Juillet 1990 - n° 511

Discours du ministre de la Défense, le 21 mai 1990, devant les auditeurs de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Lire la suite

  p. 9-28

Colloque - L'Europe de l'Est

Il convient de parler de l’Union Soviétique, car elle a joué le rôle que l’on sait durant une longue période dans toute l’Europe de l’Est dont elle est une partie. On doit cependant faire une distinction très nette entre les anciens satellites et l’Union Soviétique actuelle, même s’il est plus affligeant d’examiner les problèmes soviétiques comparés à ceux d’Europe de l’Est, car les pays qui en font partie ont franchi, à part quelques exceptions, le pas vers la démocratie parlementaire et l’économie de marché ; on peut être optimiste à leur égard puisqu’ils vont petit à petit réintégrer la maison européenne commune. Pour l’Union Soviétique, le pronostic est malheureusement plus réservé. Lire les premières lignes

  p. 29-37
  p. 39-46
  p. 47-55

Les débats du matin et de l’après-midi ont été regroupés dans le texte ci-dessous. Lire la suite

  p. 57-66

Repères - Opinions - Débats

Au début de l'année, le Centre d'étude et de prospective stratégique (CEPS) a organisé un colloque sur le thème : « La défense de l'Europe et la maîtrise des armements », au cours duquel sont intervenus des responsables et experts de haut niveau occidentaux. Ce colloque a été fort utilement complété, deux mois plus tard, par une réunion avec des représentants officiels soviétiques. L'auteur, lui-même du CEPS, nous fait part des réflexions suscitées par les idées échangées sur les thèmes majeurs de ces entretiens.

  p. 67-81

Le désarmement naval, ou limitation du niveau des forces, est un but poursuivi par l'Union soviétique depuis une vingtaine d'années. Les États-Unis ne se prêtent guère à l'ouverture de négociations sur ce sujet, dont le caractère planétaire s'insère dans leur stratégie globale. L'auteur, membre de notre Comité, a pris, pour illustrer la complexité de ce problème, l'exemple de l'océan Indien où les pays riverains et les surperpuissances pratiquent depuis longtemps un jeu difficile dans lequel la diplomatie et les forces navales sont étroitement liées.

  p. 83-99

L'auteur, chargé de mission « Innovation » auprès du Délégué général pour l'armement (DGA), est intervenu à l'occasion d'un colloque organisé par le Centre d'étude et de prospective stratégique (CEPS), en développant ses idées sur les qualités que doivent présenter les armements. Son propos est clair et sans ambages, parfaitement justifié par son expérience de pilote et d'ancien commandant de la force aéronavale française ayant opéré dans le golfe Arabo-Persique en 1987-1988.

  p. 101-108

L'auteur a beaucoup œuvré pour la mise en place de communications fructueuses et durables entre l'Éducation nationale et la Défense. Ici, elle appelle notre attention sur l'évolution qui se fait jour dans l'opinion publique française en raison des changements à l'Est et des négociations de désarmement ; perspicace, elle nous incite à la vigilance.

  p. 109-118

Il est vrai que les événements survenus en Europe de l'Est masquent presque totalement tout ce qui a lieu « ailleurs » dans le monde. En particulier, il est avéré que les éternelles questions du Proche-Orient sont passées au second plan, et pourtant !… C'est pourquoi il est intéressant d'être informé de la situation au Koweït : elle présente effectivement quelque risque, bien qu'on en fasse peu état, mais la richesse de ce pays et de ses habitants participe avec une efficacité certaine à sa sécurité. Lire les premières lignes

  p. 119-126

L'auteur connaît très bien l'Afrique australe qu'il a étudiée pendant cinq ans à titre universitaire ; il a d'ailleurs rédigé récemment une thèse de doctorat sur la stratégie soviétique dans cette région jusqu'à la fin des années 1980. Il fait ici une synthèse de la situation du Mozambique et essaie de tracer les grandes lignes de l'avenir de ce pays, dont, il le précise, la détresse a engendré un capital de sympathie bien au-delà du continent africain.

  p. 127-134

À propos de l'ouvrage du général Nollet : Une expérience de désarmement : cinq ans de contrôle militaire en Allemagne (NRF, Documents bleus, 1932 ; 257 pages). Lire les premières lignes

  p. 135-138

Dans notre revue, les armes nucléaires (N) et chimiques (C), ont toujours été évoquées avec régularité. Il n'en a pas été de même pour ce qui concerne les armes biologiques, et d'ailleurs la littérature n'est pas très riche dans ce domaine. C'est pourquoi cet article très documenté apporte des informations utiles… et malheureusement quelque peu inquiétantes.

