Auteur : Robert Harcourt (d')

(1881-1965) Essayiste catholique français. Docteur ès lettres. Étudiant à l’Institut catholique de Paris, il passe trois licences (Lettres classiques, histoire et allemand), avant de soutenir une thèse en Sorbonne. Blessé et fait prisonnier durant la Grande Guerre, il reprend à l’issue son militantisme à l’Action française, avec laquelle il rompt lors de sa condamnation par Rome en 1926. Il enseigne à l’Institut catholique, où il dénonce le nazisme. Durant l’Occupation, il rejoint la Résistance, avec son fils, qui sera déporté. Il est élu à l’Académie française en 1946. Il collabore à la presse démocrate-chrétienne et à l’hebdomadaire Carrefour. En 1960, dans le contexte de la Guerre d’Algérie, il cosigne le « Manifeste des Intellectuels pour le refus de l’abandon ».

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N° 199 Février 1962 - p. 197-210

L’Allemagne devant les Soviets - Robert Harcourt (d')

Khrouchtchev, sur l’échiquier du monde et spécialement sur celui de l’Europe, avance tranquillement ses pions. L’Ouest proteste, mais enregistre. L’Ouest subit. Attitude qui, comme il est naturel, encourage le Kremlin à persévérer dans des méthodes aussi rémunératrices et qui, en même temps, l’encourage à redoubler d’impudence. N’avons-nous pas tout récemment, recueilli de la bouche de M. Smirnov, ambassadeur des Soviets à Bonn, trois déclarations formulées avec une parfaite sérénité ? D’abord un éloge du libéralisme manifesté par le gouvernement de l’Allemagne Orientale en n’exigeant pas l’incorporation pure et simple de tout Berlin au territoire de la zone soviétique, libéralisme qui méritait la reconnaissance de l’Ouest. Ensuite un étonnement devant tout le tapage mené à l’Ouest autour du mur de la honte, cette barrière n’étant « qu’une mesure toute naturelle de protection contre l’éventualité d’une attaque lancée de Berlin-Ouest ». Et enfin, pour clore, provisoirement, la liste des provocations verbales calculées, la légitimité d’une extradition du général Heusinger mis en parallèle avec Eichmann ! Lire la suite

N° 194 Août/Sept 1961 - p. 1341-1349

Regards sur un procès - Robert Harcourt (d')

À propos du procès Eichmann qui s'est ouvert à Jérusalem le 11 avril 1961. Lire les premières lignes

N° 185 Novembre 1960 - p. 1751-1762

Le réarmement allemand - Robert Harcourt (d')

La position de l’Allemagne — du moins celle qui se reflète dans l’opinion de beaucoup de ses habitants — est particulière. Elle aimerait bien être défendue. Elle ne tient pas beaucoup à se défendre elle-même. Elle estime que le rôle de « bouclier » contre une attaque venant de l’Est revient aux grandes puissances ; qu’elle-même n’a pas à jouer, au jour J, un rôle de premier plan que lui interdisent ses moyens ; que le plus clair, au demeurant, de la grande « aventure », serait pour elle de voir l’étroite bande de terrain placée aux avant-postes, qui est son domaine, vouée au sort peu enviable de la « terre brûlée ». Elle estime encore que la médiocrité de ses moyens militaires lui permet à la grande rigueur une « défense » de son territoire (Landesverteidigung), mais point un rôle d’intimidation (Abschreckung). Elle ne tient pas du tout à faire peur au « grand méchant loup ». Elle voudrait bien n’avoir pas peur elle-même. Et si possible — tout en ayant conscience de l’extrême difficulté d’une attitude passive en cas de conflit — demeurer en dehors des coups. Regarder de la berge. « L’équilibre de la terreur », c’est l’affaire des « Grands ». Ce n’est pas son affaire à elle. Son grand désir de sécurité — après tant de virages ! — lui fait contempler d’un œil méfiant jusqu’à l’hostilité, les rampes de lancement installées sur son territoire, dont elle craint qu’au lieu de la défendre, elles n’attirent sur elle la foudre. La fameuse position « ohne mich » (que tout se passe sans nous), officiellement abandonnée (les slogans vieillissent vite !), a encore bien des tenants inavoués au fond des cœurs allemands. Lire la suite

N° 179 Avril 1960 - p. 580-590

Néonazisme - Robert Harcourt (d')

« Vague d’antisémitisme en Allemagne » — ces mots ont eu, au début de cette année, les honneurs de la vedette dans la presse mondiale. Nous voudrions, au cours des pages qui suivent, essayer de donner aux manifestations qui se sont produites sur le sol de la République Fédérale (nous ne parlerons que de celles-là pour limiter un peu notre thème) à la fois leur vrai visage et surtout leurs justes proportions. Lire la suite

N° 060 Juin 1949 - p. 687-698

Des armes à l'Allemagne ? (II) - Robert Harcourt (d')

Dans les conjonctures actuelles, et devant la menace soviétique, quel est le devoir de l’Allemand ? En quels termes ce devoir se pose-t-il pour lui ? Doit-il se résigner d’avance à jouer le rôle du mouton de l’abattoir ? Il n’est d’ailleurs pas seul en jeu ; il a à défendre une cause qui le dépasse. Un millénaire de culture occidentale doit-il abdiquer sans combat devant la steppe ? Le comportement des Russes sur le sol allemand au moment de leur victoire, le déchaînement de bestialités qui marqua leur entrée et qui survit dans la mémoire du vaincu comme un cauchemar d’épouvante, leur attitude « d’administrateurs » dans la suite, leur conception de l’occupation comme un nettoyage par le vide — tout cela ne peut, pour l’Allemand, laisser aucun doute sur la signification que prendrait pour lui, son pays et les siens une extension du signe slave à l’ensemble du territoire germanique. La guerre, personne ne la veut. En Allemagne moins qu’ailleurs. Elle y a laissé une signature trop voyante ! Mais est-ce une façon de l’éviter que de montrer un cœur de lâche ? La faiblesse encourage la violence. Lire la suite

N° 059 Mai 1949 - p. 563-572

Des armes à l'Allemagne ? (I) - Robert Harcourt (d')

Parmi tous les thèmes de discussion qui agitèrent l’opinion allemande dans ces derniers mois et ces dernières semaines, nous ne pensons pas qu’aucun ait soulevé de plus intenses remous que celui du réarmement, ou pour employer le terme peu euphonique en usage, de la « remilitarisation » de l’Allemagne occidentale. Thème d’autant plus passionnant qu’il s’accompagnait d’une aura de mystère, de chuchotements et de rumeurs. Discussion d’autant plus passionnée qu’elle était tenue de s’entourer d’un certain secret. Quelques exceptions mises à part, que nous signalerons dans les pages qui suivent, elle n’a pas été menée au grand jour de la presse : après la condamnation solennelle portée par le vainqueur sur le militarisme allemand et sur tout ce qui pourrait le ressusciter, le thème du réarmement allemand n’est tout de même pas encore de ceux qui se traitent sur la place publique. Lire la suite

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