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  • Revue n° 626 Décembre 2000
  • Gendarmerie - Le rôle social de la Gendarmerie dans les campagnes

Gendarmerie - Le rôle social de la Gendarmerie dans les campagnes

François Dieu, « Gendarmerie - Le rôle social de la Gendarmerie dans les campagnes  » Revue n° 626 Décembre 2000 - p. 176-178

Par référence au titre de la fameuse étude du maréchal Lyautey sur la fonction du commandement militaire, l’observation de l’action quotidienne de la brigade de gendarmerie dans les campagnes conduit à parler, à ce propos, d’un véritable « rôle social » (1). À l’instar de l’officier dont la mission ne se limite pas à la préparation et à la conduite des soldats sur le champ de bataille, la brigade remplit, par-delà sa fonction manifeste d’assurer la sécurité des personnes et des biens, un certain nombre de fonctions dérivées (latentes), qui résultent du positionnement particulier du gendarme dans le monde rural. En effet, intervenant dans une circonscription de taille réduite, au profit d’une population si ce n’est identifiée au moins identifiable, le gendarme est amené à accomplir, dans l’exercice de sa fonction de contrôle social, diverses tâches sortant du cadre stricto sensu de la fonction policière.

Parce qu’il est tout à la fois un représentant de l’ordre, un agent de l’État préposé à la sécurité et un auxiliaire de la justice, le gendarme peut être amené à connaître de l’ensemble des faits susceptibles de porter atteinte, à des degrés divers, à la cohésion sociale. Aussi, sans renoncer à la nécessaire application de la loi, le gendarme doit en de multiples circonstances se comporter en médiateur-modérateur, essayant, par l’écoute et le dialogue, le compromis et la recherche de la solution équitable, de concilier les fondements de l’État de droit avec la complexité des réalités locales. L’autre élément important de ce rôle social réside dans l’appartenance du gendarme au milieu dans lequel il exerce son activité. Intégré socialement et économiquement dans le canton au sein duquel — vie de caserne oblige — il réside avec femme et enfants, le gendarme est un acteur de la vie locale perçu en tant que tel par les populations rurales.

Au-delà de leur intensité, les attentes sécuritaires des populations rurales présentent un caractère polymorphe. En d’autres termes, la brigade de gendarmerie dans le monde rural se trouve confrontée à une pluralité de demandes pouvant sortir du cadre conventionnel (policier) de la sécurité. Ainsi le gendarme est-il amené à exercer au quotidien un rôle de médiateur-modérateur, qui se décompose en deux types de tâches, particulièrement significatives d’ailleurs du capital confiance dont il bénéficie au sein des populations, mais aussi des attentes de ces dernières : la fonction de juge de paix, chargé de rendre un arbitrage, de régler les conflits mineurs entre voisins, entre commerçants et clients, entre époux… ; la fonction de relais des administrations, à même de faciliter l’accès aux services de l’État, en particulier, par la fourniture de renseignements dans le domaine agricole, forestier, sanitaire, fiscal…

Pour qui s’interroge sur la fonction de service public de proximité exercée par la gendarmerie dans le monde rural, il ne souffre d’aucune contestation, au même titre que l’école, l’église ou l’épicerie, la brigade demeure l’un des derniers bastions de l’existence rurale. Parce qu’il lui est fait obligation de résider dans l’enceinte de la brigade, le gendarme n’est pas seulement un acteur de la sécurité publique, mais aussi, avec sa femme et ses enfants, un acteur socio-économique de la vie du canton. La présence de six à huit familles dans un canton faiblement peuplé n’est pas sans représenter une véritable manne pour les municipalités, les commerçants, les artisans, les associations et clubs sportifs… Ainsi, un recensement rapide de ce que représente à ce niveau une brigade de gendarmerie conduirait à retenir les éléments suivants : des enfants pour les écoles, ce qui peut s’avérer essentiel dans les communes où, compte tenu des faibles effectifs scolarisés, les classes risquent d’être supprimées ; des consommateurs pour la boulangerie, l’épicerie, la boucherie, le buraliste, la banque, le garagiste… ; des usagers du service public pour la poste ou la recette des impôts ; des ressources financières pour les collectivités locales, compte tenu du montant des loyers acquittés par la gendarmerie pour l’occupation des locaux de service et des logements, auquel on peut ajouter le montant des taxes d’habitation payées par le personnel ; des participants aux activités sportives, culturelles et ludiques organisées localement, qu’il s’agisse de dirigeants et de joueurs pour les équipes de football, de volley ou de rugby, de bénévoles et de participants pour le foyer rural, le comité des fêtes, la société de pêche ou le club de philatélistes ; plus simplement, dans des villages en proie à une hémorragie de leur population, des adultes, des enfants, des familles dans les rues, sur la place du marché, dans les cours de récréation, les terrains de sport, sur les manèges de la fête du village…

