Mars 1990 - n° 507

Les bouleversements actuels en Europe de l'Est et les déclarations soviétiques récentes conduisent à s'interroger sur l'avenir des deux alliances, l'Otan et le Pacte de Varsovie. L'auteur nous fait part de ses réflexions fort intéressantes sur l'Alliance atlantique, ainsi que sur un rôle possible pour la France dans la défense du Vieux Continent. Lire les premières lignes

  p. 11-21

L'auteur nous explique d'une façon particulièrement intéressante les inflexions doctrinales de M. Gorbatchev dans ce domaine majeur qu'est la défense de l'URSS. Toutefois, si on peut se féliciter de cette conversion à la « suffisance raisonnable » – expression qui a séduit bien des Occidentaux ! –, il est indispensable de rester vigilant et de ne pas oublier qu'une des arrière-pensées fondamentales des Soviétiques est d'obtenir à terme une dénucléarisation de l'Europe. D'ailleurs, pour le moment, le volume de leurs forces n'a pas été ajusté à la doctrine !

  p. 23-38

L'auteur est spécialiste, au sein du contrôle général, des questions relatives aux personnels militaires. En outre, il a effectué plusieurs études sur le système de défense allemand. Il présente ici le recrutement, la formation, le déroulement de carrière des officiers de l'armée de terre allemande, qu'il compare à ceux des officiers français. Il ne porte aucun jugement de valeur, mais appelle notre attention sur les différences constatées.

  p. 39-48

Colloque - Le Maghreb

Le sujet qui a été choisi, cette fois, résiste à tous les assauts de l’actualité. En vérité, ce qui justifie un tel sujet, ce n’est pas la mode ni les circonstances du moment : c’est tout simplement la nature des choses. C’est ce qui fait sa valeur et son intérêt permanent. Tout le monde comprend qu’au-delà des péripéties politiques, des avatars économiques, des difficultés sociales, il y a la réalité de la présence, face à face des deux côtés de la Méditerranée, de la France, des pays d’Europe et de l’ensemble des pays du Maghreb. Lire la suite

  p. 49-50
  p. 51-56
  p. 57-64
  p. 65-71

• Je crois que la France n’arrivera pas à s’ouvrir à ce qui se passe à l’Est et au Maghreb. Le partenariat avec ce dernier n’est-il pas ponctuel (environnement, tourisme, pêche), de sorte qu’il n’est pas suffisant pour entraîner une véritable interdépendance économique. Si la France, l’Italie et l’Espagne doivent agir ensemble, que faut-il pour ne plus être concurrents les uns des autres ? Lire la suite

  p. 73-76

Repères - Opinions - Débats

L'auteur présente un tableau d'ensemble très complet de cette notion de secret de défense, alléguée épisodiquement à l'occasion de certains événements de l'actualité, qui revêt en fait une importance majeure, permanente, et qui, dans le domaine de la technologie, devient de plus en plus difficile à cerner, les retombées de celle-ci étant souvent aussi bien civiles que militaires.

  p. 77-91

En 1986, Françoise Pecot et Edmond-Antoine Decamps avaient publié un article très intéressant sur le thème : « Esprit de défense et système éducatif ». Cette fois-ci, le professeur Decamps s'est associé à un chercheur de son laboratoire pour nous proposer des réflexions sur la réalisation des technopôles, entités nécessaires aux pays industrialisés dans un avenir technico-économique qui s'annonce particulièrement âpre.

  p. 93-106

Au moment où, en raison de l'évolution de l'Europe de l'Est, les pays du Sud se demandent ce que sera, dans l'avenir, l'aide que leur apportent les États industrialisés, l'auteur, particulièrement compétent sur les questions africaines, évoque la politique d'assistance française envers ce proche continent. Ce sujet est très important, et il le restera au siècle prochain ; il a déjà été abordé dans un numéro précédent par le colonel Paul Vallin, il le sera encore ultérieurement, même s'il est « sensible ».

