La Révision générale des politiques publiques (RGPP) et le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 entraînent des réformes profondes sur l’organisation et le format des armées. Dans cette période de transformation et ce contexte de réduction draconien des effectifs, les acteurs du domaine des ressources humaines de la Défense se sont vus assigner des résultats à obtenir rapidement (réduction de près de 20 % des effectifs en six ans). Ils pourraient de ce fait être tentés de jouer prioritairement sur le levier du nombre des arrivées dans l’institution avec une action plus faible sur les départs pour lesquels les solutions (aides au départ volontaire, non-renouvellements de contrat, intégrations dans la fonction publique…) restent coûteuses ou plus difficilement acceptées. En réalité, il ne peut pas en être ainsi car si ce modus operandi permet d’atteindre les cibles de déflation définies, sans « casse sociale » apparente, il procède d’une vision à court terme qui risque de compromettre l’avenir en provoquant des désorganisations structurelles irréversibles.

Ainsi, l’outil de défense repose toujours dans le domaine des ressources humaines sur une dynamique de flux performante dont le recrutement demeure la pierre angulaire. Les armées doivent donc continuer à relever ce défi stratégique pour leur vitalité dans ce contexte défavorable. Elles doivent pour cela mettre en œuvre une politique volontariste qu’illustrent les campagnes diffusées actuellement sur les différents médias.

Le recrutement : une nécessité

La force d’une armée ne se jauge pas uniquement à l’aune de l’efficacité de ses équipements, mais aussi et surtout à la qualité de ses hommes et donc avant tout à la qualité du recrutement qu’elle met en œuvre.