Octobre 1994 - n° 557

Colloque - Les frontières : nouvelles approches

Nous allons consacrer cette réunion à un premier examen du problème des frontières, des conflits, des différends et des interrogations qui en résultent. Je dis un premier examen, car vous comprendrez que l’ampleur du sujet exclut qu’on en fasse aujourd’hui une étude exhaustive ; sa complexité exige des approches différentes. Lire la suite

  p. 5-7

L’État nation est mis en cause, et nombre d’auteurs constatent, avec déplaisir ou satisfaction, cette crise. Qu’il s’agisse de la montée de phénomènes régionaux ou des effets de la mondialisation, certains y voient la possibilité d’une meilleure démocratisation alors que d’autres considèrent que l’État nation n’a plus de raison d’être dès lors que les problèmes peuvent être traités globalement, tout en mesurant les risques à l’encontre d’une saine démocratie puisque la représentativité ne se ferait plus en fonction du territoire où l’on vit. Lire les premières lignes

  p. 9-14
  p. 15-22
  p. 23-33

• La présentation d’un monde divisé entre un Nord et un Sud suppose une certaine complicité entre les acteurs du Nord quant au lieu où se situe la frontière, le limes. Or cela est peut-être vrai dans l’univers américain ou asiatique, mais n’y a-t-il pas de grandes divergences d’appréciation, notamment entre Européens et Américains, sur le rôle des différents pays du monde méditerranéen et du Proche-Orient ? Lire la suite

  p. 35-38

J’avais dit au départ que ces débats ne pouvaient être que l’amorce de nouvelles réflexions sous d’autres formes, et donc il convient de retenir quelques idées de ces exposés. Parmi les thèmes qui ont été abordés, il y a celui de globalisation, celui de nation puisque de toute évidence il s’agit d’une donnée fondamentale du problème évoqué, celui de limes puisque ce phénomène venu du fond des âges retrouve aujourd’hui un poids d’une importance immense, et celui de stabilité. Lire la suite

  p. 39-40

Repères - Opinions - Débats

Si des moyens techniques de plus en plus perfectionnés sont mis à la disposition de l’information, il n’en est pas moins vrai que les performances d’un système de renseignement tiennent essentiellement aux connaissances et au professionnalisme de ses membres. L'auteur, ancien directeur de la DGSE, nous montre bien l’importance de l’homme et de ses qualités propres dans ce domaine, comme dans tout autre d’ailleurs. Lire les premières lignes

  p. 41-49

C’est en effet en 1945 que l’Organisation des Nations unies a été créée dans le but, après le cataclysme qu’avait été la Seconde Guerre mondiale, d’assurer la paix dans le monde en permettant la résolution par la diplomatie de tous les différends qui pourraient naître. L'auteur, professeur à la faculté de droit de Besançon, n’a pas voulu manquer cette occasion de nous présenter un bilan des cinquante années de l’Organisation : on verra combien ses résultats sont mitigés, et pourtant elle reste indispensable. Lire les premières lignes

  p. 51-65

C'est le Premier ministre, M. Édouard Balladur, qui lança, en 1993, l'idée d'un pacte pour la stabilité en Europe. Un an plus tard, une conférence préparatoire se tenait à Paris. L'auteur, professeur à l'Institut des hautes études internationales de Genève, nous présente les résultats auxquels a abouti cette conférence, qui n'a que peu abordé les questions les plus délicates : celle des frontières et celle des minorités nationales ; en somme, un bilan en demi-teinte, pendant que les populations de l'ex-Yougoslavie continuent à se déchirer.

  p. 67-77

L'Allemagne et le Japon sont souvent considérés par certains critiques comme des « géants » économiques mais des « nains » politiques. Avec les derniers bouleversements mondiaux et l'apparition de crises de types nouveaux, la participation des forces armées de ces deux pays à la résolution des conflits et au rétablissement de la paix a été évoquée : elle leur permettrait de mieux s'insérer dans le groupe des puissances à part entière. Cependant, cette évolution est délicate : l'auteur nous en décrit les péripéties.

  p. 79-91

L'auteur, président d'honneur de notre Comité, spécialiste des questions nucléaires, assure avec une parfaite continuité notre information dans ce domaine. Cette année, il nous a déjà fait part de ses réflexions sur le renouvellement du Traité de non-prolifération (TNP) ainsi que sur la dénucléarisation de l'Afrique du Sud. À l'occasion du moratoire sur l'arrêt des essais — que la Chine ne respecte pas —, il nous présente une synthèse très approfondie de l'histoire, de la doctrine, des moyens nucléaires actuels et futurs de cette puissance dont on se demande toujours quels sont ses objectifs.

