Octobre 2014 - n° 773

Le combat terrestre

Cette nouvelle rentrée, avec une actualité stratégique particulièrement complexe et dramatique, a été marquée en interne par un changement majeur pour notre Revue, avec le départ de l’amiral Jean Dufourcq, son rédacteur en chef, après cinq années très riches à sa tête. Dans un contexte de crise économique impactant fortement la presse écrite de défense, l’amiral Dufourcq a su, à la fois relever le défi de la pérennité de la RDN et la qualité de sa ligne éditoriale, avec un rehaussement du niveau académique, un accroissement et une diversification de ses auteurs, accompagné d’un effort de rigueur dans la présentation de la revue, grâce à l’engagement de toute l’équipe dévouée autour de son rédacteur en chef. Lire la suite

  p. 1-1

L’été a été marqué par de nouveaux foyers de tension, remettant en cause certains fondements théoriques des relations internationales, au risque de déboucher sur de nouvelles fractures et des conflits difficiles à maîtriser. Lire les premières lignes

  p. 5-6

Le combat terrestre (leçons d’un centenaire)

La commémoration de la Grande Guerre est un enjeu majeur aujourd’hui pour la France au-delà des faits historiques. Elle est essentielle dans un pays, en mal de repères et en proie aux doutes, dont la vision de l’avenir est profondément anxiogène. À l’heure d’un individualisme sans limites et de dérapages communautaristes, le Centenaire peut et doit être l’occasion de regarder avec plus de lucidité notre République et ses valeurs. Lire les premières lignes

  p. 9-14

Malgré une infériorité patente en 1914, l’armée française a su très vite s’adapter à une guerre d’un nouveau genre, en trouvant les ressources doctrinales, scientifiques, techniques et humaines pour faire face à l’ennemi. Et de fait, l’innovation et la modernité ont été un leitmotiv pour répondre aux besoins opérationnels des Poilus. Lire les premières lignes

  p. 15-20

La Grande Guerre, en s’inscrivant dans la durée, a profondément modifié le lien entre les autorités politiques et le haut commandement français, avec un contrôle accru au fil du conflit, du Politique sur le chef militaire. Cette évolution imposée par la conduite des opérations et la mobilisation générale de toutes les ressources du pays mérite d’être à nouveau  analysée, d’autant plus que certaines leçons tirées restent aujourd’hui pertinentes Lire les premières lignes

  p. 21-26

La Grande Guerre peut être encore relue avec un regard stratégique et non exclusivement historique. Aujourd’hui encore, des leçons peuvent en être tirées pour mieux comprendre l’art de la guerre, notamment sur la question de la manœuvre. La dimension logistique qui a été essentielle, ou l’organisation du commandement recèlent bien des enseignements qu’il ne faudrait  pas oublier  pour nos opérations  actuelles. Lire les premières lignes

  p. 27-32

La Grande Guerre a vu le début de l’aviation militaire, en passant d’un stade « artisanal » à une mise en œuvre quasi industrielle. L’emploi et la doctrine, les équipements et les avions eux-mêmes ont connu une accélération et modernisation exponentielles qui ont permis l’essor spectaculaire du secteur aéronautique. Lire les premières lignes

  p. 33-37

Cet article publié dans la revue en 1952 a conservé toute sa pertinence et illustre le fait que le renoncement à un type d’armement majeur est désormais irréversible et signifie un abandon de facto d’une certaine forme de liberté d’action tactique. Lire les premières lignes

  p. 38-41

Primordiales, les forces spéciales, par définition vecteurs d’actions stratégiques placés sous commandement direct des plus hautes sphères des autorités politiques et militaires, ont une place à forte résonance médiatique au regard des missions remplies depuis 2001 dans le contexte que l’on sait. Pour autant, leurs moyens, notamment en capacités aériennes, et leur place dans la Défense restent encore sujets à supputations et interrogations. Lire les premières lignes

  p. 42-47

Les commémorations du Centenaire de la Grande Guerre et du 70e anniversaire du débarquement allié en 1944 marquent 2014. De nombreuses leçons déjà connues avant les deux guerres mondiales ont été notoirement appliquées ou ignorées alors que d’autres se sont particulièrement révélées durant cette période. Elles constituent l’héritage de nos victoires qui semble se fragiliser au regard des difficultés et des évolutions de la société. Lire les premières lignes

  p. 48-52

L’action terrestre reste au cœur de la stratégie militaire. Il serait illusoire de croire que des frappes aériennes à distance sont à même de résoudre les conflits d’aujourd’hui. Au risque d’oublier les sacrifices de nos soldats d’hier. Lire les premières lignes

