Salon du Bourget

La ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies présente les grandes lignes de la politique spatiale française, qui s'inscrit dans une politique européenne d'ensemble. Après avoir rappelé l'importance des enjeux et défini les priorités, en plein accord avec le ministre de la Défense, Claudie Haigneré insiste sur la nécessaire complémentarité entre recherches civile et militaire, et souligne l'intérêt de la coordination mise en place, qui permettra de conquérir des objectifs à la hauteur de nos ambitions.

  p. 13-18

Les résultats globaux de l’industrie aéronautique et spatiale française pour 2002 ont marqué un léger recul par rapport à l’année précédente, mais sont en fait très différents selon les secteurs d’activités, civils ou militaires.

  p. 19-27

Nous évoluons au sein d'une donne stratégique instable, dans un cadre géopolitique différent, peuplé de nouveaux dangers et incertitudes, et dominé par une seule puissance. Ceci nous impose d'adapter nos principes d'action, base de notre stratégie opérationnelle et des moyens nécessaires à son application. Ainsi, pour remplir notre mission de manière optimale, il nous est indispensable de maîtriser le domaine aérospatial en développant et utilisant au mieux les capacités qu'apporte l'arme aérienne.

  p. 28-40

La révolution de l'information touche le monde de la Défense. Les opérations récentes ont montré le décuplement des capacités militaires apporté par la mise en réseau des moyens de surveillance et des unités de combat. Ce concept, appelé Network Centric Operations par le département de la Défense des États-Unis est appliqué en Europe mais de façon fragmentée et à des rythmes différents selon les pays. En Europe le gap est plus organisationnel que technologique. Les groupes de défense européens peuvent jouer un rôle moteur comparable à ce qui a été observé dans le développement des télécommunications civiles.

  p. 41-54

Partant du principe que les ressources humaines sont aujourd'hui limitées, et mobiles, notamment pour les experts qui se doivent d'être force de proposition, le besoin d'accéder et de rester au contact avec la situation opérationnelle, en constante évolution, constitue un défi important. Il est évident que les prises de décisions d'un état-major se feront d'autant plus rapidement et efficacement qu'il sera informé en temps réel de ces évolutions. Or les données sont désormais protéiformes et doivent arriver sous forme synthétique et organisée. De ce fait, l'image est le vecteur d'information à privilégier afin de répondre à ce besoin crucial de mise en forme de l'information. À travers des cas concrets, nous allons voir les avantages et les limitations de la visualisation « collaborative » en tant qu'outil d'aide à la décision. 

  p. 55-68

THÉORIE Lire la suite

  p. 69-81

Les entreprises ont aujourd'hui à faire face à une double menace : celle qui dans les « zones grises » s'en prend à leurs personnes et biens, et celle qui, par des attaques plus insidieuses, vise leur potentiel intellectuel et leur savoir-faire. Il est vital pour elles que la défense s'organise. Elle passe par la prise en compte systématique d'une partie « sûreté » dans toute opération économique ou commerciale. Le recours à un partenaire pour conduire des actions de protection et d'autres pour gagner des marchés est désormais indispensable. 

  p. 83-91

La tendance lourde, qui regroupera à l'horizon 2005 plus de 80 % de la population mondiale dans les villes, souligne l'importance que prendront les opérations militaires en zone urbaine. La défense, le siège et la prise d'une ville sont une tradition plus que tricentenaire pour le génie. Il a inscrit, de manière indélébile, ses plus hauts faits d'armes dans le paysage français et européen. Aujourd'hui, mais encore plus demain, l'ironie de l'histoire sollicite à nouveau les trois composantes du génie comme acteurs majeurs, aux côtés de l'infanterie et de la cavalerie, dans les combats de haute intensité et dans les actions de contrôle de zone. Lire les premières lignes

