Auteur : Raoul Castex

(1878-1968) Amiral français. Navalais. Reçu major à Navale, il s’embarque très rapidement pour l’Indochine, où il se fait remarquer par ses études historiques visant à contrecarrer les thèses de la « Jeune École » qui s’oppose à la « bataille » sur mer. Très jeune, il se démarque également de Mahan, prônant la coopération de toutes les armes dans l’action navale (sous-marin, canon, torpille, puis avion). Il prône l’intégration des armes nouvelles aux tactiques préexistantes. Il mène de front ses embarquements et commandements avec sa réflexion, qu’il oriente vite vers la stratégie. À partir de la fin des années 1920, les sept volumes de ses Théories stratégiques se succèdent rapidement. Après le commandement de l’École supérieure de guerre navale (ESGN) et du Centre des hautes études navales (CHEN), il crée ce qui deviendra très vite l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Sur le plan géopolitique, il déplore la trop grande extension de l’Empire et plaide pour un recentrage euro-africain. En froid avec Darlan qui ne l’apprécie pas, il est placé en 2e section (AS), très vite après la mobilisation. Ayant acquis une renommée internationale, il se pose dès la fin de la guerre, comme la référence stratégique, ses Théories étant toujours d’actualité.

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N° HS70 Juin 2009 - p. 31-38

Aperçus sur la bombe atomique (octobre 1945) - Raoul Castex

La bombe atomique a éclaté, dans le ciel nippon, — et aussi dans l’histoire même de la guerre, — comme un engin entièrement nouveau. Quelques remarques préliminaires s’imposent cependant à son sujet. Lire la suite

N° 293 Octobre 1970 - p. 1526-1538

À travers les livres - Un texte inédit de l’Amiral Castex : « Le cas géostratégique français » - Raoul Castex

Au lendemain de la mort de l'Amiral Castex nous avons rappelé quelques-unes des vues prospectives contenues dans les cinq tomes de ses Théories Stratégiques (cf. numéro de mai 1968 de la revue) et annoncé que l'amiral nous avait laissé le Tome VI — inédit — desdites théories en nous chargeant d'en « faire l'usage que nous jugerions le meilleur ». Lire la suite

N° 256 Avril 1967 - p. 585-589

Moscou, rempart de l’Occident ? - Raoul Castex

Dans son numéro de février 1955, la Revue de Défense Nationale publiait un article de l’Amiral Castex, intitulé : « Moscou rempart de l’Occident » (p. 129-143). Nous pourrions demander à nos abonnés de se reporter à cette livraison. Mais, vieille de plus de douze ans, nous pensons qu’elle a pu disparaître de certains rayons, d’autant que notre publication n’avait pas, à cette époque, le rayonnement national et international qu’elle connaît aujourd’hui. Aussi, nous extrayons de cet article la dernière partie. Nos lecteurs y apprécieront l’objectivité de l’Amiral Castex, et son sens de la prospective, « Une prophétie qui se réalise », n’est-ce pas le titre que mériterait cet extrait ? Lire les premières lignes

N° 168 Avril 1959 - p. 604-615

Sa Majesté la Surface - Raoul Castex

La surface est un élément particulier de la géographie de guerre dont on parle généralement peu ou pas, tant dans le domaine de l’action elle-même que dans celui des commentaires historiques ultérieurs. Ce facteur n’apparaît pas en effet ostensiblement et avec éclat dans la conduite des opérations, comme les forces, les fronts, les distances, les ravitaillements, etc. Par contre, il y intervient fréquemment de façon occulte, insidieuse, sournoise, pesante, exténuante, trompant les prévisions et entraînant des charges inattendues. Lire la suite

N° 131 Décembre 1955 - p. 523-538

Les enseignements de la Guerre d'Indochine - Quelques aspects stratégiques - Raoul Castex

La guerre d’Indochine est révolue. Il semble, en conséquence, qu’on puisse dès maintenant l’examiner, techniquement au moins, avec la même sérénité objective que celle que l’on apporterait à l’étude d’une campagne quelconque du passé. Au reste, certaines choses n’ont pas encore été dites, et il est nécessaire qu’elles soient dites. Nous nous efforcerons donc, dans les lignes qui suivent, très succinctement et avec le tact qui s’impose, de projeter une clarté de caractère stratégique sur quelques aspects du dernier conflit indochinois. Lire la suite

N° 122 Février 1955 - p. 129-143

Moscou, rempart de l'Occident - Raoul Castex

Vision moyenâgeuse, vieille de sept siècles… L’Asie à l’assaut de l’Europe… Les Mongols d’Ogodaï, fils et successeur de Gengis Khan, poursuivent leur ruée vers l’ouest. Ils arrivent en Occident par la vallée de la Volga. La Russie, morcelée et encore dans l’enfance, subit le premier choc. Le prince de Riazan est écrasé (décembre 1237). George II, prince de Sousdalie, est battu sur l’Oka, puis sur la Sita où il est tué (4 mars 1238). Les Mongols brûlent Vladimir, Moscou, Yaroslav, Tver. En 1240, ils prennent et détruisent Kiev. De là, ils partent pour leur conquête de la Hongrie (1241), dont ils se retireront brusquement pour une question dynastique intérieure, la mort subite d’Ogodaï ayant posé l’épineux problème de sa succession. Mais, dans leur retraite, ils ont laissé comme une alluvion, du Dnieper à l’Oural, le fameux royaume du Kiptchak ou de la Horde d’Or, celui des « Tartares du Ponant », comme on disait au moyen âge, fraction de l’empire mongol qui fixe sa capitale à Saraï, sur la basse Volga. Lire la suite

