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  • Revue n° 015 Août 1945
  • Partage de l’Allemagne

Partage de l’Allemagne

Edmond Delage, « Partage de l’Allemagne  » Revue n° 015 Août 1945 - p. 287-290
Auteur(s) de l'ouvrage : Pierre Bénaerts Sociétés d’éditions économiques et sociales, 1945 ; 62 pages

M. Pierre Bénaerts, agrégé de l'Université et spécialiste des questions allemandes, consacre au problème de la paix un petit ouvrage d'une densité et d'une originalité telles, qu'il devrait être appelé non seulement à un grand retentissement dans l'opinion publique, mais à exercer une influence profonde sur les décisions que devraient prendre les autorités responsables de la paix de l'Europe et du monde. Qui pourrait parmi nous, rester insensible à l'appel de Pierre Bénaerts : « Il faut en finir avec les victoires gâchées, avec les traités de mansuétude, avec les légendes usées de la bonne Allemagne démocratique et « désintoxiquée » qui, après « rééducation », retrouverait sa place dans la communauté des nations.

« Il faut en finir avec l'espoir d'une paix durable tant que durera l'unité allemande. Détruire la Prusse ? C'est fait. Il faut détruire le Reich allemand et rebâtir autre chose, sans faiblesse et sans erreur. Le fera-t-on ? Les Alliés entendront-ils l'appel angoissé de la France épouvantablement meurtrie, dans son sol et dans sa chair ? Tireront-ils la conclusion que l'Histoire impose ? »

L'auteur n'a, d'ailleurs, pas la prétention d'innover entièrement, en pareille matière ; il fonde ses développements historico-économico-poli-tiques sur la doctrine même qu'esquissait le général de Gaulle devant l'Assemblée consultative d'Alger, le 18 mars 1944, lorsqu'il disait :

« Si l'on veut que le vieux continent retrouve un équilibre correspondant aux conditions de notre temps, il nous semble qu'il faudra constituer certains groupements, sans toutefois toucher à la souveraineté respective de leurs éléments. En ce qui concerne la France, nous pensons qu'une forme de groupe occidental réalisé avec nous, principalement sur une base économique et aussi large que possible, pourrait offrir de grands avantages. Un tel groupe, dont la Manche, le Rhin et la Méditerranée seraient en quelque sorte les artères, devrait pouvoir constituer un noyau vital dans une organisation mondiale de la production des échanges et de la sécurité… »

M. Pierre Bénaerts démolit, avec une vigueur communicative, deux mythes solidement établis : celui de l'Allemagne démocratique et celui de l'Allemagne prussifiée.

Il est de l'avis de Jacques Rivière qui professait que le credo « des Allemands était étroitement déterminé par les circonstances, et qu'ils croient réellement, au fur et à mesure, à toutes les doctrines qui correspondent à leur avantage maximum ».

Il ne suffirait donc pas de s'écrier comme le font encore certains Français : Delenda Borussia!

L'interprétation allemande par l'esprit prussien est si poussée qu'il serait vain de chercher à trier les bonnes et les mauvaises provinces. L'opposition entre Prusse et Allemagne est un thème démodé, dépassé par les événements.

Le national-socialisme n'a été qu'une manière de prussianisme porté au paroxysme, plus brutal et plus inhumain que l'ancien. Or, il n'était pas né en Prusse mais en Bavière, et Hitler était un Autrichien frontalier de Bavière. Le géographe ne devra, d'ailleurs, point reculer devant la refonte de l'État allemand, pays sans frontières naturelles, sans contours physiques et essentiellement territoire mouvant.

Des solutions séduisantes ont été envisagées, telles que la création d'un État libre rhénan sous contrôle interallié, mais sans la Sarre, revenant à la France. Or, ce bassin rhéno-westphalien ne se conçoit pas séparé d'un ensemble agricole et industriel. Ce serait, à une échelle plus grande, une nouvelle Autriche. On peut aussi vouloir doter d'un statut international permanent cette région industrielle rhéno-westphalienne, les entreprises de cette zone étant expropriées au profit d'un comité international de gestion ; mais ceci supposerait un constant accord des Alliés en matière militaire, douanière et économique, et l'action d'une autorité internationale encore inexistante.

