Février 1969 - n° 275

La science a d’abord eu pour moteur la curiosité : au XVIe au XVIIe siècles, les chercheurs parlent souvent d’arracher ses secrets à la nature ; l’utilité pratique de la découverte n’était pas une motivation prédominante ; le savant méprisait l’art « mécanique » ; à l’inverse, l’artisan se défiait du « théoricien ». Il reste aujourd’hui quelque chose de cet état d’esprit ; notamment le savant s’inquiète du « technocrate » ; la science fondamentale est jugée plus prestigieuse que la science « appliquée ». Lire les premières lignes

  p. 197-202
  p. 203-213

L’absence de courant d’intérêt permanent pour les choses de la mer dans un pays ouvert sur le large comme le nôtre est un phénomène de « psychologie nationale » sans équivalent en Europe. Arrondir le patrimoine foncier par la conquête patiente des enclaves étrangères, reculer et défendre les bornes du champ, telle est, il est vrai, l’ambition séculaire du paysan. Lire les premières lignes

  p. 214-222
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Le Japon est devenu à la mode depuis quelques années ; il s’y mêle un certain intérêt pour les choses d’Extrême-Orient, un certain snobisme dans les salons, et un peu d’anxiété dans les milieux industriels qui voient ce pays grignoter peu à peu leurs positions non seulement sur les marchés extérieurs mais même dans leur propre pays. La prise de conscience de ce que représente le Japon a débuté quelques années avant les Olympiades de Tokyo en 1964, période de développement rapide et d’investissement industriel. À l’âge du Jet, Tokyo ne se trouve plus qu’à 19 heures de Paris et les Jeux Olympiques diffusés en direct par télévision via un satellite relais ont largement contribué à la prise de connaissance de ce qu’est le Japon moderne. Un effort tout particulier sur le tourisme qui a conduit à organiser de nombreux congrès scientifiques internationaux permit par ailleurs à beaucoup d’étrangers de se rendre compte sur place de l’expansion incroyable qu’a connue ce pays depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis la fin de la guerre du Pacifique qui le laissa exsangue, complètement détruit et ruiné. Lire les premières lignes

  p. 274-289
  p. 290-299
  p. 300-307
  p. 308-313
  p. 314-320

Le 4 octobre dernier, M. Thomas Paine, désigné pour prendre la direction de la NASA (1), en remplacement de M. James Webb démissionnaire, déclarait : « Nous débarquerons sur la Lune avant les Soviétiques » et ajoutait : « …Il n’est pas question d’une compétition… ». Une telle affirmation faisant écho à des déclarations analogues de la part des Soviétiques, ne saurait tromper personne. L’idée de compétition était implicitement contenue dans le « pari Kennedy » d’un homme sur la Lune avant la fin de la décennie, c’est-à-dire avant 1970. Du côté des Soviétiques, dans l’ignorance où l’on est de leurs programmes, jamais dévoilés, on ne peut tabler que sur les résultats, généralement spectaculaires, de leurs réalisations spatiales. Lire les premières lignes

  p. 321-336

À propos de 4 ouvrages : un essai d’anthropologie philosophique de C.I. Gouliane, Le marxisme devant l’homme (Éditions Payot, 1968 ; 222 pages) ; un récit de guerre en même temps qu’une histoire d’une partie du dernier conflit mondial sur le front oriental de l’écrivain allemand Paul Carell, Opération Terre brûlée » (Éditions Robert Laffont, 1968 ; 576 pages) ; une étude historique de Borys Lewytsky, L’inquisition rouge (Éditions Robert Laffont, 1968 ; 360 pages) ; et un recueil de textes de Trotsky, réunis par un universitaire français, Jean Baechler, qui l’a fait précéder d’une substantielle étude sur la pensée et l’action du célèbre révolutionnaire (Politique de Trotsky, Éditions Armand Colin, 1968 ; 399 pages). Lire les premières lignes

