Juillet 1979 - n° 390

Pour que l'Europe dont la construction vient de recevoir une nouvelle impulsion par les élections du 10 juin 1982 ne soit pas seulement celle des marchands, celle de la finance, pour qu'elle ait aussi une âme, une culture, il faut qu'elle assume la francophonie. Il nous appartient donc de défendre la place de la langue française dans cette Europe-là si nous ne voulons pas qu'elle devienne une annexe du monde anglo-saxon. Lire les premières lignes

  p. 3-14

Quelles sont les causes de la crise mondiale ? Comment a-t-elle affecté notre pays et comment y a-t-il réagi ? Quel diagnostic peut-on porter aujourd'hui sur notre économie et son avenir ? Telles sont les questions essentielles auxquelles répond l'auteur. Il reprend ici l'essentiel d'une conférence qu'il avait faite sur ce thème le 13 février 1979 à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).

  p. 15-25

Dans un récent numéro (automne 1978) de l’excellente revue trimestrielle Commentaire, l’écrivain américain Edward Luttwak déplorait l’absence de véritable réflexion stratégique que révélaient les débats auxquels donnaient lieu les SALT aux États-Unis. Raymond Aron, préfaçant cet article, soulignait ce point de vue en ces termes : « Un accord russo-américain affecte toujours la sécurité des alliés des États-Unis ; il ne doit pas être apprécié exclusivement en fonction de l’échange de coups nucléaires entre les deux Grands. À supposer que l’accord SALT II entraîne une réduction des dépenses consacrées par l’Union soviétique aux armements dits stratégiques (ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent), les Soviétiques ne dépenseraient-ils pas les sommes épargnées pour leur armée et leur flotte, plus redoutables pour les Occidentaux que les vecteurs intercontinentaux, de toute manière assez nombreux ? » « Ainsi cette étude restaure la pensée stratégique définie comme l’analyse systématique de tous les moyens militaires à la disposition de la politique des États ». Lire les premières lignes

  p. 27-41

Les conversations soviéto-américaines sur la limitation des armements stratégiques sont parvenues à leur conclusion et il est probable qu'au moment où paraîtra ce numéro MM. Brejnev et Carter auront signé les accords SALT II. Il a paru intéressant à cette occasion de donner à nos lecteurs la substance d'un colloque que nous avions organisé le 15 mars 1982 précisément sur le thème de l'évolution stratégique des deux Grands telle qu'elle pouvait apparaître à travers les SALT. L'article qui suit est la version actualisée de l'exposé liminaire fait à ce colloque par l'auteur. Nous reproduirons à la suite, sous le titre « Commentaires », l'essentiel des interventions auxquelles il a donné lieu. 

  p. 43-70

Les institutions qui étaient réputées former le citoyen : l'école, la famille, la presse et les grands moyens d'information, l'université…, ont plus ou moins abdiqué ce rôle. L'Université notamment ne participe pour ainsi dire plus à cette mission. Reconnaissons avec l'auteur qu'il n'existe en son sein aucun consensus pour sa reprise et que vouloir la lui imposer d'autorité pourrait même aller à l’encontre du but recherché. Est-ce d'ailleurs bien son rôle ? L'auteur remarque qu'aujourd'hui elle ne l'exerce nulle part dans les démocraties occidentales et qu'au contraire, là où elle en a la charge, dans les pays totalitaires, elle tend à conforter des régimes qui font bien peu de cas des libertés du citoyen. Lire la suite

  p. 71-89

Les faits sont trop récents et trop connus pour qu’il soit nécessaire de les exposer en détail. Quelques données toutefois permettent de mieux cerner le problème actuel de Chypre et les solutions qu’il est possible d’envisager. Lire les premières lignes

  p. 91-98
  p. 99-105
  p. 107-115
  p. 117-125

Chroniques

L’intensité de la campagne pour l’élection de l’Assemblée parlementaire européenne au suffrage universel direct a détourné une part de l’attention qui aurait dû normalement se porter sur des événements comme le succès de Mme Thatcher à Londres (qui a la valeur d’un pari sur le libéralisme), la crise chronique de l’Italie (qui affecte toutes les structures sociologiques de la péninsule), l’aggravation du terrorisme en Espagne (qui constitue une menace pour la démocratisation jusqu’ici bien engagée par le roi), la restitution d’El-Arich à l’Égypte (qui concrétise la paix entre Israël et l’Égypte sans que l’on puisse affirmer qu’elle annonce la paix au Moyen-Orient) ou la conclusion de l’accord SALT II sur les négociations sur la limitation des armes stratégiques (qui prépare un accord SALT III dont l’Europe s’inquiète car il la concernera sans qu’elle participe réellement à son élaboration), etc. Ces événements ont créé des situations nouvelles. Lire les premières lignes

