Depuis 1860, la France succombe périodiquement au chant des sirènes orientales en dépêchant ses soldats vers le Liban. Une nouvelle fois leur chant se fait entendre et on reparle d’une Force d’interposition. Une force n’est pas une finalité en soi, pas plus que son déploiement. Elle n’a de sens et de dignité que si elle reçoit une mission réaliste et réalisable et des moyens capables de garantir un rapport de force.

Finul : mission impossible

À la Force d’interposition des Nations unies au Liban (Finul), en 1978 la mission qui nous était impartie était doublement impossible : « garantir l’intégrité du territoire libanais et restaurer l’autorité politique et administrative libanaise ». Hors de question évidemment de chasser les Israéliens du Sud-Liban (les Casques-bleus n’étant pas autorisés à monter des opérations militaires) tandis que les préfets, les policiers et les militaires libanais refusaient de venir dans le Sud.

Nous nous sommes alors cantonnés dans un jeu scout macabre, empêchant les Palestiniens, les Morabitouns et les différents partis syriens et autres, de commettre des exactions en Israël, et, symétriquement les milices pro-isaréliennes de s’infiltrer vers le nord.