L’intelligennce artificielle à des fins militaires est particulièrement portée par les pays du « Nord global », fixant en quelque sorte les normes et l’emploi notamment pour les SALA. Les États et les opinions du « Sud global » veulent pouvoir participer, prendre part aux décisions et ne plus subir les choix faits par le « Nord global ».
Réglementation de l’IA dans le domaine de la défense
Les rôles des pays du Sud Global, de la société civile et des industries de défense
Regulating AI in the Defence Field
The Role of Global South Countries, Civilian Society and Defence Industries
Currently, artificial intelligence for military purposes is essentially a matter for the Global North, which broadly sets the standards and uses for autonomous lethal weapon systems. The countries of Global South want to participate in the decision-making process, so they no longer suffer the choices imposed by Global North.
L’Intelligence artificielle (IA) est en train de remodeler la sécurité mondiale, les structures économiques et la guerre moderne, apportant à la fois des opportunités et des risques. Grâce à ses applications à double usage, couvrant les domaines civil et militaire, elle soulève des questions urgentes concernant la gouvernance, les responsabilités éthiques et la géopolitique. L’une des principales préoccupations concerne l’émergence d’armes basées sur l’IA, connues sous le nom de Systèmes d’armes létales autonomes (SALA). Les partisans de ces armes affirment qu’elles améliorent l’efficacité et réduisent les risques pour les soldats, mais les détracteurs soulignent les dilemmes éthiques, les lacunes en matière de responsabilité et les biais algorithmiques. L’absence de réglementations claires, associée à des différends sur des définitions telles que « contrôle humain significatif » et à l’imprévisibilité de l’IA dans la guerre, complique la gouvernance mondiale et augmente les risques d’escalade et de violations du droit humanitaire.
Le paysage réglementaire reste fragmenté. Alors que les pays du « Nord global » continuent de façonner la plupart des normes internationales, les pays du Sud restent sous-représentés, ce qui renforce les inégalités en matière de technologie, de ressources et de prise de décision. Les pays du « Sud global » sont confrontés à des obstacles qui les empêchent d’influencer la gouvernance en raison de leurs ressources financières et techniques limitées, de la réduction de leur personnel dans les forums multilatéraux et de leurs désavantages structurels. Les campagnes internationales de la société civile soulignent la nécessité d’une collaboration entre les différentes parties prenantes et ont servi de plateformes prometteuses pour établir le dialogue entre le Nord et le Sud. Les industries de la défense, autre acteur clé, jouent un rôle essentiel dans l’élaboration de pratiques responsables.
Le présent document examine ces trois dimensions souvent négligées dans les forums de réglementation de l’IA : la capacité limitée du Sud, le rôle de la société civile et la responsabilité des industries de défense. Il soutient que ces parties prenantes sont indispensables pour garantir que l’IA contribue à la sécurité mondiale plutôt qu’à aggraver les inégalités.
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