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  • Revue n° 659 Décembre 2003
  • Le nom de la guerre

Le nom de la guerre

Jean-Philippe Immarigeon, « Le nom de la guerre  » Revue n° 659 Décembre 2003 - p. 96-108

Parmi les amabilités que les Américains ont réservées à la France depuis le commencement de la crise irakienne, a resurgi l'accusation d'être encore dans l'esprit de Munich. Thème traumatisant destiné à disqualifier une « vieille Europe » incapable d'agir par elle-même et réduite à ne produire que de la théorie, il permet surtout aux États-Unis de justifier leur discours sur les liens entre droit et force, deux concepts que l'Europe cherche au contraire à séparer. Or la bien mal nommée « hyperpuissance » est en train de démontrer sa propre incapacité à imposer une vision d'une société où le droit ne serait que la résultante de la force et du fait accompli. Son retour à l'ONU ne doit pas tromper car il s'agit d'un piège dont il ne sera possible de s'extraire que lorsque le discours du droit hors de la guerre, dont la France s'est faite le héraut, aura trouvé sa forme philosophique contre une Amérique qui ne se projette dans le monde que par la violence.

Même les plus ardents thuriféraires des États-Unis ont fini par comprendre que le lynchage politique et médiatique de la France ne résulte pas d’une saute d’humeur passagère, et que la patrie de La Fayette, Rochambeau et de Grasse est depuis toujours considérée par les descendants des Puritains du Mayflower comme le véritable « Empire du Mal », davantage pour ce qu’elle représente que pour ce qu’elle fait (1). C’est à un authentique procès en sorcellerie que fait face la France, accusée non seulement d’orchestrer le rejet unanime dont l’Amérique est l’objet de par le monde, mais encore d’être la cause de l’échec américain. La Grande Nation est désormais ouvertement désignée comme ennemie, dans une pure conceptualisation que n’aurait pas reniée le philosophe allemand Carl Schmitt et que l’on aurait tort de prendre pour de la simple rhétorique ; c’est une vraie guerre que les États-Unis ont déclarée contre la France. Dans la logorrhée des insultes, un mot est venu nous écorcher l’oreille et la mémoire : Munich. Cette référence douloureuse n’est pas instrumentalisée outre-Atlantique uniquement pour rappeler les défaillances passées de la « vieille Europe » et justifier le concept de preemptive war, elle cherche surtout à disqualifier le discours français qui s’installe par touches successives dans son opposition irréductible à la conception américaine du droit. Voilà une raison pour ne pas réduire à quelques simplifications abusives un épisode pénible de notre histoire dont la leçon tient dans la complexité, afin que la querelle franco-américaine soit porteuse de sens et d’avenir pour l’Europe et pour le monde.

De l’esprit de Versailles à celui de Munich

C’était il y a soixante-cinq ans, et il est inutile de revenir sur la genèse bien connue des accords de Munich ; les Allemands des Sudètes, qui avant 1918 étaient Autrichiens, voulaient leur Anschluss, leur rattachement à la République de Weimar puis au Reich, en application du principe des nationalités. Pour les soutenir il existait une littérature et une presse qui ne manquaient pas à l’époque de rappeler que la Tchécoslovaquie était une création artificielle ; jusqu’au vénérable Times qui reprochait aux Tchèques de « résister à des prétentions voisines de celles qu’ils formulaient naguère avec véhémence envers la monarchie austro-hongroise » (2). Le médiateur britannique Lord Runciman, n’écrit pas autre chose le 21 septembre 1938 dans son rapport au Premier ministre Neville Chamberlain : « J’ai beaucoup de sympathie pour le cas des Allemands des Sudètes. C’est une chose pénible que d’être gouverné par une race étrangère… Il est devenu pour moi pleinement évident que ces districts frontaliers où la population allemande est en importante majorité, doivent recevoir immédiatement le droit de disposer pleinement d’eux-mêmes ». Hitler joue donc gagnant lorsqu’il redit le 26 septembre 1938 : « Il n’existe pas de nation tchécoslovaque… Comme cet État ne paraissait pas viable, on a pris trois millions et demi d’Allemands, contrairement à leur droit de disposer librement d’eux-mêmes et contrairement à leur volonté de libre disposition… Contrairement au désir et à la volonté clairement exprimés des nations violentées ».

La fameuse politique d’apeasement dont on s’est tant gaussé depuis soixante-cinq ans ne fut donc pas seulement de la real politik avant l’heure, mais la profonde croyance « que les Allemands possédaient un droit moral sur le territoire des Sudètes, à cause du principe des nationalités… Ce fut un triomphe pour ceux qui prêchaient une justice égale entre les peuples, pour ceux qui avaient courageusement dénoncé la sévérité et l’absence de largeur de vues du Traité de Versailles. La faute était réparée à Munich » (3). Et c’est là que fut l’erreur : prendre pour du droit ce qui n’en était pas.

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Plan de l'article

De l’esprit de Versailles à celui de Munich

Le piège d’un droit qui n’en est pas un

Voiler les statues des dieux

La fausse dialectique du droit et de la force

Le droit sans la guerre, la guerre hors du droit

Cette étrange fascination des intellectuels pour la guerre

Le califat de Washington

La dernière guerre américaine

 
 

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