Février 2021 - n° 837

Réflexions sur le commandement

« Quand on veut gouverner les hommes, il ne faut pas les chasser devant soi ; il faut les faire suivre. »

Michel de Montesquieu
136 pages.

Éditorial - Jérôme Pellistrandi

Pour changer de page, vous pouvez utiliser les boutons en fin de liste, votre souris (clic gauche et déplacement sur l'écran) ou un stylet si vous disposez d'un écran tactile.

Pour changer de page, vous pouvez utiliser les boutons en fin de liste, votre souris (clic gauche et déplacement sur l'écran) ou un stylet si vous disposez d'un écran tactile.

Revue Défense Nationale - Février 2021 - n° 837

Réflexions sur le commandement

S’il y a bien une question qui taraude le chef militaire, c’est bien celle de savoir s’il sait commander, s’il est capable d’affronter l’épreuve du combat en accomplissant la mission reçue et en ramenant ses subordonnés à bon port. Réfléchir sur l’art du commandement pourrait sembler être un poncif tant de lignes – fort pertinentes d’ailleurs – ont été écrites dessus à commencer par l’Iliade. Car commander, c’est assurer la survie du groupe et cela depuis la nuit des temps.

L’image du chef militaire – le héros – a longtemps prévalu dans l’imagerie occidentale, mais avec les horreurs des conflits du XXe siècle, cette figure est passée de mode au profit d’une autre plus « managériale », plus civile et peut-être plus facile à atteindre. On n’ose plus dire commander ou ordonner, mais manager, obtenir l’adhésion, renforcer le collectif… Certes, tout cela est essentiel surtout lorsque l’on a la responsabilité de conduire des hommes et des femmes dans un environnement opérationnel. À cela se rajoutent les évolutions technologiques. Fini le temps où le chef de l’escadre partait en expédition juste muni d’une lettre d’instructions et à lui de faire les bons choix au bon moment pour remporter la victoire. Il ne rendrait compte qu’au retour… Aujourd’hui, la dictature du temps court et l’omniprésence des réseaux font que sa liberté d’action peut être restreinte. Fini le temps où, du haut de sa passerelle ou de son cheval, il pouvait à la fois superviser l’action en cours et donner quelques ordres verbaux pour conduire la troupe. Aujourd’hui, il suit derrière des écrans affichant des données multiples à partir desquelles il va falloir qu’il décide. Décider dans la complexité. Décider dans l’incertitude. Décider dans la guerre.

D’où ce dossier atypique constitué de travaux réalisés par des officiers de Marine dans leur première partie de carrière et qui ont été amenés en quelque sorte à quitter l’environnement de haute technologie de leur quotidien pour réfléchir à ce qu’est le commandement. En s’appuyant sur des exemples historiques qui leur parlent, ils s’interrogent sur les qualités d’un chef. Cette démarche est essentielle, car préparer les engagements de demain ne peut pas se limiter à la mise en œuvre de technologies aussi perfectionnées soient-elles. Il faut d’abord commander. À la mer, il faut faire fusionner ainsi un chef, le commandant, un équipage et un navire. C’est une alchimie complexe qui ne s’improvise pas et qui demande donc, de la part du Pacha, de s’y préparer depuis l’instant où il a franchi la coupée.

Commander reste ainsi l’apanage de l’officier et cela est essentiel dans un monde en pleine mutation et où les crises se succèdent. Nos armées y répondent avec une efficacité reconnue et obtiennent des résultats tactiques indispensables pour que le politique puisse prendre la main. Mais les sollicitations, tant en Opex que sur le territoire national, interrogent sur notre modèle d’armée qui reste celui de la professionnalisation décidée il y a déjà un quart de siècle. Est-il à la hauteur des enjeux stratégiques de demain ? Or, le contexte a changé avec le retour du rapport de force, des ambitions régionales et de l’éclatement du multilatéralisme. Remonter en puissance devient une nécessité, non seulement pour nos forces, mais aussi pour notre souveraineté industrielle et numérique. Il est urgent de rehausser notre niveau d’ambition, ne serait-ce que pour préserver notre liberté d’action, un principe essentiel pour un chef. ♦

Jérôme Pellistrandi

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.