  p. 93-109

Il y a un an, l'auteur, qui connaît parfaitement le Japon dont il parle la langue, nous avait informés sur l’évolution de la diplomatie de ce pays. Ici, il aborde le thème encore plus délicat qu’est la politique de sécurité du Japon ; il résume ces réflexions par la formule, à notre avis heureuse : « réponses d’hier, interrogations d’aujourd’hui, questions de toujours ». En fait, il faut bien être conscient qu’avec 1 % de son PNB, le pays du Soleil Levant a un budget militaire équivalant presque à celui de la France. Lire les premières lignes

  p. 111-128

En 1990, l'auteur a présenté une thèse de doctorat sur l'Afrique australe à l'Université de Paris X-Nanterre. Depuis cette date, la partie méridionale du continent africain est entrée dans une période de profondes mutations qui ont modifié radicalement les données géopolitiques de cette zone particulièrement riche. Il fait ici le point de cette extraordinaire évolution qui devrait avoir des conséquences internationales.

  p. 129-144

Forum du Conseil national des ingénieurs et des scientifiques de France (CNISF), 6 et 7 mai 1994. Lire la suite

  p. 145-148

Chroniques

  p. 149-153
  p. 154-163

Le problème des effectifs qui semble tant préoccuper le haut commandement russe n’est pas nouveau. Toutefois, aux traditionnelles carences « qualitatives » de l’armée soviétique, sont venues s’ajouter celles, « quantitatives », apparues à la fin des années 1980, phénomène que l’éclatement de l’URSS n’a fait qu’amplifier. Les causes en sont multiples et profondes et les solutions difficiles à mettre en œuvre. Parmi celles-ci, la « professionnalisation » des forces est loin de faire l’unanimité et les résultats obtenus jusque-là sont mitigés. Lire la suite

  p. 164-166
  p. 167-171

1865 : Le lieutenant de vaisseau Denayrouze conçoit le premier « détendeur à la demande ».
1926 : Le capitaine de corvette Le Prieur essaie le premier scaphandre autonome sur les bords de la Seine.
1962 : La Marine nationale réalise une plongée à 9 561 mètres dans la fosse de l’archipel des îles Kouriles, au moyen du bathyscaphe Archimède, seul engin européen capable d’atteindre tous les fonds sous-marins du globe. Lire la suite

  p. 172-174

Les nombreuses interventions extérieures auxquelles l’Armée de l’air a été confrontée ces dernières années ont été marquées par une grande diversité du niveau d’engagement et des composantes engagées (avions de combat, de transport ou de ravitaillement en vol, radars, transmissions, moyens de recueil électronique, systèmes de défense sol-air). Lire la suite

  p. 175-177

L’opération Turquoise, déclenchée officiellement le 23 juin 1994, et qui s’est achevée le 21 août 1994, aura été l’une des plus grosses interventions militaires françaises en Afrique, avec quelque 2 000 hommes engagés. En dehors de l’opération « hors champ », en Somalie, au sein de l’Onusom II, c’est la première fois depuis les indépendances de ses anciennes colonies que la France prend l’initiative d’une action de cette ampleur dans son pré carré, pour des motifs humanitaires, et non pas à dominante politico-militaire. Lire la suite

  p. 178-181
  p. 182-185

Une chronique précédente (RDN, mai 1994) a mis en évidence l’importance de l’Information scientifique et technique (IST) et les enjeux qu’elle représentait pour une nation industrialisée comme la nôtre. Il s’agit en effet de l’information nécessaire pour que notre recherche et notre industrie soient en mesure de participer au maintien d’une offre industrielle compétitive au niveau international, en matière de qualité technique, d’innovation et de délais de mise sur le marché, ce qui est une condition de la richesse nationale. Elle a également évoqué la nécessité de l’existence, tant dans les entreprises que dans les administrations, d’une activité de Veille scientifique et technique (VST). Lire les premières lignes

  p. 186-191

Bibliographie

Alain Moyne-Bressand : Le Corps européen et la sécurité de l’Europe  ; rapport d’information n° 845 de la Commission de la défense nationale et des forces armées, Assemblée nationale, 15 décembre 1993 ; 74 pages - Robert Carmona