  p. 127-131

Dans les premiers jours de l’année, le général Alexander M. Haig Jr. a annoncé qu’il quitterait le commandement suprême des forces alliées en Europe et le service actif le 30 juin. Le président Carier a alors désigné, pour lui succéder, le général Bernard W. Rogers, actuel Chef d’état-major de l’armée de terre (CSA). Lire les premières lignes

  p. 132-141

Lorsque vers la moitié du mois de mai fut annoncée la conclusion des accords SALT II (négociations sur la limitation des armes stratégiques), les réactions de la presse oscillèrent entre le scepticisme et l’espoir. Comment se fait-il, se demandaient certains, que les deux superpuissances continuent ainsi à accumuler des armes dont la capacité de destruction dépasse largement les besoins de leur propre défense ? Tout frein à la surenchère nucléaire contribue à la détente et conduit ainsi à une paix véritable, répliquaient les optimistes. L’opinion a été abreuvée de considérations de ce genre. Lire les premières lignes

  p. 142-145

En raison des événements de l’année écoulée, la 11e Division parachutiste (DP) a été plus particulièrement perçue dans son rôle d’action extérieure. Les aménagements actuellement à l’étude pour son organisation fournissent l’occasion de dire un mot de cette grande unité. Lire la suite

  p. 146-148

Le 29 mars dernier, la plus grande compagnie aérienne du monde occidental, United Airlines, a fait connaître sa décision de remotoriser sa flotte de Douglas DC-8-60 ou DC-8 Super-60 (trente appareils) en remplaçant les moteurs actuels par des turboréacteurs CFM56, fruits de la coopération entre le constructeur américain General Electric et la société française Snecma (Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation) qui se partagent à égalité les responsabilités industrielles et financières de ce programme. Lire les premières lignes

  p. 149-152

La force océanique stratégique des États-Unis se compose de 41 SNLE ou sous-marin nucléaire lanceur d’engins (code Otan : SSBN, Sub-Surface Ballistic Nuclear) qui ont été construits à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Ces 41 SNLE se répartissent en trois classes : 5 du type George Washington, 5 du type Ethan Allen, 31 du type LafayetteLire les premières lignes

  p. 149-152

Depuis que Pretoria s’est engagé à trouver une solution au problème namibien sans accord avec la SWAPO (South-West African People’s Organisation), qu’il accuse de ne vouloir partager l’exercice du pouvoir avec aucun des partis modérés, et depuis que M. Ian Smith, soutenu par le gouvernement sud-africain, met en application son plan de règlement interne du problème rhodésien, la situation d’ensemble du continent a évolué dans un sens qui pourrait rendre ces expériences irréversibles, à la condition toutefois qu’elles évoluent assez rapidement vers la constitution d’un système multiracial non restrictif. Des précédents existent. Au Cameroun, par exemple, le régime du président Ahidjo, en s’appuyant sur la volonté de paix de la majorité du peuple, a su s’imposer à une rébellion qui exerçait ses activités à partir de son implantation dans une seule ethnie. Il a réussi cet exploit pour 3 raisons essentielles : son gouvernement était composé de noirs, certes modérés et partisans d’une coopération avec les blancs installés dans le pays ; le parti unique qui appuyait le régime a su, en transformant peu à peu ses thèmes de propagande, attirer à lui une partie de la jeunesse qui militait chez ses adversaires ; enfin, les régimes modérés du continent étaient arrivés, par leur élan de solidarité, à résister aux agressions des États qui prônaient l’unification de l’Afrique par son uniformisation idéologique. Lire les premières lignes

  p. 158-164

Les guerres sont de nouveau à la mode et, par voie de conséquence, les uniformes aussi. Les deux films qui se sont partagé la palme d’or du festival de Cannes, l’un sur la Seconde Guerre mondiale (Le Tambour de Volker Schlöndorff), l’autre sur celle du Vietnam (Apocalypse Now de Francis Ford Coppola), vont être soumis au jugement du public qui ratifiera ou non le verdict du jury de la Croisette. Lire la suite

