Avec pour objet de « réunir l’ensemble des éléments budgétaires et financiers concernant la conscription et son éventuel remplacement par une armée de métier », le rapport Balkany (1) s’inscrit parfaitement dans le débat sur la politique de défense et l’avenir du service national, engagé, à l’initiative du président Jacques Chirac, dans sa déclaration du 22 février dernier, qui envisageait la professionnalisation de l’ensemble des forces armées dans un délai de six années, ce qui signifie, à terme, une réduction de près d’un tiers des effectifs du ministère de la Défense, obtenue par la suppression du recours aux appelés du contingent et l’augmentation du nombre des engagés et des personnels civils. Devenu au gré des contingents successifs une authentique institution républicaine, le service national, manifestement obligatoire et modérément universel (2), n’est pas, par-delà sa fonction fondatrice et fondamentale de concourir à la défense du territoire, sans dimension et incidence économiques, politiques et culturelles, de sorte qu’en ce domaine, le débat ne peut uniquement porter sur des considérations stratégiques et opérationnelles, certes prépondérantes, mais non exclusives. Ainsi, les diverses hypothèses en présence (suppression définitive du service national, maintien d’une conscription obligatoire ramenée de dix à six mois, création d’un service civil obligatoire pour l’intégralité d’une classe d’âge, mise en place d’un service militaire ou civil fondé sur le volontariat…) doivent-elles également prendre en compte les arguments formulés en termes, d’une part de socialisation politique, d’intégration et de cohésion sociale, d’autre part de coût, d’efficacité et de rentabilité, enfin d’évolution démographique, d’aménagement du territoire et de politique de l’emploi. Lire les premières lignes
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