Repères - Opinions - Débats

Les crises et les conflits qui ont affecté l'Afrique ces dernières années ont constitué un obstacle majeur à son développement. Cette prise de conscience édifie aujourd'hui la base d'une mobilisation nouvelle, dynamisée par des initiatives des Africains eux-mêmes. Ce qui induit les partenaires du continent à adapter en conséquence leurs moyens d'intervention en s'efforçant de répondre aux initiatives africaines. C'est dans cet esprit que la communauté internationale s'est lancée aux côtés de l'Afrique dans cette recherche de la paix et de la stabilité, conditions sine qua non de son développement.

  p. 5-18

Nul doute que l'acte constitutif de l'Union africaine représentait un tournant important dans l'histoire de l'Afrique. N'avait-il pas annoncé de nouvelles institutions chargées de remédier aux racines profondes des conflits ? En effet, le protocole relatif à l'établissement d'un conseil de paix et de sécurité semblait incarner une nouvelle « doctrine » dans les domaines politiques, sociaux et sécuritaires. Or, les évolutions sur le terrain ont révélé un certain décalage entre les « bonnes intentions » et les « actes tangibles ».

  p. 19-30

L'évolution géopolitique des dix dernières années mènerait à la conclusion que le sous-continent indien est plus une zone à risques, en partie instrumentalisée par les grandes puissances, qu'un pôle de stabilité. Malgré la guerre en Irak, la situation internationale serait actuellement plutôt à la détente qu'à l'affrontement, et le sous-continent indien a certainement un rôle à jouer à court, moyen et long terme, comme acteur vers plus de stabilité dans le monde. Pour cela, certains ajustements internationaux devront se mettre en place au gré des intérêts multiples qui induisent les relations interétatiques. Lire la suite

  p. 31-45

La politique japonaise de sécurité nationale, basée sur le renoncement à l'emploi de la force purement offensive, demeure inchangée. Pourtant, face à l'évolution récente de l'environnement international, le Japon a pris conscience du rôle qu'il doit jouer pour contribuer à la stabilité du monde. Ainsi, le Japon est déterminé à participer activement à la prévention des conflits et à la consolidation de la paix dans le monde, en mettant à la disposition de la communauté internationale son personnel civil et militaire. Le Japon a également pris un certain nombre d'initiatives pour construire et développer des collaborations régionales en Asie.

  p. 46-58

Au lendemain de l'affaire YoukosSibneft, à la veille des élections législatives du 7 décembre, et en prévision des élections présidentielles de mars prochain, il apparaît légitime de s'interroger sur l'avenir de la Russie. Cette réflexion ne saurait cependant se faire sans un retour sur le passé, tant celui-ci pèse de tout son poids sur le destin du pays. Un passé où faste et splendeur se sont mêlés à de grandes tragédies et à de terribles épreuves. Dans cette optique il n'apparaît plus possible de séparer les différentes tranches de l'histoire russe, avant et après 1917, avant et après 1991. L'histoire russe doit être abordée dans sa continuité. C'est celle de la création de Saint-Pétersbourg, cette fenêtre ouverte sur l'Europe, c'est celle de la guerre de Crimée, du nihilisme et du terrorisme, dont on parle tant de nos jours, des soubresauts révolutionnaires, de la grande et belle Alliance franco-russe, de la Révolution d'octobre, du stalinisme... mais aussi d'une grande culture de dimension mondiale qui a beaucoup apporté à l'Occident dans le domaine musical, le ballet, la peinture ou la littérature, mais également dans le domaine scientifique. En ce sens le destin de la Russie, est celui de l'Europe, dont elle a tiré maints enseignements et à laquelle la lie tant de souvenirs et d'espérances.

  p. 59-78

Les pays arabes recouvrent une zone géographique en plein changement, compte tenu du fait qu’elle est aujourd’hui sous prédominance américaine. Ce qui suscite plusieurs interrogations : pourquoi cette évolution ? Existe-t-il un ensemble euro-arabe, stratégique, économique et social ? Que faire compte tenu du constat ?

