L’Inde et le Pakistan n’ont signé ni le Traité de non-prolifération (TNP) ni le Traité d’interdiction complète des essais (Tice). En procédant à des essais en 1998, ils n’ont donc violé aucun accord international, mais ils ont porté un sévère coup à la non-prolifération en incitant d’autres pays dont l’Iran à se doter eux aussi d’une panoplie nucléaire. La finalité de la force de frappe indienne est de dissuader la Chine ; le Pakistan espère, avec une force de frappe crédible, dissuader l’Inde de toute attaque d’envergure. Lire les premières lignes

  p. 5-16

L’Inde, puissance mondiale en construction, entretient des relations avec toutes les grandes puissances. Elle est considérée comme un élément de stabilité dans l’équilibre mondial. L’objectif de l’Inde, puissance nucléaire, est de concurrencer la Chine pour le leadership de la région Asie-Pacifique. Harsh V. Pant montre ici la cohérence entre sa politique étrangère, sa politique de dissuasion et ses ambitions.

  p. 17-25

Tokyo et Pékin multiplient les gestes de bonne volonté pour décrisper leur relation. Mais cette diplomatie du sourire que Pékin accompagne, sans trop succès, de gestes de bonne volonté à l’égard de Taipei, ne suffira pas, loin s’en faut, à effacer rivalités récurrentes en Asie du Nord-Est. Ces dernières touchent en effet à l’identité profonde des acteurs et à la manière dont ils perçoivent leur place et leur rôle dans la région. Or, tout indique que ni Pékin, ni Tokyo ou Washington, et encore moins Taipei ne sont prêts aux remises en question et aux concessions, seules capables d’apaiser les tensions qui continuent de traverser la région malgré la fin de la guerre froide. Lire les premières lignes

  p. 26-32

L’Afrique vit désormais à l’heure chinoise, puisque depuis une dizaine d’années, la République populaire de Chine (RPC) multiplie les investissements sur le continent noir où elle occupe désormais une place de premier plan. Cette influence de Pékin, qui fragilise les intérêts économiques et le rôle politique de la France, est souvent perçue à Paris avec résignation. Pourtant le président Jacques Chirac lors du dernier sommet Afrique-France en février 2007, qualifiait de positif l’engagement de la Chine en Afrique. Alors la Chine doit-elle vraiment être considérée comme une menace pour nos intérêts ? Lire les premières lignes

  p. 33-40

Le rétablissement des relations diplomatiques entre le Myanmar et la Corée du Nord est le résultat d’un processus progressif mais stratégique qui n’est pas sans inquiéter leurs voisins asiatiques. Il constitue un signal négatif à l’attention de la communauté internationale qui va devoir suivre avec attention la dimension militaire de ce rapprochement.

  p. 41-48

Qu’en est-il de l’Iran ? Menace ou victime ? Celui-ci, sans précédent d’agression, ne cesse d’inquiéter la communauté internationale par son programme nucléaire tout en affirmant qu’il est menacé par ses voisins et victime de propagande. Pourquoi une industrie nucléaire pour un pays possédant autant de ressources en pétrole et de gaz ? La question se posait déjà au début des années 70, elle se pose encore aujourd’hui. Le Shah était un gaulliste, Khomeiny un ayatollah gaulliste, et c’est non pas l’ayatollah mais la posture gaulliste qui dérange le plus. Un ayatollah blairiste ne fera-t-il pas l’affaire de Washington ?

  p. 49-58

La condamnation quasi-unanime de la guerre en Irak semble s’être érigée en véritable consensus de part et d’autre de l’Atlantique. La mauvaise foi et l’hypocrisie de ses détracteurs laissent pantois. C’est à croire que personne n’a jamais soutenu cette intervention en premier lieu, ce qui rend de telles (im)postures intellectuelles d’autant plus suspectes. Car si les Américains ne sont pas exempts de critiques, ils ne sont pas pour autant condamnés à réitérer la douloureuse expérience vietnamienne. Rien ne ressemble moins au Viêt-nam que la guerre en Irak, à commencer par l’armée qui s’y trouve. Sa puissance, sa polyvalence et sa flexibilité sont indubitablement les clés d’un possible succès dans la démocratisation de l’Irak, n’en déplaise aux belliqueux pacifistes des camps démocrate et européen. Il est d’ailleurs peu probable que le leadership américain disparaisse entre le Tigre et l’Euphrate.

