Été 2018 - n° 812

L’Asie stratégique, de l’Inde au Pacifique

Le centre de gravité mondial s’est déplacé vers l’Indo-Pacifique avec l’ascension fulgurante de la Chine et la mise en avant d’un modèle asiatique de développement certes capitaliste mais autoritaire et souverainiste. Face à cette montée en puissance inexorable, il est important de trouver un équilibre où l’Europe doit se positionner pour éviter une logique d’affrontement. Lire la suite

  p. 13-20

Nucléarisation nord-coréenne, militarisation d’îlots par la Chine en Asie du Sud-Est, durcissement des revendications territoriales de l’Asie du Nord-Est à l’Asie du Sud, persistance d’actes terroristes, mutation des moyens d’influence diplomatico-militaires, émergence des menaces cyber : l’Asie, de l’Inde au Pacifique, présente un environnement stratégique dangereux, complexe et mouvant. La militarisation des acteurs de la région nourrit de nouveaux dilemmes de sécurité. Le développement des coopérations de défense et partenariats stratégiques vise autant à renforcer les relations bilatérales qu’à influer sur l’équilibre des forces régionales. Ces transformations se produisent à l’échelle d’un système de sécurité indo-pacifique caractérisé par des problématiques de sécurité maritime majeures. Lire la suite

  p. 21-23

Perspectives stratégiques

Fait nucléaire et formes de disssuasion

La publication de la nouvelle revue de posture nucléaire américaine a traduit la volonté de Washington de renforcer la crédibilité de la dissuasion tant sur le plan capacitaire que politique. Il s’agissait également de rassurer Séoul et Tokyo dans le cadre d’un dialogue stratégique complexe. Lire les premières lignes

  p. 27-31

La Chine est devenue une puissance nucléaire en 1964. Elle a depuis entrepris une montée en puissance impressionnante de ses capacités nucléaires et conventionnelles avec une intégration des structures et des forces créant de facto une ambiguïté doctrinale non dénuée de risque en cas de dérapage. Lire les premières lignes

  p. 32-36

L’arme nucléaire nord-coréenne a une double finalité, externe pour garantir la sécurité du pays face aux États-Unis et la Corée du Sud, et interne pour assurer la pérennité de la dynastie des Kim. Les efforts récents imposés par Kim Jong-un laissent peu de doute sur la volonté du dirigeant de conserver cette assurance-vie. Lire les premières lignes

  p. 37-41

Face à la menace balistique nord-coréenne, Séoul a décidé de développer un bouclier antimissile de conception nationale afin de ne pas dépendre totalement des États-Unis pour sa défense, mais aussi pour ne pas froisser la Chine, important partenaire économique. Séoul peut ainsi conserver une certaine autonomie stratégique. Lire les premières lignes

  p. 42-47

Le Japon considère que la Corée du Nord exerce une menace directe notamment avec ses capacités balistiques. Dès lors, Tokyo a renforcé ses moyens en particulier avec des systèmes de défense antimissiles. La question d’une dissuasion élargie se pose, tout en travaillant sur la coopération avec les États-Unis et la Corée du Sud. Lire les premières lignes

  p. 48-52

La confrontation entre l’Inde et le Pakistan se fait sur fond de dissuasion nucléaire. New Delhi s’efforce de dégager une doctrine d’emploi de ses forces pour répondre aux engagements limités, notamment dans la région du Cachemire. Il apparaît cependant que l’Inde n’a pas encore trouvé le mode d’action adéquat. Lire les premières lignes

  p. 53-57

Asymétrie et ruptures technologiques

L’Indonésie doit faire face à une montée du terrorisme djihadiste qui monopolise l’attention du gouvernement, alors même que des tensions sectaires accroissent les violences et traduisent la complexité d’une société indonésienne très crispée sur le plan identitaire. Lire les premières lignes

  p. 59-63

L’Inde est confrontée à la montée du terrorisme islamiste qui révèle les lacunes institutionnelles pour lutter contre les mouvements radicalisés, qu’ils soient supportés notamment par le Pakistan ou qu’ils soient indigènes. Une politique de contre-radicalisation serait nécessaire et devra reposer sur une base fédérale. Lire les premières lignes

  p. 64-68

La stratégie américaine en Asie-Pacifique est la résultante d’une longue pratique et d’une évolution permanente pour faire face aux asymétries régionales et à leurs évolutions. Il y a à la fois rupture entre les discours d’Obama et de Trump sur ce sujet mais aussi une convergence dans l’attention portée sur une zone aussi instable. Lire les premières lignes