  p. 79-90

Bernard Lewis est un éminent orientaliste. L’histoire de l’islam est son domaine. Un avertissement précise que son livre était écrit avant le 11 septembre 2001, mais que les idées et les événements qui y sont exposés ne sont pas étrangers au drame. Lire les premières lignes

  p. 91-95

Parmi les amabilités que les Américains ont réservées à la France depuis le commencement de la crise irakienne, a resurgi l'accusation d'être encore dans l'esprit de Munich. Thème traumatisant destiné à disqualifier une « vieille Europe » incapable d'agir par elle-même et réduite à ne produire que de la théorie, il permet surtout aux États-Unis de justifier leur discours sur les liens entre droit et force, deux concepts que l'Europe cherche au contraire à séparer. Or la bien mal nommée « hyperpuissance » est en train de démontrer sa propre incapacité à imposer une vision d'une société où le droit ne serait que la résultante de la force et du fait accompli. Son retour à l'ONU ne doit pas tromper car il s'agit d'un piège dont il ne sera possible de s'extraire que lorsque le discours du droit hors de la guerre, dont la France s'est faite le héraut, aura trouvé sa forme philosophique contre une Amérique qui ne se projette dans le monde que par la violence. Lire les premières lignes

  p. 96-108

Poser le problème de la paix et de la guerre au XXIe siècle, c'est poser celui des nouvelles formes de régulation et de violence. Les aborder ensemble c'est chercher leurs liens profonds. Les approfondir, c'est se demander si lutte contre la prolifération et hyperterrorisme n'ont pas maille à partir. Une relecture des efforts faits pour barrer l'accès des armes de supériorité stratégique à tout nouvel acteur révèle le caractère potentiellement déstabilisant de cette entreprise. La thèse qui suit met en évidence un processus vicieux qui a sa part de responsabilité dans le recours au terrorisme comme instrument de la guerre au XXIe siècle.

  p. 109-120

De toutes les technologies émergentes, les biotechnologies se classent parmi les plus prometteuses et les plus fertiles en innovations scientifiques. En bouleversant fondamentalement notre compréhension des usines du vivant, elles mettent à notre portée des instruments de réponse aux défis qui se posent à nos sociétés en matière d'environnement, de santé et d'alimentation. Elles offrent aussi des possibilités de développement immenses dans les domaines de la détection, de l'électronique et de l'informatique, des nouveaux matériaux et des outils thérapeutiques. Les armées auraient tout intérêt à se pencher sur des technologies qui pourraient, dans un proche avenir, durablement altérer la physionomie du champ de bataille.

  p. 121-134

Communiqué de presse de M. Charles Cova publié à l'occasion de la remise du rapport d'information sur le mode de propulsion du second porte-avions, présenté par Mme Patricia Adam, M. Charles Cova, Mme Marguerite Lamour, M. Jérôme Rivière. Ce rapport est disponible sur le site Internet de l'Assemblée nationale (www.assemblee-nationale.fr).

  p. 135-139

Un demi-siècle après la création des premières institutions, le bilan de la construction européenne paraît bien maigre, surtout en matière de défense. C'est que s'opposent, parmi les 25 États qui composeront l'Union européenne, deux concepts antinomiques, celui de l'Europe-puissance et celui d'une Europe simple zone économique. Une Europe-puissance n'existera pas sans défense. Quatre États ont les bases économiques nécessaires à la création de cette Europe de la défense. Le problème qui se pose aux Européens est celui de l'élargissement ou de l'approfondissement.

  p. 140-150

Dans cet article, l'auteur rappelle que le changement ne se décrète pas, pas davantage qu'il ne se greffe sur une institution insuffisamment préparée. La réforme de l'État ne saurait échapper à cette règle. Lire la suite

  p. 151-158

Les acteurs prolifiques dénoncent actuellement avec raison les faiblesses, notamment économiques, de la situation de notre pays. Toutefois, le plus inquiétant ne relève sans doute pas de ce seul domaine. Sur le plan sociologique, sur celui de la valeur humaine de la collectivité que nous formons, de graves travers mettent en péril l'existence du type de civilisation qu'elle représente. Et ce qui apparaît le plus inquiétant, tout autant que la nature même de ces dommages, c'est le fait que tout en les connaissant, nous les acceptons dans la négligence des risques qu'ils représentent. L'article qui suit, davantage que d'y apporter des révélations, vise à provoquer une prise de conscience. C'est un tocsin.