  p. 59-62

Enjeu énergétique pour les États-Unis, défi politique pour l’Europe, le Nigeria connaît une instabilité croissante, et est au bord de la guerre civile ; l’écosystème et la population du delta en sont les principales victimes. L’État nigérian, corrompu, est impuissant à contrer la violence qui s’installe, et à redistribuer les profits du pétrole. Il est temps que les pays consommateurs, les États-Unis en premiers, s’attachent à stabiliser la région ; l’Europe devant contribuer au développement durable de ce pays.

  p. 68-76

Les Farc constituent une des guérillas les mieux armées au monde. Elles ont été, dernièrement, au cœur de l’actualité politique en Colombie, tandis que le président Alvaro Uribe décidait de libérer unilatéralement des guérilleros emprisonnés. Il s’agissait de poser les bases d’un dialogue qui pourrait permettre un échange humanitaire avec le groupe de 57 otages détenus par les Farc, parmi lesquels Ingrid Bétancourt et son ancienne colistière Clara Rojas.

  p. 77-86

Les ruptures géostratégiques présentent des caractères communs qui les déterminent. La considération de trois moments forts de l’histoire diplomatique de la France (renversement des alliances de 1756, constitution de la triple entente dans les premières années du XXe siècle et naissance de la République fédérale d’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale) permet de les dégager et d’en fixer l’enchaînement logique. On comprend dès lors que ces décisions majeures répondent à une nécessité profonde.

  p. 87-95

L’équipement des forces et le format des armées n’ont pas été les seuls secteurs affectés par ce qu’il est coutume d’appeler la restitution « des dividendes de la paix ». Dans le domaine quelque peu caché de l’administration militaire, la disparition de la menace immédiate d’un conflit majeur conventionnel a également eu des conséquences marquées, insuffisamment relevées, qui bouleversent quelques habitudes fondées sur la prudence et l’expérience. Le mouvement de fond engagé n’étant pas encore tout à fait parvenu à son terme, il apparaît encore opportun de rappeler quelques principes d’organisation en passe d’être oubliés. Il n’est en effet pas certain que l’efficacité des armées et la sauvegarde des intérêts de l’État sortent renforcées des évolutions poursuivies. Lire les premières lignes

  p. 96-104

Désunis, les États de l’Union européenne ne peuvent que constater la détérioration en leur défaveur du système international existant sous l’effet de la grave crise ouverte en Irak. Les trois piliers sur lesquels reposaient l’ordre ancien, l’ONU et les règles de la sécurité collective, l’Alliance atlantique et l’UE, ont été profondément ébranlés. En particulier, l’Europe a été la grande absente de la restructuration en cours de la vie internationale. Lire la suite

  p. 105-115

La menace terroriste pour la paix internationale découle de réseaux « privés », c’est-à-dire des groupes transfrontaliers non étatiques. Face aux multiples menaces terroristes, notamment celles des groupes dits salafistes d’Al-Qaïda, la France a lutté par les armes des lois contre toute forme de terrorisme. Cette stratégie vise à protéger la paix et la stabilité nationales de la République. En absence de qualification juridique internationale et d’une seule définition du terrorisme, généralement acceptée au sein de l’ONU, le nouveau Code pénal français sera le premier, en matière de lutte antiterroriste, de définir ce phénomène et de le qualifier comme « infraction autonome ». La question essentielle est de savoir c’est quoi le terrorisme juridiquement ? Et si cette stratégie pénale française sera une véritable lutte contre le terrorisme international ? Lire les premières lignes

  p. 117-124

Après les promesses électorales (heures supplémentaires, bouclier fiscal, intérêts d’emprunts…), la vraie rupture commencera par l’indispensable « TVA sociale » afin de rénover la compétitivité de tous les emplois « marchands ». Pour en comprendre l’enjeu et constater qu’elle devra être suivie d’une rupture plus rude : réviser nos bases économiques sans craindre de rompre avec les thèses convenues. Il y a urgence, car la Chine et l’Inde avancent à marches forcées en accumulant des profits gigantesques.

  p. 125-132

Chaque année, 67,5 % d’une classe d’âge se révèlent être en grande difficulté scolaire, sociale et professionnelle. Trois mondes, trois cultures à travers les Armées, l’Éducation nationale et l’Emploi se sont unis pour apporter expériences, moyens et savoir-faire pour enrayer la spirale infernale de la déliquescence d’une partie de notre jeunesse. L’EPIDe, surgi du néant voici deux ans, commence à trouver son chemin et justifie la pertinence du concept. Alors qu’un plan de sauvetage des banlieues est annoncé, il paraît intéressant de faire un premier bilan de ce dispositif généreux.