  p. 165-167

* La défense est un instrument essentiel de l’indépendance de la France. Le Gouvernement est décidé à tout mettre en œuvre pour que nous puissions assurer notre défense nous-mêmes, par notre propre capacité. Certes, nous admettons nos alliances mais nous refusons tout ce qui nous priverait de notre liberté de décision. Lire la suite

  p. 168-169

Bibliographie

Philippe Barret : Scénarios pour la France de l’An 2000  ; Éditions Bernard Grasset, 1978 ; 249 pages - André Nolde

L’auteur de ce petit ouvrage au titre quelque peu frivole, mais qui ne l’est en aucune façon quant à son contenu, est professeur à l’École normale supérieure (ENS) et normalien lui-même. Il s’est consacré à la prospective, une discipline relativement récente, qui procède à la fois de la cybernétique et de la contemplation d une boule de cristal. Elle fait appel, en tout cas, autant à la réflexion scientifique qu’à l’intuition et c’est l’équilibre entre ces deux démarches qui fait l’attrait des scénarios de Philippe Barret. Lire la suite

  p. 170-170

Jean-Pierre Fourcade : Et si nous parlions de demain  ; Éditions Fayard, 1979 ; 240 pages - Georges Vincent

À cinquante ans, peu d’hommes politiques peuvent se prévaloir d’une carrière administrative et politique aussi riche d’expérience que celle de Jean-Pierre Fourcade : inspecteur des Finances, il a été successivement directeur général du Commerce extérieur et des Prix, directeur général au Crédit industriel et commercial, ministre de l’Économie et des Finances, puis de l’Équipement et de l’Aménagement du Territoire ; maire de Saint-Cloud, sénateur des Hauts-de-Seine, il est confronté aux problèmes qui se posent aux collectivités locales de la région parisienne. Lire la suite

  p. 170-172

David Owen : Les droits de l’homme  ; Éditions Robert Laffont, 1978 ; 228 pages - Charles Zorgbibe

Le thème est prometteur, et l’auteur attachant. David Owen, ministre des Affaires étrangères de l’ancien cabinet Callaghan – le plus jeune secrétaire au Foreign Office depuis Anthony Eden – précise sa conception des relations internationales ; et il centre son exposé sur les implications d’une diplomatie des droits de l’homme. Lire la suite

  p. 172-174

SIPRI : Anti-personnel Weapons  ; Taylor et Francis Ltd, 1979 ; 300 pages - Armand Boussarie

Voici la troisième et dernière publication du Stockholm International Petite Research Institute (SIPRI) préparatoire à la « Conférence des Nations unies pour la prohibition ou les restrictions d’emploi de certains armements conventionnels », qui se tiendra à Genève du 10 au 28 septembre prochain. Lire la suite

  p. 174-175

Denis Rancourt : CIA, les services secrets américains  ; Éditions Stanké, 1978 ; 202 pages - André Nolde

« Ce livre est le résultat d’un long travail de recherche bibliographique et dans la presse, d’interviews et d’analyses de documents officiels ». L’auteur ne nous en dit pas plus long sur ses sources (son ouvrage ne comporte aucune bibliographie), ni sur les raisons qui l’ont poussé à entreprendre sa « recherche », ni sur ses qualifications Le Prière d’insérer de l’éditeur n’est pas plus explicite. Force nous est donc, à notre tour, de ne pas trop nous avancer. Lire la suite

  p. 175-176

Frank Snepp : Sauve qui peut  ; (traduction R. et P. Van de Putte) ; Éditions Balland/France Adel, 1979 (publication américaine en 1977) ; 462 pages - Armand Boussarie

Frank Snepp appartenait à la CIA et y servit en Indochine de 1969 à 1975 comme analyste de renseignements. Vinrent la débâcle sud-vietnamienne et l’élimination des Américains au Vietnam. Estimant qu’en ces circonstances le peuple et le Gouvernement des États-Unis avaient été trompés, incapable de le faire admettre au sein de sa propre administration, Frank Snepp en démissionna pour dire à haute voix sa vérité. Lire la suite

  p. 176-177

Père Maurice Lelong o.p. : La Corée intime  ; Éditions de la Table Ronde, 1978 ; 33 pages - Georges Vincent

