Juillet 2000 - n° 622

192 pages

Présentation - Philippe Vougny

Pour changer de page, vous pouvez utiliser les boutons en fin de liste, votre souris (clic gauche et déplacement sur l'écran) ou un stylet si vous disposez d'un écran tactile.

Pour changer de page, vous pouvez utiliser les boutons en fin de liste, votre souris (clic gauche et déplacement sur l'écran) ou un stylet si vous disposez d'un écran tactile.

Revue Défense Nationale - Juillet 2000 - n° 622

La Fondation pour la recherche stratégique et le Comité d’études de défense nationale sont heureux de vous accueillir à l’occasion de cette journée d’étude dont le thème est le nucléaire militaire.

Pourquoi ce thème en l’an 2000 ? Nous savons tous que l’armement nucléaire a constitué l’atout politique principal des deux superpuissances – États-Unis et Union soviétique – durant la guerre froide entre 1945 et 1990. L’équilibre de la terreur à base d’arsenaux nucléaires gigantesques – plusieurs dizaines de milliers d’armes – constituait la base de la géopolitique de cette période. En constituant leurs propres forces nucléaires, la Grande-Bretagne, la France et la Chine vinrent à leur tour perturber, en partie, ce terrible face-à-face.

Cependant, depuis l’effondrement de l’empire soviétique, l’armement nucléaire semblait être passé au second plan, la menace d’affrontement majeur entre les États-Unis et la Fédération de Russie ayant pratiquement disparu.

Or, cet armement existe toujours : réduit certes quantitativement, mais considérablement amélioré qualitativement. Plusieurs facteurs récents permettent de penser que s’il n’est plus sous les feux de l’actualité médiatique, il n’en demeure pas moins l’objet principal des préoccupations et de « gesticulations » des grandes puissances en période de crise. J’ai retenu quatre de ces facteurs récents.

Le refus du Sénat américain de ratifier le traité d’interdiction des essais nucléaires (CTBT). Cette décision enlève une partie de la crédibilité de ce traité.

Les deux séries d’essais nucléaires de l’Inde et du Pakistan – puissances non négligeables au regard des grands États qui compteront dans les décennies futures –, essais qui n’ont pas soulevé un énorme tollé de la communauté internationale, bien qu’ils eussent bafoué le sacro-saint TNP (traité de non-prolifération).

Les « gesticulations » de Bill Clinton pendant la guerre du Kosovo, et de Boris Eltsine pendant la « reconquête » de la Tchétchénie, le premier lançant ses bombardiers stratégiques B 52 et B 2 (à vocation nucléaire, rappelons-le), mais avec bien sûr des armements classiques, sur des objectifs en Serbie en toute indépendance des opérations menées par l’Otan, tandis que le second n’hésitait pas à rappeler à haute et intelligible voix que si l’Occident ne le laissait pas régler seul l’affaire de la Tchétchénie, celui-ci devait se souvenir que la Russie disposait d’un arsenal nucléaire encore imposant : menace dissuasive comme aux plus beaux jours de la guerre froide… et couronnée de succès, comme on a pu le voir.

Au 1er juillet 2000, la France prendra la présidence de l’Union européenne. Le président Chirac tient à faire avancer, à cette occasion, le chantier sur l’Identité européenne de défense et de sécurité. S’il paraît prématuré, aujourd’hui encore, d’évoquer le rôle que les composantes nucléaires française et britannique pourraient jouer dans ces nouvelles doctrines, nous ne pourrons indéfiniment éluder les grandes questions que ces forces poseront un jour à l’Union européenne : dissuasion concertée, ou partagée, ou préservée… Je ne sais pas aujourd’hui répondre à cette interrogation.

Notre thème n’est donc pas « ringard », vous en conviendrez. Notre journée comprendra deux parties. La matinée sera consacrée à l’état des lieux, avec l’amiral Marcel Duval, grand expert dans les armements nucléaires ; M. Alain Delpuech, remplaçant M. Jacques Bouchard, directeur des armes nucléaires à la DAM ; le général Jean Menu et M. Christian Maire, spécialistes des missiles stratégiques à Aerospatiale-Matra ; M. Arthur de Montalembert, directeur à la Cogema. L’après-midi fera de la prospective sur les évolutions de cet armement ; elle sera dirigée par l’ingénieur général de l’armement Paul-Ivan de Saint Germain, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.

Sans plus tarder, je passe la parole à l’amiral Duval qui va nous présenter les arsenaux atomiques actuels des cinq puissances nucléaires reconnues et ceux – moins connus – des autres puissances nucléaires. ♦

Philippe Vougny

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.

Tribune

03 septembre 2025

L’essor de l’industrie de défense sud-coréenne en Europe : complémentaire ou préjudiciable à une défense européenne « indépendante » ? (T 1746)

Eun-Chae Lee

La Corée du Sud connaît un succès croissant en Europe avec ses ventes d’armes, doublées entre 2021 et 2022 (17 milliards de dollars). Des pays comme la Pologne, la Slovaquie et l’Estonie achètent massivement ses équipements (chars K2, obusiers K9). Cependant, cette dépendance pose trois problèmes majeurs : une fragmentation de la défense européenne, un financement indirect par l’UE, et une concurrence accrue pour les industries française et allemande.

Lire la suite
Article gratuit jusqu'au 03 octobre 2025

Florilège historique

« Problèmes actuels de l’approvisionnement en énergie – La révolution d’octobre 1973 et ses conséquences » (février 1974) par Pierre Desprairies

Lire la suite

e-Recensions

Masala Carlo : La guerre d’après, La Russie face à l’Occident  ; Grasset, 2025, 176 pages

Né en 1968, Carlo Masala est un politologue allemand, expert des questions internationales et de défense. Il enseigne à l’Université de la Bundeswehr à Munich et a été assistant directeur au centre de recherche du Collège de défense de l’Otan à Rome. Son parcours démontre sa très grande connaissance des enjeux stratégiques autour de l’architecture de sécurité de l’Europe. De fait, celle-ci est mise à rude épreuve depuis le 24 février 2022 avec le début de l’Opération spéciale militaire voulue par Vladimir Poutine pour s’emparer de l’Ukraine, indépendante depuis 1991 et la chute de l’URSS. Lire la suite

Jérôme Pellistrandi, Eugène Berg

Les cahiers de la RDN

Cahier numérique - Juin 2025 - 192 pages

Cahier numérique - avril 2025 - 217 pages

Les Repères de la RDN

Lettre mensuelle d'informations tirées de sources ouvertes, réservée aux membres cotisants du CEDN

Repères

 

Été 2025
n° 882

L’Afrique face aux mutations stratégiques

 

Actualités

04-09-2025
28-08-2025
21-08-2025
30-07-2025
du 12-09-2025 au 12-09-2025

3e colloque national de Souveraine Tech

Raviver le lien Armée-Nation

Autour de l'innovation technologique

Saint-Malo

Vendredi 12 septembre 2025

Agenda

Colloques, manifestations, expositions...

Liens utiles

Institutions, ministères, médias...