Connexion
  • Mon espace
RDN Association loi 1904, fondée en 1939 RDN Le débat stratégique depuis 1939
  • Panier - 0 article
  • La Revue
  • e-RDN
    • Tribune
    • e-Recensions
    • Cahiers de la RDN
    • Débats stratégiques
    • Florilège historique
    • Repères
    • Brèves
  • Boutique
    • Abonnements
    • Crédits articles
    • Points de vente
    • Conditions générales de vente
  • Bibliothèque
    • Recherche
    • Auteurs
    • Anciens numéros
  • La RDN
    • Présentation
    • Comité d'études
    • L'équipe
    • Contact
    • Lettre d'infos
    • Agenda
  • Liens utiles
  • Mon espace
  • Connexion
  • Connexion

    Email :

    Mot de passe :

  • La Revue
  • e-RDN
    • Tribune
    • e-Recensions
    • Cahiers de la RDN
    • Débats stratégiques
    • Florilège historique
    • Repères
    • Brèves
  • Boutique
    • Abonnements
    • Crédits articles
    • Points de vente
    • Conditions générales de vente
  • Bibliothèque
    • Recherche
    • Auteurs
    • Anciens numéros
  • La RDN
    • Présentation
    • Comité d'études
    • L'équipe
    • Contact
    • Lettre d'infos
    • Agenda
  • Liens utiles
  • Accueil
  • e-RDN
  • Revue n° 805 Décembre 2017
  • 1929 jours

1929 jours

Thibault Lavernhe, « 1929 jours  » Revue n° 805 Décembre 2017 - p. 129-131
Auteur(s) de l'ouvrage : Nicolas Mingasson Les Belles Lettres, 2016 ; 383 pages.

1929 jours

« Nul homme sensé ne peut préférer la guerre à la paix puisque, à la guerre, ce sont les pères qui enterrent les fils alors que, en temps de paix, ce sont les fils qui enterrent les pères », disait Hérodote en son temps. Avec 1929 jours, ouvrage dont le titre évoque le décompte sans fin d’une mère depuis la mort de son fils en Afghanistan, cet antique constat reprend vie au fil des pages.

Fruit de deux années de rencontres avec les parents, les veuves et les soldats frappés par la perte d’un fils, d’un époux ou d’un camarade, cet ouvrage à la fois poignant et pudique nous plonge dans le deuil si particulier qu’est le « deuil de guerre ». Journaliste-photographe ayant suivi en 2010 les troupes françaises déployées en Afghanistan, Nicolas Mingasson a en effet recueilli quelques années plus tard auprès des familles et des proches des quatre-vingt-dix soldats tombés sur cette terre lointaine une série de témoignages qu’il s’est attaché à structurer pour raconter la réalité de ce qu’il nomme un « deuil sans repos ». Car c’est bien d’un récit qu’il s’agit. Un récit sans pathos excessif, mais d’une grande humanité.

Tout commence par le « avant » : depuis l’engagement pas toujours bien compris d’un fils dans l’armée jusqu’à l’annonce du départ en Afghanistan, durant ce temps où la mort, même si elle est évoquée, ne peut encore vraiment se concevoir. Vient ensuite l’évocation du temps de l’absence, avec ses frustrations et ses incompréhensions, ses inquiétudes… et ses intuitions alors que les familles et le soldat prennent progressivement conscience que la mort est bel et bien une « hypothèse de travail », selon la formule de Michel Goya dans son ouvrage Sous le feu. C’est un camarade tombé dans le régiment, dans la compagnie. C’est la nouvelle d’une perte entendue ou lue dans les médias, qui confirme que l’être aimé est bien dans une zone de guerre.