  p. 69-73

Le Japon revoit son dispositif de sécurité en mer de Chine face à l’expansion chinoise cherchant à imposer sa présence navale. Cela signifie reprendre les mécanismes d’interopérabilité entre forces d’autodéfense et garde-côtes, aux modes d’action différents avec une approche plus intégrée. Lire les premières lignes

  p. 74-78

Les armées chinoises sont engagées dans un processus de restructuration et de modernisation avec beaucoup d’ambition. Un redécoupage des responsabilités et de nouvelles chaînes de commandement ont été mis en place pour gagner en efficience, même si l’armée de terre conserve une part très importante. Lire les premières lignes

  p. 79-83

Pékin s’inquiète de la montée du terrorisme islamiste et des menaces qu’il peut faire peser sur la province du Xinjiang. L’APL et la Police armée du Peuple ont ainsi accru leurs présences dans des zones sensibles, notamment à Djibouti et le long de la frontière avec l’Afghanistan. Lire les premières lignes

  p. 84-88

La Chine investit massivement dans le cyberespace et souhaite se positionner comme leader de l’intelligence artificielle. L’objectif est d’assumer, à terme, une capacité mondiale lui permettant d’accroître son rayonnement et sa souveraineté afin d’étendre son influence dans ce domaine d’avenir. Lire les premières lignes

  p. 89-94

La Chine et les pays de l’ASEAN se retrouvent confrontés à un nouvel enjeu stratégique : la sécurité environnementale. Après la priorité absolue donnée au développement économique, la détérioration des espaces oblige à réagir et à prendre en compte le besoin de protection, à condition que les acteurs acceptent de travailler ensemble. Lire les premières lignes

  p. 95-99

Dilemmes de sécurité et coopérations de défense

Les pays d’Asie ont entamé une modernisation de leurs arsenaux sous la pression d’un contexte stratégique tendu. Ils ont aussi comme objectif d’accroître leur autonomie en développant des capacités industrielles à partir de transfert de technologie. La France y a une carte à jouer. Lire les premières lignes

  p. 101-105

La Chine développe une coopération en matière d’armements avec les pays voisins en leur proposant de répondre à leurs besoins sécuritaires avec des équipements adaptés. Pékin peut ainsi mettre en place une diplomatie d’influence plutôt efficace sans contraintes politiques. Lire les premières lignes

  p. 106-111

La confrontation entre la Chine et le Viêt Nam est une réalité mais il est peu probable que cela dégénère en conflit armé, tant le rapport de force reste défavorable à Hanoï. Le régime vietnamien souhaite bénéficier de la croissance économique de son grand voisin tout en s’efforçant de préserver sa souveraineté en favorisant le dialogue. Lire les premières lignes

  p. 112-116

La marine indienne, confrontée au Pakistan et surtout à la Chine, affiche des ambitions certaines mais des moyens modestes et une modernisation en suspens face à des difficultés techniques. New Delhi veut pouvoir surveiller ses espaces maritimes mais aussi contrer l’influence croissante de Pékin et préserver ses intérêts stratégiques. Lire les premières lignes

  p. 117-121

Face à la montée des tensions en Asie, plusieurs marines développent leur flotte de sous-marins pour à la fois mieux contrôler leurs propres eaux mais aussi pour dissuader ceux qui voudraient faire mainmise sur ces espaces maritimes. Les progrès techniques sont importants, mais reste la question de l’expérience opérationnelle. Lire les premières lignes

  p. 122-126

La surveillance sous-marine en Asie est un fait majeur, pendant longtemps dominée par les systèmes américains et japonais, sans cesse en modernisation pour être plus performants. La Chine, dont les sous-marins sont encore bruyants, s’efforce de rattraper son retard avec des installations immergées de détection. Lire les premières lignes

  p. 127-131

Les États insulaires des océans Indien et Pacifique font l’objet de convoitises. Cette raison les pousse à travailler ensemble et à valoriser des institutions régionales qui permettent de mieux répondre aux nombreux défis qui se posent, en particulier autour des coopérations bleues et en valorisant une approche non sécuritaire. Lire les premières lignes

  p. 132-137

L’Australie considère désormais que la stabilité du Pacifique est essentielle pour sa sécurité. Cela passe par un dialogue amélioré avec les pays de la région et un partage d’informations. La mise en place d’une coopération régionale serait une réponse concrète pour faire face aux défis sécuritaires. Lire les premières lignes