  p. 133-144

La France peut-elle raisonnablement posséder un 2e PA alors que le budget consacré à la défense n’atteint pas 1,7 % du PIB (norme Otan) ? Va-t-elle donner la priorité à la réalisation de cet outil hautement médiatique ou décider de combler les lacunes graves qui mettent en cause l’efficacité opérationnelle et la crédibilité de ses forces, dans les domaines aussi essentiels que l’entraînement des unités, la mobilité stratégique et tactique, et les capacités de renseignement ? Lire les premières lignes

  p. 145-152

Chroniques

  p. 153-154

Thales : « Équipement des forces armées suédoises du système de communication audio » Lire la suite

  p. 155-159

Bibliographie

Nicolas Arpagian : Liberté, Égalité… Sécurité  ; Éditions Dalloz-Institut Presaje, 2007 ; 252 pages - Emmanuel Dupuy

Faudra-t-il finir par modifier la devise républicaine, en remplaçant le terme « Fraternité » par celui de « Sécurité » ? C’est en tout cas, en plein débat sur la sécurité dans notre société, en période électoral, qu’est publié cet ambitieux ouvrage collectif, sous la direction du grand reporter à 01 Informatique Nicolas Arpagian, et réalisé sous l’égide de l’Institut Présaje (www.presaje.com) présidé par Michel Rouger, président honoraire du Tribunal de commerce de Paris. Lire la suite

  p. 161-163

Thierry Chopin : L'Amérique et l'Europe : la dérive des continents ?  ; Grasset, 2006 ; 130 pages - Emmanuel Dupuy

Thierry Chopin, directeur des études de la Fondation Robert Schuman, enseignant à l’IEP et au sein du Collège interarmées de défense (CID), pointe du doigt l’absence de prise en compte sérieuse et réciproque de la relation transatlantique, pourtant gage de la construction politique européenne. Lire la suite

  p. 163-164

Mokhtar Lakehal : Dictionnaire des Relations internationales  ; Éditions Ellipses, 2006 ; 350 pages - Eugène Berg

Confectionner un dictionnaire de relations internationales est toujours un exercice périlleux, car rares sont ceux qui répondent à l’attente de tous les lecteurs par nature orientés sur tel ou tel aspect au détriment de tel autre. Les uns s’intéresseront à l’aspect diplomatique ou consulaire, les autres à la géopolitique ou la stratégie, les troisièmes se porteront sur l’économie internationale et la mondialisation, les quatrièmes sur les aspects culturels ou les civilisations. Mokhtar Lakehal a rédigé d’autres dictionnaires d’économie, de sciences politiques, de sciences sociales ou de culture générale. Il sait ce dont il s’agit. Lire la suite

  p. 164-165

Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot : Toute la géographie du monde  ; Fayard, 2007 ; 412 pages - Olivier Kempf

Qui ne s’est émerveillé des sites de photos satellite qui font florès sur Internet ? Voir sa maison de là-haut, voir beaucoup de choses… ; voir tout, tout de suite, mais ne rien comprendre. Car on sait moins aujourd’hui sa géographie. C’est cette lacune que Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot tentent de combler. Lire la suite

  p. 165-166

George Soros : Le grand désordre mondial  ; Saint-Simon, 2006 ; 207 pages - Pierre Morisot

George Soros est un poids lourd mondial de l’économie, de la finance, et par extension de la politique. C’est dire que ses écrits méritent respect et lecture attentive. Conscient des possibilités que lui offre l’influence qu’on lui prête, il s’exprime, sans modestie excessive et sous l’étendard du désintéressement, dans un style alerte et chaleureux, n’hésitant pas à faire appel à des souvenirs personnels voire intimes. Il s’appuie sur ses « fondations » qui lui sont chères et dont il espère que l’action se poursuivra après sa mort. Lire la suite

  p. 166-167

Gérard Desmaretz : Des guerres révolutionnaires au terrorisme  ; Chiron, 2006 ; 238 pages - Pierre Morisot

À vrai dire, le titre (qui pourrait aussi bien être inversé : « du terrorisme aux guerres révolutionnaires ») est un peu trompeur car, au lieu de présenter une vue d’ensemble sur un sujet ô combien d’actualité, le livre laisse au lecteur le soin de la synthèse. Il décrit en 24 courts chapitres une série d’épisodes, en général relativement récents, même si leurs racines sont parfois anciennes. Deux d’entre eux seulement évoquent Saint-Just et Blanqui, sans oublier néanmoins l’inusable Sun Tse, illustre chinois dont la caution est devenue indispensable depuis quelque temps, au point de détrôner Clausewitz. Lire la suite

  p. 167-168

Mondher Kilani : Guerre et sacrifice : la violence extrême  ; Puf, 2006 ; 140 pages - Eugène Berg