  p. 159-166

Qui détient les bases de données d'aujourd'hui détient les réserves « d'or noir » d'autrefois. Tout fournisseur d'information (militaire, économique ou scientifique) dispose désormais d'outils informatiques qui permettent de surveiller en temps réel les requêtes qui lui arrivent, et de modifier dynamiquement les filtres de réponse. Il peut donc sélectionner d'une façon insidieuse, selon sa stratégie propre, l'information qu'il délivre, en fonction du destinataire. Les enjeux sont désormais stratégiques, tant dans la rivalité géopolitique que dans la concurrence économique.

  p. 167-177

Chroniques

  p. 179-181
  p. 183-190

Bibliographie

Jean-Paul Charnay : Regards sur l'islam, Freud, Marx, Ibn Khaldun  ; L'Herne, 2003 ; 328 pages - Claude Le Borgne

Jean-Paul Charnay est un touche-à-tout. Entendez par là qu’il médite selon de multiples disciplines. En témoigne son œuvre publiée, considérable, comme l’intitulé du groupe universitaire qu’il a fondé et qu’il dirige : Centre de philosophie de la stratégie. Son propos est ici d’éclairer le « destin arabo-musulman » en le soumettant à l’épreuve de trois « monuments » : Ibn Khaldun, Marx, Freud. Lire la suite

  p. 191-191

Pierre-Marie Gallois : Devoir de vérité  ; Éditions du Cerf, 2002 ; 303 pages - Pierre Morisot

Note préliminaire : Lire également la note de lecture du général Le Borgne concernant cet ouvrage, Défense Nationale, octobre 2003.
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  p. 191-193

Jean-François Guilhaudis : Relations internationales contemporaines  ; Éditions du Jurisclasseur, 2002 ; 856 pages - Daniel Colard

Le manuel du professeur de droit public Jean-François Guilhaudis, professeur à l’université Pierre Mendès France de Grenoble, porte bien mal son nom. Cette somme passionnante pour tous ceux qui s’intéressent aux questions internationales correspond plus à une sorte de « traité » au sens conceptuel du terme. Il présente, en effet, tant par la quantité des informations qu’il contient que par la qualité de l’analyse, bien des caractères de ce type d’ouvrage. Lire la suite

  p. 193-195

L’ouvrage de Karl-Heinz Frieser, qui date de 1995 et dont le titre original est Blitzkrieg-Legende, a souvent été cité depuis sa parution ; mais à notre connaissance le public français n’en connaissait qu’une synthèse publiée en 2000 dans Victoire allemande, défaite française sous le regard des historiens étrangers de la collection « Autrement ». Nous disposons enfin d’une traduction intégrale. S’il n’est pas l’ouvrage définitif sur la question, il s’en approche. Karl-Heinz Frieser se coule ainsi dans la lignée des auteurs étrangers qui ramènent depuis dix ans la défaite de mai-juin 1940 à sa dimension militaire, travaux dont la compilation précitée faisait un rapide tour d’horizon. On pourra également se reporter à l’ouvrage d’Ernest R. May, Strange Victory, Hitler’s conquest of France, publié lui aussi en 2000. Lire la suite

  p. 195-197

Yvonne Bollmann : Ce que veut l'Allemagne  ; Bartillat, 2003 ; 161 pages - Christophe Charnay

Quel but l’Allemagne poursuit-elle ? L’auteur de cet essai, spécialiste de civilisation allemande et germaniste, tente avec succès de nous éclairer sur cette question, à travers cinq chapitres passionnants. Lire la suite

  p. 197-198

Revue Défense Nationale - Décembre 2003 - n° 659

Revue Défense Nationale - Décembre 2003 - n° 659

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Décembre 2003 - n° 659

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