  p. 92-104

Repères - Opinions - Débats

Cet article a été rédigé au lendemain même de la chute de Bagdad. Il porte essentiellement sur les aspects militaires de cette guerre. Il retrace les grandes lignes des opérations telles qu'elles ont pu être alors perçues, et évoque les questions qui se posent sur l'état réel de l'armée irakienne et la nature même de certaines actions conduites par les coalisés. Tout en mettant l'accent sur l'énorme puissance de feu dont ont disposé les forces attaquantes, l'auteur met également en évidence les caractéristiques originales des opérations qui contrastent quelque peu avec celles relevées jusqu'ici chez les Américains : simultanéité, par exemple, de l'engagement des forces aériennes et terrestres, nombre relativement réduit de divisions engagées et style même de leurs actions. Lire la suite

  p. 105-115

S'il est encore trop tôt pour se prononcer sur son résultat final au niveau stratégique, la guerre « de trois semaines » conduite par les forces armées américaines a été brillamment victorieuse au niveau opératif. Ce succès conduit à en examiner les différentes dimensions. À côté des enseignements techniques, la question se pose de savoir si les théories traditionnelles, les principes de la guerre, se trouvent confirmés par cette première guerre « classique » du IIIe millénaire ou si, au contraire, la technologie et les doctrines émergentes utilisées les modifient. Au regard de ces modalités, Iraki Freedom marque sans conteste une évolution forte par rapport aux précédents conflits de haute intensité. En revanche, en première approche, en ce qui concerne la nature de la guerre et ses principes fondamentaux, c'est plutôt de continuité dont il conviendrait de parler.

  p. 116-128

Alors que la gestion de l'après-guerre est confiée en Irak à Paul Bremer et Jay Garner, on peut légitimement s'interroger sur la marge d'action possible des Nations unies sur le terrain. Plus structurellement, la guerre d'Irak a ouvert une crise majeure pour le système onusien. Si cette crise n'est pas la première, son ampleur fait qu'elle est déjà lourde de conséquences sur les rapports de force internationaux.

  p. 129-138

La culture française est fragilisée par la philosophie ambiante qui, remplaçant la morale par le droit, dissout le lien social. Les mass medias dénaturent le système démocratique, imposent une pensée unique. La langue anglaise accroît sa domination par la mondialisation et la suprématie américaine, par la valorisation d'une identité européenne surtout économique, la dérégulation sans visée morale ou spirituelle. Une politique forte encouragerait la diversité culturelle et s'appuierait sur une réaction internationale, mais de difficiles questions morales et politiques se poseront.

  p. 139-152

La professionnalisation des armées a entraîné un changement profond de la place des armées et de leur personnel à l'intérieur de la nation ; sans heurts mais aussi sans mesures d'accompagnement adaptées. La participation à la défense de la nation depuis la loi d'octobre 1997 est devenue pour les citoyens un « devoir » tout à fait théorique, en quelque sorte subsidiaire au cas où « les militaires professionnels » ne suffiraient pas. En dépit de cette novation, les règles applicables aux militaires n'ont pas changé alors qu'ils sont désormais devenus des agents de la fonction publique comme les autres. N'est-il pas dès lors cohérent de les soumettre au même dispositif général que les autres catégories de fonctionnaires, même si toutes les dispositions applicables à la fonction publique ne peuvent être retenues ? Comme toutes les autres professions de la fonction publique, les « militaires professionnels » ou les « professionnels militaires » ont des intérêts à défendre ; la seule référence faite à l'article 19-II de leur statut ne peut suffire, ils ont besoin de savoir comment ils se situent aujourd'hui dans le classement de la fonction publique réalisé au lendemain de la Libération ; le « Chef » de l'article 10 du statut général des militaires ne peut plus, dans la société contemporaine, assumer une mission confiée dans tous les autres secteurs de la vie politique, économique et sociale à une véritable représentation. Lire la suite