C’est en anthropologue qu’il est, matière qu’il enseigne à l’Université de Lausanne, accessoirement en philosophe engagé, que Mondher Kilani analyse le phénomène de la guerre. Sa réflexion procède du conflit irakien et de la doctrine du « zéro mort ». Maints de ses développements sont abstraits ou se réfèrent à des écrits ou des auteurs que tout lecteur n’est pas censé avoir approché. Peu importe, sa réflexion est originale et stimulante. Elle pose quelques-uns des problèmes que tout un chacun doit se poser. Lire la suite

  p. 168-169

Pierre Rigoulot : Coucher de soleil sur La Havane. La Cuba de Castro (1959-2007)  ; Flammarion, 2007 ; 520 pages - Philippe Boulanger

La somme magistrale que Pierre Rigoulot consacre à l’histoire communiste de Cuba nous éclaire sur un pays largement mythifié en France, masqué par l’envergure de son insubmersible lider maximo, Fidel Castro. Mais, en raison de la personnalité de Castro, de la projection planétaire de Cuba et des luttes idéologiques et géostratégiques dont l’île a été l’enjeu entre les deux Grands de la guerre froide, l’Amérique et l’URSS, ce livre documenté est aussi une traversée de la seconde moitié du XXe siècle, qui nous mène de la jungle bolivienne à l’entraînement des marxistes angolais, en passant par l’indépendance algérienne, le Front populaire chilien, Pékin et, bien sûr, Moscou. Lire la suite

  p. 169-171

Paul Rignac : Indochine, les mensonges de l'anticolonialisme  ; (préface d'Amédée Thévenet) ; Indo Éditions, 2007 ; 237 pages - Claude Le Borgne

Les repentants, qui parlent très haut chez nous, justifient leur campagne par le cours du temps : on dispose désormais du recul nécessaire pour juger des crimes du « colonialisme ». Paul Rignac retourne l’argument : nous pouvons aujourd’hui parler en vérité de l’œuvre coloniale de la France, de ses méfaits sans doute, de ses bienfaits aussi. Bienfaits et méfaits, il faut rendre hommage à l’auteur pour son objectivité, qualité qui fait défaut aux repentants. Lire la suite

  p. 171-172

Charles Saint-Prot : « La politique arabe de la France »  ; Études géopolitiques n °7. Observatoire d'études géopolitiques, mai 2007 ; 111 pages - Emmanuel Dupuy

Au moment où s’installe à l’Élysée une nouvelle équipe, dans le climat de la « rupture » prônée par son nouveau locataire, ce numéro d’Études géopolitiques – publication éditée par l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG), présidé par Zeina El Tibi – sur ce qu’a été et devrait rester une certaine politique arabe, revêt un caractère très prospectif. Lire la suite

  p. 172-173

Léon Schirmann : Les manipulations judiciaires de la Grande Guerre  ; Éditions italiques, 2006 ; 292 pages - Pierre Morisot

Le Tigre est réputé avoir dit : « La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique ». Il s’avère que pendant la Grande Guerre et au cours des quelques années qui ont suivi la victoire les accents d’un « Sambre-et-Meuse » expéditif scandé par Clemenceau ont résonné dans les prétoires, tandis que la presse sonnait l’hallali et que le public applaudissait au verdict. Or, à l’époque, la conclusion risquait fort de s’exprimer à la satisfaction de la foule par les termes évocateurs de « poteau » et de « douze balles ». Lire la suite

  p. 173-174

Dans sa tentative de dépoussiérer l’histoire bataille, Hervé Drévillon a parfaitement atteint son objectif. Au-delà du récit officiel et du strict plan opérationnel, les batailles marquantes de notre histoire sont en effet des révélateurs puissants de l’état d’une société : ses forces et ses faiblesses, ses tares ou ses espoirs. On saura gré à l’auteur autant d’une rigoureuse analyse et d’une écriture claire, que d’une objectivité rare, bienvenue et salutaire, des modes et procédés du monde militaire. Lire la suite

  p. 174-174

Revue Défense Nationale - Juillet 2007 - n° 699

Neither India nor Pakistan has signed the Nuclear Non-Proliferation Treaty or the Comprehensive Test Ban Treaty.By carrying out tests in 1998, they therefore violated no international agreement but dealt a severe blow to non-proliferation by inciting other countries, including Iran, to develop nuclear weapons. The purpose of India’s strike force is to deter China; Pakistan hopes that with a credible strike force it will be able to deter any major attack by India. The nuclear phenomenon is now firmly entrenched in the minds of all those on the subcontinent, where the arms race continues without let-up on all fronts: witness the many launches of ballistic and cruise missiles by both countries. And now that radical Islamist movements are showing an interest in nuclear weapons systems there is a risk of tipping from the rational to the irrational world, with all its attendant dangers.

