Alors que l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera) fêtera ses 80 ans l’année prochaine, une conférence de presse s’est tenue ce 10 juin afin de présenter les projets qu’ils exposeront lors du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget. L’Onera est le centre français de recherche aérospatial référent dans ce domaine. Tout en étant sous la tutelle du ministère des armées, il a pour mission de préparer la défense de demain en analysant et répondant aux enjeux aéronautiques et spatiaux du futur. L’ADN des expertises de l’Onera se retrouve dans tous les grands programmes aérospatiaux en France et en Europe : Airbus, Falcon, Rafale, missiles, radars, hélicoptères…

La nouvelle orientation du budget de la défense retranscrite dans la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 est à l’image du contexte géopolitique en forte tension. L’intérêt pour l’Onera est alors exponentiel car il bénéficie pour l’année 2024 d’un budget de 336 millions d’euros, nettement supérieur en comparaison des 256 millions en 2021 et 294 millions en 2023. Durant cette période où les yeux sont rivés sur les questions de défense, tous les chiffres de l’Onera sont florissants : les commandes, le nombre de candidatures (25 000 pour 233 postes en 2024) les investissements, leur résultat annuel net…

Dans cet élan de réussite, l’Onera prépare au mieux sa présence au salon du Bourget. Lors de cette conférence de presse, l’office nous a présenté alors les cinq projets en cours dans les domaines de la défense, de l’aéronautique et de l’espace qui seront exposés dans le Hall 2 au stand C271.

Alors que le domaine de la défense représente 51,1 % de leurs activités contractuelles, l’Onera a tout d’abord présenté le projet Superman, qui a pris fin en 2024. Il a permis d’affiner la compréhension des phénomènes physiques à l’origine des tourbillons à l’extrado de voilures d’avions de chasses modernes. L’Onera dispose de neuf souffleries qui permettent d’organiser des simulations techniques visant à réaliser des calculs aérodynamiques ou physiques. S’associe au projet Superman, le projet Phobos. Il vise à créer des drones de combats coopératifs qui accompagnent les chasseurs de futures générations. Ils seraient utiles dans la défense de zone, frappe dans la profondeur, surveillance, etc.

Le deuxième projet présenté concernant la défense aérienne est le POD-X. Il consiste à développer des capteurs innovants embarqués dans les avions A350 afin d’observer des objets qui peuvent atteindre une vitesse supersonique.

L’Onera s’est également illustré dans le développement de la lutte contre les drones malveillants. L’Intelligence artificielle (IA), utilisée pour fusionner les données de surveillance utilisées par les différentes forces armées françaises a permis de créer un module qui a connu un succès à plusieurs reprises comme lors des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, lors de la Coupe du monde de rugby ou la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ce module de fusion de données drones Diamond (Démonstrateur intelligent agrégeant de multiples données drones) intervient dans le système Situation aérienne partagée (SAP).

Le quatrième projet amène l’Onera à franchir un nouveau cap en matière de surveillance et de détection avec son radar Nostradamus. Ce radar transhorizon déployé cette année réalise des propagations d’ondes vers le ciel ou à la surface du globe et permet de détecter jusqu’à de très petites cibles, en mer, sur terre ou dans les airs. Ce radar s’inscrit dans le consortium de la Commission européenne de mai 2024 IFURTHER, rassemblant 17 partenaires afin de développer un réseau cognitif de radars européens pour surveiller le territoire.

Enfin, dans le domaine du spatial, l’Onera a développé le projet Providence, il s’agit de mettre en place, d’ici 2028, un télescope de 2,5 m optimisé pour la haute résolution angulaire. Il permettrait à la fois une observation précise de satellites et des débris autant qu’une observation astronomique pour la communauté scientifique française et européenne. In fine, ce projet est une volonté de maîtrise et compréhension sur la caractérisation des objets dans l’espace.

L’Onera n’a de cesse de démontrer sa valeur précieuse dans le domaine de la défense, du spatial et de l’aérodynamisme. L’organisme s’est institué au rang d’essentiel pour les institutions nationales et européennes. Ces nombreux projets innovants participent à la construction des combats du futur et leur stand au salon du Bourget 2025 permettra d’approfondir les projets exposés lors de cette conférence de presse du 10 juin 2025.

Publié le 10 juin 2025

Ferdinand Loubeyre