De nombreux ministères se sont pourvus d’un service de prospective, dans des domaines variés – géopolitique, intelligence économique, ressources humaines, etc. – avec l’objectif de « préparer l’avenir ». Toutefois, une étude prospective qui prétend sérieusement construire le futur exige de déceler des tendances, de déterminer les situations atteignables ou encore d’imputer de façon cohérente des probabilités. Autant de tâches qui exigent des agents dotés d’un bagage mathématique et, bien souvent, supposent de recourir à des logiciels scientifiques. Faute de bénéficier de cela, l’exercice se transforme en évocation de croyances plus ou moins cohérentes, plus ou moins sérieuses, portant sur une longue échéance, voire très longue période (parfois une trentaine d’années), quant à l’évolution d’un phénomène. La prospective finit alors invariablement par s’avérer décevante pour les décideurs et en total décalage avec leur possibilité d’action dans le temps. Pire encore, elle peut induire en erreur.

La prospective pratiquée régulièrement au sein de la Direction des ressources humaines du ministère de la Défense (DRH-MD) souffre de ces affres. Au point que l’on puisse parler, aujourd’hui, de crise ou de discrédit de son exercice. Un état de fait qu’il est possible de contourner en envisageant différemment son rôle.

Principes et limites de la méthode utilisée au sein de la DRH-MD