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Revue Défense Nationale - Février 2006 - n° 683

Qu’en est-il de la PESD quelques mois après les refus français et néerlandais de ratifier le Traité établissant une constitution pour l’Europe ? Le processus de développement de cette politique est-il ralenti, entravé voire bloqué ? Si une conséquence de cet ordre n’est pas à exclure, il semble tout de même que la PESD, largement construite en dehors des traités européens, ne puisse être fondamentalement affectée par l’échec constitutionnel. Le bilan semestriel, rendez-vous habituel de la « veille stratégique », témoigne de la poursuite du processus, avec en particulier le lancement de missions nouvelles, preuve du caractère de plus en plus opérationnel de la PESD.

La « Constitution européenne » prévoyait une clause d’assistance mutuelle en cas d’agression, ôtant sa raison d’être à l’Union de l’Europe occidentale (UEO) ; la non-ratification du Traité pourrait prolonger la durée de vie de l’UEO. Cependant, André Dumoulin montre bien qu’une évolution est en cours qui devrait logiquement aboutir à la fin de l’UEO.

Christophe Pajon envisage les conséquences des événements politiques récents sur la coopération militaire franco-allemande, élément central du projet européen de sécurité et de défense. Le rejet du Traité constitutionnel, et plus encore les échéances électorales en France et en Allemagne, ne sont pas des facteurs positifs. Pour autant, des liens étroits demeurent entre les militaires des deux pays, constituant une base solide qui n’a pas été remise en cause.

La PESD se construit, pierre après pierre, apportant à l’Union européenne une dimension qui lui faisait défaut ; mais la valeur ajoutée par cette politique reste insuffisante. La Stratégie de sécurité, dont Sven Biscop propose un premier bilan après deux années d’application, gagnerait à être mieux reliée à la PESD. L’approche globale développée par l’UE vis-à-vis de l’extérieur s’en trouverait renforcée.

Mehdi Bouchenak traite plus particulièrement du spatial militaire européen qui n’en est encore, dans le meilleur des cas, qu’au stade d’une mise en commun de moyens nationaux.

Les limites de l’instrument sont patentes, en particulier sur le plan des capacités. Christophe Cavaillès évoque les progrès, mais aussi les lacunes de la PESD dans le domaine du renseignement.

Toutefois, l’Europe de la défense, dans les limbes il y a encore quelques années, a le mérite d’exister et de prendre au fil du temps une forme plus aboutie, en s’appuyant sur la diversité des politiques nationales de défense. Yves Jacquin et Mahmoud Jlassi, qui signent le dernier article de cette quatrième « veille stratégique », présentent une analyse cartographique qui donne une vue précise du poids de la défense au sein de l’Union européenne. ♦

Fabien Terpan

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Boutellis Arthur : Rivalités pour la paix, géopolitique de l’ONU  ; Armand Colin, 2025, 263 pages

La France a obtenu en janvier 1997 et a conservé depuis, la direction du Département, chargé des Opérations de maintien de la paix (OMP) au Secrétariat général de l’ONU à New York. Elle y envoie des officiers d’état-major dans nombre d’opérations ainsi qu’un contingent au sein de l’intervention onusienne au Sud-Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), établie en 1978. Les diplomates de la Représentation française sont la « plume » du tiers des résolutions concernant ces opérations qui sont du ressort du Conseil de sécurité (chapitres VI et VII de la Charte). Paris est le deuxième contributeur de Casques bleus après la Chine, mais que le sixième contributeur financier. Ce qui fait, surtout après le départ de la force Barkhane au Sahel, que le rôle de la France, dans ce domaine stratégique, se voit de plus en plus contesté. Pourtant, en dehors des quelques diplomates, militaires ou experts ayant à traiter de ces questions, celles-ci demeurent largement méconnues du public. De même, rares sont les publications sérieuses éditées en langue française, d’où l’intérêt qui s’attache à l’ouvrage fort documenté, précis et très actuel d’Arthur Boutellis, conseiller sénior à l’International Peace Institute (IPI) et enseignant à Columbia et à Sciences Po Paris. Lire la suite

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