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e-Recensions

Les Cinq stades de l’effondrement

Dmitry Orlov, "Les Cinq stades de l’effondrement " Le retour aux sources, 2016, 450 pages
<em>Les Cinq stades de l’effondrement</em>

Dans l’une de ses Lettres à Lucilius, le philosophe stoïcien Sénèque évoque ce qu’il y a de tragique dans l’effondrement qui mine toutes choses : « Ce serait une sorte de consolation pour notre fragilité comme pour celle des choses qui nous touchent, si tout était aussi lent à périr qu’à croître ; mais le progrès veut du temps pour se développer, la chute vient au pas de course. »

Si l’épuisement des ressources naturelles impose un terme au développement économique, la plupart des simulations démontrent que cet épuisement graduel entraînera un effondrement économique brutal, conformément à la vision de Sénèque. Il en est ainsi parce que les infrastructures économiques sont conçues pour être employées à pleine capacité, la moindre baisse de charge entraînant une rupture totale du système.

Dmitry Orlov, ingénieur et physicien américain d’origine russe, est l’un des fondateurs d’une nouvelle discipline, la « collapsologie », définie comme l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

La situation par défaut envisagé par Orlov est un dysfonctionnement en cascade où chaque stade de la catastrophe (il en définit cinq) peut facilement mener au suivant, peut-être même le chevaucher.

Quels sont donc ces cinq stades définis par Orlov ?

Le premier est un effondrement financier : les institutions financières sont détruites ; l’épargne est annihilée. C’est le cas de l’Islande lors de la crise de 2008-2009. L’endettement des trois principales banques du pays équivalait à douze fois le PIB islandais. La solution préconisée ici par l’auteur est de laisser les banques déposer leur bilan après avoir remboursé les déposants.

Cet effondrement financier déclenche le deuxième stade, l’effondrement commercial, avec un processus de défaillances en cascade. L’argent se fait rare, les chaînes de distribution sont rompues, les pénuries généralisées deviennent la norme. La tendance à augmenter en permanence l’efficacité du système économique (via les délocalisations par exemple) va à l’encontre de sa résilience en cas de crise (avec la rupture probable des flux d’approvisionnement).

Suit alors logiquement un troisième stade, un effondrement politique. Rendue responsable de l’effondrement économique, la classe politique perd sa légitimité et sa pertinence.

Vient ensuite un effondrement social : les institutions sociales locales ou nationales tombent à cours de ressources. En effet, tous les mécanismes qui s’appliquent à l’échec social sont conçus pour le traiter comme l’exception plutôt que la règle. « Il n’y a pas de filet de sécurité conçu pour rattraper des sociétés entières lorsqu’elles tombent. », explique Orlov.

Le cinquième et dernier stade fait froid dans le dos : il s’agit d’un véritable effondrement culturel : « La foi dans la bonté de l’humanité est anéantie… Les familles se dispersent et en tant qu’individus, se disputent les rares ressources ». Pour Orlov, toutefois, il ne s’agit nullement d’un cas d’école. Il considère que « la rareté croissante des ressources non renouvelables requises pour maintenir la civilisation industrielle déclenchera très certainement un effondrement sociétal global d’ici le milieu du siècle ».

L’effondrement qui s’annonce est-il inéluctable ?

Pour Dmitry Orlov, l’effondrement à venir n’est pas une fatalité d’ordre métaphysique, c’est une conséquence du mode d’organisation de nos sociétés, devenues trop complexes : « L’effondrement n’est pas un accident : c’est un produit élaboré… par ceux qui estiment qu’un niveau supérieur d’autorité, de coordination, d’harmonisation et d’unité est toujours un bénéfice net à n’importe quelle échelle. » Les « ingénieurs de l’effondrement », ainsi qu’il les nomme, sont les politiciens, les économistes (qui poursuivent la stabilité et la croissance à tout prix au lieu de permettre les fluctuations naturelles), ainsi que les financiers.

L’effondrement à venir consistera ainsi une destruction accélérée de la complexité sociale. Un autre « collapsologue », Joseph Tainter, va même plus loin et considère qu’« il est des circonstances dans lesquelles l’effondrement se trouve être la réponse adaptative correcte » (L’effondrement des sociétés complexes, Le retour aux sources, 2013). En ce sens, l’on peut se demander si cet effondrement ne reviendrait pas finalement à un retour à la norme. Pour Orlov en effet, les systèmes anarchiques (c’est-à-dire « non hiérarchiques et auto-organisés ») ont été la norme de l’évolution et de la nature, mais aussi de celle des sociétés humaines durant la plus grande partie de leur existence. S’appuyant sur l’exemple des Pachtounes en Afghanistan, il considère qu’un État ne peut imposer son autorité dans une région dont le système de gouvernement local serait non-hiérarchique, auto-contrôlé et décentralisé.

La question qui se pose pour Orlov ne consiste donc pas à trouver un moyen de « perpétuer le système actuel par des médecines douces ». Il s’agit plutôt de comprendre la mécanique de l’effondrement et d’anticiper les questions posées par la « simplification sociale radicale » qui vient. En Russie, après l’effondrement de l’URSS, le processus s’est arrêté au stade 3. L’issue sera différente en Occident, prophétise Orlov. À la différence du monde soviétique, les sociétés occidentales sont à la fois individualistes (absence de solidarité, manque de rusticité) et d’une grande complexité sociale (alourdies par des régulations et des structures bureaucratiques redondantes). Leur effondrement, déjà engagé, sera pour lui infiniment plus destructeur que l’effondrement russe des années 1990. D’où la nécessité de la coopération entre individus, ou en termes modernes de la recréation d’un lien social plus fort. L’exemple des Pachtounes et de leur code de conduite, le pachtounwali (la « voie des pachtounes »), fondé sur l’honneur (nang), la vengeance (badal), l’hospitalité (nanawatai) et une assemblée clanique (jirga), mais aussi celui des Roms, montrent pour Orlov où se situe la voie du salut face à l’effondrement économique et politique qui s’annonce.

L’une des solutions pour limiter la casse serait en effet de réduire la taille des entités administratives ou étatiques. La taille croissante des villes ou des États bute sur la loi des rendements décroissants : au-delà d’un certain point, le coût d’une taille excessive devient exorbitant et impossible à supporter. L’auteur appelle ainsi de ses vœux la fin de l’État-nation et son remplacement par une multitude de cités-États, trop petites pour se faire la guerre mais susceptibles d’entrer en compétition dans le domaine de la culture. C’est oublier, nous semble-t-il, que les cités grecques ou les villes italiennes du Moyen-Âge n’ont pas hésité non plus à se faire la guerre. Cette vision de l’état final du monde postérieur à l’effondrement reste ainsi quelque peu irénique. Même si Orlov répond par avance à cet argument, sa réponse est loin d’être convaincante : « N’importe quel regard sur l’histoire humaine montre que les guerres sont inévitables et reviennent avec une parfaite régularité ; en ce cas de petites guerres sont préférables à de grandes guerres, et la meilleure garantie qu’une guerre demeure petite est qu’elle implique des adversaires modestes et relativement faibles. » On touche ici du doigt sa vision parfois naïvement rousseauiste (cf. les paragraphes portant sur l’égalitarisme dans les sociétés animales).

Serge GadalDate de publication : 19 février 2019    

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