Au-delà de ces différents éléments d’ordre socio-économique, la brigade de gendarmerie revêt une dimension symbolique en ce sens qu’elle incarne, aux yeux des populations rurales, la présence tangible de l’État dans la vie quotidienne. Parce qu’il exerce une fonction policière, manifestation première et significative de l’action étatique, le gendarme est directement associé à l’idée d’une puissance publique sécurisante que chacun souhaite, tout en la redoutant, omniprésente et omnipotente. Plus généralement, dans les mentalités collectives, il paraît inconcevable d’envisager la France rurale sans le gendarme, tant il est vrai que la brigade de gendarmerie fait partie du paysage, aussi sûrement que le clocher de l’église, la façade de l’école communale et le café des sports. Toutes ces considérations, concernant l’aménagement du territoire, sont mises en avant lorsqu’il s’agit de justifier le maintien d’une brigade en dépit de son activité policière singulièrement réduite. Aussi l’éventualité d’un départ des gendarmes est-elle associée à la menace d’un développement inévitable de la délinquance dans un monde rural jusque-là épargné par ce fléau défini comme essentiellement urbain, quand ce n’est pas celle — le spectre de Vitry-aux-Loges (2) — de voir de paisibles campagnes devenir les bases arrière pour des bandes de malfaiteurs ou de terroristes. Tout cela pour expliquer combien la disparition, éventuelle ou envisagée, de la brigade — de « la gendarmerie » — constitue un événement éminemment tragique, donnant lieu, par-delà les querelles intestines et l’ambivalence des sentiments à l’égard des institutions d’ordre, à une mobilisation de la population et des élus locaux pour maintenir en place « leurs » gendarmes. Les controverses provoquées par la tentative de mise en œuvre des orientations du rapport Carraz-Hyest illustrent l’ampleur, mais aussi l’efficacité de ce type de mobilisation collective (3). Tout porte à considérer, en effet, que le départ de la brigade est de nature à accentuer davantage le dépérissement du tissu socio-économique de ces communes déjà presque exemptes de tout service public et de toute activité économique. Il s’agit là d’une réalité qu’il convient, en toute hypothèse, de prendre en considération dans tout projet et débat portant sur l’opportunité d’un redéploiement territorial de la gendarmerie dont la rationalité et la nécessité ne souffrent pourtant d’aucune contestation. ♦


(1) L.-H. Lyautey : Le rôle social de l’officier ; Bartillat, 1994.
(2) Lors de l’arrestation par les « superflics » du Raid, le 22 février  1987, des 4 dirigeants du groupe terroriste « Action directe » dans une paisible ferme de Vitry-aux-Loges (Loiret), il fut reproché aux gendarmes de Châteauneuf-sur-Loire de n’avoir pas été en mesure d’être informés de la présence, depuis environ 3 ans, dans leur circonscription de ces dangereux terroristes, dont les portraits figuraient pourtant sur une affiche placardée dans la salle d’accueil de la brigade. S’ils furent « disculpés par les experts eux-mêmes et blanchis un peu plus encore par le silence des voisins » (France-Soir, 25/02/1987), la direction générale de la gendarmerie devait malgré tout reconnaître, dans les colonnes de son bulletin mensuel Gendarmerie Informations (avril 1987), que les gendarmes se sont sentis « profondément vexés » par cette affaire.
(3) Lire les chroniques « Gendarmerie » : « La répartition des effectifs de la gendarmerie. À propos du rapport Carraz-Hyest », Défense Nationale, juillet 1998 ; « Le rapport Carraz-Hyest et le redéploiement des forces de police et de gendarmerie (suite) », Défense Nationale, mai 1999.

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