Mai 1981 - n° 410

Les industries aéronautiques et spatiales

L'Armée de l'air est le principal utilisateur de matériel aérien militaire, avec 450 avions de combat, dont les missions sont très diverses et posent d'importants et difficiles problèmes à la fois opérationnels, techniques et financiers. L'auteur, Chef d'état-major de l'Armée de l'air (CEMAA), a bien voulu ouvrir par cet article ce numéro spécial que nous consacrons à l'industrie aéronautique, avant que ne commence le traditionnel Salon du Bourget. Lire les premières lignes

  p. 11-16

L'auteur, Président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), PDG de la Société nationale d'études et de constructions de moteurs d'aviation (SNECMA), présente cette année aux lecteurs de la Revue ce que sera le 34e Salon du Bourget, qui aura lieu du 4 au 14 juin prochain, après la grande suite de ses prédécesseurs, dont le premier date de 1909. C'est un grand Salon professionnel mais tous les visiteurs y trouvent de quoi alimenter leur curiosité dans le domaine des aéronefs et de l'espace.

  p. 17-23

Le Centre national d'études spatiales (Cnes), dont l'auteur est le président, est un organisme qui prend de plus en plus d'importance, pour entrer maintenant dans sa phase opérationnelle. Les activités spatiales correspondent à des besoins de plus en plus précis et nous engagent dans une coopération avec d'autres pays où la technique française est à l'honneur. Télécommunications, observation de la terre sur les plans civil et militaire sont des domaines d'importance internationale, où Ariane nous assure l'indépendance et nous ouvre des voies d'avenir adaptées à nos moyens.

  p. 25-33

La Direction technique des constructions aéronautiques nous est présentée ici par son directeur. Elle est une des grandes directions techniques de la Délégation générale pour l'armement (DGA), directions qui présentent chacune leurs particularités propres. Les responsabilités de la DTCA, qui est l'expert de l'État dans le domaine aéronautique, s'exercent à la fois au niveau des programmes militaires pour les trois armées, mais également au niveau des programmes civils. Son organisation et ses structures sont depuis l'origine adaptées à la conduite de programmes confiés à l'industrie.

  p. 35-43

Dans cet article, l'auteur fait remarquer que la Société nationale industrielle aérospatiale, appelée le plus souvent l'Aérospatiale ou la SNIAS, est plus connue par ses directions civiles que par son activité dans le domaine militaire. Or, celle-ci est fort importante, et dans des domaines très divers comme les missiles balistiques qui justifient le « spatial » de la dénomination de la société, mais aussi pour les engins tactiques anti-chars et antiaériens ainsi que pour les hélicoptères. On ne saurait trop insister, cependant, sur le rôle joué par l'Aérospatiale dans le rayonnement français à l'étranger, l'activité industrielle en France, en particulier dans certaines régions comme Toulouse, et la coopération internationale.

  p. 45-56

Est-il besoin de présenter la société Matra aux lecteurs de la revue ? On sait que cette société fabrique les missiles air-air armant nos chasseurs. Nul n'était mieux qualifié que l'auteur, ancien commandant de la défense aérienne française, pour nous présenter le rôle de Matra dans cette fonction importante de notre Armée de l'air, au-dessus du territoire, mais aussi pour acquérir la supériorité aérienne là où elle est nécessaire. Matra joue également un rôle important dans la défense antiaérienne par missile sol-air.

  p. 57-61

Créée le 1er octobre 1969, la Société européenne de propulsion (SEP) a été constituée par le regroupement des moyens de la SEPR (Société d’études de la propulsion par réaction), de ceux de la Division des engins et de l'Espace de la Snecma et, depuis 1971, des activités et moyens industriels du Laboratoire de recherches balistiques aérodynamiques (LRBA) de la Direction technique des engins (DTEn). C'est une société anonyme au capital de 60 millions de francs. Filiale à 66 % de la Société nationale aérospatiale (Snias), de la Snecma et de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE), elle emploie plus de 3 100 personnes. Son chiffre d'affaires en 1980 dépassera 900 millions de francs. Elle est caractérisée par son très haut niveau technologique et son pourcentage très important de cadres et d'ingénieurs. L'activité de base de la SEP est la propulsion à poudre et à liquides des engins stratégiques ou tactiques, des lanceurs de satellites et des satellites eux-mêmes. Lire la suite

  p. 63-69
  p. 71-82

Repères - Opinions - Débats

La question posée par l'auteur n'est pas sans soulever un monde de difficultés, étant donné la diversité des activités qui intéressent la mer et celle des hommes qui s'y consacrent. D'emblée, l'auteur écarte de ce ministère la défense, donc la Marine nationale, puis il analyse ces activités. Il en conclut que c'est plutôt au niveau du Premier ministre que la responsabilité se situe, grâce, pense-t-il, à une administration de mission qui ne se perde pas dans l'action quotidienne mais exerce ses fonctions dans la conception des politiques, des idées, et la mobilisation des partenaires. Cette solution est de celles dont l'auteur a éprouvé l'efficacité, du fait des postes qu'il a occupés et de l'expérience qu'il a acquise dans un organisme comme la Datar (Direction de l'aménagement du territoire), où il a passé une quinzaine d'années de sa carrière.