  p. 53-54

Contrepoint

Après trois ans d’instabilité chronique et d’espoirs déçus, la Libye est désormais un espace géographique de non-droit, sans État  ou institutions  légitimes et fiables, déchiré entre des tribus  et des groupes aux intérêts divergents. De fait,  le chaos actuel constitue  une menace pour  les Libyens  eux-mêmes, mais aussi pour  tous les pays voisins,  y compris sur l’autre rive de la Méditerranée. Lire les premières lignes

  p. 55-59

Une idée digne de la Grande Duchesse de Gerolstein : c’est par ces mots que Lyautey, ministre de la Guerre, prit connaissance du plan Nivelle. Qu’aurait-il dit d’une diplomatie encalminée et d’une France prise en étau entre le souvenir d’un enchaînement mortifère dont elle commémore le centenaire, et les déclamations bellicistes d’un autre Grand Duché, de Varsovie ? N’aurait-il pas été consterné du délitement d’une paix dite kantienne pour laquelle des millions d’Européens se sacrifièrent dans les tranchées, mais dont un idéologue d’outre-Atlantique nous dit naguère tout le mal qu’il fallait en penser, avant que sa moitié ambassadrice n’ait remis en vigueur le vieux slogan Drang nach Osten ? Lire les premières lignes

  p. 60-60

Repères - Opinions

Les FAS (Forces aériennes stratégiques) fêtent cinquante ans de service opérationnel assurant la dissuasion nucléaire sans interruption depuis 1964. Avec une logique de stricte suffisance, elles constituent  la plus ancienne composante de notre panoplie nucléaire. Leur complémentarité avec la FOST (Force océanique stratégique) est la garantie du maintien de notre posture de dissuasion. Lire les premières lignes

  p. 63-64

L’Afrique du Sud reste un pays-symbole,  même après la mort de Mandela. En vingt ans, des transitions multiples ont marqué la société, l’économie et la politique. De l’Apartheid au Mondial de Foot de 2010, les changements ont été nombreux mais des fractures sous-jacentes ou nouvelles apparaissent, remettant en cause un parcours encore loin d’être achevé. Lire les premières lignes

  p. 65-70

L’espace méditerranéen reste essentiel pour la France et conditionne une part de sa sécurité et de son développement. Dans un contexte stratégique complexe, l’intérêt français est de renforcer un espace méditerranéen trop désuni. Et de ne plus considérer le Mare Nostrum comme une frontière séparant peuples et civilisations. Lire les premières lignes

  p. 71-74

ITAR est un acronyme (International Traffic in Arms Regulations) redouté des industriels de la défense, c’est maintenant EAR (Export Administration Regulations) qu’il faut lui adjoindre. Le système américain de contrôle des exportations vit une réforme majeure engagée depuis quatre ans. Que doit en attendre l’industrie européenne, menaces ou opportunités ? Lire les premières lignes

  p. 75-80

Le principe de neutralité revendiqué par certains États a marqué les relations internationales au cours des derniers siècles. À l’heure où les conflits n’obéissent plus aux règles classiques interétatiques, où la mondialisation n’empêche pas les déferlements de violence, la neutralité est-elle encore un concept pertinent au XXIe siècle ? Lire les premières lignes

  p. 81-85

L’Australie, île-continent, longtemps acteur secondaire mais résolu de la scène internationale, comme l’ont prouvé ses soldats en 1914-1918 et en 1939-1945, veut résolument renforcer son outil de défense vis-à-vis des puissances asiatiques émergentes. Disposant de ressources naturelles de premier plan, les Australiens ont conscience des enjeux politiques et économiques et se dotent des capacités d’agir pour une véritable stratégie. Lire les premières lignes

  p. 86-90

La crise ukrainienne met en lumière toutes les ambiguïtés de l’Europe des Balkans, tiraillée entre l’UE pour son développement économique, l’Otan pour sa sécurité, et la Russie. À cela s’ajoutent les contradictions des politiques intérieures de chaque État où le nationalisme risque d’exacerber les passions. Ce tour d’horizon permet de mieux comprendre les enjeux à venir pour cette partie de l’Europe trop souvent oubliée. Lire les premières lignes

  p. 91-99

La Malaisie fait partie de ces pays d’Asie en pleine expansion, contribuant à faire basculer le centre de gravité du monde vers la zone Asie-Pacifique. État à majorité musulmane, contrôlant en partie le détroit de Malacca, la Malaisie veut trouver un équilibre régional entre des compétiteurs hégémoniques comme la Chine. Lire les premières lignes