C’est la première fois depuis 1939 (des militaires britanniques avaient défilé cette année-là) que des soldats étrangers ont participé à la manifestation traditionnelle du 14 juillet à Paris. Huit cents militaires du Corps européen ont, en effet, défilé sur les Champs-Élysées, à bord de 150 véhicules blindés, à chenilles ou à roues, derrière le chef actuel de l’unité européenne, le général allemand Helmut Willmann. L’époque paraît donc particulièrement bien choisie pour dresser un bilan de la vie de ce corps dont la fin de création est planifiée pour le 1er octobre 1995. L’année 1993 a vu une progression sans précédent de la définition de ses missions et de sa doctrine d’emploi ; les instruments juridiques sont établis ; les travaux d’élaboration des moyens se poursuivent ; l’état-major intégré est constitué. Sa disponibilité opérationnelle était prévue pour juillet 1994, dans le calendrier de montée en puissance. Cependant, comme le souligne le rapporteur, il s’agit également d’aller au-delà de « la satisfaction actuelle », et de souligner les obstacles, institutionnels, matériels ou humains, et de proposer un certain nombre d’orientations et de perspectives pour les surmonter. Lire la suite

  p. 192-193

Guy Chaulliac : Le Service de santé de la France libre, 1940 à 1943  ; Éditions Mercure Graphic, 1994 ; 240 pages - Claude Le Borgne

Le médecin général inspecteur Chauliac, rallié à la France libre en août 1940, a fait campagne avec Leclerc du Tchad à Berchtesgaden. Il était bien placé pour dresser le mémorial précis du service de santé des Forces françaises libres (FFL). Du personnel de ce service, près de 600 sont morts au combat dont 30 médecins. Lire la suite

  p. 193-193

François Dieu : Gendarmerie et modernité  ; Éditions Montchrestien, 1993 ; 495 pages - Pierre Morisot

Dieu s’est penché sur la gendarmerie ; il y a goûté en tant que gendarme auxiliaire et il a, dans l’ensemble, aimé. Il en résulte cet ouvrage comportant parfois, et dès l’introduction, quelques longueurs, mais parfaitement documenté et apparemment fort honnête. Sans rien cacher des faiblesses et lacunes, ni des problèmes que pose inévitablement l’adaptation à la société contemporaine de cette institution par nature conservatrice, l’auteur se garde de tout effet facile sur le thème de Pandore, même lorsqu’il cite le Guide du gendarme dans sa candeur attendrissante de manuel de savoir-vivre digne du couvent des Oiseaux. Il livre au contraire – et on sent que cela vient du cœur pour avoir été éprouvé sur le terrain – des pages fortes, voire émouvantes, sur les vertus qu’il nomme résolument « gendarmiques », néologisme commode adopté dès les premières lignes. Lire la suite

  p. 194-195

Christophe Beaudufe : L’été 1944 - Le sacrifice des Normands  ; Éditions Perrin, 1993 ; 310 pages - Charles-Henry Clermont-Tonnerre (de)

Fallait-il, aux 200 000 soldats alliés hors de combat du 6 juin au 30 août 1944 à l’occasion du débarquement en Normandie, ajouter près de 20 000 civils normands victimes des bombardements et de la lutte contre les occupants allemands dont l’effondrement escompté s’est fait attendre plus de trois mois ? Il semble que le libérateur connaissait mal la guerre et le théâtre d’opérations où il devait la mener, alors que l’occupant était aguerri et accrocheur, mais l’occupé, entre le marteau-pilon anglo-américain et les représailles allemandes, sut toutefois faire de suite le choix. Lire la suite

  p. 195-196

Michèle Laurent : Le Maroc de l’espoir  ; Éditions La Porte-Sepeg, 1994 ; 422 pages - Michel Klen

Passerelle entre l’Europe et les pays d’Afrique du Nord, et situé à la charnière de la civilisation occidentale et du monde musulman, le Maroc occupe une position stratégique importante, valorisée par ses débouchés sur les façades atlantique et méditerranéenne. Sous la conduite du roi Hassan II (sur le trône depuis 1961), le royaume chérifien est devenu un pays moderne qui possède beaucoup d’atouts le désignant comme un « dragon potentiel » à l’image de ceux de l’Asie. Cet ancien protectorat français peut en effet s’enorgueillir d’une économie diversifiée, cas rare en Afrique, qui s’appuie sur un secteur agricole performant (40 % de la population active), un tissu industriel varié, avec cependant une situation dominante dans l’exploitation des phosphates, des ressources halieutiques intéressantes et un potentiel touristique particulièrement bien organisé. Lire la suite

  p. 196-197

Jacques Fontanel (dir.) :  Économistes de la paix  ; Presses universitaires de Grenoble, 1993 ; 175 pages - Jacques Aben

Il n’est plus nécessaire de présenter le professeur Jacques Fontanel aux lecteurs de Défense Nationale : il y a déjà trop longtemps qu’il s’inscrit parmi les meilleurs spécialistes de l’économie de la défense, notamment par ses travaux, sous l’égide de l’ONU, sur la question du lien entre désarmement et développement. Lire la suite

  p. 197-198

Revue Défense Nationale - Octobre 1994 - n° 557

Revue Défense Nationale - Octobre 1994 - n° 557

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Octobre 1994 - n° 557

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