  p. 107-121

Récemment, le Premier ministre Michel Rocard a effectué un voyage officiel dans le Pacifique. Une de ses étapes a été la visite aux îles Fiji, un de ces micro-États de ce vaste océan où la France veut et doit se maintenir pour des raisons autant culturelles et affectives que stratégiques et économiques. L'auteur, fidèle de la revue, nous livre ses réflexions sur les problèmes rencontrés par le gouvernement des Fiji, et sur sa façon de tenter de les résoudre. On y voit ainsi le général Rabuka devenu putschiste « par la grâce de Dieu » ! Lire les premières lignes

  p. 123-133

Comment saisir, fixer ou tenter d'évaluer l'ampleur des bouleversements en cours en URSS et dans toute l'Europe de l'Est, tant ceux-ci apparaissent profonds, rapides et tant ils défient les pronostics les plus optimistes ? À la mesure des événements, les déclarations et rencontres internationales se sont multipliées au cours de l'automne 1989, c'est-à-dire que les écrits sont plus que jamais en retard sur les faits. Ils n'en représentent pas moins d'utiles jalons, des repères, ne serait-ce qu'à titre provisoire, pour interpréter ou comprendre le cours des choses. Lire la suite

  p. 135-143

« Un pays n’est pas la simple addition des individus qui le composent ; c’est une âme, une conscience, une personne, une résultante vivante » (Ernest Renan, 1871). Cette célèbre définition de la nation prend, en cette fin du XXe siècle, une étrange actualité. Qu’est-ce qu’une nation ? Cette interrogation se retrouve, avec des perspectives différentes, en Union Soviétique et en Allemagne, aux États-Unis et en Chine, ou même en Espagne et en France. Lire les premières lignes

  p. 145-153

Chroniques

À Sofia, début janvier 1990, si le COMECON (Conseil d'assistance économique mutuelle) n’a pas éclaté comme pouvait le laisser envisager le coup de semonce lancé par la Tchécoslovaquie menaçant de quitter l’organisation, il lui a bien fallu prendre en compte le bilan des économies sinistrées qu’il regroupe depuis 40 ans. À l’automne 1985, Moscou avait tenté de trouver une parade en ouvrant les sociétés du COMECON à la participation étrangère. Celle-ci pouvait atteindre 49 % du capital des firmes et se concrétiser sous forme de brevets technologiques, de savoir-faire ou de devises. Les résultats ne furent pas à la hauteur des attentes ; les investisseurs étaient devenus fort prudents et si naguère encore les banquiers approuvaient sans trop les consulter les dossiers concernant l’Union soviétique, ils font désormais preuve d’infiniment de vigilance. Lire les premières lignes

  p. 155-158

• « Les deux Europe : Est et Ouest ». Même si l’article est déjà relativement ancien, il n’est pas sans intérêt de connaître les idées de Valery Giscard d’Estaing [NDLR 2021 : alors député européen et président de l’Union pour la démocratie française, UDF] sur la situation de l’Union soviétique vis-à-vis de l’Europe, telles qu’il les a exprimées dans une conférence faite en juillet 1989 à l’Institut royal des affaires internationales et publiée dans le numéro d’automne de la revue International AffairsLire les premières lignes

  p. 159-165

C’est une conférence assez exceptionnelle et significative des transformations en cours qui s’est tenue à Vienne à partir du 16 janvier 1990 : les chefs d’état-major des 35 pays impliqués dans le processus d’Helsinki se retrouvaient pour discuter de leurs doctrines militaires. Le représentant soviétique ayant mis en cause les doctrines occidentales de dissuasion nucléaire, le général Schmitt (Chef d’état-major des Armées – Céma) fit la riposte indispensable (voir faits et dires), mais ce colloque n’eut guère l’attention des éditorialistes. Jacques Isnard, dans Le Monde, se contenta de fournir à ses lecteurs les éléments d’information utiles ; seul Yves Pitette, dans La Croix du 17 janvier 1990 avança un commentaire : Lire la suite

  p. 166-168

Dépendant de la « Defense Production Division » du ministère de la Défense, l’industrie d’armement pakistanaise est axée sur les ateliers des « Pakistan Ordnance Factories » (POF) qui sont, en majeure partie, installés à Wah située à 36 kilomètres au nord-ouest d’Islamabad. Lire la suite

  p. 169-170

Tellement nombreux sont, dès la rentrée scolaire, les colloques et journées d’études, en France en particulier, que les rédacteurs de revue, sollicités de toute part, ne peuvent rendre compte de tout. Cette chronique ne fera donc que survoler les propos échangés, renvoyant le lecteur aux actes dont il faut espérer la publication. Lire les premières lignes

  p. 171-174

L’Armée de terre a des exigences de qualité et doit, en conséquence, recruter des personnels très sollicités par ailleurs. Elle a donc adopté de nouvelles méthodes de communication pour susciter l’intérêt des candidats, leur apporter des informations personnalisées, et aussi créer le dialogue afin de les orienter vers les filières les mieux adaptées à leur attente et à leurs possibilités. Lire la suite