India, an emerging world power, has relations with all the major powers, and is seen as an element of stability in the world balance. As a nuclear power, India’s aim is to compete with China for leadership of the Asia-Pacific region. In this article the author describes the coherence in its foreign policy, its deterrent strategy and its ambitions.

Tokyo and Beijing are multiplying their gestures of goodwill to ease their relations. Yet this good-tempered diplomacy that Beijing mixes, without much success, with positive gestures regarding Taipei, will not be enough–far from it–to overcome recurring rivalry in North-East Asia. This goes to the heart of the rivals’ sense of identity and the way they see their place and role in the region. All the indicators suggest that neither Beijing, Tokyo nor Washington, even less Taipei, are ready to make the changes and concessions necessary to calm the tensions that still exist in the region despite the ending of the Cold War.

Africa has gone Chinese. For the past ten years the People’s Republic of China has been building up its investments in Africa, where it is now a major player. Beijing’s policies have a negative effect on both France’s economic influence and its political role, which Paris has often had to accept with resignation. Nevertheless, at the last France-Africa summit, in February 2007, President Jacques Chirac described China’s engagement with Africa as positive. So should China really be considered a threat to our interests?

The restoration of diplomatic relations between Myanmar and North Korea is the result of a progressive, strategic process and a source of some anxiety to their Asian neighbours. It sends a negative signal to the international community, which will have to pay careful attention to the military aspects of this rapprochement.

So, is Iran a threat or a victim? Although it has no previous history of aggression, Iran continues to disturb the international community with its nuclear programme, while declaring that it is under threat from its neighbours and the victim of propaganda. Yet why does a country with such large reserves of oil and gas need a nuclear industry? This question arose as long ago as the early 1970s, and it arises again today. The Shah was a ‘Gaullist’, Khomenei a Gaullist ayatollah, and today it is not the Ayatollah but the Gaullist posture that is the more disturbing. A Blairite ayatollah will surely suit Washington nicely.

The near-unanimous condemnation of the war in Iraq seems to have been built up as a genuine consensus on both sides of the Atlantic. The bad faith and hypocrisy of its detractors is breathtaking. It is as though no one had ever supported the intervention in the first place, which makes such intellectual (im)posturing all the more suspect. Although the Americans are not exempt from criticism, they are nevertheless not condemned to repeating the painful experience of Vietnam. Nothing is less like Vietnam than the Iraq war, starting with the armed forces operating there. Their power, versatility and flexibility are unquestionably the keys to the possibly successful democratisation of Iraq, no matter what the bellicose pacifists found among US Democrats and Europeans think. Moreover, it is very unlikely that American leadership will fade away between the Tigris and the Euphrates.

An energy issue for the United States and a political challenge for Europe, Nigeria is experiencing growing instability and is on the verge of civil war; the ecosystem and the population of the Niger Delta are the main victims. The State, corrupt, is powerless to contain the rising violence and redistribute the proceeds of oil sales. It is high time for oil-consuming countries, starting with the United States, to concern themselves with stabilising the region. Europe must contribute to the lasting development of this country.

The FARC is one of the best-armed guerrilla organisations in the world. It was recently at the centre of political events in Colombia when President Alvaro Uribe decided to release guerrillas held prisoner unilaterally. This was intended to open the way for dialogue that could lead to a humanitarian exchange with the group of 57 hostages held by the FARC, which includes former presidential candidate Ingrid Bétancourt.

Geostrategic ruptures have in common certain determining characteristics. An examination of three important moments in the history of French diplomacy (the reversal of the alliances of 1756, the forming of a triple entente in the early years of the twentieth century and the birth of the Federal Republic of Germany after the Second World War) shows that they follow a logical chain of events, and that such major decisions are a response to deep-seated needs.

The equipment programme and army structures have not been the only areas affected by what it is usual to call ‘the peace dividend’. In the somewhat hidden world of military administration, the disappearance of the immediate threat of a major conventional conflict has also had marked consequences, not stated enough, that upset certain habits based on prudence and experience. The fundamental changes undertaken not having quite come to term, it seems useful to reiterate some organisational principles that are in danger of being forgotten. It is not by any means certain that the effectiveness of the Armed Forces and the safekeeping of the State’s interests will be improved by the changes being undertaken.

Disunited, the EU member states can only look on as the international situation deteriorates to their disadvantage because of the crisis in Iraq. The three pillars on which the old order rested–the UN with its rules on collective security, the Atlantic Alliance and the EU–have been seriously shaken. In particular, Europe has been notably absent from the restructuring of the international system, but not because it lacks the means: what is absent is Europe’s will to regain its place in the world. To reach that goal the only solution is to pool its forces; that alone will allow Europe to play its role in a world that becomes more multipolar with each day that passes.

