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  • Revue n° 786 Janvier 2016
  • Les Indes et l’Europe. Histoires connectées XVe-XXIe siècle

Les Indes et l’Europe. Histoires connectées XVe-XXIe siècle

Jean Esmein, « Les Indes et l’Europe. Histoires connectées XVe-XXIe siècle  » Revue n° 786 Janvier 2016 - p. 131-132
Auteur(s) de l'ouvrage : Jean-Louis Margolin et Claude Markovits Gallimard, 2015 ; 962 pages

Les Indes et l’Europe. Histoires connectées XVe-XXIe siècle

C’est un livre de poche, mais pour une très grande poche. Il est devenu gros à force de connaissances. Le professeur y trouvera tout ce dont il a besoin pour le fond de ce qu’il enseigne, le stratège, un tableau complet des heurts d’intérêts sur les théâtres de l’océan Indien entre le XVe siècle et nos jours. Il faut dire que cette étude a fait l’objet d’un travail de onze années. Les auteurs ont voulu évaluer l’efficacité des essais de domination de divers acteurs européens sur l’Asie. Ce n’est pas une étude de relations internationales mais l’observation de connexions de plusieurs populations sur la longue durée.

Cent cinquante pages font le temps des Portugais, cent celui des Hollandais qui d’ailleurs restent acteurs jusqu’à la sept cent trentième page, énergiques mais quelquefois fortement ébranlés – cultivés mais avides – dans la compagnie desquels il y avait d’ailleurs des gens de toute l’Europe. Ceux-là ont combattu ensemble, par contre dans la suite les Européens ne se sont pas associés entre eux comme on le pense et ils ont trouvé sur place, presque partout, des Asiatiques disposés à se lier (on ne saura pas toujours comment distinguer Européens et Asiatiques, d’abord à cause du rôle des forces supplétives, ensuite, dans un autre genre, à cause de la place qu’ont prise les femmes – voir tout ce qui est écrit du relais féminin des colonisateurs). Les Européens d’Asie ont souvent renforcé les souverains locaux, les classes dirigeantes, et même les organisations religieuses en Asie. De ce fait au temps de la colonisation, les contradictions entre les colons et la métropole ont été assez fortes.

Les pages du XVIe siècle (points d’appui portugais) et du XVIIe siècle (stations dans les îles de la Sonde) font une histoire dans laquelle se succèdent, avec animation, des seigneuries d’Asie, les marchands entreprenants, des circuits d’argent qui contournent déjà les Princes, et puis les politiques de différentes sortes de religieux – les uns convertisseurs, les autres conquérants. On ressent une certaine allégresse à les lire.

L’histoire de la découverte d’une autre façon de penser chez les peuples visités va venir dans le livre, mais d’abord on dirait que l’argument est comme celui d’un jeu : « Qui reprendra la domination des marchés à son tour ? À l’aide de quels produits nouveaux ? ». D’ailleurs il faut voir sur quelle sorte d’observation le jeu est fondé. Les auteurs ont adopté une approche empirique de la phase de domination européenne en Asie méridionale, faisant une place importante aux hommes d’action (concession à une sociologie des hommes colonisateurs) ainsi qu’à l’analyse des intérêts concrets des Compagnies (choix de produits, modes d’enchaînement des opérations du négoce – en fonction des meilleurs arbitrages).

L’histoire de l’Inde, elle-même, ne pourrait pas avoir été mise tout entière dans ce livre, et pourtant on y trouve racontées beaucoup de choses que, jusqu’à présent, l’on n’a pas toujours bien su chez nous. Le livre nous aide à explorer quelles modifications de culture et de mentalités la fréquentation des Indiens a amenées chez les Anglais. Notons, en tout cas, l’aventure singulière que fut la conquête d’un immense territoire par des armées constituées sur place – et, subsidiairement, le monde d’hommes sans femmes qui en résulta, puis le dédain manifesté par les Anglais pour les anglo-indiens. Autrement, il reste qu’on est toujours désireux de savoir si vraiment l’Inde fut un atout dans la main de l’Angleterre pour vaincre Napoléon Ier : « … les travaux de Javier Cuenca Esteban ont permis d’établir que l’apport de l’Inde à la balance des comptes britanniques pendant la période des guerres de la Révolution et de l’Empire fut, en particulier à partir de 1809, crucial, et contribua à alléger considérablement les effets du blocus continental napoléonien » (p. 648).

Les auteurs ont bien su nous expliquer le montage qui a fait une armée nombreuse au service d’une grande compagnie commerciale en Inde, et nous saurons par eux qui, le premier, a présenté le modèle qui en vient : « (pour expliquer la conquête) des historiens comme Burton Stein ou Christopher Bayly ont utilisé la notion de “militaro-fiscalisme”, empruntée à l’histoire moderne de l’Europe, et qui lie développement de l’État et expansion des forces armées à travers une intensification de la collecte fiscale… » (p. 266).

Plus loin : « le développement des armées de la Compagnie a été plus important et plus précoce que celui de l’armée de terre britannique, qui (contrairement à la Royal Navy) se heurtait à la méfiance persistante du Parlement face à la notion d’armée permanente » (p. 676). Non seulement on trouve là une leçon expliquant l’esprit de ressource des Anglais en campagne, mais plus tard on y verra aussi l’influence de l’Inde anglaise sur l’esprit des lois en Grande-Bretagne. Pour finir l’Inde anglaise est passée, en cent cinquante ans, d’un modèle colonial complètement atypique au vrai modèle impérialiste : « … il était clair qu’on se rapprochait du modèle classique de l’impérialisme » (p. 273).

Quand toutes les péripéties ont été lues (avec un certain bonheur) un chapitre revient en mémoire : celui qui a pour titre « Un bilan. La pratique coloniale de la violence », ainsi que pour objet : comment l’humanitaire fit peu à peu son entrée en politique sur les théâtres en question. Les auteurs ont retenu que « jamais on ne connut tant d’expéditions militaires » qu’au XIXe siècle et reconnu que sur beaucoup de terrains les soldats colonisateurs avaient un réglage de fusibles trop bas (voir tous les envois de Pierre Loti aux journaux que ce livre cite). Mais il faut comparer la durée de la période de colonisation à celle des rapports commerciaux et on se rend compte que la colonisation a été courte, et que les formes de colonisation furent faibles en Asie du Sud (on y a observé d’ailleurs beaucoup d’échecs, car la résistance des populations a été souvent efficace : par exemple la guerre d’Atjeh a duré de 1873 à 1904).

Une réussite de ce livre, qu’on lui enviera, est de faire constater qu’au-delà des phénomènes d’irrégularité qui étourdissent les civilisations, celles de l’Asie du Sud et du Sud-Est ont été robustes. ♦

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