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Poutine historien en chef

Nicolas Werth, "Poutine historien en chef " Éditions Tracts Gallimard, n° 40, 2022, 58 pages
<em>Poutine historien en chef</em>

Le 24 février 2022, les forces russes entamaient une « opération militaire spéciale », décidée par Vladimir Poutine et justifiée selon lui par l’urgence de dénazifier l’Ukraine, la démilitariser et enfin la neutraliser. Derrière ces mots utilisés par le Président russe, il s’agissait d’expliquer pourquoi l’Ukraine devait être battue et réintégrée manu militari à l’espace russe, en raison d’une relecture volontariste de l’histoire. Celle-ci est clairement instrumentalisée et réécrite depuis plusieurs années à des fins politiques servant les intérêts du Kremlin, telle est l’idée maîtresse de ce nouveau cahier de la collection Tracts de Gallimard et rédigé par Nicolas Werth, éminent historien spécialiste de la Russie et de l’URSS, et président de la branche française de l’ONG Mémorial créée en 1989 pour œuvrer à une histoire ouverte et transparente de la Russie.

Cette ONG a eu comme premier président André Sakharov, physicien de renom, dissident soviétique et Prix Nobel de la paix. Le 28 décembre 2021, la Cour suprême de la Fédération de Russie a prononcé la dissolution de Mémorial au prétexte d’être un agent de l’étranger et de « falsifier » l’histoire russe. Prélude à la guerre, cette décision unique et inique était l’aboutissement d’un long processus engagé par le Kremlin depuis le début des années 2000 pour réécrire l’histoire en vue de consolider le régime autocratique voulu par V. Poutine.

L’histoire a toujours été un enjeu dès la création de l’URSS suite à la révolution d’Octobre 1917, soit pour justifier l’action des dirigeants, soit pour consolider la position de ceux-ci. Avec le culte de la personnalité introduit autour de Staline, l’instrumentalisation s’est accrue avec la volonté d’effacer les fautes du dictateur, entre les grandes purges, les famines, le pacte germano-soviétique du 23 août 1939 et la répression ordinaire, ayant laissé des millions de victimes dans les camps du Goulag, sans oublier Katyn avec l’exécution de milliers d’officiers polonais. Il fallut attendre Kroutchev pour un début d’ouverture et de reconnaissance de la terreur stalinienne.

Si la chute de l’URSS a semblé se traduire par une ouverture et une transparence inédite dans la recherche historique, très vite, il y a eu une reprise en main du champ de la recherche avec une volonté d’écrire une histoire officielle. C’est ainsi qu’est mise en place en 2009 une commission présidentielle sur l’histoire dirigée par Sergueï Narychkine, issu d’une vieille famille noble, à l’époque chef de cabinet de Dmitri Medvedev et aujourd’hui directeur des renseignements extérieurs. D’autres instruments vont progressivement être mis en place, d’une part pour contrôler le travail des historiens et, d’autre part, pour définir cette histoire « officielle ». C’est ainsi qu’en 2020, la Constitution est modifiée afin de « protéger la vérité historique ». Et le régime n’hésite pas à utiliser tout un arsenal répressif pour faire taire les historiens dissidents. Ainsi, Iouri Dmitriev, spécialiste du Goulag, a été accusé de pédopornographie et condamné à quinze ans de détention en décembre 2021.

Au cœur de cette histoire revisitée, il y a la « sacralisation » de la Grande Guerre patriotique contre l’Allemagne nazie, avec l’effacement des pages sombres comme Katyn ou le pacte germano-soviétique. Il y a également la minimisation complète du rôle des Alliés, y compris quand ceux-ci livrèrent des quantités d’armements pour soutenir l’URSS dès le mois d’août 1941. C’est ainsi que cette aide a permis de céder notamment 14 000 avions et 13 000 chars. Cette centralité de la guerre justifie aussi la militarisation de la jeunesse avec le développement des formations paramilitaires dès l’école, lieu privilégié d’endoctrinement.

Cette réécriture systématique justifie également la négation de l’Ukraine comme État souverain et indépendant, regardant vers l’Europe centrale. Bien au contraire, Moscou réaffirme l’appartenance de l’Ukraine à l’espace russe et donc le besoin d’une réunion des deux peuples, bien sûr sous l’égide du pouvoir moscovite. C’est ainsi qu’en juillet 2021, Vladimir Poutine signe un texte justifiant l’unité historique des Russes et des Ukrainiens. Les pièces du puzzle ont été ainsi assemblées, prélude à l’opération spéciale militaire du 24 février 2022 visant à dénazifier, dé-ukrainiser et dé-européaniser le régime de Kiev.

Pour Poutine, l’historien en chef, la seule perspective de cet affrontement ne peut être que la victoire – à l’identique de 1945 – de la Russie et donc la défaite totale de l’Ukraine dont la seule issue selon le dirigeant russe ne peut être que la capitulation. ♦

Jérôme PellistrandiDate de publication : 21 juillet 2022    

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