  p. 175-176

La conduite d’une politique de défense impose aux gouvernants la nécessité d’être informés en permanence. Aussi la recherche du renseignement est-elle depuis toujours un des soucis majeurs des états-majors : « Le bon général sait tout d’avance… », estimait Sun Tzu. Paradoxalement, cette quête du renseignement est depuis quelques mois au service du contrôle du désarmement. Lire les premières lignes

  p. 177-182

À tous les niveaux et quels que soient les partenaires, les relations extérieures de l’Afrique du Sud ont pris un autre ton comme si, d’un coup de baguette magique, les problèmes qui la concernaient avaient perdu de leur acuité ou même avaient changé de nature. L’évolution des rapports entre l’Union soviétique et les États-Unis, l’attrait de l’Europe centrale pour la démocratie de type occidental, l’abandon des dogmes trop rigides du marxisme-léninisme, une certaine redistribution des zones d’influence dans le monde, ont eu pour effet de calmer les tensions de l’Afrique australe mais sans en supprimer, bien entendu, les causes. Toutefois, le gouvernement de Pretoria qui est le seul à pouvoir agir sur celles-ci a, de son côté, favorisé un règlement pacifique du problème namibien, facteur de crise ; il a pris aussi quelques mesures sur le plan intérieur, avec l’intention de montrer, ou du moins de laisser croire qu’il était sur le point d’en prendre de plus décisives. Lire les premières lignes

  p. 183-189

• Je compte voir naître dans les années 1990 une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les États de notre continent dans une organisation commune et permanente d’échanges, de paix et de sécurité. Lire les premières lignes

  p. 190-190

Bibliographie

Pierre Garrigue : Gendarmerie française  ; Éditions Hologramme, 1989 ; 280 pages

Ce livre répond aux attentes de tous ceux qui éprouvent le besoin de mieux connaître la gendarmerie. Ils trouveront, en plus d’un texte historique original, une richesse iconographique inégalée : une fresque colorée du passé avec plus de quatre cents documents d’archives et des planches d’uniformes spécialement dessinées par Patrice Courcelle, précédant un reportage photographique inédit sur les missions actuelles de la gendarmerie. Lire la suite

  p. 194-194

Philippe Doumenc : Les comptoirs du Sud  ; Éditions Le Seuil, 1989 ; 409 pages - Claude Le Borgne

Ah ! L’excellent homme ! Philippe Doumenc écrit un roman sur la guerre d’Algérie distingué du Prix Renaudot 1989. Il le fait d’un ton serein. On chercherait en vain les vertueuses imprécations, qui font la loi du genre, sur la sale guerre et les vilains militaires. En dépit de ce grave handicap, le livre est couronné du second prix littéraire de notre pays. Bravo l’artiste et bravo le jury ! Lire la suite

  p. 191-191

Jacques Guillermaz : Une vie pour la Chine  ; Éditions Laffont, 1989 ; 450 pages - Pierre Morisot

Une quinzaine d’années sur place réparties en trois séjours et, mis à part de brefs épisodes, le reste d’une carrière militaire originale et spécialisée consacré à étudier la Chine contemporaine, notamment à la tête d’un centre de recherche et de documentation : le général Guillermaz se présente lui-même comme « officier de carrière, diplomate d’occasion et sinologue de fortune, devenu universitaire et sinologue de métier ». Il possédait par conséquent la matière d’un livre dense qui revêt à notre avis un intérêt majeur dans trois domaines. Lire la suite

  p. 191-193

David E.Charters et Maurice Tugwell (présentation) : Les armées dans les conflits de faible intensité : une analyse comparative [Armies in low intensity conflicts: a comparative analysis]  ; Brassey’s Defence Publishers Ltd ; 256 pages - Olivier Sevaistre

Les Américains ont adopté une typologie du phénomène guerre qui repose sur le degré de violence dans les conflits. Ils se sont particulièrement intéressés à ce qu’ils appellent les conflits de faible intensité. C’est ce domaine qu’explore ce livre écrit par cinq auteurs. Il rassemble les études sur les expériences américaines, israéliennes, françaises, canadiennes, britanniques. L’introduction a été rédigée par Maurice Tugwell, directeur de l’Institut Mackenzie pour l’étude du terrorisme, de la révolution et de la propagande, à Toronto (Canada), sous le titre significatif : « S’adapter ou périr : les formes de l’évolution dans la conduite de la guerre ». Lire la suite

  p. 193-193

Revue Défense Nationale - Mars 1990 - n° 507

Revue Défense Nationale - Mars 1990 - n° 507

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Mars 1990 - n° 507

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