  p. 138-142

Mémoire stratégique

L’expression « Grande Asie Orientale » ne surprend plus personne. Chacun l’a entendue ou lue, ne fût-ce que dans les journaux, et en connaît plus ou moins la signification. Nous voudrions seulement la préciser et en indiquer le fondement moral. Les idées qui émeuvent un peuple et le font agir à peu près tout entier dans le même sens ou penser de la même manière, à un moment donné, ne sortent pas plus tout armées de son cerveau que le génie n’éclate chez les individus. Lire les premières lignes

  p. 145-153

Les données géographiques et les données statistiques ne sont pas tout ce qu’il faut savoir pour comprendre la politique internationale. Mais il est important, si l’on veut jauger les événements à l’échelle convenable, de se reporter aux cartes et aux chiffres. Il suffit d’un coup d’œil sur une carte démographique pour apercevoir les régions du globe où se concentre la population humaine : l’Europe, la côte Ouest des États-Unis et l’Asie orientale. Cette localisation des zones de forte densité démographique s’explique avant tout par des raisons climatiques. L’Europe doit sa forte densité de population à son climat tempéré et aussi à sa configuration géographique qui y a facilité les communications : découpement des côtes et multiplicité des voies d’eau. En Asie orientale, les grandes concentrations humaines se situent dans « l’Asie des moussons » : sur le territoire de l’Inde et sur la façade maritime de la Chine, ainsi qu’au Japon et à Java. Lire les premières lignes

  p. 154-157

L’enchevêtrement des causes et des effets, des données et des réactions qui font que les pays sont plus ou moins développés, plus ou moins aptes au développement, est inextricable. Cependant, dans la plupart des États d’antique indépendance ou de récente décolonisation dont le niveau économique s’éloigne tous les jours un peu plus de celui des vieilles nations industrielles réputées nanties, un ou plusieurs facteurs apparaissent, dominant tous les autres. Ainsi, on dit que l’Afrique noire n’est pas assez peuplée pour mettre en valeur son immensité, tandis que l’Inde et la Chine sont submergées par des masses humaines de plus en plus engloutissantes, ce qui contraint ces deux grands pays de haute civilisation à la course souvent perdante entre production et démographie. Lire les premières lignes

  p. 158-166

Cette brève intervention portera sur les rapports qui tendent à s’établir entre les deux « triangles » auxquels nous sommes habitués : États-Unis–URSS–Chine d’un côté, et États-Unis–URSS–Europe de l’autre. L’Europe a-t-elle un jeu qui lui soit propre entre l’URSS et la Chine ou bien est-elle simplement tributaire de ce qui se passe dans le triangle États-Unis–URSS–Chine ou encore dans sa propre région, prise comme elle l’est entre les deux Grands ? Lire les premières lignes

  p. 167-173

Recensions

Pierre Grosser : L’histoire du monde se fait en Asie  ; Éditions Odile Jacob, 2018 ; 650 pages - Jérôme Pellistrandi

À l’heure où le monde regarde désormais ce qui se passe en Asie avec la Chine qui est devenue la principale puissance rivale des États-Unis, il est plus que jamais nécessaire de mieux connaître l’histoire contemporaine de l’Asie pour en comprendre les enjeux actuels. D’autant plus qu’en dehors d’un cercle d’experts, le XXe siècle asiatique reste relativement méconnu et les travaux universitaires français beaucoup moins nombreux que ceux conduits dans le monde académique anglo-saxon et asiatique, bien entendu comme le montre l’abondante bibliographie de ce livre. Lire la suite

  p. 175-176

Amitav Acharya : East of India/South of China. Sino-Indian Encounters in Southeast Asia  ; Oxford University Press, 2017 ; 235 pages - Raphaëlle Khan