  p. 153-162

De par leur statut, et contrairement aux idées reçues, les militaires de carrière, sans parler de ceux sous contrat, font partie des agents de l'État ayant les perspectives d'avenir les plus limitées. Ces dispositions permettent aux armées de conserver une moyenne d'âge de leur personnel en rapport avec les nécessités opérationnelles, et des effectifs strictement conformes aux prévisions budgétaires. À l'inverse, le statut des fonctionnaires civils titulaires assurant à ceux-ci une carrière « à vie », il en découle un certain nombre d'effets pervers, comme l'accroissement mécanique de la masse salariale. Moins connu est celui de la diminution constante du nombre de fonctionnaires des niveaux d'exécution au profit d'une inflation continuelle des emplois d'encadrement supérieur ; alors que dans le même temps ces derniers sont en diminution dans les armées. Ces données devraient retenir l'attention des commissions étudiant l'adaptation des statuts ; il importe par ailleurs que ces études abordent sans exclusive tous les sujets intéressant la vie des militaires.

  p. 163-174

Les tensions dans le détroit de Taiwan se sont progressivement apaisées. La Chine a très nettement réduit ses menaces militaires directes, tandis que l'explosion des relations économiques et l'établissement de liaisons directes avec les îles de Jinmen et Matsu ont commencé à faire voler en éclat les tabous de la guerre civile chinoise. Il reste que la querelle de souveraineté entre Pékin et Taipei est ravivée par l'avènement dans l'île de dirigeants à tendance séparatiste. Utilisée par les États-Unis comme un levier d'influence stratégique, les tensions latentes continuent de peser sur l'équilibre de la région. Lire les premières lignes

  p. 175-185

Chroniques

Les inflexions récentes de la stratégie navale (1) se traduisent par une priorité accrue accordée aux capacités de télécommunications par satellite (2). Pionnière dès la fin des années 1970, la Marine nationale, déployée en permanence loin de ses bases, est très dépendante du programme militaire Syracuse. Elle y occupe une place toujours affirmée, alors que la troisième génération Syracuse fera entrer les Armées dans l’interconnexion globale et totale de leurs forces déployées. Lire les premières lignes

  p. 187-192
  p. 193-196
  p. 197-202

Bibliographie

Le 20 novembre à l’Ifri, Jean-François Revel a présenté son dernier ouvrage dans lequel il fustige les thuriféraires de l’anti-américanisme, mal chronique d’une partie du monde intellectuel, plus souvent porté au totalitarisme que le commun des mortels, comme disait Orwell. La clarté de la conférence a parfaitement illustré la thèse défendue. Le livre nous offre ainsi une critique sans concession de ceux qui sacrifient au rite incantatoire l’anti-américanisme démonologique. En raison de son obsession d’exception, la société française n’est pas épargnée (1)Lire la suite

  p. 203-205

Marine nationale : Bleu Marine : enjeux et perspectives pour la Marine d'aujourd'hui  ; (préface de l'amiral Jean-Louis Battet) Éditions Perrin et ministère de la Défense, 2003 ; 154 pages - Jérôme Pellistrandi

Les ouvrages en français traitant de stratégie maritime sont suffisamment rares pour que toute publication retienne notre attention, a fortiori lorsqu’elle porte sur la Marine nationale. Bleu Marine constitue de fait une initiative heureuse, voire originale, de l’état-major de la Marine et rompt avec une longue tradition de discrétion ou même de non-communication sur les enjeux navals. Cet ouvrage collectif se veut d’abord pédagogique et explique – certains diront, justifie – les choix faits depuis plus d’une décennie et confirmés par la loi de programmation militaire (LPM) 2003-2008 pour notre Marine. Il faut souligner ici que pour toute politique navale le facteur temps est particulièrement dimensionnant. La durée de vie d’un navire dépasse désormais trente ans. Des décisions heureuses ou malencontreuses, comme la renonciation à un type de bâtiment ou la réduction de la cible prévue (six SNA au lieu de huit, cinq frégates La Fayette au lieu de six…) ont ainsi des répercussions sur plusieurs années voire des décennies. Le maintien des capacités nécessite à tout le moins une volonté politique forte s’appuyant sur des moyens budgétaires appropriés et suffisants. Lire la suite

  p. 205-207

Revue Défense Nationale - Juin 2003 - n° 654

Revue Défense Nationale - Juin 2003 - n° 654

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Juin 2003 - n° 654

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