  p. 337-348

Chroniques

Au moment où l’on apprenait la mort (30 décembre 1968) de M. Trygve Lie, qui fut le premier Secrétaire général de l’ONU, l’actuel titulaire de ce poste, M. U Thant, se déclarait en faveur d’une action des quatre « Grands » pour tenter de trouver une solution durable à la crise du Moyen-Orient. Certes, M. Thant envisagerait cette action dans le cadre, d’une part de la résolution du Conseil de Sécurité du 22 novembre 1967, d’autre part de la mission du représentant spécial de l’ONU au Moyen-Orient, M. Gunnar Jarring, mais le résultat n’en serait pas moins, dans son principe même, un dessaisissement de l’organisation internationale elle-même au profit des quatre grandes puissances membres du Conseil de sécurité. Si l’on tient compte en outre de la légèreté du bilan de la vingt-troisième session de l’Assemblée générale, on est amené à considérer, une fois de plus, les limites de l’action possible de l’ONU. Lire la suite

  p. 349-355

République fédérale d’Allemagne (RFA) : effort de défense Lire la suite

  p. 355-361

Le Salon aéronautique de Tokyo Lire la suite

  p. 361-368

Dans la marine française : exercices, évolution du matériel et réformes organiques Lire la suite

  p. 368-372

Au Nigeria, le développement des ressources hydroélectriques se poursuit : la centrale de Kainji vient d’être inaugurée Lire la suite

  p. 372-375

Bibliographie

Général Fernand Gambiez et colonel Maurice Suire : Histoire de la Première Guerre mondiale. T. I : Crépuscule sur l’Europe  ; Éditions Fayard, 1968 ; 386 pages - L. R.

La guerre de 1914-1918 se place dans un vaste ensemble dont la continuité historique est flagrante de 1815 à 1939. Lire la suite

  p. 376-377

Jules Moch : Rencontres avec… T. I : Darlan et Eisenhower  ; Éditions Plon, 1968 ; 345 pages - Jean Némo

Plutôt que d’écrire des mémoires sur les événements auxquels il a participé, l’auteur a choisi de grouper ses souvenirs en les rattachant à quelques hautes figures de notre époque. Ainsi, le premier tome d’une série dont le titre d’ensemble est « Rencontre avec… » groupe-t-il les commentaires personnels de Jules Moch à propos des grandes affaires dans lesquelles l’amiral Darlan et le général Eisenhower ont joué un rôle éminent. En fait, malgré la méthode employée, c’est l’auteur qui tient la vedette et le lecteur ne saurait s’en plaindre : les biographies des deux hommes de guerre et d’État ne manquent pas ; mieux valait recueillir, à leur sujet, les impressions personnelles d’un témoin de leurs actes. Lire la suite

  p. 377-378

Dwight D. Eisenhower : Batailles pour la paix  ; Éditions de Trévise, 1968 ; 604 pages - Jean Némo

Dans un précédent volume, le général Eisenhower avait donné ses mémoires sur les événements de son premier mandat (Mes années à la Maison-Blanche). Cette fois, c’est de ceux qui se sont déroulés au cours de son second mandat, de 1956 à 1961, qu’il entretient le lecteur. Ils sont lourds et chargés de souvenirs sombres pour ceux qui se les rappellent : l’affaire de Suez, la révolte hongroise, le lancement du premier Spoutnik et la course spatiale qu’il inaugure, le débarquement au Liban, la deuxième crise de Berlin, l’échec de la conférence au sommet de Paris. Le général Eisenhower y ajoute le récit de ses propres voyages, des visites qu’il a reçues à Washington, de ses inquiétudes personnelles pour sa santé. On comprend que ce livre, malgré son épaisseur (et la traduction française est quelque peu allégée…) soit encore bien mince pour contenir tout ce que le Chef du plus puissant État du monde peut avoir à dire. Lire la suite

  p. 378-378

Jean-Pierre Alem : Juifs et Arabes : 3 000 ans d’histoire  ; Éditions Grasset, 1968 ; 383 pages - Jean Némo

