Politique et diplomatie - Points de vue sur l’Alliance atlantique
Pour la première fois depuis l’entrée en fonction de la nouvelle administration américaine, le Conseil de l’OTAN s’est réuni à Oslo le 8 mai. Ce Conseil est également le premier auquel participe, en sa qualité de secrétaire général, M. Stikker, le successeur de M. Spaak. Mais M. Stikker n’aura pas eu besoin d’être mis au courant des questions qui préoccupent les membres de l’Organisation ; il les connaît bien puisqu’il était depuis plusieurs années délégué permanent des Pays-Bas au Conseil.
La réunion d’Oslo ne pouvait pas résoudre les problèmes de l’Alliance ; peut-être même n’était-elle pas en mesure de les étudier à fond. Pour plusieurs raisons : d’abord parce que les questions stratégiques et poétiques qui figurent en tête du programme de travail de l’Alliance sont singulièrement difficiles à résoudre, nous allons le voir ; ensuite parce que le Président Kennedy et ses collaborateurs n’ont pas encore, semble-t-il, entièrement défini leur position à l’égard de cette réorganisation de l’Alliance que beaucoup réclament depuis longtemps, sans qu’on ait encore avancé un plan satisfaisant de cette rénovation ; enfin parce que l’adaptation de l’Alliance Atlantique à la situation nouvelle résulte plutôt de négociations au plus haut échelon gouvernemental — et notamment des entretiens du Président Kennedy et du Général de Gaulle — que des échanges de vues qui peuvent avoir lieu dans le cadre du Conseil des Quinze.
Parmi la littérature déjà abondante qui traite de la révision en cours des conceptions stratégiques de l’Alliance et des implications politiques que cette révision peut comporter, deux études récentes méritent de retenir l’attention. D’une part, l’ouvrage collectif que viennent de publier les Éditions Berger-Levrault sous le titre « L’avenir de l’Alliance atlantique ». D’autre part, l’article de M. Albert Wohlstetter, paru dans le numéro de Foreign Affairs d’avril 1961 sous le titre « Le partage nucléaire - l’OTAN et le pays n + 1 ». L’ouvrage français contient des études, toutes importantes, de Claude Delmas, Maurice Faure et des Généraux Carpentier et Gallois. Chacune d’entre elles vaudrait d’être résumée et méditée. Je me bornerai pourtant ici à rapporter certaines des analyses et des suggestions du Général Gallois et les observations de A. Wohlstetter qui assez directement s’y rapportent.
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