  p. 139-153

En cette année 1990, si les bouleversements européens et soviétiques restent sur le devant de la scène, ils se trouvent déjà pris dans des mouvements plus vastes. Le dégel de l’Est n’est que l’une des composantes d’un mouvement planétaire, éclatant en Asie, en Amérique latine et aussi en Afrique, et s’esquissant au Proche-Orient. Les peuples rejettent les modèles, les partis détenteurs de vérités, les chefs infaillibles ; la démocratie libérale, parce qu’elle est imparfaite, se présente comme le moins mauvais des régimes. Les ébranlements de 1989-1990 confirment l’unité de la Terre. Jamais sans doute, dans l’histoire, une onde de choc sociale, politique ne s’est propagée aussi vite, contraignant toutes les structures autoritaires soit à s’écrouler, soit à rechercher un compromis avec le pluralisme. Certes la Chine, le Vietnam ou Cuba tiennent encore ; mais ce sont des forteresses assiégées et surtout minées de l’intérieur. Lire les premières lignes

  p. 155-161

Chroniques

  p. 163-169
  p. 170-176
  p. 177-180
  p. 181-184
  p. 185-188
  p. 189-194
  p. 195-198
  p. 199-199

Bibliographie

Jean-Paul Charnay : Métastratégie  ; Économica, 1990 ; 264 pages - Claude Le Borgne

On connaît l’œuvre considérable de Jean-Paul Charnay, dont la stratégie et l’islam sont les deux directions convergentes. On se souvient de son Essai général de stratégie (1973), de Guibert ou le soldat-philosophe (1981), et de la précieuse anthologie que constituent ses Principes de stratégie arabe (1984). On sait encore qu’il dirige le Centre d’études et de recherches sur les stratégies et les conflits (CERSC). Lire la suite

  p. 200-200

Michel Serres : Le contrat naturel  ; François Bourin, 1990 ; 191 pages - Claude Le Borgne

Traité d’écologie ? C’est ce qu’on pourrait croire, à se fier aux présentations médiatiques qu’on a faites de ce livre, paru au moment même où son auteur était élu à l’Académie française. L’apologue par lequel Michel Serres introduit son propos pousse à cette réduction. Sur un tableau de Goya, deux furieux sont aux prises ; acharnés à se détruire l’un l’autre, ils ne prêtent pas attention au sol fangeux qui leur tient lieu d’arène et dans lequel peu à peu ils s’enfoncent, promis tous deux à un engloutissement qu’accélère leur combat. Ainsi en va-t-il de notre humanité, dont les entreprises démesurées ravagent et épuisent la Terre qui la supporte. Lire la suite

  p. 200-201

Pierre Denis : La contestation chez les cadres de l’armée française de 1650 à 1986  ; Éditions Resiac, 1989 ; 416 pages - Maurice Faivre

C’est en historien et en moraliste que le général (CR) Pierre Denis dresse la liste des cadres militaires qui depuis trois siècles ont contesté soit les missions reçues, soit la politique des gouvernements. Inventaire que certains jugeront incomplet en n’y retrouvant pas les « réformateurs » qui de Gaston Moch à Brossolet ont remis en cause l’organisation de la défense. Mais la période est si vaste que de tels oublis sont pardonnables. L’intérêt du livre réside dans les rapprochements historiques et les perspectives qu’il ouvre. De graves problèmes de conscience ont en effet été posés aux militaires lors des époques troublées de notre histoire, et davantage lors des crises politiques intérieures que des guerres. En temps de guerre, la contestation la plus courante, pratiquée par les maréchaux Marmont ou Leclerc, conduit à la non-exécution des ordres ; très exceptionnel est le passage à l’ennemi, c’est pourtant le cas de Turenne et des émigrés. En période de crise, Pierre Denis distingue les actes individuels, qui se traduisent par des déclarations publiques et des démissions, et les rébellions collectives qui peuvent conduire à de graves excès. Lire la suite

  p. 201-201

Tous ceux qui s’intéressent à la place que la géographie doit tenir dans l’étude des problèmes politiques et militaires apprécieront ce livre. Certes, il a le défaut de tous les travaux un peu trop universitaires : il est plein de références et de citations qui coupent un peu trop souvent le récit, mais elles permettent de travailler à partir d’une très solide base de documentation. Lire la suite

  p. 202-202

André Vigarié : Géostratégie et océans  ; Éditions Paradigme, 1990 ; 432 pages - Olivier Sevaistre

Ce livre porte sur sa couverture le titre Géostratégie et océans, mais, à l’intérieur, il s’intitule « Économie maritime et géostratégie des océans », ce qui correspond mieux à son contenu. Il s’inscrit dans les perspectives d’un groupe de recherche de la commission de géographie de la mer de l’Union géographique internationale, groupe dont l’auteur est responsable. Lire la suite

  p. 202-202

Victor-Yves Ghebali : La diplomatie de la détente : la CSCE, 1973-1989  ; Éditions Bruylant, 1989 ; 444 pages - Pierre Morisot

