Mai 2021 - n° 840

Revenir du combat, revenir du terrain sensible

« La réalité du champ de bataille est que l'on n'y étudie pas : simplement on fait ce que l'on peut pour appliquer ce que l'on sait. »

Ferdinand Foch

Éditorial - Jérôme Pellistrandi

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Revue Défense Nationale - Mai 2021 - n° 840

Revenir du combat, revenir du terrain sensible

Nos sociétés occidentales ont oublié ce que le mot « guerre » signifiait, avec ses cortèges de morts, de blessés, de veuves, d’orphelins, d’anciens combattants et de douleurs. D’une certaine façon, tant mieux, car cela signifie que nous vivons dans un monde relativement pacifié ; du moins le croit-on ! Or, et c’est le cas de la France, la réalité militaire est notre engagement important en opération, que ce soit au Sahel, en mer, dans les airs, voire sur le territoire national. Nos soldats, hommes et femmes, sont régulièrement envoyés dans des théâtres où ils côtoient la mort, la souffrance, la peur et le doute. Depuis environ un demi-siècle, avec les premières Opex, une nouvelle génération connaît la guerre, même si celle-ci n’est pas forcément de haute intensité. Revenir d’opération n’est pas anodin, retrouver son environnement habituel, partager avec les siens… Autant d’actes et de gestes qui ne sont pas toujours aussi faciles et qui méritent donc d’être étudiés et analysés pour pouvoir encore mieux répondre aux attentes de ceux et celles qui sont concernés.

Ce dossier du mois est le résultat d’un colloque organisé par l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem) et que l’on pourrait qualifier d’être à « hauteur d’homme ». Au regard porté sur le soldat combattant rentrant d’Opex se rajoutent les témoignages de chercheurs et de journalistes qui sont également allés sur le terrain, dans des zones de conflit. Pour eux aussi, le retour ne fut pas aisé et exige de pouvoir s’exprimer et de dire ce qui est souvent de l’ordre de l’indicible. Derrière ces questions se pose le débat entre une nation en paix et la réalité géopolitique actuelle où le rapport de force redevient un mode de régulation avec des risques désormais permanents d’affrontements militaires, y compris sur le territoire européen.

Il est donc nécessaire de revenir sur la fin de la guerre froide pour comprendre les mécanismes politiques et diplomatiques de l’époque, en particulier sur le rôle de François Mitterrand, ainsi que sur la complexité de la relation franco-allemande sur la politique à conduire à l’égard de la Russie depuis des décennies. Là encore, de nouvelles incertitudes stratégiques se font jour et peuvent nous interroger sur les choix faits pour notre défense.

Ces interrogations sont essentielles, notamment en vue des prochaines échéances électorales de 2022, et la RDN souhaite y contribuer en s’appuyant sur son site Internet avec la création d’un espace dédié au « Débat stratégique » (réservé à nos abonnés) qui permet à la fois de compléter et de réagir au dossier thématique du mensuel. Il est en effet indispensable de pousser cette dynamique de réflexion sur les grands enjeux qui structureront les choix faits pour assurer la sécurité de notre pays et de ses intérêts, mais aussi d’anticiper et d’imaginer des futurs possibles. D’où l’outil numérique qui apporte une contribution essentielle, rapide et simple.

À vos plumes pour apporter vos commentaires et réflexions ! ♦

Jérôme Pellistrandi

Revue Défense Nationale - Mai 2021 - n° 840

Revenir du combat, revenir du terrain sensible

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Amédée De Waziers, Retour de Barkhane - 16 juin 2021

Il n'est pas sans rapport évident avec l'actualité que le retrait déjà engagé depuis quelques années de militaires français au Mali, dans le cadre de l'opération Barkhane. 
La récente décision, du 10 juin, du président de la République française, s'inscrit dans une volonté politique de cesser les opérations de coopération avec le Mali, et à terme d'en venir à réduire de près de la moitié les effectifs français (±2500 soldats). A tort ou à raison pour certains puisque depuis plusieurs années, l'on a tendance à se féliciter de la lutte efficace contre le terrorisme et les démonstrations de forces opérées par les armées françaises ainsi que ces alliés ; à l'inverse le nombre grandissant de morts ainsi que certaines prises de position dans la région viennent remettre en cause la souveraineté de cette région encore loin d'être stable politiquement. 