Quelle a été historiquement la relation de l’Inde et de la Chine avec l’Asie du Sud-Est ? Ce triangle politique peu abordé est le sujet du nouvel ouvrage d’Amitav Acharya, qui retrace les moments clés de cette relation de 1947 à nos jours. L’argument central d’Acharya propose une trajectoire saisissante : en 1947, l’Inde de Jawaharlal Nehru, premier Premier ministre de l’Inde indépendante, était à l’avant-garde des efforts pour créer une architecture régionale en Asie. Lire la suite

  p. 176-178

Le XXIe siècle sera-t-il asiatique ? Pour Jagannath P. Panda, chercheur à l’Institute for Defense Studies and Analyses de New Delhi, et Chris Ogden, senior lecturer à l’université de Saint- Andrews, la montée en force de l’Inde et de la Chine depuis le début des années 2000 les replace au cœur de la géopolitique régionale et internationale. La Chine et l’Inde dépassent chacune le milliard d’habitants, représentant ainsi 37 % de la population mondiale, possèdent l’arme nucléaire et continuent d’augmenter leur budget de défense. Mettre donc sur le même plan ces deux pays est précisément l’ambition partagée par les deux auteurs. Lire la suite

  p. 178-179

Le fantasme de l’Afghanistan de Kessel a progressivement laissé place, dès les années 1980, à l’image d’un pays dévasté par des décennies de guerre et victime de sa place géographique. Depuis, l’analyse occidentale de l’influence des grandes puissances tend à dominer le champ de recherche sur les conflits en Afghanistan. On néglige ainsi trop souvent les dynamiques plus locales et, en particulier, l’amitié profonde et séculaire entre l’Inde et les Afghans, pourtant déterminante dans le jeu stratégique régional. Lire la suite

  p. 180-181

Jude Woodward : The US vs China New Cold War?  ; Manchester University Press, 2017 ; 304 pages - Maud Quessard

La question de l’imminence d’un conflit entre  la Chine  et  les États-Unis, est assez vite balayée par la thèse principale de l’ouvrage de Jude Woodward : l’argument économique prime sur les enjeux sécuritaires. Le biais de l’auteur, britannique et spécialiste de la Chine, tranche avec la littérature américaine existante (Allison, Destined for War), en proposant une lecture ambitieuse de l’ensemble des enjeux et des rivalités de puissance en Asie pacifique et continentale. Lire la suite

  p. 181-182

Sung Chull Kim : Partnership within Hierarchy. The Evoloving East Asian Triangle  ; Suny Press, 2017 ; 273 pages - Rémy Hémez

Sung Chull Kim est professeur à l’Institut pour les études sur la paix et la réunification à la Seoul National University. Il s’attache dans ce livre à théoriser et à illustrer la relation entre les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud. Son argumentation se fonde sur le caractère unique qu’elle revêtirait, en étant à la fois triangulaire et hiérarchique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette asymétrie relationnelle existe pour les États-Unis avec ses deux alliés, plaçant le Japon en position de puissance médiane. Lire la suite

  p. 183-184

Yu Hong : Networking China: The Digital Transformation of the Chinese Economy  ; University of Illinois Press, 2017 ; 238 pages - Pierre Sel

Networking China est un ouvrage ambitieux qui propose une analyse nuancée du rôle et de l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sur l’économie chinoise. Yu Hong, professeur assistant à l’Université de Californie du Sud s’affranchit du cadre analytique posant la contradiction entre État autoritaire et démocraties libérales face aux exigences du marché. L’auteur analyse l’historique de l’économie des télécommunications en Chine depuis le début des années 1980. Lire la suite

  p. 184-185

Mathieu Duchâtel : Géopolitique de la Chine  ; Que Sais-je ?, 2017 ; 128 pages - Thomas Foin

Présentée depuis 1980 comme contre-modèle de l’Occident, la Chine, par son poids croissant dans les relations internationales, tend à restructurer l’ordre mondial et ses jeux de puissances. Mathieu Duchâtel, directeur adjoint du programme « Asie et Chine » au Conseil européen des relations internationales (ECFR), nous livre une synthèse de la géopolitique chinoise d’hier (chapitre 1) et d’aujourd’hui (chapitre 2 et 3), permettant de se saisir des clés nécessaires à la compréhension des problématiques régionales et mondiales de demain (chapitre 4). Lire la suite

  p. 185-186

Éric Mottet, Frédéric Lasserre et Barthélémy Courmont (dir.) : Géopolitique de la mer de Chine méridionale - Eaux troubles en Asie du Sud-Est  ; Presses de l’université du Québec, 2017 ; 202 pages - Thomas Foin

Des tensions en mer de Chine méridionale (MCM) résultent de nombreux travaux académiques, à la fois pluri et interdisciplinaires, dont l’analyse et la compréhension des causes et des enjeux semblent être la ligne directrice. Il serait concevable qu’un énième ouvrage sur cette thématique présente peu d’intérêt. Toutefois, comme tout phénomène social, qui plus est actuel, les contentieux en MCM ne sont pas figés. Lire la suite

  p. 186-188

Anne-Marie Brady : Magic Weapons: China’s Political Influence Activities under Xi Jinping  ; Wilson Center Paper, 2017 ; 57 pages - Alice Ekman