« Une des entreprises les plus originales et les moins bien connues de la diplomatie contemporaine », affirme la jaquette. Les qualificatifs sont bien choisis. Il n’est pas banal en effet, même avec le précédent des Nations unies, d’engager dans un processus de négociations 35 participants parmi lesquels les représentants du Vatican et ceux de « micro-États » connus surtout par leur production philatélique siégeant à côté des délégations des supergrands. Il est également inattendu de voir ces négociations prendre un rythme de croisière et d’avoir à faire le point de seize ans d’activité de la CSCE. Vous avez dit CSCE ? Faisons donc l’injure de préciser : « Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe ». Rappel inutile pour les habitués du Quai d’Orsay et plus généralement pour bon nombre des travailleurs attachés au VIIe arrondissement. À part cela, il faut bien reconnaître que les résultats d’un questionnaire parmi la population seraient sans aucun doute plutôt décevants. Voilà peut-être pourquoi l’auteur, le professeur Ghebali, ne s’engage qu’avec la caution de quatre personnalités, au moyen de rien moins qu’une citation, une présentation, un avant-propos et une préface. Lire la suite

  p. 203-204

Paul Vidal-Grégoire et Paul Giniewski : La guerre des pierres  ; Éditions Atlantic, 1990 ; 358 pages - Pierre Morisot

« Comment se fait-il que, pendant l’Occupation, les petits Français n’aient jamais lancé une pierre sur un soldat allemand ? » Question pertinente. Lire la suite

  p. 204-205

François Vindé : L’affaire des fiches  ; Éditions universitaires, 1989 ; 236 pages - Pierre Morisot

Pour un scandale ce fut un beau scandale, comme la IIIe République, proportionnellement à sa longévité, en sécréta bon nombre, des décorations à Stavisky, afin de distraire nos aïeux, peu préoccupés par la coupe de football et encore privés de jeux télévisés. Jaurès, Clemenceau, Doumer donnèrent de la voix, il y eut à la Chambre des « glapissements sauvages et des rugissements d’animaux », des soufflets et des duels et même un peu de sexe in fine. Curieusement, assez peu d’argent, sinon quelques deniers versés à un corbeau vénal et défroqué, personnage falot évoluant entre loge et sacristie. On comprend que François Vindé ait été alléché par un scandale d’aussi haute qualité, que les potaches connaissent au moins de nom, et qu’il présente avec un parti pris évident, ce qui est son droit le plus strict et rend le récit encore plus coloré. Lire la suite

  p. 205-206

Jacques Seguin : Le Liban-Sud, espace périphérique, espace convoité  ; (préface de Jacques Soppelsa) L’Harmattan, 1989 ; 213 pages - Pierre Rondot

Le mérite, qui n’est pas mince, de Jacques Seguin, est d’avoir composé la première monographie, en langue française et d’une réelle ampleur, consacrée au Liban-Sud. L’auteur a pris soin d’établir une copieuse bibliographie (dans laquelle on regrette cependant de ne pas trouver : La rude épreuve du Liban-Sud, Beyrouth, 1981, 174 pages, important document établi par la Ligue arabe), et de dessiner de nombreuses planches cartographiques, souvent très explicites. Il étudie, successivement, le Liban-Sud en tant que région périphérique de l’État libanais, en tant « qu’enjeu territorial » dans la lutte entre Israéliens et Palestiniens comme dans l’effort des chiites s’évadant de leur marginalisation, et enfin face à Israël qui à plusieurs reprises a envahi cette région et, sous diverses formes, y maintient une emprise. Lire la suite

  p. 207-208

Laurent Lucchini et Michel Voelckel : Droit de la mer, tome I  ; Éditions Pedone, 1990 ; 640 pages - Michel Paraiso

Douze ans après Les États et la mer : le nationalisme maritime, livre remarqué et très novateur publié aux éditions de la Documentation française, et considéré à juste titre déjà comme un manuel de droit international public de la mer, le professeur Laurent Lucchini et le contrôleur général des armées Michel Voelckel unissent à nouveau leurs plumes pour nous donner le premier tome d’un ouvrage d’une bien plus grande ampleur intitulé laconiquement Droit de la mer. Lire la suite

  p. 208-210

Institut français de la mer : Les Français et la mer  ; Régie-Presse, 1989 ; 128 pages - Alain Auger

Cet ouvrage, dont les auteurs sont tous des spécialistes, a l’ambition de mettre de l’ordre dans les idées que peut se faire le grand public sur l’enjeu maritime dont les données ne sont pas toujours faciles à cerner. Il s’agit d’un document de référence dont la présentation ajoute à l’intérêt. Les vingt-six contributions rassemblées sont classées en cinq rubriques concernant : « Le milieu marin », « Les nouvelles règles », « Le commerce extérieur », « Des richesses à exploiter » et « Vivre avec la mer ». Lire la suite

  p. 210-211

Tamara Kondratieva : Bolcheviks et jacobins  ; Éditions Payot, 1990 ; 310 pages - Yves Caron

L’auteur sait de quoi elle parle. Maître de conférences à l’Institut national des langues orientales (Inalco) de Paris, elle a soutenu une thèse sur Barnave à l’Université de Moscou et un doctorat à la Sorbonne. Lire la suite

  p. 211-212

Revue Défense Nationale - Juillet 1990 - n° 511

Revue Défense Nationale - Juillet 1990 - n° 511

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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