Puis c’est la fin. Ou plutôt le début. Le début d’un tunnel marqué par un « choc d’une violence inouïe », selon le docteur Chaput interviewé en fin d’ouvrage. C’est, dès lors, tout le mérite de l’auteur de montrer comment la mort du soldat provoque une onde de choc vécue très différemment par les uns et les autres selon leur position. D’un côté, les frères d’armes qui, passé l’heure des hommages, doivent rapidement surpasser la sidération pour continuer leur mission, en luttant contre la tentation de la vengeance. Le deuil, ils ne le vivront vraiment qu’une fois de retour en France, plusieurs mois après. De l’autre, les familles confrontées à l’incrédulité, aux questions et surtout à l’attente du retour du corps de l’être aimé. Tous, à leur manière, relatent le propre du deuil de guerre : la solennité des cérémonies, la présence à la fois bienveillante mais parfois pesante de l’armée, l’incapacité à voir un corps qui n’appartient plus totalement à sa famille, les indélicatesses involontaires qui blessent profondément… Puis vient le temps long du deuil sans fin : « une fois la grille du cimetière refermée, tout s’arrête ! ». Les familles disent alors la solitude, le combat intérieur pour continuer à avancer, et surtout la « quête sans fin » de réponses pour étancher la soif de compréhension des conditions de la mort de celui qui n’est plus. Ce faisant, c’est le rôle de la vérité comme socle d’un deuil apaisé qui apparaît.

Malgré les modes communs qui relient tous ces parcours de souffrance entre eux, on note en revanche des approches très variables autour de la question du sens de l’engagement. Ce jeune homme mort sur le sol afghan, pourquoi a-t-il perdu la vie ? Est-il mort pour la France ? Mort pour les intérêts de la France ? Pour rien ? Est-il mort en héros ? Est-il la simple victime du fatum ? Ici, les familles et les frères d’armes y apportent des réponses parfois orthogonales. Toutefois, à la lecture de certaines réactions de proches des familles endeuillées, on ne peut s’empêcher de relever une perte de sens du sacrifice commun dans la société civile. Et de s’interroger sur les conséquences d’un tel manque de reconnaissance à l’égard du sens du devoir, sans même parler d’une absence totale de sens de la transcendance au sein d’une société.

Enfin, on ne saurait refermer ce livre sans y voir un appel à préparer le deuil de guerre, qui continue son œuvre depuis que la page de l’Afghanistan est tournée et qui la continuera aussi longtemps que des soldats combattrons pour la France. Si, comme le relève le docteur Chaput, le trauma causé ne pourra jamais vraiment s’anticiper, il n’en demeure pas moins que l’annonce de la mort du soldat à sa famille – mais aussi, d’une manière bien différente, à ses frères d’armes – peut se préparer pour éviter d’ajouter du mal au mal. Des réflexions comme celle de Sous le feu de Michel Goya ont certainement contribué indirectement à sauver des vies en préparant mentalement les combattants à entrer dans la zone de mort des combats. De la même manière, gageons que l’ouvrage de Nicolas Mingasson puisse lui aussi aider à sauver la vie de ceux qui demeurent vivants.

Partagez...

  • Accéder au sommaire du numéro

Juin 2025
n° 881

L’avenir des alliances militaires

Je participe au débat stratégique


À vos claviers,
réagissez au dossier du mois

 

Actualités

04-06-2025

Une 4e FDI pour la Grèce

19-05-2025

Exposition « Jean Gaumy et la mer » au Musée national de la Marine

14-05-2025

Maritimisation et trafic portuaire : bilan 2024

14-05-2025

Observations de la Cour des comptes sur l’organisation budgétaire de la mission « Défense »

Adhérez au CEDN

et bénéficiez d'un statut privilégié et d'avantages exclusifs (invitations...)

Anciens numéros

Accéder aux sommaires des revues de 1939 à aujourd’hui

Agenda

Colloques, manifestations, expositions...

Liens utiles

Institutions, ministères, médias...

Lettre d'infos

Boutique

  • Abonnements
  • Crédits articles
  • Points de vente
  • CGV
  • Politique de confidentialité / Mentions légales

e-RDN

  • Tribune
  • e-Recensions
  • Cahiers de la RDN
  • Florilège historique
  • Repères

Informations

La Revue Défense Nationale est éditée par le Comité d’études de défense nationale (association loi de 1901)

Directeur de la publication : Thierry CASPAR-FILLE-LAMBIE

Adresse géographique : École militaire,
1 place Joffre, Paris VII

Nous contacter

Tél. : 01 44 42 31 90

Email : contact@defnat.com

Adresse : BP 8607, 75325 Paris cedex 07

Publicité : 01 44 42 31 91

Copyright © Bialec Tous droits réservés.