  p. 100-104

Avec la crise irakienne, et la montée en puissance de la rébellion djihadiste, le monde arabe n’en a pas fini avec les conséquences du Printemps arabe de 2011. Les États concernés sont sur des trajectoires différentes, entre stabilisation politique et économique pour les plus chanceux, ou chaos et anarchie, Syrie et Libye. Lire les premières lignes

  p. 105-108

Le géopoliticien Alexandre Douguine est le théoricien de l’Eurasisme, dont la philosophie générale inspirerait le Président russe. À l’heure de la crise ukrainienne, dont toutes les conséquences ne sont pas encore connues, ce décryptage permet de mieux comprendre une Russie complexe et différente des idées reçues. Lire les premières lignes

  p. 109-117

Après un siècle, le rôle du Maréchal Joffre, dans la conduite de la Grande Guerre, reste toujours un sujet de controverse pour  les historiens et les experts de l’art militaire. Ouvrir le débat reste utile car cela permet de mieux comprendre les échecs et les victoires françaises, et de mieux appréhender la question du commandement, qui est toujours d’actualité à l’heure où les armées françaises sont en opération dans plusieurs théâtres. Lire les premières lignes

  p. 119-124

Les Alliés, réunis à Newport au pays de Galles début septembre, ont poussé un ouf de soulagement. Pour une fois, ils n’ont pas eu à essuyer l’éternelle question du rôle de l’Otan et de son avenir. Il y a un an pourtant, ils se demandaient avec angoisse ce qu’ils allaient pouvoir raconter à ce Sommet d’une Alliance où les Européens ne dépensaient plus un kopeck dans leur défense, où les Américains mettaient en œuvre leur pivotement loin d’Europe et où tous rentraient sans flamboiement d’Afghanistan… Lire la suite

  p. 118-118

Recensions

Rémy Porte : Joffre  ; Éditions Perrin, 2014 ; 426 pages - Jérôme Pellistrandi

Le centenaire de la Grande Guerre est l’opportunité d’un renouveau de l’historiographie autour de ce conflit dont la mémoire reste centrale et vivace. Avec parfois des partis pris pas toujours objectifs et répondant à des approches souvent idéologiques. Ainsi, face à l’hécatombe humaine, il serait désormais légitime de considérer que le commandement aurait globalement failli. Dès lors, les chefs, héros d’hier, seraient devenus des « bouchers sanguinaires » indifférents à la souffrance de leurs hommes. Les débats sont donc à la fois historiques, mais aussi non démunis d’arrière-pensées politiques. Lire la suite

  p. 125-126

Olivier Kempf : L’Otan au XXIe siècle, la transformation d’un héritage  ; (2e édition) Éditions du Rocher, 2014 ; 614 pages - Jérôme Pellistrandi

Les lecteurs de la RDN connaissent bien le colonel Olivier Kempf, conseiller de la rédaction et auteur de nombreux articles et ouvrages faisant référence tant sur l’Otan que sur le cyber. La seconde édition de son livre sur l’Alliance atlantique vient à point nommé pour proposer au lecteur francophone le travail « référent » sur cette organisation militaire, d’autant plus que la littérature en français est, au final, assez réduite. Lire la suite

  p. 127-128

Philippe Wodka-Gallien : Essai nucléaire. La force de frappe française au XXIe siècle : défis, ambitions et stratégie  ; Éditions Lavauzelle, 2014 ; 215 pages - Florent David

Avec ce livre, l’auteur revient sur le débat du nucléaire, toujours aussi vivant. À cette fin, il synthétise les termes techniques et politiques de la discussion, avec le mérite de poser clairement les faits. La confrontation de ce travail à la situation contemporaine doit permettre de renouveler un débat aux positions toujours inchangées malgré les mutations du monde. Il assume d’ailleurs ouvertement sa position en faveur de la dissuasion, solution nécessaire à l’efficacité maximale dans un contexte de pacification tout relatif, même si des angles morts de la dissuasion demeurent. Lire la suite

  p. 128-130

Bloodlust, ou « désir mortel de sang », revisite l’histoire de la guerre sous l’angle de la violence fratricide. Professeur d’histoire à l’université de Californie, Russell Jacoby s’inscrit dans la lignée du philosophe français René Girard pour porter la thèse de cet essai : « la guerre naît de la peur du semblable ». L’idée que la violence et la haine sont basées sur le sentiment de l’étranger est trompeuse ; nous sommes élevés dans la peur de l’autre, alors que les pires atrocités viennent de nos semblables. Pour Girard, en effet, « ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes d’une même famille ou d’une même société ». Lire la suite

  p. 130-131

Revue Défense Nationale - Octobre 2014 - n° 773

Le combat terrestre

The summer was marked by new centers of tension, raising again the questions of certain theoretical foundations of international relations, at the risk of leading to new fractures and difficult to control conflicts.