  p. 83-94

Du fait de ses fonctions de directeur d'études et de renseignements économiques à la Société générale, l'auteur peut observer à loisir l'économie de nombre de pays étrangers. Après les États-Unis, c'est la Chine populaire qui est l'objet de son étude.

  p. 95-104

L'auteur nous donne ici les résultats d'une étude inter-industrielle qui tente de mesurer, en termes de production et d'emploi, ce que représente la défense militaire et ce que pourraient représenter d'autres activités qui seraient éventuellement amenées à la remplacer. Malgré le caractère conjectural d'une telle étude, il a paru intéressant de la communiquer à nos lecteurs.

  p. 105-123

Les problèmes de la corne Nort-Est de l'Afrique ne sont pas seulement politiques, ethniques ou religieux. L'auteur nous montre dans ce court article l'importance des liaisons de l'Éthiopie avec la mer, c'est-à-dire avec le monde extérieur, grâce au chemin de fer et à la route.

  p. 125-133
  p. 135-141

Chroniques

L’assassinat de deux diplomates turcs à Paris a rappelé l’existence d’une ethnie arménienne qui n’a pas oublié ce qu’elle a subi de la part des Turcs en 1915, et qui n’a pas renoncé à obtenir une réalité étatique. Le Pays basque espagnol n’a pas retrouvé la paix. Au Pakistan puis en Syrie trois terroristes ont, par le détournement d’un avion, obtenu ce qu’ils exigeaient. La guérilla se poursuit au Salvador. Une nouvelle fois, le terrorisme apparaît comme l’un des traits caractéristiques par lesquels s’expriment les tensions actuelles. Lire les premières lignes

  p. 143-146

Les observateurs attendaient, avec l’intérêt que l’on devine, les premières décisions du président Ronald Reagan en matière de défense. La détérioration de la détente, les menaces nouvelles que semblent faire peser sur le monde libre les intentions de l’URSS, comme ses interventions en Asie et en Afrique, inclinent les Occidentaux à considérer d’un œil favorable la détermination qu’affiche le nouveau chef de la Maison-Blanche. Dans Le Point du 16 mars 1981, Pierre Lellouche analyse les transferts décidés à Washington au bénéfice du budget militaire : Lire les premières lignes

  p. 147-150

• La revue La Recherche, dans son numéro de mars 1981, donne les résultats d’un sondage sur « Les Français et la science », réalisé par la SOFRES (Société française d’enquêtes par sondages) du 20 au 26 novembre 1980 sur mille personnes et reprenant les questions posées en 1972 par un sondage effectué pour le compte de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRST). Il ressort de cette enquête qu’il n’y a pas de désaffection vis-à-vis de la science. Le chercheur continue de jouir d’une place très honorable dans l’esprit de nos concitoyens, derrière le médecin et avant l’ingénieur, même s’il est mal rémunéré. La crainte de la pollution ne remet pas en cause le progrès, mais on voit les milieux les moins cultivés associer science et technique au pouvoir politique, social et économique, l’image traditionnelle du « savant » neutralisant cependant une méfiance instinctive vis-à-vis du « pouvoir scientifique ». Un autre type de représentation voit la science comme un univers distinct et isolé du politique, avec une adhésion moins marquée au mythe scientifique. Si ce mythe jouit d’une remarquable stabilité, on voit naître dans la population possédant un niveau d’études supérieur un courant d’opinion critique vis-à-vis de la science. Lire les premières lignes

  p. 151-155

Durant les années 1970, deux tendances étaient en compétition au sein du ministère de la Défense à propos de l’utilisation militaire des satellites : les uns – les transmetteurs – estimaient qu’un satellite de télécommunications était indispensable aux Armées pour assurer leurs liaisons avec les bâtiments de la Marine et les forces d’action extérieure ; d’autres, conscients de la nécessité d’assurer à nos forces nucléaires une sûreté et une efficacité accrues dans leur emploi éventuel, souhaitaient que les Armées se dotent d’un satellite de reconnaissance et d’observation. Lire les premières lignes

  p. 156-161

Le 20 mars 1981, sur le terrain du Camp de Mailly, au cours d’une prise d’armes présidée par le chef d’état-major de l’Armée de terre, le 1er Régiment d’artillerie de Marine (Rama), équipé de canons 155-AMF3 qui peuvent tirer à 20 kilomètres à la cadence de 3 coups/minute, a reçu officiellement le nouveau système d’Automatisation du tir et des liaisons de l’artillerie, système dit AtilaLire les premières lignes

  p. 162-165

On estime généralement qu’à l’issue de sa vie active le coût global d’un navire de combat peut être réparti en trois parts égales : son coût de construction, son coût de fonctionnement et son coût d’entretien. C’est dire que l’entretien de la flotte est une préoccupation importante de l’État-major et qu’il doit y consacrer, chaque année, une part importante de son budget (en 1981, 25,3 % du Titre III, soit environ 2 250 MF). Lire les premières lignes

