Depuis le 24 février 2022, l’invasion à grande échelle du territoire ukrainien par les forces armées de la Fédération de Russie a été accompagnée d’une offensive d’envergure du dispositif d’influence informationnelle russe. Cette offensive, qui s’inscrit dans le cadre de stratégies de « confrontation informationnelle » lancées par l’État russe dès le début des années 2000, cible tant la population ukrainienne que les auditoires internationaux, notamment français. Son objectif principal est de légitimer « l’opération militaire spéciale » en Ukraine, en la présentant comme une action défensive face à la prétendue agressivité d’un État ukrainien soutenu par « l’Occident collectif ».

Pour ce faire, les acteurs du dispositif d’influence russe et leurs modes opératoires informationnels (MOI) utilisent un large éventail de tactiques, techniques et procédures (TTP), telles que l’animation d’avatars sur les réseaux sociaux pour diffuser du contenu de propagande, la création de faux sites web d’information, l’instrumentalisation de groupes de la société civile et de partis politiques étrangers, ou encore l’amplification, dans le champ informationnel, d’actions menées dans le champ physique.

Les MOI actifs sur le sujet de la guerre en Ukraine sont présentés selon la zone géographique et les auditoires qu’ils ciblent de manière prioritaire : le territoire national français, le continent européen, l’Ukraine et les territoires occupés par l’armée russe, ainsi que le continent africain. Ces modes opératoires ont été attribués publiquement à des acteurs étatiques russes, mais également à des acteurs privés auxquels le gouvernement russe sous-traite l’exécution d’opérations informationnelles, ou qui financent eux-mêmes des opérations dans le but d’en tirer des bénéfices financiers ou politiques.

Retrouvez le rapport de la Viginum, rattachée au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) en cliquant ici.

Ce rapport présente sous la forme d’une synthèse les principaux modes opératoires informationnels observés depuis trois ans, dont la majeure partie est apparue en corollaire de la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine.

Publié le 24 février 2025