Janvier 2010 - n° 726

152 pages

Éditorial - Jean Dufourcq

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Revue Défense Nationale - Janvier 2010 - n° 726

C’est une ligne éditoriale renouvelée que propose en ce début d’année votre très vénérable revue qui a repris son nom d’usage de Défense Nationale, de RDN, sans pour autant renoncer à traiter de sécurité, tant s’en faut.

Pour commencer deux éclairages vous sont présentés, l’un sur les perspectives stratégiques offertes par l’année 2010 et l’autre sur la société militaire aujourd’hui. Des points de vue variés et des repères d’actualité vous sont ensuite fournis, sous forme d’opinions et de revues de travaux effectués dans de multiples enceintes où se pensent les questions de sécurité et de défense du pays. C’est, en effet, autour de trois cahiers, le premier thématique, le deuxième de débats et de jalons, et le dernier de chroniques et de recensions que s’organise notre publication désormais. Nous essaierons de nous tenir à cette ligne éditoriale simple.

La vocation de la RDN est de susciter le débat et l’éclairage sur les questions de sécurité et de défense comme le rappelle la quatrième de couverture. Aussi au moment où le débat identitaire s’anime en France et où l’Union européenne se consolide sur la plateforme de Lisbonne, je vous propose, en préambule de ce numéro, d’essayer de mieux cerner, dans l’esprit des Livres blancs de 1994 et 2008, ce que sont les intérêts stratégiques français. J’en fournis ma propre vision et vous demande la vôtre. Cette thématique restera active jusqu’à l’été dans une rubrique que je vous invite à animer (contact@defnat.com).

Mais il est un thème particulier qui sous-tend ce numéro sur lequel j’aimerais appeler l’attention, c’est celui de la rigueur du débat sur les questions de sécurité et de défense. De multiples auteurs n’ont cessé de mettre en garde sur la confusion qui guette lorsque l’on fait exagérément sortir le vocabulaire stratégique de son cadre de référence. Ainsi le sens commun s’est-il beaucoup perdu des mots simples comme « menace », qui implique nécessairement une volonté antagoniste démontrée ; comme « risque », qui reste associé à des vulnérabilités génériques identifiées ou « danger », qui suppose une exposition de fragilités connues à des tensions extérieures. Aussi assiste-t-on souvent à l’enflure d’un discours alarmiste et à l’extension inflationniste du domaine de la sécurité qui en vient à couvrir sans distinction tous les aléas. L’exigence de gain et la sûreté réclamée de toutes les entreprises humaines ont fait qualifier de menaces les compétitions incertaines qu’elles déclenchent et les réactions antagonistes qu’elles suscitent. La sûreté qui se confond avec l’assurance tous risques, et la sécurité avec la démarche contraléatoire ont remplacé la classique pesée des risques qui règle la stratégie. L’incertitude dans laquelle nous vivons aujourd’hui et le brouillard stratégique qui règne depuis la fin de la guerre froide ne doivent pas être confondus avec l’insécurité. Il faut repenser la manœuvre comme le suggère Christian Malis (cf. recensions), revenir aux fondamentaux comme nous y invite l’amiral Lacoste.

Bonne lecture et bonne année.

Jean Dufourcq

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

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Tribune

21 octobre 2025

Guerre en Ukraine : Prochaine rencontre en Hongrie à hauts risques ? (T 1761)

Hugues Pernet

La rencontre Trump-Zelensky à Washington, influencée par un échange préalable Trump-Poutine, révèle une stratégie américaine pragmatique et déséquilibrée. Trump, focalisé sur les réalités de terrain et les intérêts économiques, marginalise l’Ukraine et l’Europe, favorisant un cessez-le-feu qui risquerait de légitimer les conquêtes russes. Zelensky, affaibli par des tensions internes et des erreurs diplomatiques, peine à défendre une position fondée sur le droit international. La perspective d’une rencontre Trump-Poutine à Budapest, sous l’égide d’Orban, accentue les divisions transatlantiques et isole davantage l’Ukraine, tout en offrant à Moscou une opportunité de dicter les termes d’un accord.

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Article gratuit jusqu'au 21 novembre 2025

Florilège historique

« Problèmes actuels de l’approvisionnement en énergie - La révolution d’octobre 1973 et ses conséquences » (février 1974) par Pierre Desprairies

À la suite de la guerre du Kippour déclenchée le 6 octobre 1973, les pays arabes membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) décidèrent d’augmenter massivement le prix du pétrole, en réaction au soutien américain à Israël. En l’espace d’un semestre, les prix sont multipliés par 4, entraînant de fait une crise économique dans les pays occidentaux, obligeant ceux-ci à revoir complètement leur politique énergétique. Pour la France, c’est le début de la fin des Trente glorieuses, avec une hausse du chômage. C’est à cette occasion qu’est lancé le plan massif de construction de centrales nucléaires par EDF.  Lire la suite

e-Recensions

Boutellis Arthur : Rivalités pour la paix, géopolitique de l’ONU  ; Armand Colin, 2025, 263 pages

La France a obtenu en janvier 1997 et a conservé depuis, la direction du Département, chargé des Opérations de maintien de la paix (OMP) au Secrétariat général de l’ONU à New York. Elle y envoie des officiers d’état-major dans nombre d’opérations ainsi qu’un contingent au sein de l’intervention onusienne au Sud-Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), établie en 1978. Les diplomates de la Représentation française sont la « plume » du tiers des résolutions concernant ces opérations qui sont du ressort du Conseil de sécurité (chapitres VI et VII de la Charte). Paris est le deuxième contributeur de Casques bleus après la Chine, mais que le sixième contributeur financier. Ce qui fait, surtout après le départ de la force Barkhane au Sahel, que le rôle de la France, dans ce domaine stratégique, se voit de plus en plus contesté. Pourtant, en dehors des quelques diplomates, militaires ou experts ayant à traiter de ces questions, celles-ci demeurent largement méconnues du public. De même, rares sont les publications sérieuses éditées en langue française, d’où l’intérêt qui s’attache à l’ouvrage fort documenté, précis et très actuel d’Arthur Boutellis, conseiller sénior à l’International Peace Institute (IPI) et enseignant à Columbia et à Sciences Po Paris. Lire la suite

Eugène Berg

Les cahiers de la RDN

Cahier numérique - octobre 2025 - 187 pages

Cahier numérique - Septembre 2025 - 408 pages

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