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  • Revue n° 846 Janvier 2022
  • Une Merveille de l’histoire – Le Japon vu par Élisée Reclus et Léon Metchnikoff

Une Merveille de l’histoire – Le Japon vu par Élisée Reclus et Léon Metchnikoff

Jean Esmein, « Une Merveille de l’histoire – Le Japon vu par Élisée Reclus et Léon Metchnikoff  » Revue n° 846 Janvier 2022 - p. 124-126
Auteur(s) de l'ouvrage : Philippe Pelletier Éditions de la Sorbonne, 2021 ; 214 pages

Une Merveille de l’histoire – Le Japon vu par Élisée Reclus et Léon Metchnikoff

Le professeur Philippe Pelletier nous avait présenté, il y a seize ans, le lot foisonnant de connaissances du Japon qu’Élisée Reclus possédait déjà à son époque, portant notamment sur les caractères prêtés au « peuple japonais » par des enquêteurs de toutes les nations à la fin du XIXe siècle ; en même temps il avait approfondi l’étude de la place que les Européens, à l’époque qui suivit, ont cherché tant bien que mal à donner à ce peuple dans leur représentation de l’Orient, à force de comparaisons. À présent, dans un livre où il fait ressortir les points de vue concurrents des esprits du temps (les années 1880-1900, en Europe et hors d’Europe), il privilégie les observations semées par les géographes Metchnikoff et Reclus, tous deux intimement soucieux de purger les préjugés raciaux (le premier avait l’avantage de lire directement les sources japonaises et quand il servit de secrétaire à Reclus, il put lui fournir une documentation étoffée).

M. Pelletier nous instruit par cela de la variété des jugements portés en ce temps-là sur la civilisation japonaise et des débats au terme desquels les essayistes d’Occident prétendirent donner une place aux Japonais dans leur classement des civilisations – un modèle aspirant à servir durablement et qui nous a laissé des traces. « Évaluer puis comparer le niveau des connaissances de Reclus à propos du Japon par rapport aux faits et aux autres analyses occidentales du moment risquerait d’apparaître fastidieux, écrit l’auteur, mais il s’agit de repérer, au sein d’éléments structurant le discours européen sur le Japon, la spécificité d’un regard de géographe anarchiste et sa portée possible sur les analyses actuelles ».

Il y a des idées démodées dans les conclusions d’Élisée Reclus, mais d’autres, et les plus nombreuses, sont à l’épreuve du temps, et l’on comprend qu’elles soient jugées « novatrices » ; l’auteur du livre estime que celles-là peuvent « nous aider dans notre compréhension du monde à l’heure actuelle […] et des rapports entre Orient et Occident, si cruciaux ». On peut dans ce contexte trouver fécondes les idées de penseurs qui ont fait réaliser, avant la fin des années 1880, qu’un peuple envers qui les voyageurs avaient communément des préjugés de race, puisse être présumé issu de la même matrice porteuse de civilisations que les Européens, celle-là même d’où ces derniers tiraient leur arrogance (1) ? Ainsi, spéculera-t-on, les Japonais ont échappé à la colonisation et dans l’histoire de l’Asie on peut appeler cela « merveilleux ».

La question de fond, depuis plus de cent ans, a été : « Doit-on ranger le Japon en Asie, ou à part ? » et on entend encore la poser. « D’accord, c’est aux Japonais de décider ». À l’époque que l’auteur nous fait revisiter, un jeune Japonais cultivé, déjà maître à penser pour beaucoup de ses compatriotes (2), leur dictait : « Allez, on doit quitter l’Asie ! ». Or, Pelletier nous fait consulter, à la manière de Metchnikoff, la littérature japonaise effervescente de son temps, dont une partie voulait épouser l’Occident et l’autre l’esprit traditionnel, mais à moderniser.