The terrorist threat to international peace comes from ‘private’ networks–non-state cross-border groups. Presented with the numerous terrorist threats, in particular from the so-called Salafist al-Qaeda groups, France has armed itself with laws covering all forms of terrorism. This strategy is aimed at preserving internal peace and stability. In the absence of an international definition of terrorism generally accepted by the UN, France’s new penal code will be the first, in the fight against terrorism, to define the phenomenon as a serious crime in its own right. The important questions are what terrorism is in the eyes of the law, and how far France’s strategy will contribute to the fight against international terrorism.

Each year some seven per cent of school leavers in France find themselves at great educational, social and professional disadvantage. The three different worlds, three different cultures, of the Armed Forces have come together to offer their experience, means and know-how to young people in an effort to halt the spiral of decline in which many are caught up. The EPIDe, a state organisation that grew out of nothing some two years ago, is beginning to produce results in this field. At a moment when a plan to help the ‘sensitive’ suburbs, the banlieues, has been announced, it seems interesting to take a first look at what this very worthwhile scheme has achieved.

Is it reasonable for France to have a second aircraft carrier when its defence budget does not even come up to the NATO standard of 1.7 per cent of GDP? Will France give priority to this instrument that has had so much media coverage or decide to fill the serious gaps that raise questions over the operational effectiveness and credibility of its Armed Forces in equally essential areas such as unit training, strategic and tactical mobility and intelligence?

Book reviews

Revue Défense Nationale - Juillet 2007 - n° 699

Thales : « Équipement des forces armées suédoises du système de communication audio »

Thales a signé un contrat avec l’agence suédoise pour l’armement (Försvarets Materiel Verk) portant sur la fourniture d’un système de communication pour salle de contrôle d’opérations. Les livraisons de la solution ACEcom de Thales s’échelonneront entre août 2007 et avril 2008.

Ce contrat s’inscrit dans le programme de modernisation des centres C4I à terre de la marine suédoise. Le système permet aux opérateurs des centres C4I de partager avec beaucoup de flexibilité toutes les ressources radio nationales. La solution Thales comprend la fourniture de commutateurs, du matériel de contrôle radio, des terminaux opérateurs et d’une fonctionnalité de commutation au réseau public. Pour Glenn Pedersen, directeur général de Thales Norway : « Ce contrat confirme une nouvelle fois qu’ACEcom est une solution de pointe pour les systèmes de communication des salles de contrôle ».

ACEcom est un concept global basé sur le protocole IP qui répond aux exigences essentielles des salles de contrôle : haut niveau de disponibilité, prise en charge des communications classées « secret défense » et non classées, et enfin une grande flexibilité de partage des ressources entre les opérateurs, qu’ils soient tous dans la même salle ou répartis dans des salles différentes. Le concept IP permet en outre de connecter les radios distantes au WAN à moindre coût.

Le système ACEcom a également été choisi par l’Otan pour son programme ACCS (Air Command and Control System), et il est en service opérationnel au sein de nombreuses forces armées européennes.

16 mai 2007

 

Thales : « Les lasers de Thales au service de la défense française »

Thales s’est vu confier par la Direction générale pour l’armement (DGA) la maîtrise d’œuvre d’un ambitieux Plan d’études amont (PEA) relatif à l’étude et la réalisation d’un ensemble de nouvelles sources laser pour applications militaires.

Ce programme, d’un montant de près de 11 millions d’euros, est établi pour une durée de cinq ans, à compter de janvier 2007.

À l’issue d’une procédure d’appel d’offres et de mise en compétition initiée en 2006, la DGA a porté son choix sur un consortium constitué majoritairement d’entités de Thales, auxquelles s’ajoute la société Manlight, PME française spécialisée dans les lasers à fibres.

L’objectif de ce PEA est de préparer le développement de nouvelles sources laser et d’en disposer pour des applications de brouillage, de désignation-télémétrie et d’imagerie active.

Le programme inclut notamment l’étude des sources laser de basse énergie militarisées suivantes : lasers de Détection-brouillage d’optiques pointées (DOP/BOP) bande I et nouvelles technologies DOP/BOP bande III destinés aux applications terrestres ; lasers de désignation-télémétrie pour aéronefs ; lasers à imagerie active aéroportée ; nouveau laser multifonctions de désignation-télémétrie-imagerie active ; nouveau laser à imagerie active pour autodirecteurs de missiles.

