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Revue Défense Nationale - Juin 2013 - n° 761

Le nouveau Livre blanc le montre, l’économie de défense est une discipline essentielle et un instrument clé de la souveraineté nationale. Avec elle, un autre facteur s’impose, la technologie, et la supériorité militaire qu’elle est susceptible de procurer dans le combat frontal ou indirect et dans l’établissement d’une relation coercitive avec un adversaire. On va en parler au Bourget, plateforme de la performance aéronautique militaire par excellence. Deux autres segments essentiels complètent le carré magique de la défense du pays, ce sont la valeur des hommes et la pertinence de la stratégie de sécurité nationale.

Mais il est d’autres facteurs qui déterminent la capacité d’un pays à passer le cap de la mondialisation, à en tirer bénéfice et à consolider ses positions, c’est l’audace et la confiance en soi, des vertus qui s’enracinent dans l’histoire des peuples, difficultés dépassées, expériences réussies, alliances judicieuses, prises de risque raisonnées… Et là aussi, le secteur aéronautique a beaucoup à dire ; il a été une forme de porte-bonheur industriel français. Pourtant l’économie semble échapper aux règles vertueuses jusqu’ici établies et la capacité des États à en maîtriser la complexité paraît défaillante. De même, la technologie qui permet de nouveaux rapports de force dématérialisés, monétaires, cybernétiques, culturels et même sociaux voire religieux tend à invalider la vaillance et le talent militaires. D’où, constatons-le, une certaine frilosité générale devant la sécurité nationale, une débudgétisation rampante, un désengagement humain, et l’application qui se généralise d’un principe de précaution qui conduit à un repliement sur un noyau de défense nationale solitaire.

Quel emploi peut-on faire des vertus et des capacités militaires dans le cadre d’une conflictualité aussi déréglée mais pourtant encore meurtrière ? Certes, il y a toujours les opérations Serval, mais ne sont-elles pas des cas particuliers non dimensionnants de notre sécurité ? Certes, il y a toujours des zones fragiles à l’extérieur où nous avons des intérêts mais les protégera-t-on par déploiement militaire ? Et est-ce à la France seule d’y pourvoir ?

La zone de l’Asie de l’Est qui comprend de grandes puissances, anciennes ou en croissance rapide, aux fortes capacités économiques, techniques et de défense et au réel potentiel de frictions pour le contrôle d’espaces vitaux constitue un véritable espace de défi militaire. Réglera-t-on ainsi les différends ou trouvera-t-on des modalités de coopération froide ? C’est à voir. Devrons-nous nous y impliquer ? Assurément, oui, mais par la médiation active pour éviter toutes les occasions d’action militaire qui romprait la chaîne continue des approvisionnements vitaux qui relient la zone au marché européen et dont dépend notre prospérité. Ce sont ces pistes qui doivent aujourd’hui guider nos démarches de sécurité pour les décennies à venir. On voit qu’elles sont encore bien peu esquissées et que la construction d’un modèle d’armée comme celle d’une loi de programmation militaire pluriannuelle pour y pourvoir sont loin d’être de simples exercices de style. Mobilisons tous les experts et en priorité les militaires, pas structurellement conservateurs, corporatistes ou dépensiers pour y réfléchir. Après tout, ce sera encore à eux d’agir. ♦

Jean Dufourcq

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Tribune

21 octobre 2025

Guerre en Ukraine : Prochaine rencontre en Hongrie à hauts risques ? (T 1761)

Hugues Pernet

La rencontre Trump-Zelensky à Washington, influencée par un échange préalable Trump-Poutine, révèle une stratégie américaine pragmatique et déséquilibrée. Trump, focalisé sur les réalités de terrain et les intérêts économiques, marginalise l’Ukraine et l’Europe, favorisant un cessez-le-feu qui risquerait de légitimer les conquêtes russes. Zelensky, affaibli par des tensions internes et des erreurs diplomatiques, peine à défendre une position fondée sur le droit international. La perspective d’une rencontre Trump-Poutine à Budapest, sous l’égide d’Orban, accentue les divisions transatlantiques et isole davantage l’Ukraine, tout en offrant à Moscou une opportunité de dicter les termes d’un accord.

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Article gratuit jusqu'au 21 novembre 2025

Florilège historique

« Problèmes actuels de l’approvisionnement en énergie - La révolution d’octobre 1973 et ses conséquences » (février 1974) par Pierre Desprairies

À la suite de la guerre du Kippour déclenchée le 6 octobre 1973, les pays arabes membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) décidèrent d’augmenter massivement le prix du pétrole, en réaction au soutien américain à Israël. En l’espace d’un semestre, les prix sont multipliés par 4, entraînant de fait une crise économique dans les pays occidentaux, obligeant ceux-ci à revoir complètement leur politique énergétique. Pour la France, c’est le début de la fin des Trente glorieuses, avec une hausse du chômage. C’est à cette occasion qu’est lancé le plan massif de construction de centrales nucléaires par EDF.  Lire la suite

e-Recensions

Boutellis Arthur : Rivalités pour la paix, géopolitique de l’ONU  ; Armand Colin, 2025, 263 pages

La France a obtenu en janvier 1997 et a conservé depuis, la direction du Département, chargé des Opérations de maintien de la paix (OMP) au Secrétariat général de l’ONU à New York. Elle y envoie des officiers d’état-major dans nombre d’opérations ainsi qu’un contingent au sein de l’intervention onusienne au Sud-Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), établie en 1978. Les diplomates de la Représentation française sont la « plume » du tiers des résolutions concernant ces opérations qui sont du ressort du Conseil de sécurité (chapitres VI et VII de la Charte). Paris est le deuxième contributeur de Casques bleus après la Chine, mais que le sixième contributeur financier. Ce qui fait, surtout après le départ de la force Barkhane au Sahel, que le rôle de la France, dans ce domaine stratégique, se voit de plus en plus contesté. Pourtant, en dehors des quelques diplomates, militaires ou experts ayant à traiter de ces questions, celles-ci demeurent largement méconnues du public. De même, rares sont les publications sérieuses éditées en langue française, d’où l’intérêt qui s’attache à l’ouvrage fort documenté, précis et très actuel d’Arthur Boutellis, conseiller sénior à l’International Peace Institute (IPI) et enseignant à Columbia et à Sciences Po Paris. Lire la suite

Eugène Berg

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