N° 106 Août-Sept 1953 - p. 123-134

En Méditerranée avec le Pentagone - Raoul Castex

On se souvient sans doute qu’au mois de mai 1952 un certain document a fort défrayé la chronique et provoqué un gros émoi. Il s’agissait d’un rapport rédigé, paraît-il, par l’amiral Fechteler, chef du bureau des opérations de la marine américaine, adressé au National Security Council, l’équivalent aux États-Unis de notre Conseil de Défense nationale, et traitant de la conduite des opérations en Europe dans une future guerre. Écrit, à ce que l’on disait, en janvier 1952, envoyé le 18 janvier à son destinataire, il aurait même été intercepté par les services de documentation britanniques et transmis le 24 janvier au premier lord de l’Amirauté. En France, il entrait dans le domaine public par un compte rendu paru le 16 février dans le périodique Information et conjoncture et par le texte donné à peu près in extenso par le journal Le Monde dans son numéro du 10 mai. On a tout aussitôt mis en doute l’authenticité du document et l’identité de son signataire. Les démentis ont jailli. Pas très convaincants d’ailleurs. Il était, en effet, difficile aux Américains de reconnaître qu’une de leurs pièces secrètes se promenait ainsi sur le Forum, et il était assez gênant pour les Anglais d’avouer qu’ils l’avaient saisie au vol dès son élaboration. Nos amis étaient un peu ennuyés… Lire la suite

N° 103 Mai 1953 - p. 611-613

Correspondance - L'Afrique et la stratégie française - Raoul Castex

Dans la Revue de Défense nationale de janvier 1953, M. E.-J. Debau a critiqué de façon fort intéressante la thèse que j’avais défendue dans le numéro de mai 1952, à savoir que l’armistice de juin 1940 n’était pas justifié et qu’on aurait pu continuer la lutte en Afrique du Nord. Au fond, ce qui nous oppose, mon honorable contradicteur et moi, c’est la possibilité ou non qu’auraient eue nos ennemis de l’Axe de faire fonctionner à l’encontre de l’Afrique du Nord la fameuse « pince », branche de droite par l’Espagne, brandie de gauche par l’Italie. M. Debau dit « oui », et moi j’ai dit « non ». Lire la suite

N° 099 Janvier 1953 - p. 86-87

Correspondance - Encore le barème - Raoul Castex

Un correspondant, qui signe XXX et dont je regrette sincèrement l’anonymat, a exposé dans la Revue de Défense nationale de juin 1952 ses critiques à l’égard de quelques remarques que j’ai formulées jadis (« Toujours la revanche du barème », juin 1951) quant à l’inobservation du « barème » par la VIIe Armée française en 1940. Lire la suite

N° 092 Mai 1952 - p. 523-534

L'Afrique et la stratégie française - Raoul Castex

En modifiant un peu une phrase célèbre, on pourrait dire : « Peut-être n’est-il pas trop tôt pour parler déjà d’eux. » « D’eux, » c’est-à-dire de certains événements de 1940. Il n’est pas trop tôt en effet, plus de dix années s’étant écoulées depuis cette époque. Le temps, souverain maître, a commencé à faire son œuvre. Les esprits ont repris un relatif équilibre, et les passions se sont quelque peu calmées... Lire les premières lignes

N° 082 Juin 1951 - p. 696-699

Correspondance - Toujours « la revanche du barême » - Raoul Castex

J’ai lu en son temps, comme tous les habitués de cette Revue, le remarquable article du général Laffargue, paru en mars 1950, et relatif à « la revanche du barème en 1940 ». Je l’ai lu avec d’autant plus de plaisir qu’il concordait entièrement avec les réflexions que j’avais faites depuis fort longtemps sur l’ensemble de ce sujet. Lire la suite

N° 066 Janvier 1950 - p. 3-17

La « manœuvre » au plan « Défense nationale » - Raoul Castex

La notion de « manœuvre » est absolument générale. Elle n’est pas seulement valable pour l’art militaire. Bien qu’elle n’ait été dégagée et formulée que pour celui-ci, elle s’étend à tout le reste de l’activité humaine, à la politique, à l’industrie, au commerce, aux affaires, et même à la vie courante et privée. Lire la suite

N° 055 Janvier 1949 - p. 3-20

Les « Arrières » (II) - Raoul Castex

Le problème de l’arrière intervient ou est intervenu non seulement dans des cas à peu près uniquement terrestres, mais aussi dans d’autres partiellement ou totalement maritimes. Lire la suite

