Carte de la RC4 (ONAC : www.caobang.fr/)

En fonction de cette nouvelle situation, le commandant du groupement « Bayard » a dû renoncer au mouvement qu’il avait prévu la veille vers le nord.

Le commandant Delcros, après avoir erré seul avec un ou deux goumiers toute la nuit, arrive au Poste de commandement (PC) vers 10 heures. Il rend compte de la position du Bataillon étranger parachutiste (BEP).

La fatigue et l’usure du BEP et du 11^e Tabor et surtout l’alourdissement du convoi de blessés (plus d’une centaine) imposent au commandant du groupement « Bayard » une nouvelle décision :

– Le groupement s’installera dans l’après-midi dans les calcaires de Coc Xa à cheval sur la piste 760-765 à Coc Xa. Le 1^er Tabor au nord, le 8^e Régiment de tirailleurs marocains (RTM) au sud. Le BEP passera la nuit au repos dans la cuvette où seront installés le PC et les blessés.
– Le lendemain, au jour, le BEP occupera les croupes de Qui Chan à l’ouest du débouché de cette piste.

Le mouvement s’exécute à partir de 14 heures. Le 1^er Tabor décroche le premier de la cote 760, puis le 8^e RTM sauf une compagnie qui doit tenir la cote 765 jusqu’après le passage des blessés. Le BEP suit par le même itinéraire. Les Vietminhs les talonnent. Les blessés tardent à venir. Le commandant de la compagnie postée sur la cote 765 a vu passer le PC du Groupement de tabors marocains (GTM) et il décroche à son tour. 765 est aussitôt occupé par les Vietminhs. La tête du convoi de blessés tombe dans une embuscade. Le capitaine commandant le Goum de commandement et d’appui (GCA) qui l’encadre est tué. Les blessés rebroussent chemin. À nouveau le détachement BEP-11^e Tabor est coupé du gros de la colonne. Ordre lui est donné de rechercher un autre itinéraire plus au sud et de franchir, coûte que coûte, la barre calcaire de Coc Xa pour s’installer sur les mouvements de terrain au nord de la cote 533 (croupe de Qui Chan).

En fin d’après-midi, le dispositif est en place dans les calcaires de Coc Xa. Le 1^er Tabor est tâté mais la nuit se passe sans incident. Par contre, le détachement BEP-11^e Tabor, toujours alourdi du convoi de blessés, marche toute la nuit et n’atteint que dans la matinée du 5 au prix de difficultés presque insurmontables la vallée de Coc Xa. Ordre lui est aussitôt donné d’aller occuper la crête de Qui Chan (nord de 533). En raison de la fatigue de son personnel, il remettra à l’après-midi l’exécution de ce mouvement. ♦

Publié le 04 octobre 2020

Claude Franc