Depuis quelques années, les événements qui se succèdent au Proche et au Moyen-Orient retiennent — à juste titre — l’attention de l’opinion publique internationale. Les crises qui s’y nouent, les conflits qui s’y développent, les révolutions qui s’y préparent donnent à la Méditerranée une importance qui souligne les rivalités qui s’y manifestent comme l’enjeu qu’elle représente : mer intérieure — comme la mer du Japon ou celle des Caraïbes — mais dont la diversité des riverains et la variété des problèmes ont toujours influé sur le destin du monde. Les grands empires sont nés — et sont morts — sur ses rives. Ils furent tous des puissances navales qui sombrèrent avec leurs flottes…

Aujourd’hui, plus que jamais, les événements qui se déroulent sur les rives ensoleillées de la Méditerranée rappellent à chacun l’influence de cette mer qui relie — plus qu’elle ne sépare — l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Des races différentes, des religions dérivées, des intérêts complémentaires, mais qui souvent s’opposent, autant de questions complexes auxquelles vient s’ajouter depuis le dernier conflit mondial, l’apparition de nouveaux acteurs, étrangers sur ces rives.

La France, dont les côtes méridionales — de Menton à Port-Vendres — bordent la Méditerranée, a vu plus d’une fois au cours des âges, sa sécurité, ses intérêts, son rayonnement soumis aux fluctuations de la « mer intérieure ». Qu’en est-il aujourd’hui, avec le temps qui passe, avec le monde qui change, avec la situation qui évolue ? Qu’en sera-t-il, ce soir ou demain, si les troubles s’étendent, si les crises s’amplifient et quand les menaces, sous l’effet d’un progrès accéléré, changent de nature ou de sens ? Quelle politique adopter ? Quelle attitude prendre ? Quelle stratégie concevoir ?