Avril 1955 - n° 124

Quand la pression des Barbares aux frontières de l’Empire devint irrésistible, Rome prit conscience du péril que courait sa souveraineté. Jadis, puissance militaire, elle eût compté sur ses légions ; mais la civilisation avait forgé d’autres armes ; les juristes discutèrent, des thèses brillantes furent soutenues, et la vérité s’imposa : tout bien pesé, c’était un problème de droit. Sans consentir au moindre abandon de sa souveraineté, Rome accueillit les hordes qui se pressaient à ses frontières ; leurs rois furent nommés gouverneurs des provinces et investis des pouvoirs de défense. Certains furent honorés du titre de restaurateurs de l’Empire. Lorsque tout fut fini, l’Empire n’avait aliéné ni un pouce de son territoire ni une parcelle de son autorité mais il n’existait plus. Lire les premières lignes

  p. 381-390

De temps immémoriaux, dans notre petite Europe ou dans une Afrique semi-désertique, nous avons eu l’habitude de voir la victoire se concrétiser dans l’occupation des territoires ennemis. La théorie s’est emparée de cet empirisme et l’a transformé en postulat. Et l’on va répétant, que l’armée de l’Air ne saurait jamais devenir l’armée de la Décision car elle « n’occupe pas le terrain » et que l’infanterie, parce qu’elle réalise cette occupation, reste et restera l’armée autour de laquelle doit se constituer la Défense nationale. L’on rappelle aussi plus judicieusement ce truisme militaire, que le but de la guerre est la destruction des forces ennemies et non la poursuite d’objectifs géographiques. Lire les premières lignes

  p. 391-396
  p. 397-406
  p. 407-419

C’est un lieu commun d’alarmer que les communications jouent un rôle capital, non seulement dans le rapprochement des pays consommateurs et manufacturiers de leurs sources d’approvisionnement mais aussi dans la préparation et l’exécution de la manœuvre stratégique ou tactique. Lire les premières lignes

  p. 420-433

Personne ne doute de l’importance stratégique du continent africain. La conférence de Nairobi et plus récemment celle de Dakar en sont des témoignages probants. Aussi bien, la France, puissance africaine, ne saurait se désintéresser des événements qui se déroulent sur les territoires voisins de ceux soumis à son influence. Lire les premières lignes

  p. 434-448
  p. 449-461

La ratification, le 27 février, par le Bundestag, des accords de Paris, implique automatiquement le réarmement de l’Allemagne. Mais cette décision va soulever, dans son application, des difficultés d’ordre politique, moral et matériel qui exerceront une influence sur la cadence de la réorganisation militaire allemande. L’opinion divisée sur le réarmement, le reste sous la forme de la nouvelle armée et surtout sur la priorité à donner aux deux grands problèmes nationaux : la réunification et le réarmement ; ce dernier qui soudera davantage l’Allemagne à l’Occident risque de gêner la solution du premier. Lire les premières lignes

  p. 462-468
  p. 469-473
  p. 474-480

Chroniques

En Europe, la ratification des Accords de Paris s’est poursuivie dans les pays intéressés, à l’exception de la France où le débat devant le Conseil de la République a été retardé par la crise ministérielle. Pour l’Allemagne fédérale, le Parlement de Bonn a approuvé l’ensemble des Accords le 27 février 1955, à une majorité de l’ordre des deux tiers après un débat de trois jours. Selon les positions prises par les commissions intéressées du Bundestag, il faut s’attendre à voir soulever, dès l’admission de l’Allemagne à l’Otan, divers problèmes de commandement : celui d’une représentation allemande au Groupe permanent de Washington et une modification éventuelle des limites entre les commandements Nord et Centre-Europe pour que l’ensemble des contingents allemands relèvent d’un seul et même théâtre. Lire la suite

  p. 481-483
  p. 483-487
  p. 487-491
  p. 492-496
  p. 496-499

Bibliographie

Charles A. Willougby et John Chamberlain : Le vainqueur du Pacifique : L’épopée Mac Arthur 1941-1951  ; Éditions Amiot-Dumont, 1955 ; 315 pages - R. Bt.

À travers et par-dessus la campagne du Pacifique, c’est le destin merveilleux d’un très grand homme de guerre que nous font vivre les auteurs : cinquante-deux années consacrées par ce grand soldat au service de son pays. Lire la suite

  p. 500-501

Contre-amiral Raymond de Belot : La Marine française pendant la campagne 1939-1940  ; Éditions Plon, 1954 ; 318 pages - B.

Aucun ouvrage d’ensemble n’avait encore été consacré à l’histoire de la Marine française entre la déclaration de guerre du 3 septembre 1939 et le drame de Mers-el-Kébir de juillet 1940. Le contre-amiral de Belot révèle le rôle joué par la flotte au cours de cette première phase de la Seconde Guerre mondiale. Lire la suite

  p. 501-502

Revue Défense Nationale - Avril 1955 - n° 124

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