Février 1991 - n° 517

Le 14 mai 1955, le maréchal soviétique Boulganine et sept de ses homologues venus de Pologne, RDA, Hongrie, Tchécoslovaquie, Roumanie, Bulgarie et Albanie signaient l’acte de naissance du Pacte de Varsovie. Trente-cinq ans plus tard, et « en guise de commémoration », un ministre est-allemand de la Défense, M. Rainer Eppelmann, annonçait sa dissolution prochaine. Lire les premières lignes

  p. 9-27

Industries d'armement

Les changements immenses qui se sont produits sur la scène internationale devaient inévitablement avoir d’importantes conséquences sur le développement des industries d’armement. Trois données essentielles y contribuent surtout : la fin de la guerre froide porte de nombreux États à réduire leur effort militaire, quitte à remettre en cause, au moins partiellement, des programmes importants ; la mise en question ou la révision des stratégies adoptées jusque-là fait hésiter sur le choix des armements dont il faut se doter dès maintenant, plus tard, ou jamais ; le règlement de plusieurs conflits locaux et le souci des grandes puissances de ne pas alimenter les crises régionales où elles pourraient être impliquées l’une contre l’autre ou plus qu’elles ne le voudraient, vont réduire encore les débouchés de leurs industries d’armement. Lire la suite

  p. 29-30

Voici une synthèse très complète et très précise des succès remportés par notre industrie depuis deux décennies dans la vente d'armements aux pays arabes. L'auteur nous apporte toutes ces informations, ainsi que ses réflexions sur la probabilité de contrats futurs compte tenu de l'évolution rapide de la situation géopolitique et géostratégique.

  p. 31-53

L'auteur est ingénieur en chef de l'armement et actuellement directeur du marketing chez Cap Sesa Défense. Entreprise très performante, celle-ci fait partie du groupe Cap Gemini Sogeti, société de services et de conseil en informatique. Ce texte complète un certain nombre d'articles sur l'informatique et les systèmes de commandement, que nous avons publiés au cours des deux dernières années.

  p. 55-61

L'auteur nous avait présenté, en novembre 1989, une synthèse du domaine des missiles tactiques. Dans la première partie de cet article, il traite des munitions et de leurs grandes évolutions technologiques ; dans une seconde partie, il dresse un tableau du secteur industriel concerné, en pleine transformation lui aussi. Lire les premières lignes

  p. 63-71

Cet article est une brève analyse des conséquences du traité concernant les Forces classiques en Europe (FCE), signé le 19 novembre 1990 à Paris, sur l'environnement de l'industrie de défense.

  p. 73-80

Repères - Opinions - Débats

L'auteur, chargé de recherches au CREST-École polytechnique, fait le point sur la politique spatiale des États-Unis après toutes les difficultés que ceux-ci ont récemment rencontrées dans ce domaine, l'avenir semble plus prometteur, avec certaines décisions que doit prendre le président George Bush en 1991.

  p. 81-97

En cette fin du XXe siècle, il est manifeste que la politique d'expansion de l'URSS en Afrique a fait faillite : tous les États qui se sont modelés conformément à la doctrine marxiste-léniniste se trouvent dans une situation dramatique. M. Gorbatchev l'a bien compris : déjà préoccupé par ses graves difficultés intérieures, il semble se désengager du continent africain tout en tentant d'y gérer certains acquis stratégiques et économiques. Lire les premières lignes

  p. 99-111

L'auteur, officier de l'Armée de terre, est affecté à la délégation aux études générales du ministère de la Défense. Il nous décrit ici son analyse de l'évolution de l'armée algérienne. Il nous montre en particulier comment celle-ci, après avoir été « au cœur du parti État et de la société », retrouve un rôle plus traditionnel. Elle apparaît en outre comme un des éléments de la société algérienne pouvant contribuer à faire barrage à la montée de l'intégrisme musulman.

  p. 113-118

L'auteur, docteur en sciences politiques, diplômé de l'université du Caire, poursuit ses réflexions et notre information sur le conflit israélo-arabe. Cette fois-ci, il tente d'analyser l'influence que pourraient avoir les événements du Golfe sur le règlement du problème de la Palestine. Ses conclusions ne sont pas très optimistes, malgré l'apparition de facteurs qui lui semblent favorables.

  p. 119-132

L'auteur, ambassadeur, représente notre pays dans diverses conférences du bassin du Pacifique. En 1985, il nous avait publié un article très documenté sur la Californie. Cette fois-ci, traversant l'océan Pacifique, il nous décrit Vladivostok, ville et port fermés aux étrangers jusqu'à une date récente, et qui représente un atout considérable pour l'Union Soviétique à l'aube d'un siècle que d'aucuns considèrent comme celui du Pacifique.

