Les Remote Carriers sont de systèmes complexes s’intégrant dans le combat collaboratif. Ces technologies émergentes croisent de nombreux domaines allant de la maîtrise des systèmes à l’exploitation des données reçues. Cela exige de nouvelles compétences disruptives et des capacités organisationnelles agiles et flexibles.
Les Remote Carriers dans le combat collaboratif : articuler conscience de la situation et pleine conscience technologique
Remote Carriers in Collaborative Combat: Linking Situational Awareness with Full Technological Awareness
Remote carriers are complex systems integrated into collaborative combat. These emergent technologies cover a number of disciplines, ranging from systems control to exploitation of received data, and call for new, disruptive capabilities and the capacity for agile, flexible organisations.
Face aux bouleversements actuels de l’ordre mondial post-guerre froide, les technologies émergentes et disruptives sont au cœur de l’actualité. Selon l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan), elles couvrent de nombreux aspects allant de l’Intelligence artificielle (IA) aux systèmes hyper-soniques, en passant par les technologies quantiques (Otan, 2022 ; 2025). Dans le cadre de cet article, nous nous intéresserons aux remote carriers (ou « effecteurs déportés »), un système complexe composé de plusieurs technologies émergentes et de rupture (propulsion, navigation, communication, perception et traitement du signal, etc.) qui pourrait apporter de nouvelles opportunités aux forces armées.
Si les remote carriers sont encore en cours de conceptualisation, deux paramètres semblent déjà stabilisés. Le premier a trait à leur aspect. Il s’agit d’un drone aérien pouvant avoir des capacités, notamment de manœuvre, proches de celles d’un avion de chasse ou, dans une version plus légère, d’un missile de croisière (donc consommable). Le second paramètre concerne leur insertion dans l’espace de bataille numérisé. À ce titre, les remote carriers sont intimement liés aux principes du combat collaboratif aéroterrestre étendue au niveau interarmées, et entrent dans le programme de Système de combat aérien du futur (Scaf ; Gaillard, 2024). Toutefois, le combat collaboratif ne saurait se réduire à sa seule composante technologique : il engage également une dimension organisationnelle pour garantir l’interopérabilité des forces combattantes, qu’elles soient humaines ou robotisées.
Dans ce contexte, les technologies émergentes et disruptives au sein des systèmes complexes joueront certainement un rôle stratégique : leur croissance rapide et leur potentiel prometteur suscitent de forts espoirs en matière de performances, tout en soulevant des interrogations sur les conditions d’usage nécessaires à leur pleine efficacité (Godé, 2022).
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