Reconnu à l’échelle mondiale pour son savoir-faire dans la réalisation de systèmes lasers, Thales confirme par ce PEA sa capacité à mettre son expertise laseriste au service de la défense.

7 juin 2007

 

DCNS : « Succès des essais du BPC Tonnerre - Le savoir-faire de DCNS au service de la projection internationale »

Du 10 au 13 mai 2007, au large de Norfolk (Virginie, USA), la Délégation générale pour l’armement (DGA) et la Marine nationale avec le concours de DCNS, ont effectué avec succès une campagne d’essais du BPC Tonnerre à la mer avec des unités de l’US Navy. La plate-forme BPC a ainsi été officiellement validée comme étant capable d’accueillir dans son radier (pont immergeable permettant de recevoir les chalands de débarquement) les engins de débarquement américains sur coussin d’air Landing Craft Air Cushion (LCAC) et sur le spot n° 1 du pont-hélicoptère, les hélicoptères lourds américains MH-53E Super Stallion.

DCNS a pu démontrer la performance du système qu’il a développé spécifiquement pour refroidir les gaz d’échappement du LCAC pouvant atteindre plusieurs centaines de degrés. Les mesures effectuées conjointement par les ingénieurs américains et français ont été conformes aux calculs prévisionnels. Le bâtiment n’a subi aucun dommage et est resté dans son état initial. DCNS, maître d’œuvre du projet BPC, concepteur et réalisateur, a montré sa capacité à intégrer tout type d’engins y compris ceux qui ont des impacts majeurs sur l’architecture d’ensemble ainsi que sur les sous-systèmes. Ceci forme un atout majeur à l’heure où les besoins en bâtiments de projection vont se développer auprès des marines étrangères : Australie, Afrique du Sud, Brésil, Canada, Malaisie.

La flotte des BPC français a montré un potentiel d’interopérabilité inédit à l’heure actuelle en Europe.

Caractérisés par leur grande capacité d’emport et un équipage réduit de 160 personnes, ces premiers bâtiments de la Marine nationale construits selon des normes civiles permettent également d’effectuer des missions humanitaires telle la première mission au Liban de son sistership le BPC Mistral.

Pour mémoire, le BPC Tonnerre a été livré à la Marine nationale en février dernier après avoir été réceptionné par la Délégation générale pour l’armement (DGA).

23 mai 2007

 

DCNS : « Essais d’acceptation réussis pour la torpille légère MU90 »

DCNS a procédé avec réussite au dernier tir d’acceptation du premier lot de torpilles MU90 destiné à la Marine nationale. Ces essais réalisés conjointement avec des moyens étatiques et de la BU Armes sous-marines de DCNS font partie des vérifications contractuelles auxquelles sont soumis les lots de torpilles produites. Cette série de tirs confirme les précédents essais réussis en conditions extrêmes qui avaient eu lieu en 2006. Ces tirs réussis permettront la mise en service du 1er lot France avant la fin du mois de juillet.

La torpille MU90 est la torpille légère d’Eurotorp, le Groupement européen d’intérêt économique entre l’italien WASS, DCNS et Thales. Elle a été conçue pour combattre les sous-marins en grande profondeur et dotés de systèmes de contremesures avancés. Elle peut être mise en œuvre à partir de bâtiments de surface, d’aéronefs (avion et hélicoptère) ou par des systèmes de lance-missiles. Pour la France, la MU 90 est destinée à remplacer les torpilles L5 et MK46 sur les bâtiments de surface, principalement les frégates F70, frégates antiaériennes Horizon et les FREMM pour la France et l’Italie, et sur les aéronefs dont l’avion de patrouille maritime ATL2 et le nouveau NH90.

La MU90 bénéficie de l’expertise de DCNS dans le domaine des batteries qui est utilisé pour le système de pile « SYP » de la torpille. Il garantit une vitesse élevée et une excellente endurance. Cela permet à la MU90 de disposer de capacités d’immersion, de vélocité, de manœuvrabilité importantes et ce sur une longue distance. Ces caractéristiques équivalentes à celles des torpilles lourdes actuellement en service font de la MU90 la torpille légère la plus performante au monde.

Commandée à plus de 800 exemplaires notamment par la France, l’Italie, l’Australie et l’Allemagne, le Danemark et la Pologne, la MU90 est assemblée sur le site d’Armes sous-marines à Saint-Tropez ou de WASS à Livourne. DCNS assure également la fourniture et l’intégration des systèmes de lancement pour bâtiments de surface et aéronefs ainsi que la logistique associée.

