Auteur : Maurice Reclus

(1883-1972) Haut fonctionnaire et historien français. Membre de l'Institut (Académie des Sciences morales et politiques, élu en 1937).

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N° 048 Mai 1948 - p. 571-583

Trente ans de politique coloniale française (1879-1918) - Maurice Reclus

La politique coloniale, qui est la gloire la plus certaine de la Troisième République, lui confère également aux yeux de l’histoire sa plus grande originalité. Aucun régime en effet ne l’avait, auparavant, ni pratiquée, ni même conçue. L’ancienne monarchie avait bien constitué un empire exotique, mais sans ériger l’expansion française outre-mer en doctrine, sans en faire à proprement parler une politique nationale, — ce qui explique que la France du Bien-Aimé perdit cet empire sans s’en apercevoir ou tout au moins sans y prêter grande attention. Si, plus tard, la Restauration conquit en Algérie une tête de pont que la Monarchie de Juillet, le Second Empire surent étendre et consolider, cette œuvre hautement méritoire, destinée à devenir splendide, fut exclusivement locale, sans préfigurer en quoi que ce soit les futurs destins « impériaux » (1) de la France. Lire la suite

N° 032 Janvier 1947 - p. 3-18

Le Conseil d'État - Maurice Reclus

Tout le monde connaît l’existence du Conseil d’État, institution ancienne et illustre intimement mêlée à la vie publique de la France ; assez rares sont, en revanche, les personnes capables de dire avec précision quel est l’objet, quelles sont les attributions et occupations de ce corps puissant autant que vénérable. On sait, assez vaguement, qu’il participe plus ou moins au pouvoir législatif ou réglementaire, ainsi qu’il appert de la formule « le Conseil d’État entendu » figurant dans les visas des plus importants décrets ; on sait, sans beaucoup plus de précision, qu’il a le pouvoir d’annuler certaines décisions des autorités administratives même les plus élevées, jusqu’à des actes portant la signature du Président de la République ; mais là se bornent le plus souvent, en ce qui concerne la haute Assemblée siégeant au Palais Royal, les connaissances du Français moyen ne faisant pas partie des milieux politiques, administratifs ou juridiques. Je me propose, dans les pages qui suivent, de compléter quelque peu, aussi succinctement et clairement que possible, ces notions un peu bien sommaires et, surtout, de les préciser. Lire la suite

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