Toujours est-il que le retour d'un grand nombre de militaires à la suite de l'annonce de la fin de l'opération va poser les questions de l'après, de la reconversion pour certains et des leçons à en tirer. 
N'oublions pas que le Mali, et de manière plus général l'Afrique du Nord/Central est aujourd'hui l'un des théâtres d'opérations les plus importants de la France et de l'Europe à venir (cf. projet de maintien par le groupement de forces spéciales européennes Takuba). Par conséquent, l'on n'organise pas le retour d'Opex de milliers de soldats qui partent dans un conflit organisé et de haute intensité comme l'on organise le retour de soldats ayant intervenu dans des missions de moindre intensité. 

Il est de notre devoir maintenant de comprendre, à l'ère du XXIe siècle les nouveaux enjeux du retour du combat, et plus concrètement dans un combat comme celui-ci dans lequel la France a un rôle prépondérant. Aussi, il importe de soutenir nos hommes confrontés aux horreurs de la guerre, alors même que nous ne sommes plus à l'époque de conflits massifs comme les deux guerres mondiales. 
Comment finalement comprendre et accompagner nos hommes, alors même que les formes de conflictualité évoluent et se multiplient...

Jérôme Pellistrandi, Rôle du Service de santé des armées (SSA) - 23 mai 2021

Le numéro de Juin présentera un article sur le Conseil médical au Commandement et qui vient en quelque sorte compléter ce dossier.

Jérôme Pellistrandi, Recherche de témoignages - 07 mai 2021

Nous recherchons des témoignages de retour, y compris par des marins et des aviateurs, d'autant plus que le milieu d'emploi est différent. N'hesitez pas à contribuer ici pour compléter, critiquer ou élargir le débat. Lire la suite

Florilège historique

« Problèmes actuels de l’approvisionnement en énergie – La révolution d’octobre 1973 et ses conséquences » (février 1974) par Pierre Desprairies

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e-Recensions

Boutellis Arthur : Rivalités pour la paix, géopolitique de l’ONU  ; Armand Colin, 2025, 263 pages

La France a obtenu en janvier 1997 et a conservé depuis, la direction du Département, chargé des Opérations de maintien de la paix (OMP) au Secrétariat général de l’ONU à New York. Elle y envoie des officiers d’état-major dans nombre d’opérations ainsi qu’un contingent au sein de l’intervention onusienne au Sud-Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), établie en 1978. Les diplomates de la Représentation française sont la « plume » du tiers des résolutions concernant ces opérations qui sont du ressort du Conseil de sécurité (chapitres VI et VII de la Charte). Paris est le deuxième contributeur de Casques bleus après la Chine, mais que le sixième contributeur financier. Ce qui fait, surtout après le départ de la force Barkhane au Sahel, que le rôle de la France, dans ce domaine stratégique, se voit de plus en plus contesté. Pourtant, en dehors des quelques diplomates, militaires ou experts ayant à traiter de ces questions, celles-ci demeurent largement méconnues du public. De même, rares sont les publications sérieuses éditées en langue française, d’où l’intérêt qui s’attache à l’ouvrage fort documenté, précis et très actuel d’Arthur Boutellis, conseiller sénior à l’International Peace Institute (IPI) et enseignant à Columbia et à Sciences Po Paris. Lire la suite

Eugène Berg

Les cahiers de la RDN

Cahier numérique - Septembre 2025 - 408 pages

Cahier numérique - Juin 2025 - 192 pages

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Lettre mensuelle d'informations tirées de sources ouvertes, réservée aux membres cotisants du CEDN

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L’Afrique face aux mutations stratégiques

 

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Séminaire de rentrée stratégique de l'IRSEM-Afrique

L'Afrique face aux mutations stratégiques : entre recomposition stratégiques et quête d'autonomie

16 octobre 2025 - 9h-12h

Amphithéâtre ESGA - École militaire

du 13-10-2025 au 13-10-2025

Le colloque

Quelle autonomie pour les robots armés de demain ?

organisé par le Centre interarmées de concepts, de doctrines et d'expérimentations (CICDE) et l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan avec son centre de recherche le CReC

se tiendra le

lundi 13 octobre 2025 de 9 H 00 à 16 h 00

à l’amphithéâtre Lacoste de l’École militaire

17 place Joffre, 75007 Paris

Le programme de ce colloque est accessible sous le lien Internet : https://www.terre.defense.gouv.fr/crec/evenements/quelle-autonomie-robots-armes-demain

Ce colloque est réservé aux personnes de nationalité française travaillant sur les questions de Défense.

Pour participer à l’ensemble du colloque, inscription gratuite mais obligatoire sous le lien Internet https://www.paris-ecole-militaire.fr/fr/forms/colloquecicdecrecsaintcyrsurlessystemesrobotiquesarmees

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