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  • Revue n° 182 Juillet 1960
  • Insuffisance de la stratégie nucléaire

Insuffisance de la stratégie nucléaire

Lionel-Max Chassin, « Insuffisance de la stratégie nucléaire  » Revue n° 182 Juillet 1960 - p. 1184-1199

On le sait, l’atome est, comme la langue d’Esope, capable du meilleur et du pire. Mais ce qui apparaît comme une nouveauté, c’est qu’il est actuellement un certain nombre de penseurs militaires — et non des moindres — qui considèrent que jamais la paix n’a été mieux assurée que depuis l’apparition des armes nucléaires dans les arsenaux des grandes nations. L’atome serait donc bienfaisant, même dans le domaine de la guerre. « L’équilibre de la terreur » serait beaucoup plus stable que ne l’ont jamais été, jadis, ceux qui étaient basés sur des communautés d’intérêts ou des liens familiaux plus ou moins solides. La guerre nucléaire totale serait impensable, et la guerre conventionnelle, toujours transformable par le camp attaqué en guerre atomique limitée, s’arrêterait vite lorsque l’agresseur s’apercevrait qu’elle va dégénérer en guerre totale, donc en mutuel suicide.

Certes, ces hérauts de l’atome, et en particulier le dernier en date, le Général Pierre Gallois, reconnaissent que pour appliquer cette stratégie salvatrice, il faut avoir un moral de fer. Les ultimes lignes du remarquable ouvrage qu’est « Stratégie de l’âge nucléaire » rendent d’ailleurs un son désenchanté qui contraste avec le reste du texte et affaiblissent singulièrement la thèse soutenue. « Que nous le voulions ou non, dit l’auteur, nous sommes entrés dans le cycle nucléaire. Et il se trouve qu’il nous sert. Ou plutôt qu’il nous servirait si nous en comprenions les lois. La politique extérieure soviétique a l’inconvénient d’imposer à l’Occident qu’il ait à la fois la tête froide et le cœur prêt à se sacrifier. On conçoit qu’elle l’emporte ! »

Si la politique extérieure soviétique l’emporte, on peut se demander alors si notre méthode est valable, puisque nos adversaires visent, sans s’en cacher, à la domination mondiale. Et toute l’argumentation du Général Gallois s’affaiblit alors, car s’il nous explique dans son excellent livre ce que nous devrions faire si nous gardions « la tête froide » — et cela est possible à réaliser — par contre, il ne nous donne aucune recette pour conserver un moral élevé, quand on est, comme les Occidentaux, des matérialistes forcenés incapables de souffrir pour un « idéal ». La stratégie nucléaire se comprend uniquement si elle permet de conserver la paix sans faire de sacrifices autres que fiscaux. Notre auteur avait d’ailleurs montré le défaut de la cuirasse quand il évoquait la conférence de Lisbonne qui avait montré, dit-il à peu près, que l’Occident « ne pouvait ni ne voulait » se donner les armements et les divisions nécessaires à une défense solide face à l’Est. Ne voulait, peut-être ! Mais ne pouvait… Il faudrait expliquer pourquoi une alliance réunissant des peuples plus nombreux, plus riches et plus fortement industrialisés que l’adversaire (car à cette époque il n’était pas encore question de la Chine), ne pouvait mobiliser qu’à peine le dixième des divisions ennemies, par-dessus le marché aussi bien armées que les siennes. Il faudrait expliquer pourquoi, pendant la période où les États-Unis possédaient le monopole de la bombe, et jouissaient par conséquent d’une suprématie militaire totale, unique dans l’histoire du monde, non seulement ils n’ont pas été capables de traduire cette supériorité en termes politiques, mais, bien au contraire pourquoi cette période a été celle des succès russes ininterrompus : mise sous le joug de la Pologne, de la Roumanie, de l’Albanie, de la Yougoslavie, de la Bulgarie, de la Hongrie et finalement de la Tchécoslovaquie. Toute décision contraire à la justice d’abord, à l’intérêt des Occidentaux ensuite, pouvait pourtant être contrée par un veto plus efficace que ceux de l’O.N.U. : la menace de l’atomisation du Kremlin, à laquelle Staline n’avait rien à opposer. Truman pouvait donc exiger de son adversaire absolument ce qu’il désirait, et il aurait ainsi sauvé des dizaines de millions d’hommes, ne disons pas de l’esclavage, mais au minimum d’un régime qu’ils ne désiraient pas, puisqu’on se rappelle que peu de temps avant la satellisation de la Hongrie, les élections libres avaient donné une majorité de 85 % au parti des petits propriétaires. On nous parle des contraintes morales que se sont imposées les Américains. N’est-ce pas plutôt une véritable peur de la guerre, cachée sous des considérations charitables, qui ne peuvent abuser que les vieilles filles puritaines du Middle-West ? Notons que la plupart de ces beaux raisonnements étaient développés par des intellectuels prosoviétiques qui trouvèrent par la suite tout naturel de voir Boulganine, au moment de Suez, brandir contre la France et l’Angleterre un « big stick » nucléaire soudain devenu démocratique. Mais nous savons maintenant que la simple menace de la bombe aurait suffi pour sauver toute l’Europe centrale, et que, de 1945 à 1949, comme l’a dit avec humour un commentateur militaire, Truman aurait pu ordonner à Staline de « venir toutes les semaines lui cirer les souliers » sans que le tzar rouge ait pu faire autre chose qu’obéir en grommelant.

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