Tribune

29 septembre 2025

Éditorial – Drones en Europe : le bouclier contre l’épée (T 1754)

Jérôme Pellistrandi

En septembre, la Russie a multiplié les survols de drones en Europe, testant les défenses de l’Otan et de l’Union européenn. Difficiles à détecter, ces engins exploitent des failles, renforçant l’insécurité. L’Europe peine à riposter face à cette guerre hybride, qui démontre bien que les considérations liées à la sécurité de l'Europe sont, plus que jamais, sérieuses.

Lire la suite
Article gratuit jusqu'au 29 septembre 2125

Florilège historique

« Problèmes actuels de l’approvisionnement en énergie – La révolution d’octobre 1973 et ses conséquences » (février 1974) par Pierre Desprairies

Lire la suite

e-Recensions

Boutellis Arthur : Rivalités pour la paix, géopolitique de l’ONU  ; Armand Colin, 2025, 263 pages

La France a obtenu en janvier 1997 et a conservé depuis, la direction du Département, chargé des Opérations de maintien de la paix (OMP) au Secrétariat général de l’ONU à New York. Elle y envoie des officiers d’état-major dans nombre d’opérations ainsi qu’un contingent au sein de l’intervention onusienne au Sud-Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), établie en 1978. Les diplomates de la Représentation française sont la « plume » du tiers des résolutions concernant ces opérations qui sont du ressort du Conseil de sécurité (chapitres VI et VII de la Charte). Paris est le deuxième contributeur de Casques bleus après la Chine, mais que le sixième contributeur financier. Ce qui fait, surtout après le départ de la force Barkhane au Sahel, que le rôle de la France, dans ce domaine stratégique, se voit de plus en plus contesté. Pourtant, en dehors des quelques diplomates, militaires ou experts ayant à traiter de ces questions, celles-ci demeurent largement méconnues du public. De même, rares sont les publications sérieuses éditées en langue française, d’où l’intérêt qui s’attache à l’ouvrage fort documenté, précis et très actuel d’Arthur Boutellis, conseiller sénior à l’International Peace Institute (IPI) et enseignant à Columbia et à Sciences Po Paris. Lire la suite

Eugène Berg

Les cahiers de la RDN

Cahier numérique - Septembre 2025 - 408 pages

Cahier numérique - Juin 2025 - 192 pages

Les Repères de la RDN

Lettre mensuelle d'informations tirées de sources ouvertes, réservée aux membres cotisants du CEDN

Repères

 

Été 2025
n° 882

L’Afrique face aux mutations stratégiques

 

Actualités

29-09-2025
19-09-2025
15-09-2025
12-09-2025
10-09-2025
10-09-2025
08-09-2025
04-09-2025
du 13-10-2025 au 13-10-2025

Le colloque

Quelle autonomie pour les robots armés de demain ?

organisé par le Centre interarmées de concepts, de doctrines et d'expérimentations (CICDE) et l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan avec son centre de recherche le CReC

se tiendra le

lundi 13 octobre 2025 de 9 H 00 à 16 h 00

à l’amphithéâtre Lacoste de l’École militaire

17 place Joffre, 75007 Paris

Le programme de ce colloque est accessible sous le lien Internet : https://www.terre.defense.gouv.fr/crec/evenements/quelle-autonomie-robots-armes-demain

Ce colloque est réservé aux personnes de nationalité française travaillant sur les questions de Défense.

Pour participer à l’ensemble du colloque, inscription gratuite mais obligatoire sous le lien Internet https://www.paris-ecole-militaire.fr/fr/forms/colloquecicdecrecsaintcyrsurlessystemesrobotiquesarmees

Agenda

Colloques, manifestations, expositions...

Liens utiles

Institutions, ministères, médias...