Ground Combat (Lessons of a Centennial)

The commemoration of the Great War is a major challenge today for France, beyond the historical facts. It is essential in a country who has lost its bearings and is prey to its doubts, and whose vision of the future is deeply anxiety-inducing. In a time of limitless individualism and community misconduct, the Centennial can and must be the occasion to look at our Republic and its values with more clarity.

Despite a patented inferiority in 1914, the French army quickly learned to adapt itself to a new type of war, by finding ideological, scientific, technical, and human resources to face the enemy. And in fact, innovation and modernity were leitmotivs to respond to operational needs of the Poilus, soldiers of World War I.

The Great War, while being maintained over time, profoundly changed the link between political authority and French high command, with growing control over policy and conflict placed on the head of the military. This evolution, imposed by the conduction of operations and the general mobilization of all the resources in the country, merits a new analysis, especially since certain lessons remain pertinent today.

The Great War can be reviewed again with a strategic and not simply historic view. Even today, lessons can be learned in order to better understand the art of war, notably on the question of maneuvers. The essential logistical dimension and the organization of command contain many teachings that we must not forget for our current operations.

The Great War saw the debut of military aviation, passing from an “artisanal” stage to a quasi-industrial implementation. The use, the doctrine, and even the equipment and planes themselves experienced an exponential acceleration and modernization which permitted the development of the aeronautical sector.

This article, published in the 1952 review, has conserved all of its relevance and illustrates the fact that the renouncement of one type of major armament is now irreversible and signifies a de facto abandonment of the liberty of tactical action.

The Special Forces, by definition vectors of strategic action placed under the direct command of the highest spheres of political and military authorities, have a high media profile in regards to the missions completed since 2001. For all that, their methods, notably in an aerial capacity, and their place in the Defense remains subject to reckonings and questions.

The commemorations of the Centennial of the Great War and the 70th anniversary of the Allied landing in Normandy of 1944 leave their mark on 2014. Numerous lessons previously known before these two world wars were either notoriously applied or ignored while others were revealed, particularly during this period. They make up the heritage of our victories, which seem to be weakening under the difficulties and evolutions of society.

Land action remains at the heart of military strategy. It would be an illusion to believe that these long distance air strikes are as capable of resolving the conflicts of today, at the risk of forgetting the sacrifices of our soldiers of yesterday.

After three years of chronic instability and dashed hopes, Libya is henceforth a lawless geographic space, without a State or legitimate, reliable institutions, torn between tribes and groups with diverging interests. In fact, the current chaos constitutes a threat for Libyans themselves, but also for all neighboring countries, including those on the other side of the Mediterranean.

Opinions and Viewpoints

The FAS celebrates 50 uninterrupted years since 1964 of operational service in assuring nuclear dissuasion. With a logic of strict sufficiency, it makes up the oldest part of our nuclear arsenal. Their compatibility with the FOST (Strategic Oceanic Force) is the guarantee of maintaining our stance on dissuasion.

South Africa remains a symbolic country, even after the death of Mandela. In twenty years, multiple transitions have marked their society, economy, and politics. From Apartheid to the 2010 World Cup, the changes have been numerous, but both underlying and new fractures have appeared, calling into question a path still far from being completed.

The Mediterranean area remains essential for France and determines a part of her security and development. In a complex, strategic context, French interest is to strengthen the divided Mediterranean area and to no longer consider the Mare Nostrum as a boundary separating people and civilizations.

ITAR (International Traffic in Arms Regulations) is an acronym dreaded by defense contractors, and now EAR (Export Administration Regulations) has been added to it. The American system of export regulations has been undergoing major reforms for the last four years. What awaits European industry: threats or opportunities?

The neutrality claimed by certain States has marked international relations over the past centuries. At a time when conflicts no longer obey classic interstate rules and where globalization does not prevent violence from unfolding, is neutrality still a relevant concept in the 21st century?

Australia, the continent island, who has long been a secondary but determined actor on the international stage, as her soldiers proved in 1914-1918 and in 1939-1945, firmly hopes to strengthen her defense capabilities faced with emerging Asian powers. With their leading natural resource capabilities, Australians are aware of their policy and economic issues and are equipping themselves with the capacities to act with a genuine strategy.