  p. 166-169

L’an passé [NDLR : 1980], dans ces mêmes colonnes, nous avons présenté la fusée Ariane dont le premier essai, qui était imminent, fut couronné de succès. À cette époque, l’actualité spatiale était essentiellement alimentée par les exploits des cosmonautes soviétiques, et les espoirs européens matérialisés par le lanceur Ariane. Les États-Unis n’occupaient plus l’avant-scène. Lire les premières lignes

  p. 170-173

Dans ce qu’on peut appeler l’Afrique des Hautes Terres, région du continent qui borde l’océan Indien, l’Éthiopie a toujours tenu une place à part. On l’a décrite à tort comme une île chrétienne résistant aux assauts d’une mer musulmane. En réalité, au cours des siècles, elle s’est présentée comme une oligarchie dotée d’une culture particulière, s’efforçant de survivre en assimilant progressivement les peuples qui lui étaient associés sur son bastion de refuge ; cette ethnie privilégiée cherchait également à étendre son influence vers la mer auprès de populations qui, en raison de leur situation, pouvaient lui résister en lui opposant des influences venues de l’extérieur du continent. La progression de l’Islam dans les pays entourant les montagnes éthiopiennes a donc été favorisée en partie par la volonté qui animait ces peuples de résister à l’ordre éthiopien, fondé sur la toute-puissance de la féodalité amharique (2) et du clergé copte. Quant au bastion proprement dit, souvent affaibli par des luttes fratricides, il a toujours retrouvé son unité de pensée pour résister aux influences culturelles étrangères. Au cours de son histoire, il s’est frotté à tous les mondes sans jamais se laisser comprendre, même par ses voisins les plus proches, et sans jamais se livrer totalement aux doctrines qui lui venaient d’ailleurs. Il en est ainsi aujourd’hui avec le marxisme et les Soviétiques. Certes, une organisation marxiste, adaptée au mode de vie éthiopien, remplace peu à peu la féodalité dont l’autorité ne pouvait plus s’imposer, mais le fait qu’elle s’« amharise » la rend peu perméable à une pénétration étrangère plus poussée. Les éléments les plus résistants sont parfois ceux-là même qui cherchent à utiliser à leur profit la force d’expansion des idées nouvelles. Le secret devient de règle, et l’on ne sait plus très bien comment s’articule le pouvoir et qui en détient les rênes. Lire les premières lignes

  p. 174-181

* L’administration américaine estime que la détente est caduque et que des négociations générales avec Moscou sont sans intérêt pour le moment. Lire la suite

  p. 182-183

Bibliographie

Jacques Soppelsa : Géographie des armements  ; Éditions Masson, 1980 ; 277 pages - Eugène Berg

D’emblée, Jacques Soppelsa nous indique son dessein : décrire « une géographie de guerre esquissant les grands traits de la géostratégie mondiale et de son contenu logistique, souligne une militarisation frénétique du monde contemporain ». Il était donc bien utile que soit dressé un tableau de cette militarisation du monde et que celle-ci ne se résumât pas à l’évocation de chiffres. Une politique militaire ne se résume pas à l’état des stocks d’armes. Elle s’exprime par une volonté et s’inscrit dans un territoire. Lire la suite

  p. 184-184

Francis-Paul Benoit/Henri Lefebvre : Les idéologies politiques modernes - Le temps de Hegel / Une pensée devenue monde… Faut-il abandonner Marx ?  ; Puf, 1980 ; 330 pages/Éditions Fayard, 1980 ; 260 pages - Armand Boussarie

Il est d’un intérêt très actuel, à l’heure où le discours politique va s’enflant de thèses électoralistes, de jeter un regard sur les idéologies du siècle passé, et plus précisément d’enchaîner la lecture de deux œuvres d’universitaires formés à l’étude de la philosophie et de l’économie politique, également compétents et sincères, mais à l’opposé l’un de l’autre par leurs convictions et leur méthode d’analyse et de présentation. Lire la suite

  p. 184-186

Brian Blond : British Military Policy Between the Two Worlds Wars  ; Clarendon Press Oxford, 1980 ; 400 pages - Olivier Sevaistre

Ce livre n’est pas le premier que publie le docteur Brian Bond, « reader » d’études militaires au King’s Collège de l’Université de Londres. En 1977, il a fait paraître une fort intéressante étude sur Liddell Hart (NDLR : Historien militaire anglais) qu’il a personnellement connu à la fin de la vie de cette brillante personnalité et dont il a exploité les archives personnelles. Lire la suite

  p. 186-188

René Laure : De Salan… à Boumediène  ; Éditions Odil, 1979 ; 340 pages - Gérard Vaillant

L’intégration était possible et l’Algérie serait restée française si le général de Gaulle n’avait pas ouvert l’option de l’autodétermination, désignant ainsi le FLN (Front de libération nationale) comme le futur vainqueur alors qu’en fait la victoire lui était déniée par nos armes, telle est la thèse que soutient ce saint-cyrien de la promotion 1931-1933, aujourd’hui gérant de L’Équipe. Lire la suite

  p. 188-188

Revue Défense Nationale - Mai 1981 - n° 410

Revue Défense Nationale - Mai 1981 - n° 410

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Mai 1981 - n° 410

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