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e-Recensions

Lève-toi et tue le premier

Ronen Bergman, "Lève-toi et tue le premier " Grasset, 2020, 944 pages
<em>Lève-toi et tue le premier</em>

Un pays, petit et peu peuplé par rapport à des voisins qui souhaitent sa destruction, en vient très vite à utiliser tous les moyens à sa disposition pour affaiblir ses adversaires. Dans le cas d’Israël, c’est dès avant la création de l’État qu’il y a recours à des assassinats ciblés en Palestine mandataire, que ce soit contre des dirigeants arabes ou des fonctionnaires britanniques. Avec la création de l’État en 1948, la décision de telles actions revient exclusivement au Premier ministre (le monopole étatique prenant la suite de l’anarchie des différents groupes indépendantistes du Yichouv). Mais ses exécutants restent multiples : Armée de défense d’Israël (dans ses trois composantes terre, air et mer), renseignement intérieur et renseignement extérieur, avec des collaborations temporaires si l’opération nécessite de gros effectifs.

Les victimes de ces assassinats ciblés répondent aux exigences politiques du moment. Dans les années 1950, ce sont les organisateurs (jordaniens et égyptiens) des incursions de fédayins palestiniens qui sont ciblés. Il y a très peu de chasse aux anciens nazis, tout simplement parce qu’ils ne sont plus une menace. Dans les années 1960, les opérations aux frontières continuent, avec comme menace principale les efforts égyptiens d’armement employant des scientifiques et techniciens allemands. Après l’échec de l’envoi de courriers piégés pour tuer ou faire fuir, le Mossad parvient à stopper les travaux en recrutant Otto Skorzeny, l’ancien officier SS. Les années 1970 sont marquées par la traque des participants à la prise d’otage des Jeux olympiques de Munich (1972) et par l’élimination de nombreux membres des différents groupes palestiniens (c’est la haute époque du détournement d’avion). Dans les années 1980, la lutte contre les mouvements palestiniens se double de l’intervention israélienne au Liban contre le Fatah et de l’occupation du Sud du pays. La lutte contre les groupes palestiniens n’est pas exempte de bavures, comme en 1984 avec la prise d’otage du bus de la ligne 300 où l’exécution sommaire des preneurs d’otages est couverte par le Shin Bet en accusant faussement un général, rien de moins. Au cours des années 1990, le Hamas remplace le Fatah comme cible principale des assassinats ciblés. La seconde Intifada (2000-2005) étend la pratique de l’assassinat ciblé (jusqu’à ce moment-là limitée aux cadres dirigeants d’importance du Hamas, du Jihad islamique et du Hezbollah) aux organisateurs et artificiers des attentats suicides. Leur nombre augmente donc en proportion, le nombre total de victimes d’assassinats ciblés triplant en cinq ans par rapport à avant l’an 2000.

Mais l’élimination en 2004 du cheikh Yassine, le chef du Hamas, démontre aussi que l’élimination de dirigeants n’est pas pour autant abandonnée, comme c’est aussi le cas en 2008 du général Suleiman, le responsable du programme nucléaire syrien. Le nouveau siècle voit aussi le drone faire l’objet d’une utilisation de plus en plus intensive comme moyen de surveillance et de frappe (première utilisation en 1995). Avec l’augmentation très forte des assassinats (mais aussi le changement de perception du terrorisme au niveau mondial après le 11 septembre 2001), la communication officielle change, avec des revendications et des justifications publiées par le gouvernement israélien. La Cour suprême israélienne, saisie par des militants du Comité public contre la torture en Israël, déclare légitime sous conditions les opérations d’assassinats ciblés en 2006. Enfin, les années 2010 sont celles des opérations en Iran contre les scientifiques atomiques (par supplétifs locaux interposés). Mais durant toutes ces décennies, la logique de la communauté israélienne du renseignement reste la même : il vaut mieux quelques morts, y compris des dommages collatéraux, que beaucoup plus lors d’un conflit conventionnel avec à la clef de très nombreuses victimes (même chez l’ennemi).

C’est évidemment un tour de force d’écrire un tel livre, même dans une démocratie. Ronen Bergman avait cependant toutes les cartes en main : avocat, docteur en histoire et disciple de Christopher Andrew (l’historien officiel du MI6), il est journaliste spécialisé dans les questions de défense et de renseignement en Israël et aux États-Unis. Rassemblant sources écrites et surtout le fruit de plus de mille entretiens à tous les niveaux de la chaîne de commandement (dont certains n’ont jamais laissé de traces écrites), ce livre a certes pour prisme les assassinats ciblés à faible signature, mais élargit son propos à d’autres opérations (l’élimination de l’état-major égyptien juste avant Suez en 1956, l’assaut à Entebbe en 1976, l’abordage de la « flottille de la paix » en 2010 par exemple) pour des raisons de contexte et de compréhension des enjeux politiques israéliens. Il forme de ce fait une histoire beaucoup plus large.

L’auteur ne s’engage clairement pas dans une hagiographie tonitruante, ni de ce mode d’action particulier ni de la communauté israélienne du renseignement en général. Il commence même son livre avec la délicate question de la moralité d’une telle politique, sur le fait de conduire des opérations de neutralisation parfois juste parce qu’on le peut (sortant ainsi du champ politique, échangeant parfois une victoire tactique pour une défaite stratégique), en mettant le Premier ministre sous pression. Fort de ce questionnement, l’auteur invite le lecteur à considérer ce que serait son choix s’il était lui-même le Premier ministre d’Israël.

Critique et réaliste, ce livre fourmille de renseignements et force l’admiration du lecteur par la masse de travail qu’il a nécessité, la ténacité de l’auteur devant les obstacles et surtout la facilité avec laquelle il se lit. Ce livre se distingue aussi de nombreux autres sur ce genre de sujet par la qualité de son appareil critique. L’auteur possède de plus une grande qualité de conteur, et c’est sans doute nécessaire au vu de la dureté de ce qui est raconté. Certains événements auraient cependant pu bénéficier d’encore plus de contextualisation. C’est par exemple le cas de la prise d’otage de Munich et les échecs de la police allemande (outre son refus de l’aide extérieure, notamment israélienne). Mais l’auteur ne précise pas que l’Allemagne ne possède pas encore d’unité spécialisée dans ce type de mission. Le GSG9 allemand est créé juste après la prise d’otage, le GIGN l’étant en 1974. Le lecteur aimerait parfois en savoir encore plus sur certains points ou sur certains types de cibles, mais avec 640 pages de texte, il devient difficile d’en rajouter.

Un ouvrage qui fera date dans ce champ d’études par sa méthodologie et son amplitude. ♦

Jean-Daniel FischerDate de publication : 15 octobre 2021    

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