Dans cette étude très factuelle et argumentée, Anne-Marie Brady, professeure à l’Université de Canterbury en Nouvelle-Zélande, prouve que les activités d’influence politique de Pékin à l’étranger sont aujourd’hui nombreuses, conduites avec méthode et dans certains cas, tel que celui de la Nouvelle-Zélande, relativement efficaces pour porter les intérêts et la voix de la Chine au plus haut niveau économique et politique. Lire la suite

  p. 188-189

James D.J. Brown, Jeff Kingston (Eds.) : Japan’s Foreign relations in Asia  ; Routledge, 2018 ; 400 pages - Céline Pajon

Cet ouvrage collectif, dirigé par deux professeurs du campus tokyoïte de l’Université Temple, est conçu comme un manuel actualisé et modernisé des relations internationales contemporaines du Japon en Asie. Le parti pris d’un focus asiatique est assumé dès le départ, avec l’objectif de se démarquer par rapport à la littérature, souvent centrée sur la relation nippo-américaine. Lire la suite

  p. 189-190

Revue Défense Nationale - Été 2018 - n° 812

L’Asie stratégique, de l’Inde au Pacifique

The phenomenal ascent of China with its clearly capitalist, if also authoritarian and sovereignist, model for development in Asia, has led to a move of the world’s centre of gravity to the Indo-Pacific. Given this inexorable increase in power it is important to seek a balance in which Europe’s position must be to avoid constant confrontation. Read more

Strategic Perspectives

Nuclear Matters and Means of Deterrence

Publication of the new US nuclear posture review is a demonstration of Washington’s aim to strengthen the credibility of the deterrent both politically and materially. It is also a reassurance to Seoul and Tokyo in a climate of complex strategic dialogue.

China became a nuclear power in 1964. Since then it has massively increased its nuclear and conventional capabilities, with an integration of structures and forces that has led de facto to doctrinal ambiguity that would not be without risk, were matters to get out of control.

North Korean nuclear weapons have two objectives: externally, to guarantee the security of the country in the face of the United States and South Korea and internally, to ensure the continuity of the Kim dynasty. Kim Jong-un’s recent efforts leave little doubt as to his will to preserve this life insurance.

Faced with the North Korean ballistic missile threat, Seoul has decided to develop a nationally-designed anti-missile shield in order to avoid total dependence on the United States for its defence and also in order not to upset China, a major economic partner. In this way Seoul can preserve a degree of strategic autonomy.

Japan considers that North Korea poses a direct threat, in particular from its ballistic capability. Tokyo has therefore reinforced its means of defence, notably with anti-missile defence systems. The question of broader deterrence now arises, and a need to work on cooperation with the United States and South Korea.

Confrontation between India and Pakistan occurs against a background of nuclear deterrence. New Delhi is attempting to create a use of forces doctrine to respond to limited engagements, particularly in the Kashmir region. It nevertheless seems that India has yet to find the right mode of action.

Asymmetry and Technological Breakthrough

Indonesia is currently confronting an increase in Jihadist terrorism that is attracting the complete attention of the government whilst at the same time other sectarian tensions are leading to violence and betraying the complexity of identity within Indonesian society.

India is confronted by an increase in Islamist terrorism that is revealing institutional failings in the fight against radicalised movements, both indigenous ones and those supported by Pakistan. It appears that a federally led counter-radicalisation policy is needed.

United States strategy in Asia-Pacific in facing up to regional asymmetries and their developments is the result of many years of practice and permanent evolution. We see the discord between what was said by Mr Obama on the issues and what is now said by Mr Trump, yet at the same time there is a certain agreement insofar as the attention afforded to such an unstable zone.

Japan is revisiting its security arrangements in the China Sea in the face of increasing Chinese naval presence. Interoperability arrangements between the self-defence forces and the coastguard, whose modes of operation differ, will need to be reconsidered with a view to a more integrated approach.

Chinese armed forces are committed to an ambitious process of restructuring and modernisation. Responsibilities have been reorganised and new command chains established to improve efficiency, albeit the army remains the major stakeholder.

Beijing is concerned by the increase in Islamic terrorism and the threat it could pose to the province of Xinjiang. The PLA and the police have increased their presence in sensitive areas such as Djibouti and along the border with Afghanistan.

