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Revue Défense Nationale - Avril 2010 - n° 729

C'est Pierre Hassner qui ouvre ce numéro, en nous rappelant l'incertitude du monde et l'effacement des déterminismes qui l'organisaient récemment encore ; nous reviendrons bientôt sur les questions nucléaires et les engagements militaires qu'il évoque comme champs de tensions entre politique et stratégie.

La vaste problématique qui sous-tend les dossiers du mois d'avril expose d'une part la dynamique des partenariats et des externalisations qu'a enclenchés le ministère de la Défense et d'autre part le puzzle des espaces orientaux situés à l'est de l'Europe. Dans ces secteurs où l'actualité est quotidienne, l'entreprise européenne devrait jouer un rôle clé, au nom de la mutualisation des efforts et de la diplomatie réventive. Or il n'en est rien. Pourquoi ?

Tentons une explication. La construction européenne résulte dès les origines d'une nécessité et d'un pari : nécessité de mettre fin à l'histoire tragique d'un continent labouré par les guerres nationales et pari de l'intérêt général européen qui prévaudrait sur les intérêts particuliers nationaux. Or il est clair qu'aujourd'hui si la coopération interétatique a remplacé les guerres en Europe, on est encore loin d'une intégration européenne, la crise l'a montré. On peut en effet soutenir que faute de vision géopolitique suffisante la construction européenne a été enrôlée, parfois par complaisance, parfois à son insu, dans d'autres manoeuvres qui l'ont empêchée de gagner le pari initial : manoeuvre économique de dérégulation libérale qu'a menée la Commission européenne et manoeuvre stratégique d'élargissement à l'est qu'a conduite l'Otan. En plus d'un retard à approfondir son projet politique, il en est résulté pour l'Union européenne une périphérisation progressive (le mot n'est pas consonant mais fort utile) et une incertitude sur son positionnement stratégique.

C'est particulièrement vrai si l'on considère l'Est du continent européen, sa structuration, sa délimitation, son articulation avec l'Asie centrale et avec une Fédération de Russie qui, forte de sa rente énergétique, cherche à renforcer son contrôle économique dans toutes les directions. C'est aussi vrai à l'ouest avec la tentation d'ériger un monde transatlantique organisé par les États-Unis et dont l'Union européenne serait le simple contrefort occidental. Telle est, selon moi, l'une des causes de l'actuel malaise stratégique européen. Y remédier supposerait de l'identifier clairement. P.-E. Thomann propose dans une tribune unangle d'attaque résolument géopolitique pour le résorber et consolider l'avenir de l'Union.

Le débat stratégique se poursuit dans ce numéro : année de la Russie en France, biodiversité, pédagogie de la violence guerrière… Les chroniques parlent d'États-Unis, d'intérêts énergétiques chinois, de débats stratégiques dans les pays d'Europe, transmettent la vision d'Hervé Coutau-Bégarie sur l'esprit et la presse de défense et relatent le dernier message opérationnel du général Georgelin, qui vient de quitter sa mission de Cema, aux députés. Les recensions continuent à défricher la production stratégique. La préparation du colloque (CID, HEC, ENA) du 26 mai sur la compétitivité stratégique se poursuit et les assises de la pensée stratégique se préparent sous l'égide du CSFRS…

Nous avons rencontré des difficultés techniques pour alimenter notre site www.defnat.com au mois de mars ; elles sont résolues. Nous sommes heureux de vous y accueillir avec nos archives, notre édition numérique et la version anglaise d'avril.

Jean Dufourcq

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

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Tribune

21 octobre 2025

Guerre en Ukraine : Prochaine rencontre en Hongrie à hauts risques ? (T 1761)

Hugues Pernet

La rencontre Trump-Zelensky à Washington, influencée par un échange préalable Trump-Poutine, révèle une stratégie américaine pragmatique et déséquilibrée. Trump, focalisé sur les réalités de terrain et les intérêts économiques, marginalise l’Ukraine et l’Europe, favorisant un cessez-le-feu qui risquerait de légitimer les conquêtes russes. Zelensky, affaibli par des tensions internes et des erreurs diplomatiques, peine à défendre une position fondée sur le droit international. La perspective d’une rencontre Trump-Poutine à Budapest, sous l’égide d’Orban, accentue les divisions transatlantiques et isole davantage l’Ukraine, tout en offrant à Moscou une opportunité de dicter les termes d’un accord.

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Article gratuit jusqu'au 21 novembre 2025

Florilège historique

« Problèmes actuels de l’approvisionnement en énergie - La révolution d’octobre 1973 et ses conséquences » (février 1974) par Pierre Desprairies

À la suite de la guerre du Kippour déclenchée le 6 octobre 1973, les pays arabes membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) décidèrent d’augmenter massivement le prix du pétrole, en réaction au soutien américain à Israël. En l’espace d’un semestre, les prix sont multipliés par 4, entraînant de fait une crise économique dans les pays occidentaux, obligeant ceux-ci à revoir complètement leur politique énergétique. Pour la France, c’est le début de la fin des Trente glorieuses, avec une hausse du chômage. C’est à cette occasion qu’est lancé le plan massif de construction de centrales nucléaires par EDF.  Lire la suite

e-Recensions

Boutellis Arthur : Rivalités pour la paix, géopolitique de l’ONU  ; Armand Colin, 2025, 263 pages

La France a obtenu en janvier 1997 et a conservé depuis, la direction du Département, chargé des Opérations de maintien de la paix (OMP) au Secrétariat général de l’ONU à New York. Elle y envoie des officiers d’état-major dans nombre d’opérations ainsi qu’un contingent au sein de l’intervention onusienne au Sud-Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), établie en 1978. Les diplomates de la Représentation française sont la « plume » du tiers des résolutions concernant ces opérations qui sont du ressort du Conseil de sécurité (chapitres VI et VII de la Charte). Paris est le deuxième contributeur de Casques bleus après la Chine, mais que le sixième contributeur financier. Ce qui fait, surtout après le départ de la force Barkhane au Sahel, que le rôle de la France, dans ce domaine stratégique, se voit de plus en plus contesté. Pourtant, en dehors des quelques diplomates, militaires ou experts ayant à traiter de ces questions, celles-ci demeurent largement méconnues du public. De même, rares sont les publications sérieuses éditées en langue française, d’où l’intérêt qui s’attache à l’ouvrage fort documenté, précis et très actuel d’Arthur Boutellis, conseiller sénior à l’International Peace Institute (IPI) et enseignant à Columbia et à Sciences Po Paris. Lire la suite

Eugène Berg

Les cahiers de la RDN

Cahier numérique - octobre 2025 - 187 pages

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