Pour faire comprendre la situation actuelle de l’État juif et des pays arabes, l’auteur a mené une longue étude sur leurs origines et leurs relations au cours de l’histoire la plus lointaine comme la plus récente, en s’étendant naturellement davantage sur cette dernière. Il estime que le récent conflit est l’aboutissement d’une vieille haine, qui ne pouvait laisser place à aucune conversation directe, à aucune entente et même à aucun compromis ; seule, la destruction de l’adversaire pouvait mettre un terme à une rivalité qui remonte à l’origine des temps, mais s’est particulièrement accusée depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Lire la suite

  p. 378-379

Jean Ganiage : L’expansion coloniale de la France sous la Troisième République  ; Éditions Payot, 1968 ; 434 pages - Jean Némo

Le cours professé par l’auteur à la Sorbonne a servi de base à cet important ouvrage, dont la thèse générale est que l’expansion coloniale, entre 1871 et 1914, a permis à la France de reprendre sa place parmi les grandes nations. Cette place aurait risqué d’être définitivement perdue si la politique du « recueillement », que préconisait M. Thiers, avait prévalu. Lire la suite

  p. 379-379

Georges Lefranc : Jaurès et le socialisme des intellectuels  ; Éditions Aubier, 1968 ; 232 pages - Jean Némo

Georges Lefranc est connu de nos lecteurs, qui ont pu apprécier la clarté de ses exposés et la netteté de sa pensée. Nous avons ici même rendu compte de quelques-uns de ses ouvrages, notamment, en mars 1968, de son Histoire des doctrines sociales dans l’Europe contemporaine. C’est dans la même collection qu’est publiée son étude sur Jaurès. On la lira avec intérêt. Lire la suite

  p. 379-380

François Fonvieille-Alquier : Ils ont tué Jaurès  ; Éditions Robert Laffont, 1968 ; 364 pages - Jean Némo

Les crimes politiques récents donnent à cet ouvrage une actualité qui double l’intérêt du sujet lui-même. À quel mobile avait obéi l’assassin de Jaurès ? Car, paradoxalement peut-être, c’est celui-ci, plutôt que la victime, qui semble devoir fixer l’attention du lecteur. François Fonvieille-Alquier s’est efforcé de répondre à la question ; sa réponse reste hypothétique. Lire la suite

  p. 380-380

Henri Kier et Jacques Le Bourva : Économie Politique. Tome I  ; Éditions Armand Colin, 1968 ; 663 pages - Jean Némo

Il existe de nombreux cours d’économie politique. Il est de plus en plus évident que l’homme de notre époque ne peut ignorer tout de cette science qui est présente dans les phénomènes qui régissent notre monde et dans les manifestations de la plus immédiate actualité. Il est enfin certain que la science économique évolue rapidement, précise et développe ses analyses et recherche chaque jour davantage le lien entre la théorie abstraite et l’application pratique. Lire la suite

  p. 380-382

André Gros, Henri Bour Georges Gueron et Michèle Aumont : Vieillesse et longévité dans la société de demain  ; Puf, 1968 ; 152 pages - Jean Némo

Chacun sait que la durée de la vie moyenne augmente et nul ne peut ignorer que cette simple constatation suffit à transformer l’existence de tout être humain et celle de la collectivité. Les auteurs ont voulu, dans ce court volume, montrer toutes les conséquences de cet état de fait. Lire la suite

  p. 382-382

Thomas M. Forster : L’armée est-allemande  ; Nouvelles Éditions Latines, 1968 ; 274 pages - Jean Némo

Née des formations de police organisées dès 1946 sous une forme militaire par les Russes, l’armée de la République démocratique allemande (RDA) s’est peu à peu transformée, suivant un plan bien établi, en une force appréciable, dont les effectifs, fournis par un service militaire obligatoire, atteignent 728 000 hommes, dotés d’un armement moderne, y compris l’armement nucléaire. C’est une armée de parti, étroitement endoctrinée et surveillée par des commissaires politiques, suivant les usages en honneur dans les pays communistes. Lire la suite

  p. 383-383

Revue Défense Nationale - Février 1969 - n° 275

Revue Défense Nationale - Février 1969 - n° 275

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Février 1969 - n° 275

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