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Revue Défense Nationale - Mai 2013 - n° 760

Le pivotement stratégique des États-Unis vers la région Asie-Pacifique traduit de nouvelles priorités, de nouvelles préoccupations et une nouvelle ambition à étudier. En France aussi la raison voudrait sans doute que l’on s’adapte pour considérer que la préparation de la guerre (celle que l’on a pratiquée si tragiquement en Europe ces derniers siècles) cède le pas à la gestion de la crise (celle qui s’impose désormais aux pays avancés) économique, sociétale, de gouvernance. Et que les efforts consentis pour dissuader la guerre, ou à défaut conduire les batailles, soient reportés globalement sur ceux à faire pour réduire nos vulnérabilités, acquérir une meilleure résilience et renforcer nos potentiels de développement. Passer de la défense militaire du pays à la sécurité globale et à la protection individuelle.

Il est vrai que des fragilités croissantes semblent affecter des secteurs peu couverts par la garantie militaire et miner les bases du contrat social qui lie le citoyen à l’État : solidarité nationale, cohésion sociale, identité collective, prospérité et ordre public, angles morts de la défense mais vraies préoccupations de sécurité des Français. Cela vaut aussi pour les désordres latents importés de l’extérieur qui touchent la santé publique, la sécurité alimentaire, le ravitaillement énergétique ; pour les dangers liés à la criminalisation croissante des échanges numériques, aux trafics de substances illicites, à la circulation humaine mal contrôlée qui importe des tensions économiques, ethniques ou religieuses. Les traiter est prioritaire, tous moyens réunis. Or, face à ces réalités, l’ultima ratio de l’État est décalée, la force publique doit s’exercer prioritairement dans des secteurs non militaires. Et de son côté, l’action militaire a muté pour se développer hors du contexte classique des guerres interétatiques, comme on l’a vu avec les combats expéditionnaires « à l’intérieur » des populations afghane, ivoirienne, libanaise, libyenne, malienne. La tentation d’un théâtre intérieur existe comme celle d’une sécurité globale, non militaire, une sorte d’urgence sécuritaire qui ferait renoncer à un appareil de défense, pour sagement concentrer nos efforts sur nos faiblesses.

Mais disait Philinte, « La parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l’on soit sage avec sobriété ». La sécurité globale exige la capacité militaire, une capacité propre. Car si la France ne doit pas baisser sa garde militaire, c’est que son histoire devrait l’avoir immunisée contre tous les renoncements. Et cela vaut pour ses compétences souveraines, sa langue bien sûr d’abord, sa technologie ensuite et sa capacité d’action militaire. Certes sa souveraineté est encadrée par ses multiples dépendances, et tout d’abord à ses idéaux et à ses responsabilités, au cœur desquelles il y a l’Europe et la Méditerranée. Mais c’est précisément parce que l’Europe militaire n’existe pas que la France doit conserver intacte son aptitude opérationnelle pour prévenir, dissuader les guerres dans son espace vital et, s’il le faut, les conduire. Le pouvoir pacificateur de l’atome, l’intelligence de l’espace, la protection des flux vitaux, la capacité d’intervention au sol relèvent d’un contrat stratégique implicite validé par les Français et leurs voisins. L’efficacité militaire ne peut être sacrifiée à la raison économique. Cet axiome doit être rappelé avec pédagogie et constance à l’opinion publique et aux élites politiques. ♦

Jean Dufourcq

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La frégate Amiral Ronarc’h a rejoint Brest pour 40 ans de service, marquant une relance de la Marine nationale. Malgré une flotte réduite à 15 frégates (contre 18 initialement), son arrivée porte à 5 les unités basées à Brest. Innovante, elle répond aux défis modernes, dont les drones. Un symbole de modernisation, après six ans de chantier.

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e-Recensions

Razavi Emmanuel et Montali Jean-Marie : La Pieuvre de Téhéran - Enquête sur les réseaux d'espionnage et d'influence de l'Iran en France et dans le monde  ; Éditions du Cerf, 2025, 229 pages

« Une vérité s’impose : la République islamique d’Iran, sous la férule des mollahs, a édifié une stratégie d’influence d’une sophistication redoutable ». Telle est cette vérité qui émerge d’une large enquête menée par deux grands reporters, spécialistes du Moyen-Orient en général et de l’Iran en particulier. En s’appuyant sur leurs observations et leurs recherches en France et au Moyen-Orient, et sur de nombreux entretiens avec des témoins allant du simple citoyen iranien au membre des services de renseignement occidentaux, La Pieuvre de Téhéran jette une lumière crue sur la stratégie d’influence iranienne qui, loin d’être un fantasme, est une arme utilisée par Téhéran depuis la fondation de la République islamique d’Iran (soit 46 ans) pour préserver ses intérêts à l’intérieur et infléchir le cours des événements à l’extérieur. Mais si cette stratégie est aussi vieille que le régime iranien, force est de constater que les attaques terroristes du 7 octobre 2023 et leurs conséquences ont marqué un regain d’agressivité de l’Iran dans son entreprise de déstabilisation de l’Occident, qu’il s’agisse d’intimider (assassinats ciblés, otages, désinformation) ou au contraire de faire preuve d’offensive de charme vers certaines cibles choisies, en particulier dans les milieux universitaires et politiques. Lire la suite

Thibault Lavernhe

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Le colloque

Quelle autonomie pour les robots armés de demain ?

organisé par le Centre interarmées de concepts, de doctrines et d'expérimentations (CICDE) et l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan avec son centre de recherche le CReC

se tiendra le

lundi 13 octobre 2025 de 9 H 00 à 16 h 00

à l’amphithéâtre Lacoste de l’École militaire

17 place Joffre, 75007 Paris

Le programme de ce colloque est accessible sous le lien Internet : https://www.terre.defense.gouv.fr/crec/evenements/quelle-autonomie-robots-armes-demain

Ce colloque est réservé aux personnes de nationalité française travaillant sur les questions de Défense.

Pour participer à l’ensemble du colloque, inscription gratuite mais obligatoire sous le lien Internet https://www.paris-ecole-militaire.fr/fr/forms/colloquecicdecrecsaintcyrsurlessystemesrobotiquesarmees

du 22-09-2025 au 22-09-2025

La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) vous invite le lundi 22 septembre 2025, de 14 h à 18 h,  au colloque    « La CNCTR : 10 ans de contrôle ».

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