Plus tard vint l’asianisme du XXe siècle – ou, comme d’autres l’ont appelé : l’orientalisme japonais. On n’a pas assez souligné la dispute entre Japonais à propos de la mission du Japon en Asie après 1905. Philippe Pelletier nous avertit : « Il existe un “orientalisme à la japonaise” qui, au cours de la première moitié du XXe siècle a légitimé l’expansionnisme nippon par des recherches ethnographiques et géographiques. Pour l’historien japonais Oguma Eiji, cette théorie connaît toutefois des limites puisqu’elle n’explique pas l’émergence parallèle d’un asiatisme au Japon, qui privilégia la communauté d’intérêts asiatique face à la menace occidentale. » (op. cit. p. 11).

Un homme d’esprit agile aperçut un corollaire que Reclus ébauchait :

« Puisque l’Europe est dotée de mouvement et que les autres espaces le sont moins ou pas du tout, le Japon, en tant qu’il épouse l’européanisation – pour reprendre un terme admis à l’époque – se retrouve structuralement dans la position ouverte et mobile de l’Europe, là où la Chine rejoint la position de l’Inde, relativement close et fermée – encore que bien moins que l’Indo-Chine. Dès lors la Chine, ce continent, devient un espace clos, et le Japon, l’île absolue pour certains, un espace ouvert… ».

Reclus a sans doute été le premier à observer que la mentalité japonaise s’appliquant aux relations internationales diffère suivant que les Japonais se voient îliens ou ayant du bien sur le continent.

Poursuivons, car il faut achever la lecture de ce commentaire :

« Ce paradoxe tient à ce que la démarche d’Élisée Reclus, même guidée par l’évidence du progrès à l’européenne du Japon, est plus structurale et idéologique que purement géographique » (3).

Quand il en vient aux richesses naturelles, Philippe Pelletier fait ressortir que l’argumentation d’être un pays pauvre, soutenue à différentes époques et encore après la défaite (fort activement alors, et durant des années) est sournoise. Le Japon s’en sert « quand il faut expliquer et légitimer idéologiquement l’idée d’un prétendu “miracle japonais” à cause d’un supposé manque de ressources naturelles, pour mieux cacher ses vraies recettes (réintégration de la techno-bureaucratie militaro-fasciste, recyclage d’un capitalisme d’État, soutien anti-communiste des États-Unis, répression ouvrière…) ». Mais il me semble que ce déballage de pratiques à critiquer l’entraîne un peu trop loin et qu’il a perdu de vue la politique du parti de gouvernement après 1955, restreignant le revenu du capital, haussant le pouvoir d’achat un peu plus que la croissance et aidant les agriculteurs par la politique du prix du riz (la loi agraire de l’occupation américaine a été la meilleure trouvaille de la fin des « années quarante »).

« L’approfondissement de la culture japonaise, sous un angle technique et esthétique, (s’est) traduit par des effets de mode plus ou moins superficiels » a d’autre part noté l’auteur, (et dans ces conditions) « plus le Japon améliore sa position internationale, plus il est moqué » – selon Hendry (4) ; on pourrait appeler cela une sorte de reverse orientalism. Mais Reclus n’est pas vain et, selon Philippe Pelletier, « (Il) se distingue […] en analysant à la fois le caractère profond des changements japonais qu’il salue, et leur contexte impérialiste, tant occidental que japonais, qu’il craint et qu’il dénonce ». ♦

 

(1) « La civilisation n’aura point à déplorer l’asservissement honteux de quarante millions d’hommes », écrivait Reclus en 1883 à propos du Japon, dans le tome VII de la Nouvelle géographie universelle. À l’époque, sa population était estimée à 40 millions.
(2) Fukuzawa Yukichi, 1885, « DatsuA. ».
(3) Gérard Siary : « L’Ouvert et le Reclus : le Japon d’Élisée Reclus, de l’Asie orientale à l’Algérie », dans Jean-Paul Bord et al. (dir.), Élisée Reclus - Paul Vidal de la Blache, le géographe, la cité et le monde, hier et aujourd’hui, autour de 1905, L’Harmattan, Paris, 2009 (p. 187-209).
(4) Joy Hendry : The Orient strikes back, Oxford, Berg, 2000.

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