Ces solutions traditionnelles aboutissent, en fait, à la création d'une Allemagne, sans doute diminuée, mutilée, mais qui, avec sa superficie de 360 000 km2, avec une population de 55 millions d'habitants, disposerait encore d'un appareil financier, administratif, économique centralisé, et constituerait un danger « atténué » mais non point une garantie d'une évolution pacifique.

M. Bénaerts voudrait, cette fois, que l'on profitât de la victoire pour voir grand et faire du neuf. Ceci ne comporterait aucune mesure bâtarde conservant une Allemagne du modèle du Congrès de Vienne ou du Traité de Versailles ; il envisage pour cela la suppression pure et simple de l'Allemagne actuelle, non par des annexions démesurées ou par un dépècement anarchique, mais par des amputations raisonnables, par la construction de nouveaux États viables.

Les amputations de territoires devraient viser à détruire l'État prussien de l'Est par incorporation à la Russie et à la Pologne des zones de peuplement slave germanisées par colonisation des Hohenzollern.

À l'ouest, ils rendraient à la France le territoire de la Sarre, prussien depuis 1815 seulement, prolongement industriel normal de la Lorraine. Ceci fait, les hommes d'État responsables devraient tenir compte des affinités historiques et géographiques ainsi que de l'équilibre économique naturel des pays germaniques pour constituer trois États d'importance moyenne, axés chacun sur un grand fleuve, orientés chacun différemment de façon à ce qu'ils obéissent à des forces centrifuges.

Le premier de ces États, l'État de Grande-Rhénanie, fait de couloirs et de bassins, encadrés ou séparés par des plateaux et des chaînes peu élevés, regarderait vers l'Europe occidentale ; l'autre, partie de l'immense plaine nordique, adossée au sud-ouest à des massifs hercyniens, regarderait vers le nord et l'est ; la troisième, tournant le dos aux précédentes, de structure alpine, serait tournée vers l'Europe danubienne et d'Adriatique. On aboutirait, ainsi, à l'ouest, à l'État rhénan, à l'est, à l'État de l'Elbe, au sud, à l'État alpin.

La place nous manque pour suivre l'auteur dans les descriptions géographiques, politiques et économiques de chacune des trois créations proposées. Elles paraissent viables, puisqu'elles reposeraient sur le fondement, somme toute, le plus solide : la structure même du sol. Elles aboutiraient à trois formations à peu près équilibrées puisque l'État de Grande Rhénanie avec une superficie de 140 000 km2, aurait une population de 26 à 27 M d'habitants ; que l'État de l'Elbe, avec 156 300 km2 carrés, compterait 24 M d'hommes, et que l'État alpin austro-bavarois, moins dense, conserverait une superficie de 148 400 km2 et une population de 13 M d'habitants.

Les ressources économiques naturelles, particulières à chacun des trois États, leur assureraient, en outre, non seulement une prospérité matérielle indispensable, mais aussi la possibilité de vivre une vie suffisamment autonome pour les dispenser de se regrouper dans l'avenir. Il est, d'ailleurs, possible que chacun de ces États nouveaux, suivant son orientation respective, s'agrège à tel ou tel bloc des nations voisines, à la faveur des participations financières et des courants d'échanges. C'est ainsi que, si venait à se fonder une fédération occidentale sur un plan économique et politique, ses membres pourraient un jour, moyennant les garanties nécessaires, y admettre leur prolongement germanique, l'État de Grande-Rhénanie. « Combien une telle solution, s'écrie M. Bénaerts, serait-elle préférable, et garante de la paix, au maintien d'un Reich uni, mutilé et revanchard, que la nouvelle Société des Nations accueillera, repentant et hypocrite, en son sein ! » Cette œuvre, d'une pensée pleine et vigoureuse, incitera, nous l'espérons, les médecins de l'Europe malade, à écouter, en M. Bénaerts, un conseiller documenté et courageux.

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