China is investing massively in cyberspace, and is looking to become a leader in artificial intelligence. The long-term aim is to achieve a worldwide capability that will allow China to broaden its influence and sovereignty in this field of the future.

China and the ASEAN countries are confronted by yet another strategic challenge, that of environmental safety. Following on from the absolute priority of economic development, deterioration of the environment requires attention and taking into account the need for protection. But the condition for this is that the players concerned agree to work together.

The Dilemma of Security and Defence Cooperation

Under pressure from a tense strategic situation, Asian countries have begun modernisation of their forces. They have also set themselves the goal of increasing their independence by developing industrial capabilities through technology transfer. France has some cards to play.

China is developing arms cooperation with its neighbouring countries by offering to respond to their security needs with appropriate equipment. Beijing is therefore in a position to effect a policy of influence through diplomacy without political constraints.

Although confrontation between China and Viet Nam exists, there is little probability that it will degenerate into armed conflict as long as Hanoi commands the weaker force. The Viet Nam regime is seeking to benefit from the economic growth of its big neighbour whilst trying to preserve its sovereignty through dialogue.

Confronted by Pakistan and, especially, China, the Indian Navy has ambition yet modest assets and suffers from its modernisation programme being suspended because of technical difficulties. New Delhi wishes to be in a position to keep watch over its maritime areas and also to counter the increasing influence of Beijing whilst preserving its strategic interests.

Given the mounting tension in Asia, several navies are developing their submarine fleets in order to keep control of their own territorial waters and also to deter those who might wish to acquire them for themselves. There has been great technical progress, but insufficient operational experience is another question altogether.

Submarine surveillance in Asia has for long been dominated by American and Japanese systems that have been continually modernised to improve performance. Whilst China’s submarines remain noisy, the country is catching up with underwater detection systems.

Island states in the Indian and Pacific Oceans are objects of envy. For this very reason they are working together to strengthen regional institutions that allow them to respond better to the many challenges posed. Maritime cooperation is favoured, along with a non-security-based approach.

Australia believes that stability in the Pacific is essential to its security. Maintaining such stability requires better dialogue with countries in the region and sharing of information. Establishment of regional cooperation would be a positive move in facing up to security challenges.

Strategic Memory

Book reviews

Pierre Grosser : L’histoire du monde se fait en Asie  ; Éditions Odile Jacob, 2018 ; 650 pages - Jérôme Pellistrandi

Amitav Acharya : East of India/South of China. Sino-Indian Encounters in Southeast Asia  ; Oxford University Press, 2017 ; 235 pages - Raphaëlle Khan

Jude Woodward : The US vs China New Cold War?  ; Manchester University Press, 2017 ; 304 pages - Maud Quessard

Sung Chull Kim : Partnership within Hierarchy. The Evoloving East Asian Triangle  ; Suny Press, 2017 ; 273 pages - Rémy Hémez

Yu Hong : Networking China: The Digital Transformation of the Chinese Economy  ; University of Illinois Press, 2017 ; 238 pages - Pierre Sel

Mathieu Duchâtel : Géopolitique de la Chine  ; Que Sais-je ?, 2017 ; 128 pages - Thomas Foin

Éric Mottet, Frédéric Lasserre et Barthélémy Courmont (dir.) : Géopolitique de la mer de Chine méridionale - Eaux troubles en Asie du Sud-Est  ; Presses de l’université du Québec, 2017 ; 202 pages - Thomas Foin

Anne-Marie Brady : Magic Weapons: China’s Political Influence Activities under Xi Jinping  ; Wilson Center Paper, 2017 ; 57 pages - Alice Ekman

James D.J. Brown, Jeff Kingston (Eds.) : Japan’s Foreign relations in Asia  ; Routledge, 2018 ; 400 pages - Céline Pajon

Revue Défense Nationale - Été 2018 - n° 812

L’Asie stratégique, de l’Inde au Pacifique

Le centre de gravité mondial s’est déplacé vers l’Indo-Pacifique avec l’ascension fulgurante de la Chine et la mise en avant d’un modèle asiatique de développement certes capitaliste mais autoritaire et souverainiste. Face à cette montée en puissance inexorable, il est important de trouver un équilibre où l’Europe doit se positionner pour éviter une logique d’affrontement.

Dominique Villepin (de)

Revue Défense Nationale - Été 2018 - n° 812

L’Asie stratégique, de l’Inde au Pacifique

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

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