  p. 133-137

La Corée du Nord n’avait pas fait l’objet d’article dans notre revue depuis longtemps. Le tableau que brosse l'auteur de la situation de ce pays et de ses habitants nous semble quelque peu idyllique ; il y a quelques mois, de telles appréciations étaient faites sur certains pays de l’Europe de l’Est ! En fait, il nous paraît impossible maintenant de laisser un peuple dans l’ignorance de ce qui se passe en dehors des frontières, même en occultant la télévision. De plus, il est bien difficile de porter un jugement sur les sentiments d’un Asiatique, et l’auteur en est bien conscient. Lire les premières lignes

  p. 139-151

À l’aube de la décennie 90, la Communauté européenne émerge comme l’un des grands bénéficiaires des bouleversements récents. Lire les premières lignes

  p. 153-162

Chroniques

Il a beaucoup été question de l’Europe au cours des dernières semaines de l’année écoulée. Les « Douze » ont su ne pas céder devant les exigences américaines au sein du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), ils préparent la révision des traités de Rome afin de parvenir à une véritable union politique, celle-ci devant être précédée par l’union économique dans l’esprit de la Commission de Bruxelles ; or au même moment le débat se complique tant à propos des procédures que des institutions, voire des contours définitifs de la future Europe. L’unification allemande et la chute des régimes socialistes à l’Est, avec leurs répercussions économiques, perturbent plus que prévu les esprits et les réalités. Lire la suite

  p. 163-165
  p. 166-174

L’homme est ainsi fait que ce qui l’apaise lui semble décisif. La connivence qui alors s’établit entre ses sentiments et l’événement souhaité, attendu, brouille l’analyse. Une sorte de quiétisme s’impose à sa réflexion qui est le contraire de cette vertu dont Vauvenargues disait qu’elle seule combat. La preuve en a encore été apportée lors de la libération des otages par le président Saddam Hussein. Nous ne rapporterons pas ici les paroles d’espoir que cette décision a suscitées, ne conservant que les interprétations données à ce geste. Lire les premières lignes

  p. 175-178
  p. 179-185

« Le désert est le paradis des tacticiens mais l’enfer des logisticiens ». Cette maxime que l’on prête au maréchal Rommel trouve tout son sens dans le désert saoudien depuis le début de l’opération DaguetLire la suite

  p. 186-187

Le budget de la Défense pour 1991 s’élève à 194 milliards de francs, auxquels il convient d’ajouter 44 Md F de pensions de retraite. C’est le deuxième budget de l’État, après celui de l’Éducation nationale. S’il est marqué par la rigueur des temps (réduction de personnel, Titre V plus maigre que prévu), il tient compte des mesures de revalorisation de la condition militaire définies en 1990. Lire les premières lignes

  p. 188-191
  p. 192-196

De 1970 à 1983, l’Arabie saoudite s’est particulièrement intéressée aux pays musulmans situés au sud du Sahara pour prendre la place qu’Israël occupait et contrebalancer l’influence exercée dans cette région par les pays africains de la Méditerranée. Il ne lui déplaisait pas non plus de marcher sur les brisées du Shah d’Iran, attiré aussi par l’aventure africaine. Les mêmes rivalités du Proche-Orient ont conduit un peu plus tard l’Irak à proposer son aide aux États du Sahel, après qu’ils eurent été déçus par l’attitude négative des puissances pétrolières qui pourtant prétendaient vouloir les aider. Bien que placées en concurrence, celles-ci s’entendaient pour accorder, généreusement sur le plan religieux, les avantages qu’elles mesuraient dans le domaine économique, si bien qu’elles ne compensaient même pas par leurs investissements la hausse des produits pétroliers. Lire les premières lignes

  p. 197-200

• À notre avis, la justification la plus complète et la plus solide de l’intervention française dans le Golfe a été avancée par le président Mitterrand dans sa conférence de presse du 19 décembre 1990 : « La France, fidèle exécutante des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et soldat du droit, accomplira le devoir qui est le sien. Et d’abord un premier devoir national d’intérêt majeur : sa présence est un des éléments de sa permanence dans le monde. Elle dispose d’un statut éminent. La France est l’un des cinq pays qui proposent et l’un des quinze qui décident, elle est présente, quel que soit le sujet, quel que soit le moment. Donc il faut que la France soit également présente dans toutes les grandes décisions qui engagent l’avenir du monde. Lorsqu’il s’agit de problèmes centraux, qui commandent tous la suite des choses dans l’ordre des nations, alors la France doit tenir son rang ». Lire la suite

  p. 201-202

Bibliographie

Pierre M.Gallois : Géopolitique : les voies de la puissance  ; Fondation pour les études de défense nationale – Plon, 1990 ; 474 pages - Marcel Duval