The Ukrainian crisis shines a light on all the ambiguities of Balkan Europe, pulled between the EU for economic development, NATO for security, and Russia. Added to this are the contradictory domestic policies of each State where nationalism risks intensifying furor. This overview provides a better understanding of the challenges to come for this too often forgotten part of Europe.

Malaysia, one of the booming Asian countries, is contributing to tipping the world’s center of gravity towards the Asia-Pacific zone. A largely Muslim state, controlling in part the Strait of Malacca, Malaysia hopes to find a regional balance with hegemonic competitors like China.

With the crisis in Iraq and the rise in power of the jihadist rebellion, the Arab World is not yet finished with the consequences of the Arab Spring of 2011. The affected States are on different trajectories, between political and economic stabilization for the more lucky, or chaos and anarchy in the cases of Syria and Libya.

The geopolitician Aleksandr Dugin is the theorist of Eurasianism, which has inspired the general philosophy of the Russian president. At the time of the Ukrainian crisis, whose consequences are not yet all known, this decryption of these theories permits a better understanding of a complex and different Russia.

After a century, the role of Marshall Joffre in the conduct of the Great War still remains a subject of controversy for both historians and experts of military science. Opening the debate remains useful because it allows us to better understand French failures and victories and to better understand the question of command, which is always on the agenda at a time where the French army is conducting several operations in many theaters.

Book reviews

Rémy Porte : Joffre  ; Éditions Perrin, 2014 ; 426 pages - Jérôme Pellistrandi

Olivier Kempf : L’Otan au XXIe siècle, la transformation d’un héritage  ; (2e édition) Éditions du Rocher, 2014 ; 614 pages - Jérôme Pellistrandi

Philippe Wodka-Gallien : Essai nucléaire. La force de frappe française au XXIe siècle : défis, ambitions et stratégie  ; Éditions Lavauzelle, 2014 ; 215 pages - Florent David

Revue Défense Nationale - Octobre 2014 - n° 773

Le combat terrestre

Cette nouvelle rentrée, avec une actualité stratégique particulièrement complexe et dramatique, a été marquée en interne par un changement majeur pour notre Revue, avec le départ de l’amiral Jean Dufourcq, son rédacteur en chef, après cinq années très riches à sa tête. Dans un contexte de crise économique impactant fortement la presse écrite de défense, l’amiral Dufourcq a su, à la fois relever le défi de la pérennité de la RDN et la qualité de sa ligne éditoriale, avec un rehaussement du niveau académique, un accroissement et une diversification de ses auteurs, accompagné d’un effort de rigueur dans la présentation de la revue, grâce à l’engagement de toute l’équipe dévouée autour de son rédacteur en chef.

La RDN est en effet reconnue et appréciée tant de ses lecteurs que des décideurs français et étrangers de la sphère de défense, par la variété de ses articles, par la compétence des contributeurs et leur expertise ainsi développée et présentée, contribuant à l’indispensable débat stratégique.

La Revue est également un des outils de rayonnement de l’École militaire et de l’ensemble de ses organismes, en contribuant ainsi à la diffusion de la pensée militaire et donc à renforcer l’esprit de défense et à la compréhension des enjeux de notre défense.

La tâche à venir est donc exaltante et exigeante pour consolider la Revue, car rien n’est jamais acquis, afin d’accroître son rôle central dans le travail de recherche stratégique, tout en étant fidèle à son esprit de rigueur et de pédagogie. Et cela doit passer par l’accroissement de sa diffusion et donc des abonnements, en s’appuyant sur tout le travail réalisé jusqu’à présent par l’amiral Dufourcq, l’équipe de la Revue et ses auteurs.

Même si la RDN n’est pas une revue d’histoire militaire, et malgré ses 75 ans, il aurait été inconcevable en ce début d’automne de ne pas évoquer le Centenaire de la Grande Guerre en croisant les regards d’hier et d’aujourd’hui sur les enseignements à tirer quant à la conduite des opérations terrestres. Le rapport entre le Politique et le Militaire reste ainsi d’un intérêt majeur et toujours d’actualité. Et c’est bien avec la Première Guerre mondiale que l’autorité militaire, en France, a été définitivement soumise au contrôle du pouvoir de l’autorité civile.

Décrypter l’actualité de défense, réfléchir la stratégie et en débattre, comprendre le monde géopolitique et ses enjeux, tirer les leçons du passé, préparer l’avenir de notre défense, diffuser la pensée stratégique en langue française… tels sont les objectifs actuels et futurs de la RDN.

Et cette réussite sera collective, grâce à nos auteurs, nos partenaires et surtout nos lecteurs.

Jérôme Pellistrandi

Revue Défense Nationale - Octobre 2014 - n° 773

Le combat terrestre

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

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