes. L’auteur connaît bien et aime son sujet d’où une présentation presque émouvante, et, en tout cas, très exacte de tout ce que la France peut espérer de son Union avec tes terres d’outre-mer conquises puis pacifiées et organisées par ses enfants.

  p. 489-490

Général Henri Gatien Bertrand : Cahiers de Sainte-Hélène, janvier 1821-mai 1821  ; (manuscrit déchiffré et annoté par Paul Fleuriot de Langle, préface de Marcel Dunan) ; Éditions Sulliver, 1950 ; 264 pages - Edmond Delage

La littérature napoléonienne vient de s’enrichir d’une étude précieuse : ce sont les cahiers de Sainte-Hélène, où le grand serviteur de l’empereur que lut le maréchal, nota, de janvier 1821 à mai de la même année – date de la mort de l’Empereur – ses moindres laits et gestes. Lire la suite

  p. 490-490

Revue Défense Nationale - Avril 1950 - n° 069

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Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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