« Le général Gallois ne sera jamais en retard d’une guerre ! » nous rappelle très justement le professeur René-Jean Dupuy, dans sa préface à l’ouvrage magistral sur les rapports de la géopolitique et de la puissance que notre ami publie en cette fin d’année 1990, marquée par tant de bouleversements prodigieux dans les relations internationales, et aussi par nombre d’inquiétudes majeures pour leur avenir. Nos lecteurs connaissent mieux que quiconque le rôle déterminant que Pierre Gallois a joué dans la prise de conscience en France de la révolution stratégique provoquée par l’apparition de l’arme nucléaire, et ensuite par le développement de ses vecteurs balistiques. C’est en effet dans notre revue qu’il publia en 1956 l’article où il esquissait déjà la plupart des idées qu’il développera avec tant de brio en 1960 dans Stratégie de l’âge nucléaire, premier ouvrage écrit dans notre pays sur le sujet. Lire la suite

  p. 203-205

Jean-Louis Dufour : Les vraies guerres, le monde en guerre depuis 1945  ; La Manufacture, 1990 ; 347 pages - Claude Le Borgne

Une analyse audacieuse du nouveau monde de la guerre, une large documentation qui puise à de nombreuses sources américaines, un style éclatant où, lorsque l’auteur s’emporte, percent des accents gaulliens, voilà ce que cet excellent livre nous offre. Mais de quoi s’agit-il ? L’Union soviétique (URSS) aux abois, de tourner nos regards au Sud, où la vraie guerre va son train alors qu’au Nord elle n’est, depuis Hiroshima, qu’imagination dissuasive. Dans le désordre méridional, cependant, mûrissent de nouvelles menaces, qui nous concernent et pour l’évolution desquelles l’issue de la crise du Golfe (NDLR : ici, la seconde guerre du Golfe de 1990-1991 qui opposa l’Irak de Saddam Hussein à une coalition internationale) sera de première importance. Lire la suite

  p. 206-207

Yvon Le Cozannet et Gérard Ducable : Jean Doublet, le corsaire du Roi Soleil  ; Éditions du Rocher, 1990 ; 334 pages - Pierre Morisot

On finit par s’attacher à ce personnage au regard farouche en suivant les péripéties relatées dans son journal de bord, dont les présentateurs ont élagué et rectifié le texte sans doute illisible en l’état, mais où il est difficile désormais de distinguer les parts respectives de l’extrait authentique, du condensé et du commentaire. L’avis au lecteur est toutefois fourni sous sa forme initiale, avec les excuses pour les « foibles styles et mauvais défauts dans cette espesce de relation ». Lire la suite

  p. 207-208

Jacques Bouveresse : Droit et politiques du développement et de la coopération  ; Puf, 1990 ; 316 pages - Eugène Berg

La fin de la guerre froide et l’avènement d’une nouvelle ère internationale ont tendu à éclipser les problèmes aigus liés à la persistance des fortes inégalités de développement dans le monde. La crise du Golfe, bien qu’elle ne constitue pas un conflit Nord-Sud, illustre de manière dramatique la fragilité des nombreux équilibres régionaux. C’est dire que la question du développement, cette « ardente obligation », hantera durant encore des décennies la conscience des dirigeants internationaux. Jacques Bouveresse a réalisé une utile mise à jour des principaux facteurs et éléments permettant de mettre en œuvre une active politique de développement, tant au plan national qu’international. Son approche est essentiellement juridique et institutionnelle bien qu’il ait fait appel, en maints endroits, à des données d’ordre sociologique, historique ou culturel. Son investigation est certes méritoire, mais laisse le lecteur largement insatisfait. Jacques Bouveresse l’avoue d’ailleurs : « Le développement vient par une donnée naturelle de l’histoire ». Il n’y a donc ni voie magique, ni clef particulière, ni modèle unique pour y parvenir. ♦

  p. 208-208

Revue Défense Nationale - Février 1991 - n° 517

Revue Défense Nationale - Février 1991 - n° 517

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Février 1991 - n° 517

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