N° 044 Janvier 1948 - p. 3-20

Les « Arrières » - Raoul Castex

Tout ce qui concerne l’arrière des nations en guerre : arrière ami ou arrière ennemi, arrière terrestre ou arrière maritime, est d’une capitale importance pour la stratégie. L’arrière soutient l’avant : il est la base de sa capacité d’attaque et de sa capacité de résistance. Pour cette raison, la notion d’arrière est un élément essentiel de la conduite des opérations. Lire la suite

N° 035 Avril 1947 - Chroniques - p. 572-575

Correspondance - Le problème allemand - Raoul Castex

À propos de l'article « Le Rhin et la sécurité française » du contre-amiral Barjot publié dans la revue de décembre 1946. Lire les premières lignes

N° 033 Février 1947 - p. 159-171

Océans et mers étroites - Raoul Castex

Il y a, paraît-il, des nations qui respirent librement et des nations « étouffées ». Étouffées par la géographie s’entend. Ce sont les Italiens qui ont lancé jadis cette étiquette, voulant exprimer par elle la situation de l’Allemagne et de l’Italie alors situées dans des mers relativement étroites telles que Baltique, mer du Nord et Méditerranée, ne communiquant pas aussi librement qu’elles l’auraient voulu avec les océans, où passent les vraies routes extérieures et transcontinentales. Lire la suite

N° 026 Juillet 1946 - p. 3-16

De quelques aspects militaires de la géographie (II) - Raoul Castex

Certaines données résultant de la géographie, appartenant à un ordre d’idées analogue, qui étaient admises comme vérités autrefois, sont à réviser maintenant à cause de l’évolution de la technique. Par exemple, on tenait jadis pour impossible et même pour insensé d’entreprendre l’invasion d’un territoire situé au delà de la mer si l’on ne pouvait pas exercer à l’égard de cette mer une maîtrise au moins locale et temporaire. L’accroissement considérable de la réaction de la terre dû à des armes nouvelles a changé tout cela. Il en est résulté, dans la zone de contact entre la terre et la mer, un élargissement de la prépondérance de la première quand elle dispose des outils nécessaires, un recul de la domination de la seconde quand elle se heurte à ces facteurs contraires. Dans cette frange bordière, les positions sont altérées par les nouveaux instruments mis en œuvre par le progrès. La ligne d’équilibre entre les forces antagonistes de terre et de mer se déplace vers la mer, semble-t-il, et cela au détriment de la mer. La terre réagit davantage, et plus efficacement. Lire la suite

N° 021 Février 1946 - p. 147-161

De quelques aspects militaires de la géographie - Raoul Castex

Dans l’oscillation périodique des idées, la rentrée en faveur de la géographie a conduit, à certaines époques et en particulier à la nôtre, à exagérer son influence. On met alors tout à son compte, au point que l’on attribuerait presque, par avance, la victoire au bénéficiaire d’une situation géographique favorable, sans considérations d’autre sorte. Cette façon de juger est vraiment excessive. On le voit, par exemple, à l’occasion des hostilités anglo-allemandes en mer du Nord pendant la guerre de 1914-1918, où, malgré la situation géographique exceptionnellement avantageuse dont profitaient les Anglais, les choses se seraient sans doute passées fort différemment si la supériorité navale avait été en faveur des Allemands, tant il est vrai qu’à côté du cadre physique pèsent d’un grand poids les forces qui, seules, donnent vie à ce décor immobile et statique. Lire la suite

N° 017 Octobre 1945 - p. 466-473

Aperçus sur la bombe atomique - Raoul Castex

La bombe atomique a éclaté, dans le ciel nippon, — et aussi dans l’histoire même de la guerre, — comme un engin entièrement nouveau. Quelques remarques préliminaires s’imposent cependant à son sujet. Lire la suite

N° 014 Juillet 1945 - p. 6-22

Les liens des stratégies - Raoul Castex

Le pluriel usité dans ce titre surprendra peut-être. Jusqu’ici, en effet, on ne nous avait jamais parlé que de la stratégie, en donnant à ce substantif un sens uniquement militaire.
S’agirait-il donc des stratégies pratiquées par une même nation à différentes époques ? Nullement.
S’agirait-il encore des stratégies pratiquées par des nations différentes à une même époque ? Pas davantage.
Il s’agit des stratégies d’une seule et même nation à un instant déterminé. Alors, on comprend encore moins ce pluriel. Il se légitime pourtant aisément. Lire la suite

N° 001 Mai 1939 - p. 45-73

Les liens des diverses stratégies : un cas concret - Raoul Castex

On se bat, en temps de guerre, dans les champs les plus divers. II y a une lutte politique constante sur les théâtres diplomatiques. Il y a une lutte militaire, sur laquelle il n’y a pas à insister, qui se déroule sur terre, sur mer et dans les airs. Il y a une lutte financière et une lutte économique, dont l’issue est des plus importantes pour l’ensemble. Le conflit atteint également le domaine colonial. Il comprend en outre, évidemment, la lutte morale, qui anime et soutient tous les acteurs du drame, civils et militaires. Il y a même d’autres terrains de compétition encore, et ceux qui viennent d’être cités ne sont que les principaux, les plus importants, ceux qu’il faut avant tout considérer. Lire la suite

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