 On ne s’ennuie jamais avec ce dominicain de choc et plein de verve qu’est le Père Lelong. On le savait déjà depuis la relation qu’il nous avait donnée il y a une douzaine d’années sous le titre Il est dangereux de se pencher au-dehors d’un voyage au cours duquel il avait gagné la Chine par le Transsibérien ; on le vérifie à nouveau avec ces notes très pittoresques d’un voyage en Corée effectué en compagnie d’un autre dominicain de ses amis, le Père Kim En Joong dans la famille duquel il fut reçu et grâce à qui il put vivre à la coréenne pendant plusieurs semaines, sillonner le « Pays du Matin Clair » en tous sens et par tous moyens de locomotion, observant et écoutant battre le cœur du peuple coréen dont il s’est lui-même donné la peine d’apprendre la langue. Ces notes instruiront le lecteur beaucoup plus que n’importe quel guide. Lire la suite

  p. 177-177

Gontran de Juniac : Le dernier Roi des Rois. L’Éthiopie de Hailé Sélassié  ; Éditions Plon, 1979 ; 416 pages - Emmanuel Nolde

L’auteur, qui fut ambassadeur à Addis-Abeba, retrace le destin glorieux et tragique du dernier monarque de l’Éthiopie. Le ras Tafari, futur roi des rois, avait de qui tenir. Il était le fils du ras Mekonnen, puissant féodal fidèle au grand Ménélik. Après la disparition de ce dernier en 1913, l’Éthiopie traverse une période troublée au cours de laquelle Tafari cheminera à travers épreuves, intrigues et honneurs avant d’être couronné roi des rois sous le nom de Haïlé Selassié en 1930. Empereur, il s’attachera à moderniser son État. Mais c’est là une œuvre de longue haleine. Or le monde va entrer dans l’ère des agressions. Lire la suite

  p. 177-178

Jacques Chassenet : Wellington  ; Librairie Jules Tallandier, 1979 ; 348 pages - Emmanuel Hublot

Pendant 22 ans, de 1793 à 1815, l’Angleterre et la France ont été presque continuellement en guerre l’une contre l’autre. Les armées impériales, si longtemps victorieuses, ont connu l’insuccès dans l’Espagne insurgée après 1809, dans l’immensité russe en 1812, dans l’Europe coalisée de 1813, dans la campagne par trop inégale contre les envahisseurs de 1814 ; mais ce sont deux chefs militaires anglais qui leur ont porté les coups décisifs : Nelson à Trafalgar et Wellington à Waterloo. Lire la suite

  p. 178-179

Frantz Funck-Brentano : Les Brigands  ; Éditions Jules Tallandier, 1978 ; 272 pages - André Nolde

Frantz Funck-Brentano, mort en 1947, a laissé une œuvre historique considérable et de très grande qualité. Ancien élève de l’École des Chartes, docteur ès lettres et conservateur à la Bibliothèque de l’Arsenal, il alliait l’érudition d’un authentique spécialiste à des dons exceptionnels d’écrivain. Tous ses ouvrages sont rédigés dans un style clair et précis. La rigueur de l’expression correspond à celle de la pensée. Aucune concession n’est faite ni à la grandiloquence qui était le péché mignon des historiens du XIXe siècle, ni aux modes du jour qui influencent tellement ceux d’aujourd’hui. Lire la suite

  p. 179-180

Jacques Desmarest : La Grande Guerre  ; Éditions Hachette, 1978 ; 333 pages - André Nolde

Ceci est le quatrième (et dernier ?) volume d’une série intitulée l’Évolution de la France contemporaine, dont le point de départ se situe en 1870. Il est bien évident qu’il ne reste plus grand-chose à découvrir sur cette période de notre histoire. Tout au plus peut-on varier les points de vue et les éclairages, changer de système d’orientation, privilégier certains aspects des événements, épaissir les couleurs par endroits, les diluer à d’autres… Tout cela peut être fort intéressant, mais ce n’est ni fondamental, ni vraiment important. Lire la suite

  p. 180-180

Revue Défense Nationale - Juillet 1979 - n° 390

Revue Défense Nationale - Juillet 1979 - n° 390

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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