Binche était protégé par un ensemble de fortifications, aujourd’hui considéré comme monument d’architecture militaire de Belgique. L’enceinte fut construite en pierre au XII^e siècle par le comte de Hainaut, Baudouin IV dit « Baudouin le bâtisseur ». Il s’agit d’une place forte de 2 126 mètres de remparts avec 6 portes, 25 tours, des merlons et des créneaux, ce qui permet une défense efficace de la ville. Cet ensemble fortifié lui vaut le titre de « Carcassonne de Wallonie ».

À certains endroits, il était utilisé les défenses naturelles comme la rivière de la Samme au sud et à l’ouest. Une grande partie des fortifications demeure intacte, mais tous les murs visibles ne sont pas d’époque. L’enceinte a subi des sièges, des destructions, des reconstructions, des aménagements…

François de France, duc d'Anjou (François Decourt, ca 1576)

En 1578, Binche subit un siège, au cours de la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648). Ce siège opposa l’armée française, commandée par le frère du roi Henri III, François d’Anjou, face à l’armée de don Juan d’Autriche, au nom de Philippe II, roi d’Espagne et souverain des Pays-Bas. Binche était sous contrôle des Pays-Bas, mais François d’Anjou, « Protecteur de la liberté des Pays-Bas », décida d’intervenir militairement en mettant le siège devant Binche. Il prit d’assaut la ville et la pilla. De leur côté, les hommes en armes furent exécutés.

Longwy, comme Binche, fut assiégé et prise par les Français au cours de la guerre de Trente Ans. La différence est que Longwy fut rattaché à la France en 1670, puis en 1679, Louis XIV décida de l’investir durablement pour en faire une place de guerre en raison de son importance stratégique, l’endroit étant situé en face du Luxembourg. Thomas Choisy proposa la construction d’une ville neuve fortifiée avec une citadelle. Longwy fut l’une des rares fortifications de Vauban à avoir été créée ex nihilo. Les travaux commencèrent le 10 août. Il était question d’un plan orthogonal avec en son centre une place d’armes. La ville fut agrandie durant les XVIII^e et XIX^e siècles, puis modifiée pour accueillir plus de garnisons.

Toutefois, les Prussiens cherchèrent à récupérer la ville. Ainsi, la Première Coalition fut marquée par deux épisodes : la prise et la reprise de Longwy. Le 23 août 1792, la ville fut prise par les troupes prussiennes et, le 22 octobre, elle fut reprise par les troupes françaises.

La France déclara la guerre à l’Autriche le 20 avril 1792, ce qui provoqua l’entrée des troupes austro-prussiennes sur le territoire français – sous le commandement du duc de Brunswick. Elles arrivèrent devant la ville le 19 août.

Dans la nuit du 22 août 1792, les assiégeants lancèrent des obus sur la ville. Face à ces attaques la population prit peur : ainsi, le lendemain, le commandant et les officiers capitulèrent. Les Prussiens commencèrent à être en mauvaise posture (maladies, manque de vivres etc.). Ils obtinrent une capitulation secrète avec le général Dumouriez. Ils pouvaient se retirer avec leur artillerie mais devaient abandonner les places qu’ils occupaient. Ainsi, le 22 octobre, le général Clerfayt abandonna Longwy avec ses troupes et restitua les canons et près de 100 000 francs qui avaient été enlevés des caisses aux Français.

Longwy fut aussi ville de garnison avec plusieurs casernes construites dès la fin du XVIII^e siècle. En 1842-1844, la caserne Ordener est bâtie. Utilisée par les Allemands comme prison à partir de 1940, elle perdit son rôle militaire dès 1953 pour devenir un établissement d’enseignement, aujourd’hui le lycée professionnel Darche.

Durant la guerre de 1870-1871 et la Première Guerre mondiale, la ville fut largement bombardée et ainsi presque entièrement détruite.

Depuis 2008, Longwy est classé Monument Historique, inscrit au Réseau National Vauban. Les remparts construits au XVII^e siècle sont encore existants. ♦

Carte du parcours de la 6^e étape du Tour de France (© ASO)

Publié le 07 juillet 2022

Jérôme Pellistrandi, Marie Toiron