24 mai 2007

 

Nexter : « Commande de munitions d’artillerie de gros calibre »

Nexter Munitions vient de recevoir une commande à l’export pour la fourniture d’obus LU211 HE et de charges modulaires pour canon 155 mm 52 calibres. Ce nouveau contrat porte à plus de 30 000 le nombre d’obus LU211 HE en production à ce jour, dont la majeure partie est chargée en explosif insensible XF (version LU211 HE IM). Le LU211 HE IM est l’obus d’artillerie qui présente le plus haut niveau d’insensibilité aux agressions du champ de bataille de type éclats d’obus ou impacts de balle et est le seul obus à résister au jet de charge creuse de type RPG 7.

L’obus explosif modulaire LU211 HE porte le feu dans la profondeur. Il engage des cibles situées à 40 km avec les canons de 155 mm/52 calibres aux standards JB MoU. Son efficacité terminale (souffle et fragmentation) est plus de deux fois supérieure aux obus explosifs classiques de 155 mm, quels que soient l’angle d’impact et la hauteur d’éclatement.

Le LU211, de conception modulaire, permet de disposer de deux gammes de portée avec un seul obus : la version HB (Hollow Base où la jupe constitue un culot creux) et peut se transformer facilement sur le terrain en version BB (Base-Bleed) en vissant le kit BB à la place de la jupe HB.

16 mai 2007

 

Eurocopter : « Sécurité des vols : un enjeu majeur pour Eurocopter »

Pour aller encore plus loin en matière de sécurité des vols, Eurocopter a nouvellement créé une organisation dédiée à la sécurité des vols de sa flotte.

Pilotée par Jean-Pierre Dedieu, en charge de la direction Support & Services, la direction « Sécurité des vols » est rattachée directement au président d’Eurocopter. Ce rattachement au plus haut niveau montre la volonté d’Eurocopter de placer la sécurité des vols encore plus au cœur de ses préoccupations. Cette nouvelle structure qui s’articule autour de trois grands axes a pour mission d’animer, de fédérer et de coordonner l’ensemble des actions menées dans ce domaine au sein de l’entreprise.

« La création de cette direction s’inscrit dans une dynamique mondiale, souligne J.-P. Dedieu. Les autorités aéronautiques internationales, les opérateurs ainsi que les hélicoptéristes ont pris conscience, comme l’a fait la communauté des avions de ligne il y a quelques années, de la nécessité d’augmenter encore la sécurité des vols en hélicoptère. Ils ont donc décidé d’agir ensemble pour réduire drastiquement le nombre d’accidents fatals d’ici dix ans.

Cette nouvelle organisation s’articule en trois pôles.

Un secteur Technique & Maintenance chargé d’animer les actions à mener suite aux accidents ayant pour origine une cause technique. Sa priorité n° 1 : réduire le délai entre la phase d’analyse de l’accident et la mise en œuvre effective des évolutions techniques sur l’ensemble de la flotte lorsque celles-ci s’avèrent nécessaires.

Un secteur Opérationnel chargé de faire progresser Eurocopter dans la compréhension des accidents à caractère opérationnel et dans les solutions à proposer. En particulier, il s’attachera à : proposer aux pilotes, en accord avec la politique training du groupe, des formations spécifiques de proximité à des coûts compétitifs visant à réduire le nombre d’accidents liés à des erreurs d’équipage ; mettre à disposition des opérateurs des équipements tels qu’enregistreurs de vol ou détecteurs d’obstacles pour d’une part, dissuader les pilotes d’effectuer des manœuvres dangereuses et d’autre part, renforcer l’aide au pilotage.

Un secteur Affaires générales dont les quatre objectifs majeurs sont : identifier et coordonner les actions à mener ou à développer afin qu’Eurocopter et ses employés gèrent de façon idoine les conséquences des accidents hélicoptères ; mettre en place un processus plus structuré de management de crise ; accroître la communication vers les instances internationales telles que l’International Helicopter Safety Team (IHST) ; convaincre les opérateurs de l’opportunité de mener des actions visant à améliorer la sécurité des vols – comme par exemple doter leurs machines d’équipements opérationnels (détecteur d’obstacle…) ou de nature à accroître leur survivabilité ; faire réaliser leur maintenance avec des pièces d’origine et par des ateliers agréés Eurocopter ; renforcer le training des équipages et du personnel de maintenance, etc.), ceci pouvant en outre éventuellement réduire le coût de leurs primes d’assurance.

Bien que le taux d’accidents fatals des appareils Eurocopter soit plus faible que celui des autres constructeurs, Eurocopter se donne aujourd’hui les moyens d’aller encore plus loin dans un domaine qui lui tient particulièrement à cœur. ♦

13 juin 2007

Thales, DCNS, Nexter, Eurocopter

Revue Défense Nationale - Juillet 2007 - n° 699

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