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Revue Défense Nationale - Mars 2013 - n° 758

L’engagement militaire de la France en Afghanistan touche à sa fin. En 2014, ce pays charnière va devenir le théâtre d’une concertation nationale qui devra articuler dans une formule encore indécise tous les acteurs d’un nouveau « consensus de Kaboul » dans lequel les taliban joueront un rôle clé, comme le Pakistan et l’Iran, les voisins aux stratégies suspectes. Pendant que ces épisodes se préparent, un nouveau « Grand jeu » régional se dessine entre Russes, Chinois, Américains et Indiens dont l’Asie centrale, nouveau maillon vital Est-Ouest, est l’enjeu principal. Le défi afghan est plus que jamais stratégique.

Comme l’opération Serval le démontre, l’action militaire curative reste nécessaire. Et on voit que notre actuelle posture militaire offre des atouts multiples qui permettent une large combinaison d’entreprises. Cette appréciation apparaîtra paradoxale à ceux qui pensent que la pression budgétaire ou l’impotence européenne ont altéré notre capacité de défense. Elle apparaîtra imprudente à ceux qui gravitent dans les circuits du Livre blanc et préparent la prochaine Loi de programmation militaire. Et pourtant, vingt ans après la fin de la guerre froide et près d’un point de PIB en dessous des dépenses d’alors, nous connaissons une rare situation de réactivité politique, d’expertise militaire et de maîtrise technologique. Certes le format humain est comprimé comme jamais et le déploiement sur le sol national bien réduit. Mais cette posture satisfait aux principes de la stratégie, la liberté d’action combinée à l’économie des moyens. Songeons aux engagements opérationnels que la France a soutenus avec un certain succès depuis cinq ans en Afghanistan, en océan Indien, au Sud Liban, en Côte d’Ivoire, en Libye et maintenant au Mali, sans avoir baissé la garde sur le territoire national, dans ses atterrages maritimes ou son espace aérien. Songez à l’excellence des nouveaux matériels entrés en service, du Rafale au VBCI, du Dixmude au Tigre

Quelles conclusions tirer ? « Tout est affaire de circonstances » aurait dit le général de Gaulle alors qu’on affirme bien vite que tout est affaire d’économies et de technologies d’un côté, d’alliances et de procédures collectives de l’autre. Si la France continue à confirmer sa singularité militaire par sa créativité tactique dans le combat aéromaritime et aéroterrestre, c’est qu’elle n’est jamais aussi à l’aise sur le terrain des opérations que lorsqu’elle manœuvre, sans trop de contraintes, comme nation-cadre. Pour autant, l’ordre de bataille et la pratique opérationnelle actuels sont-ils un optimum à préserver ? Assurément non. D’abord parce que notre appareil militaire est dans un moment intermédiaire, instable. Ensuite, parce que la part de richesse consacrée à la politique de défense et de sécurité nationale est sans doute aussi peu soutenable que celle consentie à la justice sociale ; un important transfert de la première vers la seconde est une fois de plus attendu. L’épisode militaire particulier d’aujourd’hui ne nous dispensera pas de renforcer la compétitivité économique de la dépense de défense, notamment à l’exportation, d’approfondir les synergies entre responsabilités nationales et européennes, les équilibres entre prototypes et effectifs, les corrélations entre militaires et policiers pour une stratégie nationale de sécurité durable et adaptée au monde actuel. ♦

Jean Dufourcq

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Tribune

21 octobre 2025

Guerre en Ukraine : Prochaine rencontre en Hongrie à hauts risques ? (T 1761)

Hugues Pernet

La rencontre Trump-Zelensky à Washington, influencée par un échange préalable Trump-Poutine, révèle une stratégie américaine pragmatique et déséquilibrée. Trump, focalisé sur les réalités de terrain et les intérêts économiques, marginalise l’Ukraine et l’Europe, favorisant un cessez-le-feu qui risquerait de légitimer les conquêtes russes. Zelensky, affaibli par des tensions internes et des erreurs diplomatiques, peine à défendre une position fondée sur le droit international. La perspective d’une rencontre Trump-Poutine à Budapest, sous l’égide d’Orban, accentue les divisions transatlantiques et isole davantage l’Ukraine, tout en offrant à Moscou une opportunité de dicter les termes d’un accord.

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Article gratuit jusqu'au 21 novembre 2025

Florilège historique

« Problèmes actuels de l’approvisionnement en énergie - La révolution d’octobre 1973 et ses conséquences » (février 1974) par Pierre Desprairies

À la suite de la guerre du Kippour déclenchée le 6 octobre 1973, les pays arabes membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) décidèrent d’augmenter massivement le prix du pétrole, en réaction au soutien américain à Israël. En l’espace d’un semestre, les prix sont multipliés par 4, entraînant de fait une crise économique dans les pays occidentaux, obligeant ceux-ci à revoir complètement leur politique énergétique. Pour la France, c’est le début de la fin des Trente glorieuses, avec une hausse du chômage. C’est à cette occasion qu’est lancé le plan massif de construction de centrales nucléaires par EDF.  Lire la suite

e-Recensions

Boutellis Arthur : Rivalités pour la paix, géopolitique de l’ONU  ; Armand Colin, 2025, 263 pages

La France a obtenu en janvier 1997 et a conservé depuis, la direction du Département, chargé des Opérations de maintien de la paix (OMP) au Secrétariat général de l’ONU à New York. Elle y envoie des officiers d’état-major dans nombre d’opérations ainsi qu’un contingent au sein de l’intervention onusienne au Sud-Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), établie en 1978. Les diplomates de la Représentation française sont la « plume » du tiers des résolutions concernant ces opérations qui sont du ressort du Conseil de sécurité (chapitres VI et VII de la Charte). Paris est le deuxième contributeur de Casques bleus après la Chine, mais que le sixième contributeur financier. Ce qui fait, surtout après le départ de la force Barkhane au Sahel, que le rôle de la France, dans ce domaine stratégique, se voit de plus en plus contesté. Pourtant, en dehors des quelques diplomates, militaires ou experts ayant à traiter de ces questions, celles-ci demeurent largement méconnues du public. De même, rares sont les publications sérieuses éditées en langue française, d’où l’intérêt qui s’attache à l’ouvrage fort documenté, précis et très actuel d’Arthur Boutellis, conseiller sénior à l’International Peace Institute (IPI) et enseignant à Columbia et à Sciences Po Paris. Lire la suite

Eugène Berg

Les cahiers de la RDN

Cahier numérique - octobre 2025 - 187 pages

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